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Actualité des questions de l'École : lire l'entretien entre Martine Boudet et Pascal Bouchard à partir de leurs ouvrages respectifs publiés aux éditions du Croquant. C'est ici
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Le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 (opération Torch), qui réussit grâce à la neutralisation des forces de Vichy par l’action de la Résistance française en Afrique du Nord, représente un tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale, avec la bataille de Guadalcanal dans le Pacifique et celle de Stalingrad. Près de quatre-vingts ans après, il paraît important de revenir sur cet événement qui reste peu étudié en France.
Le but de cet ouvrages est d’éclairer le déroulement des événements autour du débarquement allié du 8 novembre 1942, afin de mieux en comprendre les développements historiques et politiques ainsi que les représentations socio-culturelles et artistiques du moment.
C’est ainsi que des chercheurs français, anglais, américains et algériens se sont retrouvés aux Invalides à Paris autour de cet événement majeur de la Seconde Guerre mondiale.
Le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 (opération Torch), qui réussit grâce à la neutralisation des forces de Vichy par l’action de la Résistance française en Afrique du Nord, représente un tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale, avec la bataille de Guadalcanal dans le Pacifique et celle de Stalingrad. Près de quatre-vingts ans après, il paraît important de revenir sur cet événement qui reste peu étudié en France. Le débarquement se déroule sur un territoire qui est alors français : l’Algérie est constituée de départements, le Maroc et la Tunisie sont des protectorats. Comme la France métropolitaine, l’Afrique du Nord est prise en tenaille entre collaboration et vichysme d’un côté, et Résistance de l’autre. Des singularités marquent les modes et les formes de résistance en Afrique du Nord, entre autres la diversité politique des acteurs du débarquement du 8 novembre 1942. Si la Résistance et la collaboration ont leurs formes propres sous les colonies, les mémoires sont aussi différentes. Le contexte est essentiel pour les orientations que prendra plus tard le mouvement national algérien.
Le but de ces contributions est d’éclairer le déroulement des événe- ments autour du débarquement allié du 8 novembre 1942, afin de mieux en comprendre les développements historiques et politiques ainsi que les représentations socio-culturelles et artistiques du moment.
C’est ainsi que des chercheurs français, anglais, américains et algériens se sont retrouvés aux Invalides à Paris autour de cet événement majeur de la Seconde Guerre mondiale.
Sous la direction de :
Nicole Cohen-Addad : réalisatrice d’archives orales, présidente de l’association Les Compagnons du 8 Novembre 1942 - Actes de Résistance - Mémoire et Recherche
Aïssa Kadri : professeur émérite des universités à l’université Paris 8, associé au CNAM - Centre National des Arts et Métiers
Tramor Quemeneur : docteur en histoire, enseignant au département Méditerranée-Maghreb-Europe, Université Paris 8
Un beau dimanche de l’été algérois...
Ce matin-là, quelque quinze mille participants se rassemblent au Stade municipal, à Belcourt, où le Congrès musulman algérien, formé deux mois plus tôt, rend compte de ses entretiens avec le gouvernement de Front populaire.
Messali Hadj, venu par surprise de Paris où il dirige l’Étoile nord-africaine, dénonce la perspective de « rattachement à la France » prônée par le Congrès et reçoit un triomphe lorsqu’il proclame : « Cette terre n’est pas à vendre ! ».
Au même moment, dans la Basse Casbah, le muphti d’Alger est poignardé en pleine rue, crime dont l’administration s’empresse d’imputer l’initiative au cheikh El-Okbi, figure algéroise du réformisme musulman
Le meeting. Le discours. Le meurtre. Nourrie de nombre d’archives et témoignages inédits, cette enquête restitue au plus près le déroulement, d’un bout à l’autre de la ville, de cette matinée décisive.
Un beau dimanche de l’été algérois...
Ce matin-là, quelque quinze mille participants se rassemblent au Stade municipal, à Belcourt, où le Congrès musulman algérien, formé deux mois plus tôt, rend compte de ses entretiens avec le gouvernement de Front populaire.
Messali Hadj, venu par surprise de Paris où il dirige l’Étoile nord-africaine, dénonce la perspective de « rattachement à la France » prônée par le Congrès et reçoit un triomphe lorsqu’il proclame : « Cette terre n’est pas à vendre ! ».
Au même moment, dans la Basse Casbah, le muphti d’Alger est poignardé en pleine rue, crime dont l’administration s’empresse d’imputer l’initiative au cheikh El-Okbi, figure algéroise du réformisme musulman
Le meeting. Le discours. Le meurtre. Nourrie de nombre d’archives et témoignages inédits, cette enquête restitue au plus près le déroulement, d’un bout à l’autre de la ville, de cette matinée décisive. A l’encontre de bien des relectures biaisées, elle en étudie les suites pour les diverses forces politiques algériennes et l’essor ultérieur du combat indépendantiste.
Reprenant les pièces du procès El-Okbi et le compte-rendu quotidien qu’en fit le jeune Albert Camus dans Alger républicain, elle remet au jour ce qu’étaient déjà les pratiques coloniales de la provocation et de la torture, et réunit des éléments neufs qui pourraient lever le mystère du dossier criminel.
Dès ce 2 août 1936, l’appel à une « Constituante élue au suffrage universel sans distinction de race et de religion ! » liait dans une même exigence de souveraineté, l’affirmation d’une nation et l’exigence de la démocratie. Mais n’est-ce pas à cette « seconde indépendance » d’où, après plus d’un demi-siècle d’autoritarisme, naîtrait une société fraternelle, pluraliste, unie dans sa diversité, qu’aspire le peuple algérien depuis que, fort de toute sa jeunesse, il tente de se ressaisir de son destin ?
Souscription
Ce livre, à paraître à la mi-mars 2021, est actuellement en souscription.
Pour tout achat avant le 10 mars 2021, vous bénéficiez d'un prix réduit de 25 % (12,7 € au lieu de 17 €). La participation aux frais de port reste inchangée.
N'hésitez donc pas à commander
Au vu de la crise du système néolibéral – géo-politique, socio-économique, écologique, sanitaire –, il importe de réformer certaines règles de la vie internationale. Concernant l’Afrique, continent particulièrement impacté, l’annulation des dettes illégitimes fait partie de ce programme, de même que l’abolition du franc CFA, l’arrêt des opérations militaires extérieures et des Accords de partenariat économique (APE), la relocalisation des économies, la restitution des biens culturels spoliés...
C’est sur ces bases que s’organisent les sociétés civiles, dont les femmes sont souvent les protagonistes, les diasporas installées en Europe, ainsi que les mouvements sociaux.
Cet ouvrage est à l’actif d’une équipe de spécialistes et de responsables associatifs de différents pays: Mali, Sénégal, Togo, France, Belgique... L’actualité est étayée par des panoramas internationaux, qui incluent les accords transatlantiques. Un point est fait sur les programmes élaborés par les collectifs d’intellectuel·les et les réseaux citoyens.
Néolibéralisme et néocolonialisme font bon ménage. En réponse, cette publication se veut un outil altermondialiste, qui contribue à faire des relations Afrique-Europe-France le tremplin d’un sursaut solidaire.
Que le mouvement antiraciste et « des droits civiques » (Black Lives Matter/BLM), qui se développe actuellement, soit une opportunité pour les peuples du Sud de faire valoir les principes d’un alter-développement, à la fois afrocentré et à visée universelle.
Auteur·es : Jacques Berthelot, Saïd Bouamama, Martine Boudet (coordination), Thierry Brugvin, Esmathe Gandi, Claude Layalle, Gus Massiah, Marie-Paule Murail, Kako Nubukpo, Ndongo Samba Sylla, Aminata Traoré.
Avec le soutien des organisations et réseaux suivants : Association pour la défense des droits à l’eau et à l’assainissement/Addea (Sénégal), Attac Burkina, Attac Togo, CADTM Afrique, CEDETIM, Forum pour un autre Mali, FUIQP/Front uni de l’immigration et des quartiers populaires, Plate-Forme panafricaine, réseau SOL.
L’expression « mépris de classe » circule de plus en plus dans l’espace public pour désigner la disqualification symbolique que subissent des dominés – « sans-dents », « salariées illettrées », « fainéants », « syndicalistes voyous » – parfois même réduits au néant : « rien »... Au-delà de la dénonciation éthique des dominants dans le cadre des luttes politiques, que peut en dire la sociologie ?
Cet ouvrage met en évidence l’ampleur et la variété des formes d’expression contemporaines du mépris de classe, en fonction des contextes et moments considérés. Il livre différentes clés de compréhension des façons multiples d’exercer le mépris de classe, de le ressentir et d’y faire face.
Avec des contributions d’Amélie Beaumont, Hugo Bret, Éric Darras, Claude Grignon, Philippe Longchamp, Gérard Mauger, Gérard Noiriel, Romain Pudal, Frédéric Rasera, Nicolas Renahy, Pierre-Emmanuel Sorignet et Nicolas Spire.
