Denis Merklen, auteur de Les indispensables, a été interrogé sur France Culture à propos des récentes émeutes à la suite du meurtre par un policier du jeune Nahel (14 août 2023). Ici. Voir aussi une recension de son livre dans La Vie des idées. Ici
Une recension du livre de Jules Falquet, Imbrication, dans La Revue internationale d'Études juridiques. Ici
Willy Pelletier, qui a co-dirigé avec Gérard Mauger le livre Pourquoi tant de votes RN dans les classes populaires ? en parle dans Libération du 22 juin. Ici
Frédérique Longuet Marx sur le site ORIENTXXI pour son livre Chroniques caucasiennes. Ici
Une recension du livre d'Anne Bellon, L'État et la Toile, sur le site Nonfiction. Ici
Cela bouge fortement autour de Les indispensables, le livre de Denis Merklen. L'auteur a reçu une invitation pour le présenter dans le cadre du Festival d'Avignon : une table ronde plus deux librairies le 17 juillet.
Une recension de "Lutter comme les mecs" d'Ève Meuret Campfort dans la revue Nouvelles questions féministes. Ici
Nos nouveautés
En juin 2023, un navire transportant près de 750 migrants coule au large du Péloponnèse faisant plusieurs centaines de morts. Quelques jours plus tôt, le Conseil des ministres de l’Union européenne parvenait à un accord sur les principaux volets d’un nouveau Pacte sur la migration et l’asile, s’inspirant des dispositifs testés dans les îles de la mer Égée, considérées ici comme de véritables laboratoires de l’Union.
L’ouvrage adopte une approche critique visant à dépasser la rhétorique officielle des autorités européennes qui masque la vocation réelle d’une politique sécuritaire de contrôle et d’exclusion des étrangers. Il met ainsi en lumière le changement de paradigme qui a conduit à une institutionnalisation de l’enfermement des migrants aux frontières de l’Union.
À partir d’exemples tirés de l’actualité juridique, une série d’encadrés pointent les convergences entre la politique migratoire européenne et celle de la France.
Table des matières
Préface
Introduction
chapitre 1
La rhétorique de la crise migratoire au service d’une politique sécuritaire
Encadré 1 - L’enfermement des mineurs étrangers
en France
chapitre 2
La construction de la figure du migrant comme
indésirable
Encadré 2 - Le droit particulier des étrangers à Mayotte et l’opération « Wuambushu » de 2023
Encadré 3 – Le continuum de l’enfermement des
étrangers en France
chapitre 3
La « gestion » des arrivées en Europe : de dispositifs ad hoc à des modes de gouvernance pérennes
Encadré 4 – La « zone d’ attente » : le tri à la française
chapitre 4
Les îles grecques de la mer Égée comme laboratoire de la politique migratoire européenne
Encadré 5 – Le délit de solidarité face au principe de fraternité en droit français
chapitre 5
Le nouveau Pacte européen sur la migration et l’ asile : « Tout changer pour que rien ne change »
Encadré 6 - Le projet de loi immigration de 2023 : « Être gentil avec les gentils et méchant avec les méchants »
chapitre 6
L’externalisation des contrôles migratoires :
l’enfermement des migrants au-delà des frontières de l’Europe
Conclusion
Glossaire
Bibliographie
Table des abréviations
En juin 2023, un navire transportant près de 750 migrants coule au large du Péloponnèse faisant plusieurs centaines de morts. Quelques jours plus tôt, le Conseil des ministres de l’Union européenne parvenait à un accord sur les principaux volets d’un nouveau Pacte sur la migration et l’asile, s’inspirant des dispositifs testés dans les îles de la mer Égée, considérées ici comme de véritables laboratoires de l’Union.
L’ouvrage adopte une approche critique visant à dépasser la rhétorique officielle des autorités européennes qui masque la vocation réelle d’une politique sécuritaire de contrôle et d’exclusion des étrangers. Il met ainsi en lumière le changement de paradigme qui a conduit à une institutionnalisation de l’enfermement des migrants aux frontières de l’Union.
À partir d’exemples tirés de l’actualité juridique, une série d’encadrés pointent les convergences entre la politique migratoire européenne et celle de la France.
Le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, a été arrêté en 1999 par l’État turc. Condamné à mort, après une parodie de justice, sa peine a été commuée à la réclusion à perpétuité après l’ abolition de la peine capitale.
Du fond de sa prison, il s’emploie à poursuivre une réflexion théorique et pratique qui se situe dans la lignée des grandes pensées émancipatrices
Ces plaidoyers traduisent une érudition profonde, une pleine conscience des enjeux contemporains et une volonté absolue de frayer de nouveaux chemins vers la liberté des peuples et plus particulièrement celle du peuple kurde.
Dans son appréhension de l’ étude globale des sociétés humaines, A. Öcalan centre sa réflexion dans ce troisième tome sur la véritable guerre livrée au vivant par l’impact des activités humaines dans le cadre du système capitaliste d’ accumulation, d’ appropriation privée et de dynamiques socio-écologiques qui y sont associées.
Monsieur K survit dans une ville méditerranéenne. Une cité trempée dans le formol. Il est jeune. Il n’est pas spécialement heureux. Il n’est pas malheureux non plus. De toute façon, il n’a pas d’ambition particulière. Il est absent à lui-même. Il observe et attend puisque la vie est déconseillée sous ces latitudes.
Dans un taxi, il a une sorte de révélation. Il doit émigrer. Il va alors entreprendre un périple en quinze stations comme autant de chapitres, chacun portant le titre d’un roman ou d’une nouvelle du maître Franz Kafka.
Il découvrira la solidarité autant que la violence, l’amour et la vanité aussi, l’indifférence beaucoup, mais surtout un vaste champ où chacun doit fournir un effort surhumain pour se déplacer d’une seule case car il faut bien le dire, toutes les cases sont déjà occupées et personne ne vous attend jamais nulle part.
Cette épopée de la migration chez les jeunes des pays du Sud est une véritable comédie humaine où le temps ne s’écoule pas comme ailleurs. Monsieur K va accomplir son parcours mais aussi le raconter. Il manie avec brio une analyse cynique pour ne pas sombrer dans la folie du désespoir
Sommaire
La métamorphose
Un médecin de campagne
Le soutier
Le Château
Le verdict
Paraboles
La muraille de Chine
Le terrier
L’Amérique
Lettre à Milena
Regard
La colonie pénitentiaire
Le procès
Journal intime
Monsieur K survit dans une ville méditerranéenne. Une cité trempée dans le formol. Il est jeune. Il n’est pas spécialement heureux. Il n’est pas malheureux non plus. De toute façon, il n’a pas d’ambition particulière. Il est absent à lui-même. Il observe et attend puisque la vie est déconseillée sous ces latitudes.
Dans un taxi, il a une sorte de révélation. Il doit émigrer. Pour aller où ? Il n’en sait rien. Simplement l’appel de la vie, celle qu’on a « devant soi ». Il va alors entreprendre un périple en quinze stations comme autant de chapitres, chacun portant le titre d’un roman ou d’une nouvelle du maître Franz Kafka. Il essaiera de construire son destin malgré les obstacles aussi multiples qu’ubuesques. Obstacles s’obstinant à le ramener à la case départ dans ce qui s’apparente au grand jeu de l’oie de la vie.
Il découvrira la solidarité autant que la violence, l’amour et la vanité aussi, l’indifférence beaucoup, mais surtout un vaste champ où chacun doit fournir un effort surhumain pour se déplacer d’une seule case car il faut bien le dire, toutes les cases sont déjà occupées et personne ne vous attend jamais nulle part.
Cette épopée de la migration chez les jeunes des pays du Sud est une véritable comédie humaine où le temps ne s’écoule pas comme ailleurs. Monsieur K va accomplir son parcours mais aussi le raconter. Il manie avec brio une analyse cynique pour ne pas sombrer dans la folie du désespoir.
Mohamed Sadoun a été enseignant et directeur d’école. Il est aujourd’hui haut-fonctionnaire. En 2017, il a publié Débâcle (éditions Casbah Alger), prix du roman Mohamed Dib 2018. Il est également l’auteur de Algérie la Nation entravée, un essai analysant le hirak algérien, publié aux éditions de l’Aube en 2019.
Dans un monde à la recherche d’alternatives aux impasses et prédations libérales, l’Économie sociale et solidaire (ESS), à travers ses formes coopératives, mutualistes et associatives, est riche de deux siècles d’innovations sociales et d’engagements citoyens.
Il s’agit dans cet ouvrage de montrer comment ces diverses formes ont façonné notre monde et portent aujourd’hui les initiatives transformatrices des nouveaux mouvements sociaux. Démocratie dans l’entreprise, défense des droits, émancipation des femmes, batailles pour le logement, pour l’environnement, maîtrise des nouvelles technologies… tous ces combats s’appuient sur des initiatives d’Économie sociale et solidaire.
Du philosophe et économiste du XIXe siècle Henri de Saint-Simon aux combattantes kurdes du Rojava en Syrie, des premières associations aux nouvelles interventions coopératives, l’ESS n’est pas une proposition subsidiaire, une économie de la réparation, mais, se fondant sur l’éducation populaire, un ensemble de dynamiques démocratiques d’émancipation.
Ce livre sera disponible fin août. Il est en souscription jusqu'au 1er octobre au prix réduit de 15 € au lieu de 20
Dans un monde à la recherche d’alternatives aux impasses et prédations libérales, l’Économie sociale et solidaire (ESS), à travers ses formes coopératives, mutualistes et associatives, est riche de deux siècles d’innovations sociales et d’engagements citoyens.
Il s’agit dans cet ouvrage de montrer comment ces diverses formes ont façonné notre monde et portent aujourd’hui les initiatives transformatrices des nouveaux mouvements sociaux. Démocratie dans l’entreprise, défense des droits, émancipation des femmes, batailles pour le logement, pour l’environnement, maîtrise des nouvelles technologies… tous ces combats s’appuient sur des initiatives d’Économie sociale et solidaire.
Du philosophe et économiste du XIXe siècle Henri de Saint-Simon aux combattantes kurdes du Rojava en Syrie, des premières associations aux nouvelles interventions coopératives, l’ESS n’est pas une proposition subsidiaire, une économie de la réparation, mais, se fondant sur l’éducation populaire, un ensemble de dynamiques démocratiques d’émancipation.
Comment sauver le vivant, nous compris ? En s’y reconnectant, clame une mouvance d’auteurs généreusement relayés par les médias. Or ces appels à repenser les liens entre humains et non-humains puisent dans un fond ancien, reconnaissable à sa stigmatisation de la science et de la production, désignés coupables de la catastrophe écologique en cours.
Il suffirait alors de s’en détourner pour remédier aux maux de notre Modernité. Par l’examen de trois cas, les auteurs montrent les impasses, voire les dérives de tels discours et la nécessité d’en prendre le contre-pied.
La question du bien produire devient cardinale. Notre survie suppose d’enquêter sur les conditions permettant non seulement de préserver la biosphère, mais aussi de développer nos capacités afin de mener des vies véritablement humaines. Quels désirs et activités durables peut-on infiniment cultiver à l’intérieur des limites planétaires ?
Table des matières
Introduction 7
Dusan Kazic : vivre ou produire, il faut choisir ! 17
Produire, le ver est dans le mot 18
Calculer, quantifier, mesurer : le grand mal de la modernité 21
Est-ce bien généralisable ? 27
Quand changer de langage suffirait à changer le monde 30
Ces liens qui font tout, mais que rien ne fait 35
Travailler pour les plantes : sous l’innovation narrative, l’exploitation 38
Baptiste Morizot : don, confiance et transfert de puissance au vivant 43
Un sens très restreint et aristotélicien de la production 45
Pouvoir du philosophe, puissances du vivant 50
La contrainte productive n’est pas prométhéenne 54
Extractivisme ou dévalorisation du travail agricole ? 59
Sous le Verbe haut, rien de nouveau 62
Aimer le vivant : nécessaire mais non suffisant 66
Nastassja Martin : la grande régression dans l’indistinction du vivant 69
Le retour en forêt : un anti-modernisme très moderne 70
Se fondre dans le monde, faute de le changer 74
Sciences et naturalisme : jeter le bébé avec l’eau du bain 79
Quand l’Esprit sélectionne le meilleur des mondes 82
Vers une écologie plus rustique 89
L’occultation du travail vivant : la victoire paradoxale d’ Arendt 95
Bien (se) produire : le vrai enjeu anthropologique et écologique 99
Un monde sans production : le vivant rêvé des villes 99
Le travail agricole, tiers oublié entre la ville et la forêt 101
L’expérience du Covid : vivre sans travailler ? 103
Pour réintégrer la production dans la Cité 106
Que savoir ? Quand mesurer n’est pas économiciser 110
Du mauvais au bon infini : la « croissance » revisitée 116
Conclusion Raviver la production humaine 127
Depuis vingt ans, la négociation d’entreprise est promue comme le nouveau levier de construction du compromis salarial. Avec les transformations du capitalisme, des règles de la négociation et l’affaiblissement des syndicats, le dialogue social en entreprise n’a pourtant sans doute jamais été aussi déséquilibré. De fait, en combinant analyse statistique et enquêtes de terrain, cet ouvrage donne à voir la manière dont les salariés et leurs représentants ont été partout mis sous pression dans leur capacité à négocier les conditions de leur engagement dans le travail. Il met cependant aussi évidence comment varient en fonction des contextes d’entreprise et de la présence syndicale, les formes de la domination patronale, de la représentation du personnel et la nature des compromis qui y sont négociés. En analysant la crise du compromis salarial, cet ouvrage s’attache en particulier à penser ensemble les métamorphoses du syndicalisme, du capitalisme et de ses modes de régulation.
Ce livre sera disponible an août 2023
Au terme d’une trentaine d’années de réformes ininterrompues des règles du dialogue social, parachevées par les ordonnances Travail de 2017, la négociation collective d’entreprise s’est imposée comme le nouveau pilier du système des relations professionnelles. Elle est pensée comme le moyen de concilier de façon plus équilibrée et efficace les impératifs de compétitivité des entreprises avec la défense des intérêts des salariés. L’institutionnalisation accrue du dialogue social en entreprise comme son éloge politique apparaissent pourtant en fort décalage avec la fragilisation importante de la capacité effective des salariés et de leurs représentants à peser sur la répartition de la valeur et les règles du rapport salarial. Les syndicats ont en effet beaucoup perdu de leur ancrage militant dans un système productif profondément bouleversé, marqué par la précarisation de la condition salariale et le « despotisme du marché » qu’impose la financiarisation de l’économie. Le tissu productif français n’en reste pas moins composé de modèles socio-productifs distincts, tant du point de vue des types de marché des entreprises, du profil de leur main d’œuvre, des modalités de leur encadrement que de la présence syndicale. Combinant analyse statistique et enquêtes de terrain, cet ouvrage collectif montre comment s’articulent dans ces différents contextes socio-productifs les formes de la domination patronale, de conflictualité au travail et de pratiques du dialogue social. Ce faisant, il donne à voir selon quelles modalités différentes se reconfigurent, sous l’effet des transformations du capitalisme et des réformes néo-libérales, les usages des dispositifs du dialogue social en entreprise, les logiques de construction du compromis salarial et la capacité des salariés et de leurs représentants à le négocier.
Table des matières
sommaire 5
introduction. Le dialogue social en entreprise à l’épreuve des transformations du capitalisme 7
Du compromis fordiste au nouvel ordre néo-
libéral 10
Extension et inversion des règles de la négociation collective : un nouvel instrument d’ajustement aux logiques du marché ? 14
Entre dominations patronales et résistances salariales : comment se construisent les compromis salariaux ? 18
chapitre 1. La reconfiguration des contextes et des pratiques de la négociation collective en entreprise 25
L’érosion du pouvoir d’agir syndical dans les
négociations 29
Des négociations contraintes par les limites de l’implantation syndicale 30
Des modes de reconfiguration ambivalents de la représentation du personnel en entreprise 31
Un ancrage syndical toujours fragile 35
Des accords mais encore ? Des compromis sous contrainte et de faible intensité 39
Les dynamiques et les effets contrastés du renouvellement des enjeux de négociation 40
Des négociations plus à distance de salariés moins
mobilisés 45
Des formes de dialogue social façonnées par la reconfiguration des modèles socio-productifs 52
Diriger sans syndicat ni compromis négocié ? 54
Les « petites entreprises paternalistes » : un dialogue social inexistant 55
Les « PME innovantes et dynamiques » : des négociations rares articulées à un rapport salarial plus équilibré ? 57
Des négociations plus formalisées mais des syndicats contraints dans leur rôle 61
Les établissements « néo-tayloriens des services » : des négociations sous tutelle institutionnelle 63
Les « entreprises néo-fordiste en tension » : la pression actionnariale a-t-elle eu raison du compromis salarial ? 67
Conclusion. Vers une approche configurationnelle des conditions de production du compromis salarial 72
chapitre 2. Hégémonies patronales, arrangements et résistances dans les « PME familiales » 79
Des modes de domination « néo-paternaliste » en tension 84
Un rapport salarial personnalisé, entre système de faveurs et domination rapprochée 84
Des instruments de fidélisation : avantages salariaux et mobilité interne 85
Récompenser et sanctionner pour discipliner une main-d’œuvre volatile 90
Un régime de production soumis à la contrainte croissante du marché 98
Un compromis salarial mis sous pression par les exigences du donneur d’ordre 98
Stratégie de croissance, normalisation réglementaire et bureaucratisation de la domination patronale 101
Le consentement limité des salariés à un travail contraint 104
Une légitimité patronale fragilisée par l’érosion des contreparties offertes 104
Des résistances diffuses au despotisme patronal 106
Les entreprises « dynamiques et innovantes » : travailler en harmonie ? 109
Une domination patronale moins coercitive, un compromis salarial plus favorable 110
Primes à la performance et travail en autonomie contrôlée sur fond d’affinités sociales 111
La qualification professionnelle comme ressource ouvrière pour négocier l’organisation du travail 116
Défections et résistances face au durcissement du pouvoir patronal 121
Monnayer son départ quand la situation se dégrade 121
La rationalisation du travail, enjeu de tensions et de compromis 124
Conclusion. Reconfigurations et variété des capitalismes familiaux : des conflits et des compromis de classe à l’ombre de la finance 129
chapitre 3. Quel dialogue social sans les syndicats ? Les usages des dispositifs de la représentation du personnel dans les PME familiales 133
Des institutions du dialogue social sous contrôle
patronal 136
Un investissement patronal limité dans la gestion des relations sociales 137
« C’est Monsieur Crépin qui décide, on n’ose pas le contredire » : des instances de représentation du personnel soumises à un style de management autocratique 138
Un mode de gestion formel et peu professionnalisé des instances de représentation du personnel 140
Les conditions de production de représentants loyaux à l’écart des syndicats 145
La promotion de salariés de confiance par la direction 146
Des vocations d’élus aux ressorts sociaux et militants pluriels 153
Des représentants disposés et contraints à se conformer à des pratiques collaboratives 160
Des dispositifs de représentation détournés et contournés dans leur rôle 164
Des élus en relais de la domination patronale dans les petites entreprises paternalistes 165
Un instrument managérial de mobilisation et de contrôle des salariés 165
Des négociations rares, unilatérales et de concession 170
L’autonomisation très limitée des représentants du personnel dans les PME innovantes et dynamiques 174