Table des matières
Introduction, Nicolas Renahy et Pierre-Emmanuel Sorignet........................... 5
De la cumulativité des sciences sociales......................................................... 7
Une catégorie heuristique......................................................................... 11
Exercer, ressentir et faire face au mépris de classe.............................. 14
Partie 1. Sociologiser une catégorie morale
Chapitre 1. Le mépris de classe : pratiques et représentations, Claude Grignon 21
Mépris de classe et hiérarchie sociale........................................................... 21
Le mépris dans les relations............................................................................. 27
Le mépris dans les représentations............................................................... 32
Chapitre 2. « Mépris et dignité : un couple infernal ». Entretien avec Gérard Noiriel, Nicolas Renahy et Pierre-Emmanuel Sorignet 37
Partie 2. Des représentations en actes
Chapitre 3. Le mépris de classe dans le monde du travail. Retour du refoulé ou impossible dissimulation, Nicolas Spire 55
Une brutalité superflue ?.................................................................................. 60
Modes d’expression du mépris de classe dans le monde du travail....... 67
Des hauts fonctionnaires parisiens......................................................... 68
Un contresens opportun........................................................................... 69
Violence des interactions et connivence de classe............................. 70
Pourquoi ce mépris ? ........................................................................................ 71
Le mépris, entre erreur et fantasme : un fruit de l’imagination ?..... 72
Le mépris de classe comme affection du corps.................................... 76
Le mépris de classe, réaction à un risque de diminution de la puissance d’ agir 78
Conclusion 79
Chapitre 4. Racialisation des rapports sociaux et mépris de classe, Pierre-Emmanuel Sorignet 81
Mise en concurrence et conflits entre ouvrières. Les « anciennes » contre les « jeunes » ? 86
Les Jeunes au travail................................................................................... 89
Racialisation du conflit et mépris de classe................................................. 93
La dévaluation de la figure ouvrière....................................................... 93
L’insulte raciste............................................................................................ 98
La racialisation des rapports sociaux par la direction..................... 100
Un mépris de classe qui s’ignore.................................................................. 102
Chapitre 5. Le « problème des Blacks ». Sur le « racisme » dans le football professionnel, Frédéric Rasera 105
Les « Blacks » : une catégorie indigène ...................................................... 108
La défense d’un ethos professionnel .......................................................... 114
Trouver un joueur pour « encadrer les Blacks »....................................... 120
Conclusion 125
Chapitre 6. Le candidat ouvrier, les journalistes et les savants. Sur le « racisme de classe », Éric Darras 127
Habilitations et auto-habilitation d’une candidature ouvrière............ 130
Trois degrés de stigmatisation ..................................................................... 136
L’expression minuscule mais décisive d’une solidarité de classe.. 140
Face à l’ouvriérisme et à l’ironie............................................................ 142
Le retournement du stigmate....................................................................... 144
Conclusion 147
Partie 3. Interactions et rapports de force
Chapitre 7. Un ouvrier qui s’expose, Nicolas Renahy..................................... 153
Une angoisse originelle.................................................................................. 155
Un charisme populaire................................................................................... 161
« Se libérer », s’exposer................................................................................... 163
Se préserver....................................................................................................... 169
Tarir une « soif du travail »..................................................................... 169
« Descendre de l’échelle » et « voyager gratos »................................. 171
Un quant-à-soi désarmé face au mépris de classe................................... 175
Conclusion 178
Tableau : Résumé de la trajectoire de Sébastien et séquences de notre relation 180
Chapitre 8. Résister au mépris de classe. Protections collectives et contestations discrètes des employés du luxe, Amélie Beaumont 183
Les expressions du mépris comme conséquence de l’organisation de l’hôtel 185
Les rapports sociaux de service dans l’hôtellerie de luxe................ 186
Signifier quotidiennement la hiérarchie ou les formes routinisées du mépris de classe 188
Au-delà du mépris routinisé : quand la prestation ne correspond pas aux attentes des clients 192
Les résistances discrètes des employés...................................................... 196
Rationaliser et minimiser les atteintes à sa dignité.......................... 197
Externaliser son mécontentement aux collègues et revaloriser son rôle 200
Dénier aux clients un service illimité................................................... 203
Surjouer le service pour former les clients à la politesse et prévenir le mépris de classe 205
Conclusion........................................................................................................ 207
Chapitre 9. Expressions du mépris de classe. Les infirmières scolaires et leurs publics, Philippe Longchamp 211
Une position spécifique au sein de la profession infirmière.................. 213
Le rapport à la santé des infirmières scolaires.......................................... 215
Face aux classes populaires........................................................................... 218
Face aux fractions économiques des classes supérieures...................... 225
Conclusion 230
Chapitre 10. Produire et éprouver le mépris de classe. Les ouvriers de la propreté urbaine, Hugo Bret 233
Travailler dans les quartiers populaires : se proteger du « haut », se démarquer du « bas » 237
L’effet protecteur de l’entre-soi............................................................. 237
« Ici, c’est des sauvages ! » : la stigmatisation ordinaire des habitants des « cités » 240
Travailler dans les quartiers bourgeois : s’y faire une place et s’y plaire, malgré tout 245
Se faire une place dans les beaux quartiers........................................ 245
« Le monsieur balaye parce qu’il n’est pas directeur comme papa » : l’épreuve de la distance sociale 249
Maintenir les distances........................................................................... 252
Conclusion 256
Chapitre 11. Le mépris de classe dans la vie quotidienne des pompiers, Romain Pudal 261
Le mépris de classe en contexte professionnel......................................... 265
Un uniforme qui uniformise.................................................................. 265
Le monde des « code-barres »............................................................... 267
Un entre-soi de dominés......................................................................... 269
Les « Cassoc’ », figure repoussoir.......................................................... 274
Lutte des classes, lutte de valeurs ................................................................ 276
Un ordre genré.......................................................................................... 277
Le racisme ordinaire et ses interprétations........................................ 280
Être « l’intello de service »....................................................................... 283
Conclusion 285
Postface. Sociogenèse, modalités et effets du « mépris de classe », Gérard Mauger 289
Le champ lexical du mépris de classe......................................................... 290
Mépris de classe et domination............................................................ 290
Mépris de classe et « violence symbolique »....................................... 291
Mépris de classe, racisme de classe et racisme.................................. 292
Sociogenèse du mépris de classe................................................................. 293
Hiérarchies, distance sociale et mépris de classe.............................. 293
Un mépris de classe « de bas en haut » ?............................................. 295
Modalités du mépris de classe...................................................................... 296
Effets du mépris de classe.............................................................................. 298
Conclusion 300
L’expression « mépris de classe » circule de plus en plus dans l’espace public pour désigner la disqualification symbolique que subissent des dominés – « sans-dents », « salariées illettrées », « fainéants », « syndicalistes voyous » – parfois même réduits au néant : « rien »... Au-delà de la dénonciation éthique des dominants dans le cadre des luttes politiques, que peut en dire la sociologie ? À distance du moralisme et sur la base d’enquêtes minutieuses, cet ouvrage évalue le caractère heuristique d’une telle catégorie d’analyse.
Le mépris appartient aux rapports sociaux propres à une société hiérarchisée et se manifeste de manières très diverses. En ce sens, il apparaît comme un révélateur de l’état de la structure sociale et des relations qu’y entretiennent les différentes composantes. Le mépris des uns ne remplit pas les mêmes fonctions que le mépris des autres : il ne peut être abstrait des relations de domination, qui le provoquent et lui donnent sens. Il renvoie à la verticalité du monde social : c’est lorsqu’un dominant se sent en danger qu’il rompt, par le mépris de classe, avec l’euphémisation usuelle de l’ordre des choses. Et son expression suscite, en retour, honte, rejet, violence ou quant-à-soi.
Cet ouvrage met en évidence l’ampleur et la variété de ses formes d’expression contemporaines, en fonction des contextes et moments considérés. Il livre différentes clés de compréhension des façons multiples d’exercer le mépris de classe, de le ressentir et d’y faire face.
Avec des contributions d’Amélie Beaumont, Hugo Bret, Éric Darras, Claude Grignon, Philippe Longchamp, Gérard Mauger, Gérard Noiriel, Romain Pudal, Frédéric Rasera, Nicolas Renahy, Pierre-Emmanuel Sorignet et Nicolas Spire.
Nicolas Renahy et Pierre-Emmanuel Sorignet sont sociologues, le premier à l’INRAE (CESAER, Dijon), le second à l’Institut des sciences sociales (LACCUS, Lausanne).
L’expression « mépris de classe » circule de plus en plus dans l’espace public pour désigner la disqualification symbolique que subissent des dominés – « sans-dents », « salariées illettrées », « fainéants », « syndicalistes voyous » – parfois même réduits au néant : « rien »... Au-delà de la dénonciation éthique des dominants dans le cadre des luttes politiques, que peut en dire la sociologie ?
Cet ouvrage met en évidence l’ampleur et la variété des formes d’expression contemporaines du mépris de classe, en fonction des contextes et moments considérés. Il livre différentes clés de compréhension des façons multiples d’exercer le mépris de classe, de le ressentir et d’y faire face.
Avec des contributions d’Amélie Beaumont, Hugo Bret, Éric Darras, Claude Grignon, Philippe Longchamp, Gérard Mauger, Gérard Noiriel, Romain Pudal, Frédéric Rasera, Nicolas Renahy, Pierre-Emmanuel Sorignet et Nicolas Spire.