Des tentatives de réinvestissement plus offensif de leur rôle par les élus 174
Des élus isolés confrontés à la résistance patronale 180
Conclusion. De l’évitement des représentants du personnel à leur domestication 187
chapitre 4. Un compromis salarial empêché par l’État néo-libéral. Les relations professionnelles sur le marché réglementé du secteur sanitaire et social 191
Des organisations sous pression budgétaire et institutionnelle 195
Rationaliser les coûts et l’organisation du travail 196
Une politique managériale « sous contrainte publique » 196
Une mise sous pression du travail 199
Des dispositifs « participatifs » pour faire adhérer les salariés aux changements organisationnels 203
Des réorganisations sources d’une conflictualité
souterraine 207
Des établissements en déficit d’attractivité 207
Une intensification des tensions avec l’encadrement intermédiaire 210
Des conflits de normes professionnelles 213
Dialoguer plus pour négocier moins : des syndicats désarmés ? 217
Des politiques managériales inégalement négociées en fonction de l’ancrage syndical 218
La force de la ressource syndicale pour des salariées des classes populaires précarisées 218
Une représentation syndicale fortement professionnalisée dans le secteur médical 223
Des négociations subordonnées à la logique de rationalisation des coûts 227
Des délégués syndicaux enrôlés dans les processus de réorganisation 227
Des compromis salariaux entravés par les contraintes budgétaires 230
Des politiques d’organisation du travail peu négociées 235
Des représentants syndicaux fragilisés par la mise en place du CSE 240
Des militantes rendues plus vulnérables face à l’employeur 241
Vers des professionnels du dialogue social sans pouvoir ? 243
Conclusion. Un dialogue social administré et verrouillé par l’État néo-libéral 246
chapitre 5. Le compromis salarial à l’épreuve du capitalisme financier 251
Les conditions d’un compromis salarial renouvelé 256
Les recompositions des contextes sociaux et organisationnels d’un syndicalisme solidement ancré 257
La « success story » d’une industrie électronique de pointe indépendante 258
Une plateforme d’ampleur stratégique dans un groupe mondial 262
Une CGT dominante dans un paysage syndical socialement divisé 265
Au fondement de la capacité d’action syndicale 269
Une capacité de mobilisation articulée à un travail d’expertise 269
Des négociations salariales activement préparées 272
Des conflits révélateurs de l’adaptation des syndicats aux logiques de valorisation financière ? 276
Les ressorts d’un scandale financier 277
Une période d’instabilité à l’origine d’un changement de direction 277
Un dispositif financier pour fidéliser les hauts dirigeants 279
Une alliance de classe à la base d’un conflit inédit 282
La délimitation du groupe des bénéficiaires comme enjeu de la mobilisation 283
Le choix raisonné du répertoire d’action collective 285
Un compromis temporaire concédé par le Conseil d’Administration 287
Les politiques d’intéressement comme enjeu de tension syndicale 290
Des syndicats contraints à négocier l’individualisation des politiques salariales 293
Un dialogue social pris dans des logiques managériales 294
Un affaiblissement des solidarités collectives 297
Une contestation syndicale impossible ? L’ambiguïté face aux dispositifs d’évaluation et d’individualisation des rémunérations 298
Composer avec le morcellement des négociations : division des revendications et dé-politisation des enjeux 300
Conclusion. Les métamorphoses du compromis salarial comme enjeu de lutte dans les entreprises financiarisées 305
conclusion générale. De l’intérêt de repenser ensemble les recompositions des relations professionnelles et des contextes socio-économiques du rapport salarial 309
Quels compromis salariaux possibles dans un capitalisme en mutation ? 311
Pour une sociologie des structures sociales et économiques des relations professionnelles 316
À quoi peuvent encore servir les syndicats ? 322
Éclectisme. Tel pourrait être le mot-clé de ce numéro 12 de Zilsel. Les études sociales des sciences et techniques investissent les terrains les plus variés et les objets les plus divers. Le volume est ouvert par un éditorial invité d’Isabelle Laboulais, sur les conséquences pratiques et politiques de l’avènement du mot d’ordre de l’« open science »dans les mondes académiques et de la recherche française. La gamme des centres et objets d’intérêt, investis dans une première série d’études approfondies, est étendue : des expéditions astronomiques au 18e siècle à l’histoire de la commercialisation de la recherche au Canada, en passant par la matérialité multiforme des éditions d’Idéologie et Utopie de Karl Mannheim, c’est la promesse d’un certain dépaysement.
Le sommaire comprend également un texte classique de l’historienne Hélène Metzger sur les rapports entre histoire et philosophie des sciences. L’entretien avec Alain Ehrenberg constitue un autre document pour l’histoire de la sociologie française contemporaine.
Une série de critiques d’ouvrages (à propos de l’histoire des revues, de l’hérédité, de l’observation et du gouvernement de la recherche) complète cet ensemble.
Éclectisme. Tel pourrait être le mot-clé de ce numéro 12 de Zilsel.
Les études sociales des sciences et techniques investissent les terrains les plus variés et les objets les plus divers.
Le volume est ouvert par un éditorial invité d’Isabelle Laboulais, sur les conséquences pratiques et politiques de l’avènement du mot d’ordre de l’« open science »dans les mondes académiques et de la recherche française.
La gamme des centres et objets d’intérêt, investis dans une première série d’études approfondies, est étendue : des expéditions astronomiques au 18e siècle
à l’histoire de la commercialisation de la recherche au Canada, en passant par la matérialité multiforme des éditions d’Idéologie et Utopie de Karl Mannheim, c’est la promesse d’un certain dépaysement.
Un dossier consacré aux positions épistémologiques de l’anthropologue Alain Testart (1945-2013) étend encore le champ d’investigation.
Dans la rubrique « Friches », exploratoire à souhait, on alternera entre les lancements spatiaux américains vers la Lune et l’uroscopie médiévale dans les textes littéraires.
Le sommaire comprend également un texte classique de l’historienne Hélène Metzger sur les rapports entre histoire et philosophie des sciences. L’entretien avec Alain Ehrenberg constitue un autre document pour l’histoire de la sociologie française contemporaine.
Une série de critiques d’ouvrages (à propos de l’histoire des revues, de l’hérédité, de l’observation et du gouvernement de la recherche) complète cet ensemble.
Les éducateurs de la prévention spécialisée et les animateurs sociaux des Quartiers de la Politique de la Ville (QPV) sont-ils des travailleurs sociaux « comme les autres » ? Cette enquête s’intéresse aux spécificités du travail social dans les QPV (1297 en France métropolitaine, 151 en outre-mer), des quartiers définis par leurs taux de pauvreté et de délinquance, confrontés aux émeutes depuis les années 1980 et à la professionnalisation du trafic de stupéfiants à partir des années 1990. Comment la prévention spécialisée et l’animation sociale se sont-elles adaptées à ces évolutions ? Comment éducateurs et animateurs peuvent-ils justifier salaires et subventions quand les jeunes « dont tout le monde parle » (sans les nommer) les ignorent ou les boycottent, lorsqu’ils ne les chassent pas du quartier ? Comment travailler avec ces jeunes lorsque l’un d’eux se change en partenaire, ou si sa petite sœur devient une collègue ?
Telles sont les questions posées au fil des dix-sept études de cas de cette enquête qui commence dans les années 2000 et se termine quinze ans plus tard.
Ce livre peut être commandé dès maintenant. Il sera disponible début août
Table des matières
Préface
Introduction
Trop dangereux
Où sont les adultes ?
Les bandes et les réseaux de trafic
Capital guerrier et contrôles de la violence
Méthode d’enquête
La récolte des données : à chaud ou à froid
Les premiers pas d’un sociologue en travail de rue
CHAPITRE I. Le dépôt de plainte improbable et le cadre éducatif incertain
Cas n°1 : Seule contre tous
Cas n°2 : La fin d’une équipe
Cas n°3 : Le refus de la collaboration
Cas n°4 : Le risque du cadre éducatif
D'un contrôle à l’ autre
CHAPITRE II. Complicités et rappel à la loi
Cas n°5 : Bloqués à la douane
Cas n°6 : La communion
Cas n°7 : La dissimulation
De l’impuissance à la confusion
CHAPITRE III. Le capital guerrier : entre encadrement et mise à distance des bandes
Cas n°8 : Du catholicisme social au krav-maga
Cas n°9 : Le protecteur
Cas n°10 : La politique de la petite sœur
Cas n°11 : La bonne distance
Invisibilité du capital guerrier
CHAPITRE IV. L’élimination de la concurrence
Cas n°12 : Prise au piège
Cas n°13 : Voler le pain des gens du quartier
Cas n°14 : Réseau contre réseau
Malvenu
CHAPITRE V. Le vertige de la plaque tournante
Cas n°15 : Les premiers pas
Cas n°16 : La banalité du mal
Cas n°17 : Résistance
Une expérience totale de la voyoucratie
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
« On ne peut pas travailler ici comme on travaillerait dans un autre quartier », explique un éducateur dont le local se trouve à quelques mètres d’un point de deal.
Les éducateurs de la prévention spécialisée et les animateurs sociaux des Quartiers de la Politique de la Ville (QPV) sont-ils des travailleurs sociaux « comme les autres » ? Cette enquête s’intéresse aux spécificités du travail social dans les QPV (1297 en France métropolitaine, 151 en outre-mer), des quartiers définis par leurs taux de pauvreté et de délinquance, confrontés aux émeutes depuis les années 1980 et à la professionnalisation du trafic de stupéfiants à partir des années 1990. Comment la prévention spécialisée et l’animation sociale se sont-elles adaptées à ces évolutions ? Comment éducateurs et animateurs peuvent-ils justifier salaires et subventions quand les jeunes « dont tout le monde parle » (sans les nommer) les ignorent ou les boycottent, lorsqu’ils ne les chassent pas du quartier ? Comment travailler avec ces jeunes lorsque l’un d’eux se change en partenaire, ou si sa petite sœur devient une collègue ?
Telles sont les questions posées au fil des dix-sept études de cas de cette enquête qui commence dans les années 2000 et se termine quinze ans plus tard.
Ouvrage en souscription. Prix réduit (15 € au lieu de 22) jusqu'au 1er octobre
Prix réduit pour cetInconnu du grand public, même au sein du milieu universitaire, Ladislas Faygenbaum dit Victor Fay, d’origine polonaise mais naturalisé français, est pour beaucoup de militants et d’historiens du mouvement ouvrier une “légende”. Marion Labeÿ, docteure en histoire contemporaine, retrace dans cet ouvrage l’itinéraire fascinant de cet acteur discret de l’histoire du mouvement ouvrier français et européen au XXe siècle, qui a été tour à tour responsable de la formation des cadres du Parti communiste français, opposant communiste puis militant à la gauche de la SFIO, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, protagoniste de la fondation du Parti socialiste autonome puis du Parti socialiste unifié… Journaliste, enseignant et théoricien marxiste, antistalinien et anticolonialiste, Victor Fay fut avant tout un militant qui passa toute sa vie à rechercher, inlassablement, les voies possibles d’accès au socialisme. Cette première biographie de Victor Fay rend hommage à cette mémoire critique du mouvement social européen.
Inconnu du grand public, même au sein du milieu universitaire, Ladislas Faygenbaum dit Victor Fay, d’origine polonaise mais naturalisé français, est pour beaucoup de militants et d’historiens du mouvement ouvrier une “légende”. Marion Labeÿ, docteure en histoire contemporaine, retrace dans cet ouvrage l’itinéraire fascinant de cet acteur discret de l’histoire du mouvement ouvrier français et européen au XXe siècle, qui a été tour à tour responsable de la formation des cadres du Parti communiste français, opposant communiste puis militant à la gauche de la SFIO, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, protagoniste de la fondation du Parti socialiste autonome puis du Parti socialiste unifié… Journaliste, enseignant et théoricien marxiste, antistalinien et anticolonialiste, Victor Fay fut avant tout un militant qui passa toute sa vie à rechercher, inlassablement, les voies possibles d’accès au socialisme. Cette première biographie de Victor Fay rend hommage à cette mémoire critique du mouvement social européen.
Marion Labeÿ, docteure en histoire contemporaine, diplômée de l’Université Paris Cité et de l’Università degli studi di Roma 2 Tor Vergata, post-doctorante à l’Istituto italiano per gli studi storici (Naples). Ses recherches portent sur l’histoire et la sociologie du militantisme communiste et libertaire français et italien, sur les circulations politiques et culturelles entre la France, l’Italie et l’URSS, les critiques de gauche (socialistes, libertaires, trotskistes, syndicalistes révolutionnaires) du régime soviétique et du mouvement communiste et sur l’exil politique dans l’entre-deux-guerres.
Nos livres numériques
Monsieur K survit dans une ville méditerranéenne. Une cité trempée dans le formol. Il est jeune. Il n’est pas spécialement heureux. Il n’est pas malheureux non plus. De toute façon, il n’a pas d’ambition particulière. Il est absent à lui-même. Il observe et attend puisque la vie est déconseillée sous ces latitudes.
Dans un taxi, il a une sorte de révélation. Il doit émigrer. Il va alors entreprendre un périple en quinze stations comme autant de chapitres, chacun portant le titre d’un roman ou d’une nouvelle du maître Franz Kafka.
Il découvrira la solidarité autant que la violence, l’amour et la vanité aussi, l’indifférence beaucoup, mais surtout un vaste champ où chacun doit fournir un effort surhumain pour se déplacer d’une seule case car il faut bien le dire, toutes les cases sont déjà occupées et personne ne vous attend jamais nulle part.
Cette épopée de la migration chez les jeunes des pays du Sud est une véritable comédie humaine où le temps ne s’écoule pas comme ailleurs. Monsieur K va accomplir son parcours mais aussi le raconter. Il manie avec brio une analyse cynique pour ne pas sombrer dans la folie du désespoir
Sommaire
La métamorphose
Un médecin de campagne
Le soutier
Le Château
Le verdict
Paraboles
La muraille de Chine
Le terrier
L’Amérique
Lettre à Milena
Regard
La colonie pénitentiaire
Le procès
Journal intime
Monsieur K survit dans une ville méditerranéenne. Une cité trempée dans le formol. Il est jeune. Il n’est pas spécialement heureux. Il n’est pas malheureux non plus. De toute façon, il n’a pas d’ambition particulière. Il est absent à lui-même. Il observe et attend puisque la vie est déconseillée sous ces latitudes.
Dans un taxi, il a une sorte de révélation. Il doit émigrer. Pour aller où ? Il n’en sait rien. Simplement l’appel de la vie, celle qu’on a « devant soi ». Il va alors entreprendre un périple en quinze stations comme autant de chapitres, chacun portant le titre d’un roman ou d’une nouvelle du maître Franz Kafka. Il essaiera de construire son destin malgré les obstacles aussi multiples qu’ubuesques. Obstacles s’obstinant à le ramener à la case départ dans ce qui s’apparente au grand jeu de l’oie de la vie.
Il découvrira la solidarité autant que la violence, l’amour et la vanité aussi, l’indifférence beaucoup, mais surtout un vaste champ où chacun doit fournir un effort surhumain pour se déplacer d’une seule case car il faut bien le dire, toutes les cases sont déjà occupées et personne ne vous attend jamais nulle part.
Cette épopée de la migration chez les jeunes des pays du Sud est une véritable comédie humaine où le temps ne s’écoule pas comme ailleurs. Monsieur K va accomplir son parcours mais aussi le raconter. Il manie avec brio une analyse cynique pour ne pas sombrer dans la folie du désespoir.
Mohamed Sadoun a été enseignant et directeur d’école. Il est aujourd’hui haut-fonctionnaire. En 2017, il a publié Débâcle (éditions Casbah Alger), prix du roman Mohamed Dib 2018. Il est également l’auteur de Algérie la Nation entravée, un essai analysant le hirak algérien, publié aux éditions de l’Aube en 2019.
Inconnu du grand public, même au sein du milieu universitaire, Ladislas Faygenbaum dit Victor Fay, d’origine polonaise mais naturalisé français, est pour beaucoup de militants et d’historiens du mouvement ouvrier une “légende”. Marion Labeÿ, docteure en histoire contemporaine, retrace dans cet ouvrage l’itinéraire fascinant de cet acteur discret de l’histoire du mouvement ouvrier français et européen au XXe siècle, qui a été tour à tour responsable de la formation des cadres du Parti communiste français, opposant communiste puis militant à la gauche de la SFIO, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, protagoniste de la fondation du Parti socialiste autonome puis du Parti socialiste unifié… Journaliste, enseignant et théoricien marxiste, antistalinien et anticolonialiste, Victor Fay fut avant tout un militant qui passa toute sa vie à rechercher, inlassablement, les voies possibles d’accès au socialisme. Cette première biographie de Victor Fay rend hommage à cette mémoire critique du mouvement social européen.
Inconnu du grand public, même au sein du milieu universitaire, Ladislas Faygenbaum dit Victor Fay, d’origine polonaise mais naturalisé français, est pour beaucoup de militants et d’historiens du mouvement ouvrier une “légende”. Marion Labeÿ, docteure en histoire contemporaine, retrace dans cet ouvrage l’itinéraire fascinant de cet acteur discret de l’histoire du mouvement ouvrier français et européen au XXe siècle, qui a été tour à tour responsable de la formation des cadres du Parti communiste français, opposant communiste puis militant à la gauche de la SFIO, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, protagoniste de la fondation du Parti socialiste autonome puis du Parti socialiste unifié… Journaliste, enseignant et théoricien marxiste, antistalinien et anticolonialiste, Victor Fay fut avant tout un militant qui passa toute sa vie à rechercher, inlassablement, les voies possibles d’accès au socialisme. Cette première biographie de Victor Fay rend hommage à cette mémoire critique du mouvement social européen.
Marion Labeÿ, docteure en histoire contemporaine, diplômée de l’Université Paris Cité et de l’Università degli studi di Roma 2 Tor Vergata, post-doctorante à l’Istituto italiano per gli studi storici (Naples). Ses recherches portent sur l’histoire et la sociologie du militantisme communiste et libertaire français et italien, sur les circulations politiques et culturelles entre la France, l’Italie et l’URSS, les critiques de gauche (socialistes, libertaires, trotskistes, syndicalistes révolutionnaires) du régime soviétique et du mouvement communiste et sur l’exil politique dans l’entre-deux-guerres.
Depuis le début des années 1980, les démocraties et les organisations internationales ont modifié leur approche des populations défavorisées, revenant sur plus de deux siècles de développement et de mise en œuvre des idées progressistes de promotion sociale et d’accès à la citoyenneté. La notion de vulnérabilité est la pierre angulaire de ce changement. Désormais la guerre est déclarée non plus à la pauvreté mais aux pauvres, enrôlés dans ce combat contre eux-mêmes. Ils font l’objet de la vigilance des savants, de la sollicitude des experts et d’une surveillance continue des acteurs publics et ne sont plus traités comme des citoyens malheureux ou mal intégrés mais comme des incapables.
Depuis le début des années 1980, les démocraties et les organisations internationales ont modifié leur approche des populations défavorisées, revenant sur plus de deux siècles de développement et de mise en œuvre des idées progressistes de promotion sociale et d’accès à la citoyenneté. La notion de vulnérabilité est la pierre angulaire de ce changement. Désormais la guerre est déclarée non plus à la pauvreté mais aux pauvres, enrôlés dans ce combat contre eux-mêmes. Ils font l’objet de la vigilance des savants, de la sollicitude des experts et d’une surveillance continue des acteurs publics et ne sont plus traités comme des citoyens malheureux ou mal intégrés mais comme des incapables.
Cet ouvrage revient d’abord sur les fondements de cette révolution conceptuelle. Une archéologie des termes permet de comprendre comment ils se sont généralisés dans les discours publics depuis la fin du dernier millénaire. Puis il étudie les instruments de ce nouveau gouvernement des pauvres qui les coupe de l’exercice de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales. Comment ce remplacement de l’_égalité_ par l’_équité_, de la liberté par la dignité, de la fraternité par la responsabilité s’est-il opéré ? Sur quels principes juridiques fondamentaux et politiques contradictoires, néanmoins conciliés dans une nouvelle théorie sociale, s’appuie-t-il ? Enfin le livre met en lumière les effets de ces dispositifs d’urgence permanente sur l’existence des vulnérables assignés au rôle de victimes. Leur traitement qui combine protection rapprochée et contrôle à distance repose sur l’individualisation et la psychologisation de leur condition et en fait tantôt des martyrs médiatisés tantôt des cibles discrètes d’interventions bienfaisantes condamnées à la désubjectivation et au silence.