Table des matières
Introduction, Nicolas Renahy et Pierre-Emmanuel Sorignet........................... 5
De la cumulativité des sciences sociales......................................................... 7
Une catégorie heuristique......................................................................... 11
Exercer, ressentir et faire face au mépris de classe.............................. 14
Partie 1. Sociologiser une catégorie morale
Chapitre 1. Le mépris de classe : pratiques et représentations, Claude Grignon 21
Mépris de classe et hiérarchie sociale........................................................... 21
Le mépris dans les relations............................................................................. 27
Le mépris dans les représentations............................................................... 32
Chapitre 2. « Mépris et dignité : un couple infernal ». Entretien avec Gérard Noiriel, Nicolas Renahy et Pierre-Emmanuel Sorignet 37
Partie 2. Des représentations en actes
Chapitre 3. Le mépris de classe dans le monde du travail. Retour du refoulé ou impossible dissimulation, Nicolas Spire 55
Une brutalité superflue ?.................................................................................. 60
Modes d’expression du mépris de classe dans le monde du travail....... 67
Des hauts fonctionnaires parisiens......................................................... 68
Un contresens opportun........................................................................... 69
Violence des interactions et connivence de classe............................. 70
Pourquoi ce mépris ? ........................................................................................ 71
Le mépris, entre erreur et fantasme : un fruit de l’imagination ?..... 72
Le mépris de classe comme affection du corps.................................... 76
Le mépris de classe, réaction à un risque de diminution de la puissance d’ agir 78
Conclusion 79
Chapitre 4. Racialisation des rapports sociaux et mépris de classe, Pierre-Emmanuel Sorignet 81
Mise en concurrence et conflits entre ouvrières. Les « anciennes » contre les « jeunes » ? 86
Les Jeunes au travail................................................................................... 89
Racialisation du conflit et mépris de classe................................................. 93
La dévaluation de la figure ouvrière....................................................... 93
L’insulte raciste............................................................................................ 98
La racialisation des rapports sociaux par la direction..................... 100
Un mépris de classe qui s’ignore.................................................................. 102
Chapitre 5. Le « problème des Blacks ». Sur le « racisme » dans le football professionnel, Frédéric Rasera 105
Les « Blacks » : une catégorie indigène ...................................................... 108
La défense d’un ethos professionnel .......................................................... 114
Trouver un joueur pour « encadrer les Blacks »....................................... 120
Conclusion 125
Chapitre 6. Le candidat ouvrier, les journalistes et les savants. Sur le « racisme de classe », Éric Darras 127
Habilitations et auto-habilitation d’une candidature ouvrière............ 130
Trois degrés de stigmatisation ..................................................................... 136
L’expression minuscule mais décisive d’une solidarité de classe.. 140
Face à l’ouvriérisme et à l’ironie............................................................ 142
Le retournement du stigmate....................................................................... 144
Conclusion 147
Partie 3. Interactions et rapports de force
Chapitre 7. Un ouvrier qui s’expose, Nicolas Renahy..................................... 153
Une angoisse originelle.................................................................................. 155
Un charisme populaire................................................................................... 161
« Se libérer », s’exposer................................................................................... 163
Se préserver....................................................................................................... 169
Tarir une « soif du travail »..................................................................... 169
« Descendre de l’échelle » et « voyager gratos »................................. 171
Un quant-à-soi désarmé face au mépris de classe................................... 175
Conclusion 178
Tableau : Résumé de la trajectoire de Sébastien et séquences de notre relation 180
Chapitre 8. Résister au mépris de classe. Protections collectives et contestations discrètes des employés du luxe, Amélie Beaumont 183
Les expressions du mépris comme conséquence de l’organisation de l’hôtel 185
Les rapports sociaux de service dans l’hôtellerie de luxe................ 186
Signifier quotidiennement la hiérarchie ou les formes routinisées du mépris de classe 188
Au-delà du mépris routinisé : quand la prestation ne correspond pas aux attentes des clients 192
Les résistances discrètes des employés...................................................... 196
Rationaliser et minimiser les atteintes à sa dignité.......................... 197
Externaliser son mécontentement aux collègues et revaloriser son rôle 200
Dénier aux clients un service illimité................................................... 203
Surjouer le service pour former les clients à la politesse et prévenir le mépris de classe 205
Conclusion........................................................................................................ 207
Chapitre 9. Expressions du mépris de classe. Les infirmières scolaires et leurs publics, Philippe Longchamp 211
Une position spécifique au sein de la profession infirmière.................. 213
Le rapport à la santé des infirmières scolaires.......................................... 215
Face aux classes populaires........................................................................... 218
Face aux fractions économiques des classes supérieures...................... 225
Conclusion 230
Chapitre 10. Produire et éprouver le mépris de classe. Les ouvriers de la propreté urbaine, Hugo Bret 233
Travailler dans les quartiers populaires : se proteger du « haut », se démarquer du « bas » 237
L’effet protecteur de l’entre-soi............................................................. 237
« Ici, c’est des sauvages ! » : la stigmatisation ordinaire des habitants des « cités » 240
Travailler dans les quartiers bourgeois : s’y faire une place et s’y plaire, malgré tout 245
Se faire une place dans les beaux quartiers........................................ 245
« Le monsieur balaye parce qu’il n’est pas directeur comme papa » : l’épreuve de la distance sociale 249
Maintenir les distances........................................................................... 252
Conclusion 256
Chapitre 11. Le mépris de classe dans la vie quotidienne des pompiers, Romain Pudal 261
Le mépris de classe en contexte professionnel......................................... 265
Un uniforme qui uniformise.................................................................. 265
Le monde des « code-barres »............................................................... 267
Un entre-soi de dominés......................................................................... 269
Les « Cassoc’ », figure repoussoir.......................................................... 274
Lutte des classes, lutte de valeurs ................................................................ 276
Un ordre genré.......................................................................................... 277
Le racisme ordinaire et ses interprétations........................................ 280
Être « l’intello de service »....................................................................... 283
Conclusion 285
Postface. Sociogenèse, modalités et effets du « mépris de classe », Gérard Mauger 289
Le champ lexical du mépris de classe......................................................... 290
Mépris de classe et domination............................................................ 290
Mépris de classe et « violence symbolique »....................................... 291
Mépris de classe, racisme de classe et racisme.................................. 292
Sociogenèse du mépris de classe................................................................. 293
Hiérarchies, distance sociale et mépris de classe.............................. 293
Un mépris de classe « de bas en haut » ?............................................. 295
Modalités du mépris de classe...................................................................... 296
Effets du mépris de classe.............................................................................. 298
Conclusion 300
L’expression « mépris de classe » circule de plus en plus dans l’espace public pour désigner la disqualification symbolique que subissent des dominés – « sans-dents », « salariées illettrées », « fainéants », « syndicalistes voyous » – parfois même réduits au néant : « rien »... Au-delà de la dénonciation éthique des dominants dans le cadre des luttes politiques, que peut en dire la sociologie ? À distance du moralisme et sur la base d’enquêtes minutieuses, cet ouvrage évalue le caractère heuristique d’une telle catégorie d’analyse.
Le mépris appartient aux rapports sociaux propres à une société hiérarchisée et se manifeste de manières très diverses. En ce sens, il apparaît comme un révélateur de l’état de la structure sociale et des relations qu’y entretiennent les différentes composantes. Le mépris des uns ne remplit pas les mêmes fonctions que le mépris des autres : il ne peut être abstrait des relations de domination, qui le provoquent et lui donnent sens. Il renvoie à la verticalité du monde social : c’est lorsqu’un dominant se sent en danger qu’il rompt, par le mépris de classe, avec l’euphémisation usuelle de l’ordre des choses. Et son expression suscite, en retour, honte, rejet, violence ou quant-à-soi.
Cet ouvrage met en évidence l’ampleur et la variété de ses formes d’expression contemporaines, en fonction des contextes et moments considérés. Il livre différentes clés de compréhension des façons multiples d’exercer le mépris de classe, de le ressentir et d’y faire face.
Avec des contributions d’Amélie Beaumont, Hugo Bret, Éric Darras, Claude Grignon, Philippe Longchamp, Gérard Mauger, Gérard Noiriel, Romain Pudal, Frédéric Rasera, Nicolas Renahy, Pierre-Emmanuel Sorignet et Nicolas Spire.
Nicolas Renahy et Pierre-Emmanuel Sorignet sont sociologues, le premier à l’INRAE (CESAER, Dijon), le second à l’Institut des sciences sociales (LACCUS, Lausanne).
Avec la crise du Covid-19, une grande partie des travailleurs indépendants ou faussement indépendants se sont retrouvés sans ressources avec l’arrêt de leur activité. Les diverses mesures prises par le gouvernement ont été assez peu efficaces pour les salariés en emplois précaires. Les intérimaires, par exemple, du fait de la nature même de leur contrat de travail, n’ont pu bénéficier du chômage partiel et ont vu s’effondrer le nombre de leurs missions.
La gestion de la crise sanitaire rend ainsi davantage visibles les différents rapports conflictuels à l’employeur. Elle confirme que la protection des travailleurs est inégale selon les différentes formes d’institutions dans lequel le travail s’inscrit. Elle réactive, en interrogeant le caractère essentiel de certains métiers, les tensions sur la définition de ce qui est travail et donc de ce qui produit de la valeur économique et à quelle hauteur. Elle invite à réfléchir à une maîtrise collective des questions de travail.
Table des matières
Dossier
Quel effacement de l’employeur ?, Jean-Luc Deshayes
L’institution de l’entreprise, Claude Didry
« Longwy vous accueille, JVC nous jette ». Employeur territorial et firmes multinationales dans le bassin de Longwy des années 1980-2000
Jean-Luc Deshayes
La contestation sociale face à l’employeur, invisible derrière l’App. Le cas des plateformes de coursier·es., Anne Dufresne
Qui est l’employeur dans le dispositif de Réussite éducative ? Olivier Leproux
Quelle place pour l’employeur dans le cadre d’un droit à l’emploi ? Réflexion sur l’effacement de l’employeur dans l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée », Mathieu Béraud Jean-Pascal Higelé
Employer des intérimaires en CDI : entre nouvelles obligations et possibilités d’accroître la subordination, Claire Vivès
Les groupements d’employeurs d’insertion et de qualification. Une intermédiation entre jugement d’employabilité et reconnaissance de qualifications territorialement définies, Maël Dif-Pradalier
L’évolution de la loi et de la jurisprudence sur les licenciements pour cause économique. Vers une dilution de la responsabilité des groupes internationaux, Pascal Depoorter
Paroles
Itinéraire d’un trader « Il y a aussi l’adrénaline : ce côté-là est hyper plaisant parce qu’on n’a jamais de routine », Léa Sys
Grand entretien avec Bernard Cassen
« Un homme-orchestre engagé dans le débat d’idées », Antony Burlaud
Idées
Moralisation de la Science et autonomie de la recherche, Yves Gingras
Citations et références. Pour une sociologie des habitus académiques, Louis Pinto
Avec la crise du Covid-19, une grande partie des travailleurs indépendants ou faussement indépendants, mais dépendant du marché des biens et services pour valoriser leur travail, se sont retrouvés sans ressources avec l’arrêt de leur activité. Les droits salariaux assis sur le poste de travail ont pu, pour leur part, protéger les travailleurs. Mais ils ont aussi montré leurs limites. Durant le confinement, le maintien du lien à l’emploi grâce aux mesures de « chômage partiel » a permis de maintenir les salaires à hauteur de 84 % et les droits liés à l’emploi. Les chômeurs ayant acquis des droits ont vu ceux-ci prolongés, dans des conditions qui, du fait des réformes mises en œuvre depuis les années 1980, sont cependant de plus en plus excluantes. Les salariés à statut (dans la fonction publique et ce qui reste des anciennes entreprises publiques) ont bénéficié pour leur part du fait que leur qualification est liée à leur personne : leurs ressources ne dépendent pour l’essentiel ni de leur capacité à vendre le produit de leur travail, ni de la mesure de leur travail, ni encore de la tenue d’un poste.
En revanche, les diverses mesures prises par le gouvernement ont été assez peu efficaces pour les salariés en emplois précaires. Les intérimaires, par exemple, du fait de la nature même de leur contrat de travail, n’ont pu bénéficier du chômage partiel et ont vu s’effondrer le nombre de leurs missions.
La gestion de la crise sanitaire rend ainsi davantage visibles les différents rapports conflictuels à l’employeur. Elle confirme que la protection des travailleurs est inégale selon les différentes formes d’institutions dans lequel le travail s’inscrit. Elle réactive, en interrogeant le caractère essentiel de certains métiers, les tensions sur la définition de ce qui est travail et donc de ce qui produit de la valeur économique et à quelle hauteur. Elle invite à réfléchir à une maîtrise collective des questions de travail.
Le présent ouvrage propose une réflexion sur la notion de schibboleth, cette distinction qui départage ce qui est considéré comme « d’ici » et ce qui est « d’ailleurs ». Elle permet de rendre compte de la manière la plus adéquate de la condition psychique et anthropologique d’un sujet issu de parents dissemblables, de cette « condition métisse ». Il s’agit d’explorer la question du métissage en nous inscrivant dans la société contemporaine qui, du fait même des brassages, pose non seulement la question de la tolérance envers l’autre étranger, mais aussi celle de la manière dont l’étranger se reconnaît comme tel, et dont se construit l’identité de chacun à partir de cette situation et, enfin le lien avec cette « inquiétante étrangeté » qu’invoquait Sigmund Freud, cette partie de nous que nous préférons ignorer.
Chargé d’enseignement de science politique à l’Université Paris Dauphine, Han Victor Lu est docteur en psychanalyse et titulaire d’un Master de philosophie.
Table des matières
Préface
Introduction
Chapitre I
L’objet métis
Sortir d’un certain dogmatisme psychanalytique
Psychisme et culture
En passant et retournant à la Grèce
La spécificité de l’Indochine
« Un regard est dans tout pays un langage. » George Herbert
Chapitre II
De l’identification à l’identité
Identification et psychologie sociale
L’impérialisme occidental et la destruction des identités de l’autre
Et qu’en est-il si ces enfants sont métis ?
Conclusion
Chapitre III
L’identité dans tous ses états
Théorie freudienne de l’identité
Identité et psychanalyse
Chapitre IV
Ethnicité, identité et métissage
La Révolution française et l’identité française
La crise de l’État et l’identité française contemporaine
Le concept de l’ethnicité
Les enjeux contemporains de la « race » et de l’identité
« Race » et métissage
Chapitre V
Jadis et présentement
Jadis : aux temps colonial
La race et sa hiérarchie
Une Eurasienne durant le conflit indochinois
Porteuses de civilisation
Gestion libidinale en colonie
Eurasiennes contemporaines
Le présent métis
Chapitre VI
L’anatomie, est-ce le destin ?
Aux sources de l’antisémitisme
Être juif, est-ce être métis ?
Anecdote et identification
Portrait du Juif en métis
Antisémitisme et tabou du métissage
« Féminisation » des sujets coloniaux
Métissage et universalité
La lutte pour la reconnaissance dans le contexte postcolonial
Femmes asiatiques et destin anatomique
Race et destin
Le désir de la femme blanche
Conclusion
Sous les races, les classes !
Bibliographie
D’une certaine façon, l’objet du présent ouvrage est une réflexion sur la notion de schibboleth, cette distinction qui départage, au niveau spéculaire, qui du Moi qui de l’Autre et, au niveau socio-historique, ce qui est considéré comme « d’ici » et ce qui est « d’ailleurs ». Cette notion permet de rendre compte de la manière la plus adéquate de la condition psychique et anthropologique d’un sujet issu de parents dissemblables, que ce soit par la couleur de peau, les traits physionomiques, ou par l’aire culturelle, de cette « condition métisse ». Il s’agira pour nous d’explorer la question du métissage en nous inscrivant dans le contexte de la société contemporaine qui, du fait même des brassages de cultures et de populations qu’elle entraîne, pose au premier plan non seulement la question de la tolérance envers l’autre étranger, mais aussi celle de la manière dont l’étranger se reconnaît comme tel, et dont se construit l’identité intime de chacun à partir de cette situation et, enfin, ultimement, leur lien avec cette « inquiétante étrangeté » qu’invoquait Sigmund Freud, cette partie de nous que nous préférons ignorer.
Chargé d’enseignement de science politique à l’Université Paris Dauphine, Han Victor Lu est docteur en psychanalyse et titulaire d’un Master de philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a étudié la philosophie africaine auprès du philosophe kényan D.A. Masolo.
Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ?
En France comme en Allemagne, ce livre révèle le rôle décisif des organisations étudiantes dans ce processus. Instances de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants un groupe aux caractéristiques communes.
En articulant rapport à l’État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation ou encore alliances nationales et conflits locaux, l’auteur retrace la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation.
Antonin Dubois est docteur en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Université de Heidelberg. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine des étudiants et des universités en France, en Allemagne et plus largement en Europe.
Table des matières
Introduction
Du statut bureaucratique au groupe social
L’espace des organisations étudiantes
Sur les traces du groupe
Genèse, socialisation et politisation
Partie I. Espace des organisations et groupe social : genèses croisées
Chapitre 1. Genèses de l’espace des organisations étudiantes en Allemagne et en France
1. Quand les organisations étudiantes étaient un danger pour l’État
2. La fabrique impériale de l’espace allemand des organisations étudiantes
3. La naissance républicaine de l’associationnisme étudiant français
Conclusion
Chapitre 2. La catégorisation bureaucratique du groupe
1. Définitions savantes et identification bureaucratique
2. Mettre les étudiants en chiffres
3. L’occultation des origines sociales
Conclusion
Chapitre 3. L’affirmation du groupe : conflits de représentation
1. Deux modèles de représentation des étudiants
2. Concurrences pour la représentation du groupe et restructuration de l’espace
3. Concurrences et représentation : une nouvelle articulation du local et du national
Conclusion
Partie II. Des organisations socialisatrices
Chapitre 4. Socialisation et insertion dans les structures de pouvoir
1. S’engager dans l’organisation, s’engager pour l’organisation
2. S’engager à vie. Les anciens des corporations allemandes
3. Tisser des liens pour s’implanter. Les associations françaises et leurs membres honoraires
Conclusion
Chapitre 5. Des mobilisations socialisatrices
1. Le politique, l’État, la nation
2. Encombrement et discrimination : la « question des étrangers
3. Des hommes au service de la nation
Conclusion
Partie III. La formation d’un espace politique étudiant
Chapitre 6. La mobilisation politique des étudiants
1. Un nouvel étudiant politisé ?
2. Créer des frontières pour mieux les transgresser ? Anticatholicisme, antisocialisme et Parteipolitik 290
3. Étudiants et Camelots en République
Conclusion
Chapitre 7. De nouvelles mobilisations pour de nouvelles revendications
1. Un nouvel investissement des étudiants allemands dans l’université et la société
2. Mouvement corporatif et lutte politique en France
Conclusion
Conclusion
La cohésion d’un ensemble composite
Permanences et dissolutions du groupe social étudiant
Remerciements
Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ?
L’analyse socio-historique et comparée de la France et de l’Allemagne développée dans ce livre révèle le rôle décisif des organisations étudiantes dans ce processus. Par leur double rôle de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants autre chose qu’une collection d’individus : les membres d’un groupe aux caractéristiques, revendications, besoins et intérêts communs.
En articulant rapport à l’État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation bureaucratique ou encore création d’alliances nationales et conflits locaux, l’auteur retrace à la fois la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation, de leur action et de leur représentation collectives. Il éclaire ce faisant l’importance du travail de mobilisation dans la formation et la reproduction d’un groupe social.
Antonin Dubois est docteur en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Université de Heidelberg. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine des étudiants et des universités en France, en Allemagne et plus largement en Europe.