Depuis une dizaine d’années, l’accès au RSA (revenu de solidarité active) est présenté comme plus simple, plus efficace et plus rapide, les outils numériques devant permettre de faciliter la réalisation des démarches administratives. Or, pour nombre de personnes, la réalité est tout autre. Entre la fermeture des guichets, les difficultés d’obtenir un rendez-vous, et l’usage de l’administration en ligne, l’obtention du RSA devient plus complexe pour celles et ceux qui sont placé·es en bas de la hiérarchie sociale.
Nourrie par une ethnographie au long cours menée en milieu rural, l’enquête présentée dans cet ouvrage explore les parcours des demandeurs et demandeuses de RSA, révélant les barrières qu’ils et elles doivent franchir afin d’espérer obtenir leurs droits. En questionnant à la fois les réformes de numérisation et ce que vivent les classes populaires résidant à distance des centres urbains, apparaissent alors les ressorts d’un État social qui, à distance, façonne les inégalités d’accès aux droits.
Table des matières
Remerciements
Préface
Introduction
Le non-recours comme catégorie d’État
Étudier le pouvoir bureaucratique à distance des administrations
Ethnographier l’ administration en son absence
Chapitre 1. La dématérialisation au secours des institutions : Genèse des politiques de lutte contre le non-recours
Lutter contre le non-recours par le numérique : la force d’une incohérence politique
Réformer les cartes de l’ accès aux droits
Le non-recours et les transformations de l’ accueil administratif
Conclusion du chapitre 1
Chapitre 2. Le non-recours dans les luttes d’institutions : l’ appropriation locale d’une politique publique
Les logiques conflictuelles de la mise en œuvre locale du non-recours
Renforcer les inégalités territoriales par l’inclusion numérique
Conclusion du chapitre 2
Chapitre 3. À distance de l’État : positions socio-spatiales et rapports à l’ assistance
La fabrique territoriale des rapports à l’ assistance
Les inégalités socio-spatiales de l’ accès aux guichets
Conclusion du chapitre 3
Chapitre 4. Ordre et désordre dans l’ accès au RSA : la distribution sociale des chances d’établir une relation à l’État
“Décider” d’obtenir le RSA : l’ordre social de l’ accès aux droits
“Hésiter” à demander le RSA : désordres sociaux dans l’ accès au droit
Conclusion du chapitre 4
Conclusion générale : Gouverner à distance, gouverner par la distance
Non-recours : la force d’une catégorie faible
Vivre à distance de l’État
Annexes
Depuis une dizaine d’années, l’accès au RSA (revenu de solidarité active) est présenté comme plus simple, plus efficace et plus rapide, les outils numériques devant permettre de faciliter la réalisation des démarches administratives. Or, pour nombre de personnes, la réalité est tout autre. Entre la fermeture des guichets, les difficultés d’obtenir un rendez-vous, et l’usage de l’administration en ligne, l’obtention du RSA devient plus complexe pour celles et ceux qui sont placé·es en bas de la hiérarchie sociale.
Nourrie par une ethnographie au long cours menée en milieu rural, l’enquête présentée dans cet ouvrage explore les parcours des demandeurs et demandeuses de RSA, révélant les barrières qu’ils et elles doivent franchir afin d’espérer obtenir leurs droits. En questionnant à la fois les réformes de numérisation et ce que vivent les classes populaires résidant à distance des centres urbains, apparaissent alors les ressorts d’un État social qui, à distance, façonne les inégalités d’accès aux droits.
Ce fut le chantier de tous les paradoxes. Perdu sur une petite presqu’île de l’extrémité occidentale de l’immense continent eurasiatique, il fut au centre de polémiques, de controverses mais aussi d’actions et de quelques décisions sur la filière nucléaire en France et dans le monde. À Flamanville, maître d’ouvrage et grands groupes donneurs d’ordres imposèrent le retour à des règles sociales du passé pour construire le prototype de réacteur du futur. Censé être la tête de série des EPR en France, les retards, malfaçons et scandales accumulés semblèrent, l’espace de quelques années, condamner toute une filière industrielle majeure pour l’avenir de l’industrie de notre pays.
Mais ce n’était que l’apparence des choses. Il y avait une logique de fonctionnement d’un système organisé. Ce chantier manifestait, à l’ère du capitalisme financiarisé et globalisé, la contradiction entre les immenses potentialités humaines, scientifiques et technologiques de notre époque et les conditions économiques et sociales de construction d’un objet technique particulièrement sophistiqué.
Ce fut le chantier de tous les paradoxes. Perdu sur une petite presqu’île de l’extrémité occidentale de l’immense continent eurasiatique, il fut au centre de polémiques, de controverses mais aussi d’actions et de quelques décisions sur la filière nucléaire en France et dans le monde. À Flamanville, maître d’ouvrage et grands groupes donneurs d’ordres imposèrent le retour à des règles sociales du passé pour construire le prototype de réacteur du futur. Censé être la tête de série des EPR en France, les retards, malfaçons et scandales accumulés semblèrent, l’espace de quelques années, condamner toute une filière industrielle majeure pour l’avenir de l’industrie de notre pays.
Mais ce n’était que l’apparence des choses. Il y avait une logique de fonctionnement d’un système organisé. Ce chantier manifestait, à l’ère du capitalisme financiarisé et globalisé, la contradiction entre les immenses potentialités humaines, scientifiques et technologiques de notre époque et les conditions économiques et sociales de construction d’un objet technique particulièrement sophistiqué.
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Table des matières
Remerciements 7
Préface 9
Introduction 15
Première partie. Quelle sociologie des relations entre l’ école et les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 25
Chapitre 1. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine : un statut d’ extériorité dans l’ école républicaine 27
I. Les descendants de l’ immigration nord-africaine :
entre immigrés et prolétaires 29
II. L’ école et l’ immigration : la non-centralité d’ un objet en sociologie de l’ éducation 32
III. La difficulté à désigner les élèves descendants de
l’ immigration nord-africaine 35
IV. La tentation du comparatisme anglo-saxon 37
V. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine en France présentent-ils des homologies avec les minorités ethniques aux États-Unis ? 42
Chapitre 2. Les descendants de l’ immigration nord-africaine appréhendés essentiellement à travers le prisme de l’ échec scolaire 57
I. Déconstruire les tests d’ intelligence comme outils de domination sociale 59
II. Ce que l’ école fait aux descendants de l’ immigration nord-africaine et ce que les descendants de l’ immigration nord-africaine font à l’ école 65
III. Un statut infériorisé des élèves issus de l’ immigration dans les travaux de recherche 68
IV. Les ambivalences de la sociologie des rapports entre école et immigration 71
Chapitre 3. L’ émergence tâtonnante et nébuleuse de l’ objet discriminations scolaires en France 75
I. Des transformations profondes au sein de la société française et du champ académique 75
II. L’ ethnicisation de l’ espace scolaire : le terreau des discriminations scolaires ? 79
III. Les élèves « étrangers » à l’ école : une catégorie repoussoir dans l’ espace scolaire 81
IV. La banalisation du vocable d’ élèves « maghrébins » 84
V. Peut-on raisonner en termes de racisme à l’ école ? 86
VI. Le paradigme des inégalités scolaires : un objet écran à celui des discriminations scolaires ? 91
Chapitre 4. Une dissonance entre approches subjectivistes et objectivistes des discriminations scolaires 97
I. Les déclarations massives et spontanées relatives aux discriminations scolaires dans les quartiers populaires 99
II. Comment distinguer un effet de ségrégation et un effet de discrimination ? 101
Total 101
III. Un sentiment d’ injustice ou de discriminations scolaires majoritaire ou minoritaire parmi les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 104
IV. La non-identification des discriminations scolaires à une échelle macro-sociologique 109
Deuxième partie. De quoi la discrimination est-elle le nom ? 117
Chapitre 5. Quel statut de la discrimination dans les sciences sociales et dans le champ éducatif en France ? 119
I – Quels apports de la notion de discrimination en sciences sociales ? 122
II – Tensions et controverses autour de la notion de race 127
III. Comment articuler discriminations, racisme et inégalités ? 138
IV. Penser les relations entre sociologie et droit de la non-discrimination 142
Chapitre 6. En quoi la discrimination scolaire n’ est pas une discrimination comme les autres 147
I. Les discriminations au cœur des contradictions entre principe d’ égalité et réalité des inégalités ? 149
II. Comment les inégalités scolaires se sont imposées comme un paradigme central 153
III. Les fausses évidences des inégalités scolaires ou les faux semblants de la méritocratie scolaire 155
IV. La puissance incontestable du paradigme des inégalités scolaires 161
V. Relire les inégalités scolaires au prisme du droit de la non-discrimination 164
Chapitre 7. Propositions pour une conceptualisation des discriminations scolaires 169
I. Les risques d’ un usage superficiel du droit de la non-discrimination 171
II. Le droit de l’ éducation : un angle mort de la sociologie des discriminations scolaires 177
III. La construction de normes juridiques européennes et internationales en matière de droit de la non-discrimination 181
Obligations faites aux États de prendre des dispositions 191
IV. La discrimination scolaire au prisme des avis de la Halde et du Défenseur des droits 194
V. Pour une définition et une conceptualisation des discriminations scolaires 201
Troisième partie. Les immigrés et les descendants de l’ immigration nord-africaine, le racisme, les ségrégations et la discrimination scolaire 207
Chapitre 8. Un groupe social hétérogène 209
I. Les orientations théoriques de l’ enquête biographique 210