Ce numéro poursuit l’inventaire critique des transformations des sciences et techniques. L’objectif est de rendre raison de phénomènes émergents et instables. Le dossier « Frictions » traite du narcissisme. De nouvelles pièces sont ensuite versées au dossier des classiques à (re)lire, notamment un texte de Johan Galtung sur le « colonialisme scientifique », qu’il analyse à travers le projet Camelot (1964-1965), et un entretien avec l’historienne Antonella Romano. Des essais critiques complètent ce numéro.
Avec les contributions de
Myriam Ahnich, Bruno Canard, Pierre-Henri Castel, Cléo Chassonnery-Zaïgouche, Béatrice Cherrier, Pauline Delage, Stéphane Dufoix, Volny Fages, Johan Galtung, Yves Gingras, Céline Granjou, Paul Guille-Escuret, Marc Joly, Mahdi Khelfaoui, Richard Kilminster, Isabelle Laboulais, Jérôme Lamy, Julien Larregue, Sylvain Lavau, Ronan Le Roux, Camille Noûs, Corentin Roquebert, Margaret W. Rossiter, Arnaud Saint-Martin, Hugo Souza de Cursi, Sébastien Urbanski.
Éditorial
Le Coronavirus, la recherche, et le temps long
Bruno Canard
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Confrontations
Edward L. Bernays, la vérité et la démocratie : de la publicité aux relations publiques
Hugo Souza de Cursi
Monnet fait des histoires. Écrire pour agir sur le nouvel ordre des choses au tournant du 18e et du 19e siècle
Isabelle Laboulais
La sociobiologie est morte, vive la psychologie évolutionniste ! Le rôle de l’ambiguïté et du travail généalogique dans la transformation des spécialités scientifiques
Julien Larregue, Sylvain Lavau, Mahdi Khelfaoui
L’effet SIGAPS : la recherche médicale française sous l’emprise de l’évaluation comptable
Yves Gingras & Mahdi Khelfaoui
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Frictions
Le narcissisme sous le regard des sociologues.Introduction au dossier
Marc Joly & Corentin Roquebert
Narcissisme ou informalisation ?
Richard Kilminster
Narcissisme et processus de civilisation. Pour une lecture sociologique
Pierre-Henri Castel
Le narcissisme pathologique ou les frontières symboliques de la psychiatrie en question
Myriam Ahnich
Perversion narcissique, genre et conjugalité
Pauline Delage
De la « mère au narcissisme pervers » au « conjoint pervers narcissique ».Sur le destin social des catégories « psy »
Marc Joly & Corentin Roquebert
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Libres échanges
L’histoire des sciences et des savoirs : réflexions d’ici et d’ailleurs.
Entretien avec Antonella Romano
réalisé par Volny Fages & Jérôme Lamy
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Friches
« Everyone a changemaker! » Philanthropie, religion et spiritualité au secours de l’école publique
Sébastien Urbanski & Camille Noûs
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Classiques
Le savant hait le politique ? Johan Galtung et l’échec du Projet Camelot
Stéphane Dufoix
Le colonialisme scientifique
Johan Galtung
Margaret W. Rossiter et l’histoire des femmes scientifiques américaines
Béatrice Cherrier & Cléo Chassonnery-Zaïgouche
Les femmes scientifiques en Amérique
Margaret W. Rossiter
Plus vous regardez, plus vous trouvez : les archives des femmes scientifiques américaines contemporaines
Margaret W. Rossiter
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Critiques
Cybernétique introuvable ou cybernétique à satiété ?
Réponse à Mathieu Triclot
Ronan Le Roux
Tribulations d’un sociologue parti à la pêche aux lieux
Paul Guille-Escuret
D’un inhumain à l’autre
Céline Granjou
Contre l’innovation et sa doxa obsolescente, la maintenance
Arnaud Saint-Martin
Cette huitième livraison de Zilsel poursuit le travail d’inventaire critique des transformations contemporaines des sciences et techniques. Qu’il s’agisse de l’essor de la psychologie évolutionniste ou de l’emprise de l’évaluation comptable sur la recherche médicale en France, le propos des articles publiés est de rendre raison de phénomènes émergents et instables, qui suscitent le questionnement dans et à l’extérieur du champ scientifique. L’éditorial invité est signé par le virologue Bruno Canard. Spécialiste des coronavirus, il met en relief l’importance du temps long dans les processus de recherche. Un dossier « Frictions » est consacré au problème du « narcissisme ». Il met en perspective la construction du narcissisme via les catégories « psy », les « jugements de personnalité » et les rapports de genre. Un entretien avec l’historienne des sciences Antonella Romano permet de revenir sur des fronts de recherche de la discipline, et son histoire récente en France.
À l’heure où l’UNESCO célèbre son 75e anniversaire, il est intéressant de rendre accessibles au public les grands discours qui ont été prononcés dans le cadre de cette institution internationale de la famille de l’ONU.
Permettant au lecteur de revisiter de manière humaine et incarnée toute l’histoire des relations internationales et l’histoire culturelle du XXe et du XXIe siècle, cet ouvrage sera très utile aux étudiants en histoire, en science politique, et en journalisme, aux élèves des classes préparatoires, ainsi qu’aux diplomates et fonctionnaires internationaux. Plus largement, il intéressera tous les amateurs d’histoire et de culture littéraire, scientifique et politique, qui apprécieront sa pluridisciplinarité et son ouverture mondiale.
Chloé Maurel, ancienne élève de l’ENS de la rue d’Ulm, est agrégée et docteure en histoire. Sa thèse portait sur l’histoire de l’UNESCO. Elle est spécialiste de l’histoire de l’UNESCO et de l’ONU, ainsi que de l’histoire globale.
Table des matières
Introduction.
Ellen Wilkinson, femme politique et écrivaine féministe britannique, discours prononcé lors de l’ouverture de la Conférence constitutive de l’Unesco à Londres le 1er novembre 1945.
Clement Attlee, Premier ministre britannique, discours à la Conférence constitutive de l’Unesco, à Londres le 1er novembre 1945.
René Cassin, juriste français, Représentant de la France à la Conférence de Londres, discours prononcé le 16 novembre 1945.
Léon Blum, homme politique socialiste français, discours radiodiffusé sur la création de l’Unesco, début 1946.
Jean Paul Sartre, écrivain français, discours lors d’une série de conférences organisées par l’Unesco à Sorbonne, Paris le 1er novembre 1946.
Sarvepalli Radhakrishnan, intellectuel indien, discours prononcé le 22 novembre 1946 lors de la série de conférences organisée par l’Unesco à la Sorbonne, Paris.
Louis Aragon, écrivain français, discours sur « Les élites contre la culture », prononcé le 28 novembre 1946, lors de la série de conférences organisée par l’Unesco à la Sorbonne,
Paris
Julian Huxley, scientifique britannique, premier Directeur général de l’Unesco (1946-1948), discours d’entrée en fonction à la première session de la Conférence générale, Paris le 7 décembre 1946.
Archibald MacLeish, intellectuel et poète américain, Bibliothécaire du Congrès, discours radiodiffusé le 12 décembre 1946 sur le thème « Peut-on enseigner la paix ? »
Julian Huxley, scientifique britannique, Directeur général de l’Unesco (1946-1948), discours prononcé à la 3e session de la Conférence générale de l’Unesco, à Beyrouth le 10 décembre 1948.
Jaime Torres Bodet, intellectuel mexicain, Directeur général de l’Unesco (1948-1952), discours d’entrée en fonction, prononcé à la 3e session de la Conférence générale de l’Unesco, à Beyrouth, le 10 décembre 1948.
Jaime Torres Bodet, intellectuel mexicain, Directeur général de l’Unesco (1948- 1952), discours devant la Commission nationale des États-Unis à Cleveland (Ohio), le 1er avril 1949.
Maria Montessori, pédagogue italienne, à la première session du Conseil d’administration de l’Institut de l’Unesco pour l’Éducation, à Wiesbaden (Allemagne) le 19 juin 1951.
Taha Hussein, écrivain égyptien, discours prononcé à l’occasion de la Conférence internationale des artistes, à Venise le 11 août 1952.
Luther Evans, administrateur américain, Directeur général de l’Unesco (1953- 1958), discours d’entrée en fonction devant la Conférence générale, à Paris le 3 juillet 1953.
Paulo de Berrêdo Carneiro, savant et diplomate brésilien, discours prononcé devant la Conférence générale de l’Unesco à Montevideo, le 16 novembre 1954.
Bertrand Russell, scientifique et écrivain britannique, discours d’acceptation du prix Kalinga, prononcé à Paris le 28 janvier 1958.
André Malraux, ministre de la Culture français, lors de la cérémonie de lancement de la première Campagne internationale pour la sauvegarde des monuments de Nubie, à Paris le 8 mars 1960.
Amadou Hampâté Bâ, intellectuel malien, discours devant la 11e session de la Conférence générale, à Paris le 1er et 14 décembre 1960.
Jawaharlal Nehru, chef d’État indien, discours prononcé lors de sa visite à l’Unesco, à Paris le 26 septembre 1962.
René Maheu, intellectuel français, Directeur général de l’Unesco (1961-1974), discours devant la Conférence générale de l’Unesco, à l’occasion de sa prise de fonction comme Directeur général, prononcé à Paris le 15 novembre 1962.
René Maheu, intellectuel français Directeur général de l’Unesco (1961-1974), discours prononcé à l’ouverture de la Conférence Internationale sur la Jeunesse, à Grenoble (France), le 23 août 1964.
Charles de Gaulle, Président de la République française, discours à l’occasion du Vingtième anniversaire de l’Unesco, à Paris le 4 novembre 1966.
Valentina Terechkova, cosmonaute soviétique, devant le Conseil exécutif de l’Unesco, à Paris, le 5 novembre 1966.
René Maheu, intellectuel français, Directeur général de l’Unesco (1961-1974). Discours prononcé à l’ouverture du colloque sur le rôle de Karl Marx dans le développement de la pensée scientifique contemporaine, prononcé au siège de l’Unesco à Paris le 8 mai 1968.
Indira Gandhi, Première ministre indienne, discours d’ouverture de la Conférence sur l’application de la science et de la technique au développement de l’Asie (CASTASIA), prononcé à New Delhi (Inde) le 9 août 1968.
René Maheu, intellectuel français, Directeur général de l’Unesco de 1961 à 1974, lors de l’inauguration des temples d’Abou Simbel, à Abou Simbel (Égypte) le 22 septembre 1968.
Claude Lévi Strauss, anthropologue et ethnologue français, discours prononcé à l’Unesco, Paris le 23 mars 1971.
Margaret Mead, anthropologue et féministe, discours d’acceptation du Prix Kalinga 1970, à Paris le 2 décembre 1971.
Pablo Neruda, poète chilien et Représentant permanent du Chili auprès de l’Unesco, discours prononcé à la 17e session de la conférence générale, à Paris le 19 octobre 1972.
Amadou Mahtar M’Bow, intellectuel sénégalais, Directeur général de l’Unesco (1974-1987), discours d’entrée en fonction, prononcé devant la Conférence générale à sa 18e session, à Paris le 15 novembre 1974.
Amadou Mahtar M’Bow, homme politique sénégalais, Directeur général de l’Unesco (1974-1987). Appel pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable, lancé à Paris en juin 1978.
Le Pape Jean-Paul II, souverain pontife de l’Église catholique (1978 - 2005), discours à l’occasion de sa visite à l’Unesco, Paris le 2 juin 1980.
Ahmed Sékou Touré, Premier Président de Guinée, discours à la 21e session de la Conférence générale de l’Unesco, à Belgrade (Yougoslavie) le 6 octobre 1980.
Rigoberta Menchú Tum, militante autochtone guatémaltèque, discours à l’occasion de la remise du prix UNESCO pour l’éducation à la paix, prononcé au siège de l’UNESCO à Paris en 1990.
Nelson Mandela, homme politique sud-africain, discours de réception du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, à Paris le 3 février 1992.
Melina Mercouri, actrice, chanteuse et femme politique grecque, ministre de la Culture et chef de la délégation de la Grèce, discours prononcé devant la Conférence générale de l’Unesco à Paris, le 15 novembre 1993.
Mohamed Bedjaoui, président de la Cour internationale de justice, à la 2e session du Comité international de bioéthique (CIB), à Paris le 21 septembre 1994.
Simone Veil, ministre française des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, discours prononcé à la 2e session du Comité international de bioéthique de l’Unesco, à Paris le 22 septembre 1994.
Jacques Chirac, Président de la République française, discours sur la question du choc des civilisations, les échanges et le dialogue entre les civilisations et cultures, la diversité culturelle, la mondialisation et le respect de l’autre, prononcé à l’ouverture de la 31e session de la Conférence générale de l’Unesco, à Paris, le 15 octobre 2001.
Wole Soyinka, écrivain nigérian, discours prononcé lors de la Table ronde de haut niveau organisée conjointement par l’Unesco et le PNUE à l’occasion du Sommet mondial pour le développement durable, à Johannesburg (Afrique du Sud) le 3 septembre 2002.
Arjun Appadurai, sociologue et anthropologue indien, lors de la Table ronde de haut niveau organisée conjointement par l’Unesco et le PNUE à l’occasion du Sommet mondial pour le développement durable, à Johannesburg (Afrique du Sud) le 3 septembre 2002.
Taslima Nasreen, écrivaine et journaliste du Bangladesh, discours de réception du prix Unesco-Madanjeet Singh pour la promotion de la tolérance et de la non-violence, Paris le 16 novembre 2004.
Luiz Inácio Lula da Silva, Président de la République fédérative du Brésil, discours de réception du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, à Paris le 7 juillet 2009
Henri Lopes, écrivain, homme politique et diplomate congolais, Ambassadeur de la République du Congo en France, discours prononcé lors du panel de haut niveau à l’occasion du Xe anniversaire de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle, Paris le 2 novembre 2011.
Audrey Azoulay, femme politique française, Directrice générale de l’Unesco depuis 2017, discours prononcé à l’occasion de Conférence internationale pour le relèvement et la réhabilitation de Mossoul, à Paris le 10 septembre 2018.
Emmanuel Macron, Président de la République française, discours prononcé lors du Forum sur la gouvernance de l’internet, à Paris le 12 novembre 2018.
Audrey Azoulay, femme politique française, Directrice générale de l’Unesco depuis 2017, discours à l’occasion du lancement de l’Année internationale des langues autochtones, à Paris le 28 janvier 2019. 313
Conclusion.
Crédits photographiques.
À l’heure où l’UNESCO, Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, célèbre son 75e anniversaire, il est particulièrement intéressant de rendre accessibles au public les textes des grands discours qui ont été prononcés dans le cadre de cette institution internationale de la famille de l’ONU.
En effet, de Jean-Paul Sartre à Nelson Mandela, de Pablo Neruda à Taslima Nasreen, ce sont des orateurs du monde entier qui se sont exprimés à la tribune de l’UNESCO, des intellectuels, des scientifiques, des écrivains, des hommes ou femmes d’État, et toujours dans un même esprit de paix, de compréhension internationale et de promotion des droits de l’homme.
Ce livre illustré, qui, pour la première fois, présente, retranscrit et analyse les plus importants discours prononcés dans le cadre de l’UNESCO en 75 ans d’existence, fait résonner dans nos esprits ces propos de paix qui ont été tenus par des intellectuels, des scientifiques, des artistes et des hommes et femmes politiques du monde entier partageant l’esprit humaniste de cette institution internationale.
De Julian Huxley à Amadou Hampâté Bâ, de Maria Montessori à Simone Veil, de Claude Lévi-Strauss à Indira Gandhi, ils ont tous contribué à donner un retentissement mondial au message de cette Organisation.
Permettant au lecteur de revisiter de manière humaine et incarnée toute l’histoire des relations internationales et l’histoire culturelle du XXe et du XXIe siècle, cet ouvrage sera très utile aux étudiants en histoire, en science politique, et en journalisme, aux élèves des classes préparatoires, ainsi qu’aux diplomates et fonctionnaires internationaux. Plus largement, il intéressera tous les amateurs d’histoire et de culture littéraire, scientifique et politique, qui apprécieront sa pluridisciplinarité et son ouverture mondiale.
Chloé Maurel, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, est agrégée et docteure en histoire. Sa thèse portait sur l’histoire de l’UNESCO. Elle est spécialiste de l’histoire de l’UNESCO et de l’ONU, ainsi que de l’histoire globale. Elle a publié notamment Histoire de l’UNESCO (L’Harmattan, 2010), Manuel d’histoire globale (Armand Colin, 2014), Histoire des idées des Nations unies (L’Harmattan, 2015), et Une brève histoire de l’ONU au fil de ses dirigeants (éditions du croquant, 2017).
Nos livres numériques
L’expression « mépris de classe » circule de plus en plus dans l’espace public pour désigner la disqualification symbolique que subissent des dominés – « sans-dents », « salariées illettrées », « fainéants », « syndicalistes voyous » – parfois même réduits au néant : « rien »... Au-delà de la dénonciation éthique des dominants dans le cadre des luttes politiques, que peut en dire la sociologie ?
Cet ouvrage met en évidence l’ampleur et la variété des formes d’expression contemporaines du mépris de classe, en fonction des contextes et moments considérés. Il livre différentes clés de compréhension des façons multiples d’exercer le mépris de classe, de le ressentir et d’y faire face.
Avec des contributions d’Amélie Beaumont, Hugo Bret, Éric Darras, Claude Grignon, Philippe Longchamp, Gérard Mauger, Gérard Noiriel, Romain Pudal, Frédéric Rasera, Nicolas Renahy, Pierre-Emmanuel Sorignet et Nicolas Spire.