II. L’ insaisissable cohérence des descendants de l’ immigration nord-africaine
214
III. Identités hybrides et transterritorialité 224
IV. La tyrannie de l’ injonction identitaire et l’ expérience de la ségrégation urbaine 232
V. La constitution différenciée d’un ethos de classe 235
VI. Le maillage brisé de l’ éducation populaire a laissé place à l’ anomie dans les quartiers populaires 237
VII. Les conditions d’ habitat indignes dans les quartiers populaires 243
VIII. Une discrimination multidimensionnelle 248
Chapitre 9. Comprendre le rapport entre les descendants de l’ immigration nord-africaine et l’ école à l’ aune du « modèle » républicain
d’ intégration 253
I. Du « déni de francité » au déni de citoyenneté 253
II. L’ engagement scolaire et la valeur symbolique de l’ institution scolaire 257
III. Les descendants de l’ immigration nord-africaine à l’ épreuve des contradictions du « modèle » républicain d’ intégration 261
IV. Les rapports différenciés à la religion et aux traditions ou la déconstruction d’ une vision communautaire des descendants de l’ immigration nord-africaine 265
V. Le port et le non-port du voile par choix et la critique de l’ islam dans les quartiers 266
VI. Des combats pour l’ émancipation 271
VII. La mise à distance de la tradition : un travail du quotidien 276
VIII. Une éducation libérale et ouverte marquée par des points de vigilance 282
Chapitre 10. Dits et non-dits de l’ expérience du racisme et de la discrimination dans l’ espace scolaire 289
I. La mise à distance du racisme et de la discrimination scolaire 290
II. Les vexations banalisées ou les petits rappels d’ altérité 299
III. La dilution de la discrimination dans la ségrégation scolaire : une vision nihiliste 304
IV. Des expériences du racisme et de la discrimination scolaires individuelles et collectives 307
V. Le sort d’ Amira sera d’ être femme de ménage : les mots qui blessent 315
VI. Lorsque la ségrégation scolaire engendre du harcèlement scolaire 322
Chapitre 11. Lorsque les élèves parlent du racisme et des discriminations
à l’ école 329
I. La discrimination scolaire n’ est pas une catégorie de pensée spontanée chez les élèves 331
II. Légitimité de présence, processus d’ auto et d’ hétéro-identification et place de la religion 336
III. L’ épreuve de l’ enseignement privé 339
IV. Le poids des stéréotypes et des préjugés 344
V. Quid de l’ enseignement public ? 346
VI. Le vécu de la ségrégation intra-établissement 349
VII. Des sentiments d’ injustice et de stigmatisation multidimensionnels et très prononcés 352
Chapitre 12. Les enseignants, la ségrégation et la discrimination scolaire :
un point aveugle 361
I. Didactiser la question de l’ identité et l’ altérité avec les élèves : un exercice pédagogique à haut risque 364
II. Une ethnicisation de l’ espace scolaire… mais bienveillante 367
III. Une pédagogie non color-blindness et anti-discriminatoire 372
IV. L’ externalisation du racisme et des discriminations scolaires 374
V. La République ne répond pas bien à l’ exigence d’ égalité scolaire 382
VI. L’ ethnicisation de la relation pédagogique : un produit de la discrimination scolaire ? 386
VII. Lorsque la lutte contre les discriminations scolaires conduit à un porte à faux avec l’ institution scolaire 392
Conclusion 397
Comment des mécanismes discriminatoires se produisent-ils au sein de l’ école ?
397
À quelles conditions l’ orientation est-elle constitutive de discriminations scolaires ? 402
Ségrégations et discriminations 404
Les liens complexes entre rupture d’ égalité, discriminations et inégalités de trajectoires scolaires 405
Le chaînon manquant du droit de la non-discrimination : la discrimination territoriale 408
Le droit à l’ éducation est un droit universel 410
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires, qu’il s’agisse des expressions de racisme entre élèves, entre enseignants et élèves, des décisions d’orientation biaisées par l’origine migratoire, ou encore des processus de ségrégation scolaire inter et intra-établissements. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Table des matières
Sommaire
Préface
Introduction. Pourquoi les « Lumières » ?
Les visages pluriels des « Lumières »
Les « Lumières » dans leur contexte
Refonder les « Lumières » pour le XXIe siècle
Première partie. Sortir du binarisme
La dialectique comme opposition et unité des contraires
La clef de voûte de la « pensée Marx »
Tout est contradiction
La contradiction en mouvement
La perversion stalinienne de la pensée Marx
Les rapports indissolubles entre unité et diversité
Toujours resituer dans le temps et l’espace
Il n’y a ni « marxisme », ni « marxistes »
L’« invention » du « marxisme » et les spécificités françaises
Le double caractère des crises, menaces et opportunités
Orientations méthodologiques
Deuxième partie. Revisiter dix grands rapports
Nous sommes des êtres de raison, mais aussi de passions, de pulsions
Nous sommes des êtres de raison
Nous sommes des êtres d’affects, d’émotions, de pulsions, de désirs, d’envies, de passions ir-rationnels
La personne humaine maître et/ou composante de la nature
L’humain maître et possesseur de la nature ?
L’Anthropocène ?
Interactions sous contraintes
La reconnaissance de l’individuation est inséparable de la sociétalisation
L’individu et la collectivité
Les différentes figures de l’action publique
Les individus, la société et la démocratie
Les contre-pouvoirs
L’action publique démocratique pour conjuguer intérêt général et intérêts individuels et particuliers
L’action publique démocratique
Concevoir et promouvoir l’intérêt général
Un système multi-niveaux d’intérêt général
Réformer l’action publique
Un État-stratège ?
Droits et devoirs sont indissociables
La Déclaration de 1789
Pas de droits sans devoirs
Imbriquer liberté(s), égalité et solidarités
Liberté et libéralisme(s)
Égalité, fraternité, laïcité et solidarité(s)
Relier local et global, micro et macro
Penser ET agir local ET global
Une mise en œuvre créatrice du principe de subsidiarité
Remettre le marché à sa place, rien que sa place, mais toute sa place
« L’Union européenne (…) œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une (…) économie sociale de marché »
Services publics, communs, économie sociale
L’universalisme doit aller de pair avec les altérités
L’universalisme « à la française »
L’universel n’est universel que s’il est reconnu comme tel par tous
Le système européen de valeurs solidaires, référentiel dans la mondialisation
L’Union européenne, union d’États nation
Modèle social et système européen de valeurs communes
Référentiel dans la mondialisation
Quelles perspectives ?
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Étayé d’un côté par soixante années de pratiques diversifiées, de l’autre par une veille attentive sur les mutations des sociétés française et européennes et sur des recherches, cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Pierre Bauby docteur de l’IEP de Paris, spécialiste de l’action publique et des services publics en France et en Europe, expert auprès du Parlement européen et du Comité économique et social européen sur les Services d’intérêt général, membre du Conseil d’orientation du CIRIEC, président de RAP (Reconstruire l’action publique, www.actionpublique.eu) ; auteur en particulier de : Service public, services publics, La Documentation Française, 2016 ; L’européanisation des services publics, Presses de SciencesPo, 2011 : Reconstruire l’action publique, Syros, 1998.
La transformation des modes de gouvernance de l’enseignement supérieur et de la recherche.
« L’université n’est pas une entreprise ! » Ce slogan a scandé les dernières mobilisations contre les réformes des universités, qui se sont multipliées ces dernières décennies. Pourtant, à y regarder de plus près, force est de constater que l’enseignement supérieur et la recherche se distinguent de moins en moins des entreprises dans ses modes de gouvernance : la collégialité se voit concurrencée par la centralisation du pouvoir dans les mains de gestionnaires, l’autonomie par l’évaluation constante et le financement sur projet, ou encore la solidarité par un morcellement croissant des corps des salarié-e-s et de leurs intérêts respectifs. Ce numéro entend revenir sur ces métamorphoses, de leur esprit à celles et ceux qui les appliquent et les vivent au quotidien.
Table des matières
5 Dossier.
États d’esprit
Quentin Fondu, Mélanie Sargeac, Aline Waltzing
7 Étudier les universités pour mieux les réformer. Le programme sur la gestion des établissements d’enseignement supérieur de l’OCDE (1969-2016)
Quentin Fondu, Mélanie Sargeac, Aline Waltzing
17 Pourquoi l’impuissance des réformes universitaires en France ?
Christophe Charle
29 Les réformes de l’université et de la recherche : une affaire de doctrine ?
Joël Laillier, Christian Topalov
39 La consécration. Jalons pour une socio-histoire de la Conférence des présidents d’université (1971-2022)
Étienne Bordes
49 Enrôler la « communauté universitaire » la conversion managériale de l’encadrement intermédiaire
Mathieu Uhel
59 Qui sont les relais de l’excellence au sein des établissements ? Audrey Harroche
69 Les réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche et la marginalisation des sciences humaines et sociales) à l’échelle d’une université
Jay Rowell
81 Réformes de l’imaginaire social et contrôle des subjectivités
RogueESR et Camille Noûs
Grand entretien avec Heela Najibullah
91 « Que reste-t-il de la politique de réconciliation nationale en Afghanistan ? »
propos recueillis par Gaia Lassaube
Pédagogie
103 Sociologie et sociologies spontanées. À propos des « savoirs expérientiels » et des « injustices épistémiques »
Gérard Mauger
Idées
117 À propos de Arthur BORRIELLO, Abolition et permanence du discours de crise en Italie et en Espagne (2010-2013), Jean-Paul FITOUSSI, Comme on nous parle. L’emprise de la novlangue sur nos sociétés
Frédéric Lebaron
Culture
121 L’amour de l’art. À propos de Lydie Salvayre, Marcher jusqu’au soir
Gérard Mauger
133 À propos de Jean-Paul Delahaye, Exception consolante. Un grain de pauvre dans la machine .