Table des matières
Introduction, Nicolas Renahy et Pierre-Emmanuel Sorignet........................... 5
De la cumulativité des sciences sociales......................................................... 7
Une catégorie heuristique......................................................................... 11
Exercer, ressentir et faire face au mépris de classe.............................. 14
Partie 1. Sociologiser une catégorie morale
Chapitre 1. Le mépris de classe : pratiques et représentations, Claude Grignon 21
Mépris de classe et hiérarchie sociale........................................................... 21
Le mépris dans les relations............................................................................. 27
Le mépris dans les représentations............................................................... 32
Chapitre 2. « Mépris et dignité : un couple infernal ». Entretien avec Gérard Noiriel, Nicolas Renahy et Pierre-Emmanuel Sorignet 37
Partie 2. Des représentations en actes
Chapitre 3. Le mépris de classe dans le monde du travail. Retour du refoulé ou impossible dissimulation, Nicolas Spire 55
Une brutalité superflue ?.................................................................................. 60
Modes d’expression du mépris de classe dans le monde du travail....... 67
Des hauts fonctionnaires parisiens......................................................... 68
Un contresens opportun........................................................................... 69
Violence des interactions et connivence de classe............................. 70
Pourquoi ce mépris ? ........................................................................................ 71
Le mépris, entre erreur et fantasme : un fruit de l’imagination ?..... 72
Le mépris de classe comme affection du corps.................................... 76
Le mépris de classe, réaction à un risque de diminution de la puissance d’ agir 78
Conclusion 79
Chapitre 4. Racialisation des rapports sociaux et mépris de classe, Pierre-Emmanuel Sorignet 81
Mise en concurrence et conflits entre ouvrières. Les « anciennes » contre les « jeunes » ? 86
Les Jeunes au travail................................................................................... 89
Racialisation du conflit et mépris de classe................................................. 93
La dévaluation de la figure ouvrière....................................................... 93
L’insulte raciste............................................................................................ 98
La racialisation des rapports sociaux par la direction..................... 100
Un mépris de classe qui s’ignore.................................................................. 102
Chapitre 5. Le « problème des Blacks ». Sur le « racisme » dans le football professionnel, Frédéric Rasera 105
Les « Blacks » : une catégorie indigène ...................................................... 108
La défense d’un ethos professionnel .......................................................... 114
Trouver un joueur pour « encadrer les Blacks »....................................... 120
Conclusion 125
Chapitre 6. Le candidat ouvrier, les journalistes et les savants. Sur le « racisme de classe », Éric Darras 127
Habilitations et auto-habilitation d’une candidature ouvrière............ 130
Trois degrés de stigmatisation ..................................................................... 136
L’expression minuscule mais décisive d’une solidarité de classe.. 140
Face à l’ouvriérisme et à l’ironie............................................................ 142
Le retournement du stigmate....................................................................... 144
Conclusion 147
Partie 3. Interactions et rapports de force
Chapitre 7. Un ouvrier qui s’expose, Nicolas Renahy..................................... 153
Une angoisse originelle.................................................................................. 155
Un charisme populaire................................................................................... 161
« Se libérer », s’exposer................................................................................... 163
Se préserver....................................................................................................... 169
Tarir une « soif du travail »..................................................................... 169
« Descendre de l’échelle » et « voyager gratos »................................. 171
Un quant-à-soi désarmé face au mépris de classe................................... 175
Conclusion 178
Tableau : Résumé de la trajectoire de Sébastien et séquences de notre relation 180
Chapitre 8. Résister au mépris de classe. Protections collectives et contestations discrètes des employés du luxe, Amélie Beaumont 183
Les expressions du mépris comme conséquence de l’organisation de l’hôtel 185
Les rapports sociaux de service dans l’hôtellerie de luxe................ 186
Signifier quotidiennement la hiérarchie ou les formes routinisées du mépris de classe 188
Au-delà du mépris routinisé : quand la prestation ne correspond pas aux attentes des clients 192
Les résistances discrètes des employés...................................................... 196
Rationaliser et minimiser les atteintes à sa dignité.......................... 197
Externaliser son mécontentement aux collègues et revaloriser son rôle 200
Dénier aux clients un service illimité................................................... 203
Surjouer le service pour former les clients à la politesse et prévenir le mépris de classe 205
Conclusion........................................................................................................ 207
Chapitre 9. Expressions du mépris de classe. Les infirmières scolaires et leurs publics, Philippe Longchamp 211
Une position spécifique au sein de la profession infirmière.................. 213
Le rapport à la santé des infirmières scolaires.......................................... 215
Face aux classes populaires........................................................................... 218
Face aux fractions économiques des classes supérieures...................... 225
Conclusion 230
Chapitre 10. Produire et éprouver le mépris de classe. Les ouvriers de la propreté urbaine, Hugo Bret 233
Travailler dans les quartiers populaires : se proteger du « haut », se démarquer du « bas » 237
L’effet protecteur de l’entre-soi............................................................. 237
« Ici, c’est des sauvages ! » : la stigmatisation ordinaire des habitants des « cités » 240
Travailler dans les quartiers bourgeois : s’y faire une place et s’y plaire, malgré tout 245
Se faire une place dans les beaux quartiers........................................ 245
« Le monsieur balaye parce qu’il n’est pas directeur comme papa » : l’épreuve de la distance sociale 249
Maintenir les distances........................................................................... 252
Conclusion 256
Chapitre 11. Le mépris de classe dans la vie quotidienne des pompiers, Romain Pudal 261
Le mépris de classe en contexte professionnel......................................... 265
Un uniforme qui uniformise.................................................................. 265
Le monde des « code-barres »............................................................... 267
Un entre-soi de dominés......................................................................... 269
Les « Cassoc’ », figure repoussoir.......................................................... 274
Lutte des classes, lutte de valeurs ................................................................ 276
Un ordre genré.......................................................................................... 277
Le racisme ordinaire et ses interprétations........................................ 280
Être « l’intello de service »....................................................................... 283
Conclusion 285
Postface. Sociogenèse, modalités et effets du « mépris de classe », Gérard Mauger 289
Le champ lexical du mépris de classe......................................................... 290
Mépris de classe et domination............................................................ 290
Mépris de classe et « violence symbolique »....................................... 291
Mépris de classe, racisme de classe et racisme.................................. 292
Sociogenèse du mépris de classe................................................................. 293
Hiérarchies, distance sociale et mépris de classe.............................. 293
Un mépris de classe « de bas en haut » ?............................................. 295
Modalités du mépris de classe...................................................................... 296
Effets du mépris de classe.............................................................................. 298
Conclusion 300
L’expression « mépris de classe » circule de plus en plus dans l’espace public pour désigner la disqualification symbolique que subissent des dominés – « sans-dents », « salariées illettrées », « fainéants », « syndicalistes voyous » – parfois même réduits au néant : « rien »... Au-delà de la dénonciation éthique des dominants dans le cadre des luttes politiques, que peut en dire la sociologie ? À distance du moralisme et sur la base d’enquêtes minutieuses, cet ouvrage évalue le caractère heuristique d’une telle catégorie d’analyse.
Le mépris appartient aux rapports sociaux propres à une société hiérarchisée et se manifeste de manières très diverses. En ce sens, il apparaît comme un révélateur de l’état de la structure sociale et des relations qu’y entretiennent les différentes composantes. Le mépris des uns ne remplit pas les mêmes fonctions que le mépris des autres : il ne peut être abstrait des relations de domination, qui le provoquent et lui donnent sens. Il renvoie à la verticalité du monde social : c’est lorsqu’un dominant se sent en danger qu’il rompt, par le mépris de classe, avec l’euphémisation usuelle de l’ordre des choses. Et son expression suscite, en retour, honte, rejet, violence ou quant-à-soi.
Cet ouvrage met en évidence l’ampleur et la variété de ses formes d’expression contemporaines, en fonction des contextes et moments considérés. Il livre différentes clés de compréhension des façons multiples d’exercer le mépris de classe, de le ressentir et d’y faire face.
Avec des contributions d’Amélie Beaumont, Hugo Bret, Éric Darras, Claude Grignon, Philippe Longchamp, Gérard Mauger, Gérard Noiriel, Romain Pudal, Frédéric Rasera, Nicolas Renahy, Pierre-Emmanuel Sorignet et Nicolas Spire.
Nicolas Renahy et Pierre-Emmanuel Sorignet sont sociologues, le premier à l’INRAE (CESAER, Dijon), le second à l’Institut des sciences sociales (LACCUS, Lausanne).
Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ?
En France comme en Allemagne, ce livre révèle le rôle décisif des organisations étudiantes dans ce processus. Instances de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants un groupe aux caractéristiques communes.
En articulant rapport à l’État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation ou encore alliances nationales et conflits locaux, l’auteur retrace la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation.
Antonin Dubois est docteur en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Université de Heidelberg. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine des étudiants et des universités en France, en Allemagne et plus largement en Europe.
Table des matières
Introduction
Du statut bureaucratique au groupe social
L’espace des organisations étudiantes
Sur les traces du groupe
Genèse, socialisation et politisation
Partie I. Espace des organisations et groupe social : genèses croisées
Chapitre 1. Genèses de l’espace des organisations étudiantes en Allemagne et en France
1. Quand les organisations étudiantes étaient un danger pour l’État
2. La fabrique impériale de l’espace allemand des organisations étudiantes
3. La naissance républicaine de l’associationnisme étudiant français
Conclusion
Chapitre 2. La catégorisation bureaucratique du groupe
1. Définitions savantes et identification bureaucratique
2. Mettre les étudiants en chiffres
3. L’occultation des origines sociales
Conclusion
Chapitre 3. L’affirmation du groupe : conflits de représentation
1. Deux modèles de représentation des étudiants
2. Concurrences pour la représentation du groupe et restructuration de l’espace
3. Concurrences et représentation : une nouvelle articulation du local et du national
Conclusion
Partie II. Des organisations socialisatrices
Chapitre 4. Socialisation et insertion dans les structures de pouvoir
1. S’engager dans l’organisation, s’engager pour l’organisation
2. S’engager à vie. Les anciens des corporations allemandes
3. Tisser des liens pour s’implanter. Les associations françaises et leurs membres honoraires
Conclusion
Chapitre 5. Des mobilisations socialisatrices
1. Le politique, l’État, la nation
2. Encombrement et discrimination : la « question des étrangers
3. Des hommes au service de la nation
Conclusion
Partie III. La formation d’un espace politique étudiant
Chapitre 6. La mobilisation politique des étudiants
1. Un nouvel étudiant politisé ?
2. Créer des frontières pour mieux les transgresser ? Anticatholicisme, antisocialisme et Parteipolitik 290
3. Étudiants et Camelots en République
Conclusion
Chapitre 7. De nouvelles mobilisations pour de nouvelles revendications
1. Un nouvel investissement des étudiants allemands dans l’université et la société
2. Mouvement corporatif et lutte politique en France
Conclusion
Conclusion
La cohésion d’un ensemble composite
Permanences et dissolutions du groupe social étudiant
Remerciements
Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ?