Gérard Mauger
Varia
145 Une vision polanyienne du capitalisme contemporain
Marie-France Garcia
161 Les conditions de l’orthodoxie
Marie Quarrey
161 Les cadres intermédiaires de la fonction publique en relais du new public management dans les politiques éducatives
Marie-Pierre Chopin, Jérémy Sinigaglia
Dans un contexte de déconnexion croissante entre les professionnels de la politique et les citoyens, de bouleversements de l’offre et de déprise des partis traditionnels, les ancrages locaux des électeurs sont réputés ne plus peser. Pourtant, comment expliquer la forte polarisation socio-spatiale des conduites politiques dans la France contemporaine ? À rebours des thèses individualistes qui désocialisent les électeurs, cet ouvrage interroge les dynamiques résidentielles de la socialisation politique. La spatialisation des problèmes sociaux comme l’accroissement des inégalités territoriales sont désormais bien documentés, mais une sociologie fine de leurs implications politiques reste à faire. Tel est le chantier auquel contribue cet ouvrage, à travers une analyse fine des quartiers, milieux sociaux et groupes ethno-raciaux qui composent le 18e arrondissement de Paris.
Meilleures ventes
L’Université et la recherche sont depuis vingt ans un laboratoire privilégié de la transformation managériale des services publics. De la recherche en mode projet aux transferts de technologie, de Parcoursup aux frais d’inscription différenciés et du « management agile » au classement de Shanghai, le monde de la science a connu une transformation radicale, vers toujours plus de bureaucratie, d’autoritarisme, de court-termisme et de conflits d’intérêts. Cette évolution des institutions censées élaborer un discours de vérité va de pair avec le déploiement d’un jargon managérial fait de « coopétition », de « groupes de travail », de « confiance aux acteurs », d’« expertise » et d’« indicateurs ». Ce discours nourrit la critique mais ouvre aussi la voie à l’utopie d’une nouvelle parole universitaire, sous le signe de l’exigence et de la liberté.
RogueESR est un collectif créé en 2017 pour promouvoir une université et une recherche libres, exigeantes et placées au service de l’intérêt général et de l’émancipation.
A l'honneur sur France culture le jeudi 27 janvier 2022. Ici
Table des matières
Acteur(s) 13
Agile 16
Apprenante 21
Attractivité 25
Autonomie 30
Autorité 33
Bureaucratie 35
Campus 38
Choc de simplification 38
Clientélisme 42
Collectif 44
Collégialité 45
* Compagnonnage (Noûs) 45
Compétence(s) 51
ComUé : 51
Communication 52
Concertation 53
Conduite du changement 55
Confiance 56
Conflit d’intérêt 59
Connaissance 62
Consensus 62
Continuité 65
Coopétition 66
Co-production 68
CPU 68
CURIF 68
Démocratie 69
DGS (Directeur-trice général-e des services) 70
Doyen 70
Échauffourées (euphémisme) 70
Économie de la connaissance 70
Effet levier 71
Émérite 73
Environnement 73
Eux 76
Évaluation (de l’enseignement et de la recherche) 80
Évaluation (des étudiants) 82
Excellence 84
Experts, expertise 85
Fabrique du consentement 87
GVT 89
Grand 93
Groupe de travail 95
Gouvernance 95
Hybride 97
Indicateurs 101
Innovation 103
Investissement (Investissements d’Avenir) 104
Liberté(s) académique(s) 105
Mérite 107
Mode dégradé 109
New Public Management 111
Numérique 111
Numéro vert 111
Nous 112
*Œdipe (NOÛS) 114
Orientation et Réussite des Étudiants (ORE) 119
Parcoursup 121
Pédagogie 123
Personnels (les) 124
Performance 125
Politique de site 128
Portefeuille de compétences 128
PPP 129
Précarité, précarisation 130
PRES 134
Présence, présentiel 135
Président d’université 137
Prime 138
Projet 139
Proust (Marcel) 141
PUPH 141
Ranking 142
Rebranding 143
Responsabilité 146
Shanghaï 149
SHS 149
SNRI 151
Théorie du capital humain 152
Théorie du fil du rasoir 155
*Toilettes (NOUS) 155
Transferts de technologie 161
*Tronçonneuse à 2 temps (NOÛS) 161
Université de proximité 175
Université de recherche 176
* Utopie (NOUS) 179
Valorisation 184
Vrai, vérité, théorème vériste 185
Zones à régime restrictif (ZRR) 188
Zoom 190
L’Université et la recherche sont depuis vingt ans un laboratoire privilégié de la transformation managériale des services publics. De la recherche en mode projet aux transferts de technologie, de Parcoursup aux frais d’inscription différenciés et du « management agile » au classement de Shanghai, le monde de la science a connu une transformation radicale, vers toujours plus de bureaucratie, d’autoritarisme, de court-termisme et de conflits d’intérêts. Cette évolution des institutions censées élaborer un discours de vérité va de pair avec le déploiement d’un jargon managérial fait de « coopétition », de « groupes de travail », de « confiance aux acteurs », d’« expertise » et d’« indicateurs ». Ce discours nourrit la critique mais ouvre aussi la voie à l’utopie d’une nouvelle parole universitaire, sous le signe de l’exigence et de la liberté.
RogueESR est un collectif créé en 2017 pour promouvoir une université et une recherche libres, exigeantes et placées au service de l’intérêt général et de l’émancipation. Il regroupe des scientifiques de disciplines et de statut différents et a été rédigé par une équipe de volontaires constituée par un appel à la communauté académique.
Affaiblis par les politiques libérales, les services publics ne sont pas sans défauts ; mais ils réduisent les inégalités et renforcent le potentiel productif. Pourquoi alors vouloir les restreindre voire les supprimer, alors que leur amélioration figure parmi les premières préoccupations des citoyens ? Pour interdire le vrai débat !
Les libéraux tendent un piège et affirment que « si vous voulez payer moins d’impôts, il faut nous dire quels services publics supprimer ».
Ce livre a pour but de démonter ce piège et d’illustrer qu’il est possible de développer des services publics de qualité.
Leur promotion est nécessaire pour faire face à la hausse des inégalités, au réchauffement climatique et pour engager un nouveau mode de développement qui respecte l’environnement et les êtres humains.
Les nouvelles technologies facilitent la tâche, à condition de changer notre conception de l’activité économique et de la libérer de la contrainte du taux de profit et de l’asservissement à l’univers de la marchandisation.
De par leur caractère non marchand, les services publics ont toute leur place dans cette construction. C’est pourquoi les développer est un combat d’avant-garde.
Nasser Mansouri Guilani est docteur en économie et membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Il a dirigé le secteur économique de la CGT et enseigné à l’université de Paris-Est-Marne-La-Vallée. Il a été membre du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), du Conseil national de l’industrie (CNI) et du Conseil scientifique de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES)
Une rencension dans L'Humanité-Dimanche des 23-27 avril 2020
Cette première livraison donne le ton. Elle est composée d’analyses originales basées sur des enquêtes et des réflexions amples, d’essais critiques sur la philosophie d’Alain Badiou, de rééditions de textes classiques, d’un entretien avec l’historien Roger Chartier sur les transformations contemporaines du livre et de l’écrit et, enfin, d’une série de notes critiques d’ouvrages récents. Ces contributions sont documentées, critiques, engageantes et, pour certaines, clivantes. Chacune à sa manière, elles partagent une même ambition, qui est de faire bouger les lignes et les fronts de recherche, d’instiller le doute contre toutes les formes de dogmatisme et d’ouvrir des brèches, pas seulement dans les limites aujourd’hui rognées des mondes universitaires et de la recherche.
Avec des contributions de Boris Attencourt, Anouk Barberousse, Vincent-Arnaud Chappe, Roger Chartier, Baptiste Coulmont, Renaud Debailly, Christopher Donohue, Pascal Engel, Jean Frances, Yann Giraud, Nathalie Heinich, Philippe Huneman, Marc Joly, Jérôme Lamy, Stéphane Le Lay, Mathieu Quet, Claude Rosental, Arnaud Saint-Martin, Pierre Schapira.
« La cantine, c’est pas bon ! » Pour trop d’élèves, cette affirmation semble relever du présent de vérité générale. Après des années à travailler sur la question, l’un comme cuisiner en collectivité et l’autre comme sociologue, les auteurs de ce livre ont voulu qu’une autre cantine est possible.Cet ouvrage démonte dix idées reçues entendues régulièrement chez les élèves ou leurs parents, mais aussi dans les médias et parmi nombre de professionnels du secteur. De fait, les grands industriels de l’agro-alimentaires, les gestionnaires de marchés publics et les chefs de production des grandes cuisines centrales n’ont aucun intérêt à ce que la situation évolue. Ce petit livre montre qu’il est possible de bien cuisiner à la cantine, avec de bons produits, locaux, de saison et même « bio », sans élever le prix du repas.
Voir un article des auteurs dans Le Monde diplomatique, mai 2021
Une recension dans Reporterre
Sommaire
Prologue - Des cuisiniers nostalgiques ?
Idée reçue n° 1 : « La cantine, c’est jamais bon ! »
Idée reçue n° 2 : « Être client d’un restaurant,
c’est forcément mieux »
Idée reçue n° 3 : « À la cantine il n’y a pas de vrais cuisiniers »
Idée reçue n° 4 : « Les contraintes sont trop
importantes pour cuisiner »
Idée reçue n° 5 : « Les enfants, n’aiment que
ce qu’ils connaissent »
Idée reçue n° 6 : « Les enfants ont besoin de manger de la viande tous les jours »
Idée reçue n° 7 : « Un peu de bio au menu, c’est déjà bien ! »
Idée reçue n° 8 : « La qualité et le bio local à la cantine,
c’est trop cher »
Idée reçue n° 9 : « En collectivité le gaspillage est inévitable »
Idée reçue n° 10 : « Les grandes cuisines centrales
sont indispensables »
Épilogue - La cuisine de collectivité est une cuisine sociale
« La cantine, c’est pas bon ! » Pour trop d’élèves, cette affirmation semble relever du présent de vérité générale et constituer une fatalité. Après des années à travailler sur la question, l’un comme cuisiner en collectivité et l’autre comme sociologue, des années à réfléchir et échanger avec d’autres chefs de cantine sur les pratiques professionnelles dans la restauration collective, les auteurs de ce livre ont voulu montrer qu’il peut en être autrement : une autre cantine est possible.
Appuyé sur les témoignages d’une dizaine de cuisinier·e·s de collectivité, cet ouvrage démonte dix idées reçues entendues régulièrement chez les élèves ou leurs parents, mais aussi dans les médias et parmi nombre de professionnels du secteur. De fait, les grands industriels de l’agro-alimentaires ou de la prestation de service aux collectivités, les gestionnaires de marchés publics et les chefs de production des grandes cuisines centrales à 50 000 « repas » par jour n’ont aucun intérêt à ce que la situation évolue.
Ce petit livre, clair et percutant, montre qu’il est possible de bien cuisiner à la cantine, avec de bons produits, locaux, de saison et même « bio », sans élever le prix du repas. Il permet en outre de comprendre à quel point la cuisine de collectivité constitue un « fait social total », un enjeu majeur à la fois environnemental, sanitaire, économique et culturel.
Marc Perrenoud est sociologue et anthropologue à l’Université de Lausanne. Depuis vingt ans il étudie le travail et la culture dans les sociétés contemporaines. Il a publié de nombreux ouvrages et articles scientifiques sur le travail artistique, le métier de musicien, mais aussi l’artisanat ou encore la mise en spectacle du travail par la télé-réalité.
Pierre-Yves Rommelaere est cuisinier au collège de Lézignan-Corbières. Il a commencé à travailler à 16 ans dans la restauration commerciale et a été chef pendant des années dans différents établissements du Sud de la France. Il a opté pour la restauration collective en 2007 et depuis, il fait partie des cuisiniers militants qui tentent de faire bouger les lignes en France.
Le travail change. C’est ce que nous répètent réformateurs, modernisateurs et libéraux de tous poils, trop heureux de ce « changement ». Le travail change, c’est vrai : il n’est plus aujourd’hui ce qu’il était il y a trente ans. Mais il ne change pas tout seul, par l’effet de quelque magie sociale, ou d’une révolution technologique anonyme.
S’il change, c’est qu’on le change. Depuis des années, le salariat est attaqué, précarisé, ubérisé. Les travailleurs sont dépossédés et soumis à de nouvelles disciplines, plus insidieuses, mais pas moins violentes. Le Code du travail est démantelé, les syndicats affaiblis, le patronat conforté. Radiée des mémoires, méprisée par les médias, ignorée par les artistes, reléguée aux confins du monde, la figure même du travailleur tend à s’effacer.
Alors que le nouveau président promet, pour cet été, une nouvelle loi Travail, plus brutale encore que la précédente, L’Intérêt général a voulu faire le point. Avec l’aide de chercheurs et de militants, ce numéro tente d’éclairer les réalités du travail aujourd’hui. Pour faire pièce à la propagande que les prochains mois nous réservent. Mais aussi pour aider à concevoir l’alternative. Car résister aux attaques des néolibéraux ne suffit pas : le travail a besoin de nouvelles conquêtes sociales.
Au vu de la crise du système néolibéral, il importe de réformer certaines règles de la vie internationale. Concernant l’Afrique, continent particulièrement impacté, l’annulation des dettes illégitimes fait partie de ce programme, de même que l’abolition du franc CFA, l’arrêt des opérations militaires extérieures et des Accords de partenariat économique (APE), la relocalisation des économies, la restitution des biens culturels spoliés...C’est sur ces bases que s’organisent les sociétés civiles, dont les femmes sont souvent les protagonistes, les diasporas installées en Europe, ainsi que les mouvements sociaux.Cet ouvrage est à l’actif d’une équipe de spécialistes et de responsables associatifs de différents pays: Mali, Sénégal, Togo, France, Belgique...
Un débat organisé par la CADTM-Belgique
Une présentation faite par Martine Boudet au cours de ce débat
Sommaire
Les auteurs/trices et leur bibliographie (extraits)
Préface. Pour davantage de convergence des luttes, par Aminata Traoré
Introduction. L’ Afrique à la croisée des chemins ?, par Martine Boudet
Première partie. L’ actualité africaine en contexte
Chapitre 1. Pillage des ressources et conflits armés en Afrique : quelles réparations ?, par Esmathe Gandi
Chapitre 2. Le contexte écologique du continent africain,
par Marie-Paule Murail
Chapitre 3. La Zone franc et le franc CFA : retour sur un contentieux économique et politique, par Kako Nubukpo
Deuxième partie. Historique des accords économiques
Chapitre 4. Les accords économiques Afrique-France, une histoire négative, par Saïd Bouamama
Chapitre 5. Du libéralisme forcé, le cas des APE,
par Ndongo Samba Sylla 103
Chapitre 6. La stratégie de l’Union européenne pour perpétuer la néo-colonisation de l’ Afrique, par Jacques Berthelot
Troisième partie. Panorama des accords internationaux
Chapitre 7. Une vision globale sur le libre échange. Cas des accords transatlantiques : Tafta, CETA, par Claude Layalle 147
Chapitre 8. Les APE s’inscrivent dans une politique ordo-libérale mondiale, par Thierry Brugvin
Quatrième partie. Prospective programmatique et institutionnelle
Chapitre 9. Les dettes illégitimes, leur impact et les alternatives, par CADTM d’ Afrique et Attac Burkina Faso
Chapitre 10. Dettes coloniales et réparations, entretien avec Saïd Bouamama
Chapitre 11. Le devoir de solidarité Nord-Sud, condition de la construction altermondialiste, par Marie-Paule Murail
Conclusion. Les mouvements sociaux africains au cœur de l’ altermondialisme, par Gustave Massiah
Annexes
Annexe 1 – Éléments de programme en matière d’ alterdéveloppement, déclaration d’intellectuel·les africain·es blog de Fanny Pigeaud
Annexe 2 – Coronavirus : pour en sortir plus forts ensemble,
Tribune de 25 intellectuel·les africain·es, Jeune Afrique, 10 avril 2020
Annexe 3 –Aux dirigeants du continent africain : face au Covid-19, il est temps d’ agir!, Tribune interafricaine, par Les Invités de Mediapart
Annexe 4 – Une nouvelle Afrique est possible
Déclaration des groupes africains pour la justice climatique sur Covid-19 (6 mai 2020)
Annexe 5 – Lettre ouverte des économistes africains : la réponse de l’ Afrique à la pandémie appelle la reconquête de sa souveraineté économique et monétaire, Financial Afrik, 5 septembre 2020
Annexe 6 – Stop aux négociations commerciales, à l’OMC et ailleurs
20 avril 2020, par un collectif international
Liste des acronymes utilisés dans l’ouvrage
Présentation
Au vu de la crise du système néolibéral – géo-politique, socio-économique, écologique, sanitaire –, il importe de réformer certaines règles de la vie internationale. Concernant l’Afrique, continent particulièrement impacté, l’annulation des dettes illégitimes fait partie de ce programme, de même que l’abolition du franc CFA, l’arrêt des opérations militaires extérieures et des Accords de partenariat économique (APE), la relocalisation des économies, la restitution des biens culturels spoliés...
C’est sur ces bases que s’organisent les sociétés civiles, dont les femmes sont souvent les protagonistes, les diasporas installées en Europe, ainsi que les mouvements sociaux.
Cet ouvrage est à l’actif d’une équipe de spécialistes et de responsables associatifs de différents pays: Mali, Sénégal, Togo, France, Belgique... L’actualité est étayée par des panoramas internationaux, qui incluent les accords transatlantiques. Un point est fait sur les programmes élaborés par les collectifs d’intellectuel·les et les réseaux citoyens.
Néolibéralisme et néocolonialisme font bon ménage. En réponse, cette publication se veut un outil altermondialiste, qui contribue à faire des relations Afrique-Europe-France le tremplin d’un sursaut solidaire.
Que le mouvement antiraciste et « des droits civiques » (Black Lives Matter/BLM), qui se développe actuellement, soit une opportunité pour les peuples du Sud de faire valoir les principes d’un alter-développement, à la fois afrocentré et à visée universelle.
Auteur·es : Jacques Berthelot, Saïd Bouamama, Martine Boudet (coordination), Thierry Brugvin, Esmathe Gandi, Claude Layalle, Gus Massiah, Marie-Paule Murail, Kako Nubukpo, Ndongo Samba Sylla, Aminata Traoré.
Avec le soutien des organisations et réseaux suivants : Association pour la défense des droits à l’eau et à l’assainissement/Addea (Sénégal), Attac Burkina, Attac Togo, CADTM Afrique, CEDETIM, Forum pour un autre Mali, FUIQP/Front uni de l’immigration et des quartiers populaires, Plate-Forme panafricaine, réseau SOL.
Les Gilets Jaunes ! Un symbole de ralliement, d’abord destiné à protester contre la taxe des carburants, s’est transformé en mouvement inédit de contestation d’un gouvernement et du président de la République.
Un bouillonnement d’actions de désobéissance civile, d’expériences de démocraties directes, et de propositions pour en finir avec la misère, la précarité et le mépris de classe d’une oligarchie déconnectée.
Né sur les parkings, les péages, les villages, les villes moyennes, ce mouvement a rendu visible et audible une France des « perdants » de la mondialisation, celle des travailleurs pauvres, des retraités, des mères de familles monoparentales. La libération de la parole a produit une pensée originale et digne, celle de nouveaux sans culottes, qui aura sa traduction politique dans les prochaines années : la finalité de ce livre n'est pas de proposer une analyse fondée sur une enquête de longue durée mais d’en fixer la mémoire, principalement à travers la reprise de textes d'origines diverses.
Pétitions, appels, cahiers de doléances, chansons, témoignages spontanés, articles et autres documents issus des Gilets Jaunes sont ainsi rassemblés et présentés. Ils témoignent de cette insurrection citoyenne, mais aussi de la richesse et de la profondeur d’un mouvement qui, quelle qu’en soit son issue, s’inscrit déjà dans la mémoire collective du combat séculaire pour l’émancipation.
Patrick Farbiaz est un militant écologiste et altermondialiste. Il a écrit une dizaine de livres consacrés à l’écologie, aux médias et aux mouvements sociaux (dont un sur Nuit Debout).