L’analyse socio-historique et comparée de la France et de l’Allemagne développée dans ce livre révèle le rôle décisif des organisations étudiantes dans ce processus. Par leur double rôle de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants autre chose qu’une collection d’individus : les membres d’un groupe aux caractéristiques, revendications, besoins et intérêts communs.
En articulant rapport à l’État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation bureaucratique ou encore création d’alliances nationales et conflits locaux, l’auteur retrace à la fois la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation, de leur action et de leur représentation collectives. Il éclaire ce faisant l’importance du travail de mobilisation dans la formation et la reproduction d’un groupe social.
Antonin Dubois est docteur en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Université de Heidelberg. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine des étudiants et des universités en France, en Allemagne et plus largement en Europe.
Cette huitième livraison de Zilsel poursuit le travail d’inventaire critique des transformations contemporaines des sciences et techniques. Qu’il s’agisse de l’essor de la psychologie évolutionniste ou de l’emprise de l’évaluation comptable sur la recherche médicale en France, le propos des articles publiés est de rendre raison de phénomènes émergents et instables, qui suscitent le questionnement dans et à l’extérieur du champ scientifique. L’éditorial invité est signé par le virologue Bruno Canard. Spécialiste des coronavirus, il met en relief l’importance du temps long dans les processus de recherche. Un dossier « Frictions » est consacré au problème du « narcissisme ». Il met en perspective la construction du narcissisme via les catégories « psy », les « jugements de personnalité » et les rapports de genre. Un entretien avec l’historienne des sciences Antonella Romano permet de revenir sur des fronts de recherche de la discipline, et son histoire récente en France.
Éditorial
Le Coronavirus, la recherche, et le temps long
Bruno Canard
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Confrontations
Edward L. Bernays, la vérité et la démocratie : de la publicité aux relations publiques
Hugo Souza de Cursi
Monnet fait des histoires. Écrire pour agir sur le nouvel ordre des choses au tournant du 18e et du 19e siècle
Isabelle Laboulais
La sociobiologie est morte, vive la psychologie évolutionniste ! Le rôle de l’ambiguïté et du travail généalogique dans la transformation des spécialités scientifiques
Julien Larregue, Sylvain Lavau, Mahdi Khelfaoui
L’effet SIGAPS : la recherche médicale française sous l’emprise de l’évaluation comptable
Yves Gingras & Mahdi Khelfaoui
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Frictions
Le narcissisme sous le regard des sociologues.Introduction au dossier
Marc Joly & Corentin Roquebert
Narcissisme ou informalisation ?
Richard Kilminster
Narcissisme et processus de civilisation. Pour une lecture sociologique
Pierre-Henri Castel
Le narcissisme pathologique ou les frontières symboliques de la psychiatrie en question
Myriam Ahnich
Perversion narcissique, genre et conjugalité
Pauline Delage
De la « mère au narcissisme pervers » au « conjoint pervers narcissique ».Sur le destin social des catégories « psy »
Marc Joly & Corentin Roquebert
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Libres échanges
L’histoire des sciences et des savoirs : réflexions d’ici et d’ailleurs.
Entretien avec Antonella Romano
réalisé par Volny Fages & Jérôme Lamy
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Friches
« Everyone a changemaker! » Philanthropie, religion et spiritualité au secours de l’école publique
Sébastien Urbanski & Camille Noûs
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Classiques
Le savant hait le politique ? Johan Galtung et l’échec du Projet Camelot
Stéphane Dufoix
Le colonialisme scientifique
Johan Galtung
Margaret W. Rossiter et l’histoire des femmes scientifiques américaines
Béatrice Cherrier & Cléo Chassonnery-Zaïgouche
Les femmes scientifiques en Amérique
Margaret W. Rossiter
Plus vous regardez, plus vous trouvez : les archives des femmes scientifiques américaines contemporaines
Margaret W. Rossiter
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Critiques
Cybernétique introuvable ou cybernétique à satiété ?
Réponse à Mathieu Triclot
Ronan Le Roux
Tribulations d’un sociologue parti à la pêche aux lieux
Paul Guille-Escuret
D’un inhumain à l’autre
Céline Granjou
Contre l’innovation et sa doxa obsolescente, la maintenance
Arnaud Saint-Martin
Cette huitième livraison de Zilsel poursuit le travail d’inventaire critique des transformations contemporaines des sciences et techniques. Qu’il s’agisse de l’essor de la psychologie évolutionniste ou de l’emprise de l’évaluation comptable sur la recherche médicale en France, le propos des articles publiés est de rendre raison de phénomènes émergents et instables, qui suscitent le questionnement dans et à l’extérieur du champ scientifique. L’éditorial invité est signé par le virologue Bruno Canard. Spécialiste des coronavirus, il met en relief l’importance du temps long dans les processus de recherche. Un dossier « Frictions » est consacré au problème du « narcissisme ». Il met en perspective la construction du narcissisme via les catégories « psy », les « jugements de personnalité » et les rapports de genre. Un entretien avec l’historienne des sciences Antonella Romano permet de revenir sur des fronts de recherche de la discipline, et son histoire récente en France.
Cet ouvrage porte notamment sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
Table des matières
Sigles et abréviations
Préface
Introduction
L’historien et ses témoins : une relation particulière
Des lettrés au discours maîtrisé
Des précautions brident la parole…
…La confiance la libère
Première partie : La crise de 1949
Chapitre I : La crise entre discours et histoire
Manipulation de l’histoire et discours politiques
De Hamdani à Kaddache : la prédominance du discours
De Harbi à Carlier : de nouveaux outils et un nouveau regard sur la crise
Du bon usage des archives coloniales
Scission « berbériste » ou crise politique ?
Ses acteurs : « des nationalistes convaincus »
Chapitre II : Sociologie des acteurs : les « intellectuels militants » du « groupe de Ben-Aknoun »
Leur origine sociale et régionale
Le contexte de l’émergence de ces militants
Leur propulsion dans la scène politique
Leurs lectures : de Salluste à Renan, de Boulifa à Tawfiq al-madani
Les chants nationalistes kabyles entre indépendance nationale et exaltation de l’amazigh
Chapitre III : Le discours militant : manipulation et réappropriation du discours colonial
Le « berbérisme » : idéologie de division ou stratégie de manipulation ?
Les berbéristes coloniaux : arabophobie, discours contre l’islam, valorisation de « soi »
Les ‘Ulama et le berbérisme
Chapitre IV : Les prémices de la crise
Tentatives de réunification des deux Kabylie : appréhension du « syndrome kabyle » ?
La réunion d’Arous de juillet 1948 : un moment fondateur
Divergences des chefs kabyles avec leur direction
Arrestations de chefs de la Kabylie: hasard ou dénonciation ?
Mésentente et luttes politiques au sein de la Fédération de France du MTLD
Chapitre V : Une crise multidimensionnelle
Une crise longue et étendue
Mobilisation et propagande des acteurs
Chapitre VI : Comment la crise de 1949 devient la crise « berbériste » : manipulation et violence
Lutte pour le contrôle du parti et naissance d’un discours anti-berbériste (de mars à juin 1949)
La crise de 1949 en Algérie
La violence, comme mode de gestion de la crise (juillet à mars 1950)
L'Algérie libre vivra, une contribution à l'élucidation de la nation algérienne
Chapitre VII : Rupture et continuité dans la contestation jusqu’en 1951
En Algérie : alignement, défection et transfert de militants
En France : redéploiement des militants dans trois directions
Conclusion
Chapitre VIII : La crise, de 1949 au « printemps berbère » de 1980 : instrumentalisations politiques et quête de vérité
La crise de 1949 racontée par les « vainqueurs » : condamnation et politisation de la mémoire
La crise et les militants berbéristes après 1962 : « une défaite fondatrice »
La version des victimes : une mémoire discrète
Conclusion
Deuxième partie : Des usages de la référence « kabyle » dans la guerre d'indépendance
Chapitre I : Réaffirmation et montée des militants kabyles (1954 à 1956)
L'organisation du parti en Kabylie à la veille du 1er novembre 1954
Les cadres de la Kabylie de 1949 à 1954 : d’Ouali Bennaï à Krim-Ouamrane
Chapitre II : La guerre d’indépendance et l’ascension des chefs de la zone/wilaya 3
La fédération de France un enjeu majeur entre les chefs du FLN
« L'affaire Mouzarine » une deuxième crise « berbériste » ?
Le rôle de la zone /wilaya 3 dans l’enracinement du fln/aln
Chapitre III : De Krim à Abane : des chefs kabyles à la tête de la guerre
Le congrès de la Soummam et l’affirmation de la wilaya 3 dans la guerre d'indépendance 375
Amirouche dans les Aurès : un chef kabyle en wilaya 1
Amar Ouamrane et l’intronisation du CCE en Tunisie
Belkacem Krim s’affirme leader national de la guerre
Chapitre IV : Retour des exclus de 1949 : soupçons, stigmatisation et liquidations physiques
Les exclus de 1949 et les chefs des maquis de Kabylie
Les partisans d’Ouali Bennaï et la crise du PPA/MTLD (1953-1954
Le déclenchement de novembre 1954 : retour des exclus de 1949
Liquidations physiques et lutte de pouvoir
Chapitre V : Baisse de l’influence des chefs de la wilaya 3 (1959-1962)
Lutte des clans et échec de Krim
Échecs militaires et perte d’emprise de la wilaya 3 et de Belkacem Krim
La Kabylie en 1962 : des maquisards exsangues et des leaders sans pouvoir
Conclusion
Postface
Fiches biographiques
Annexes
Bibliographie
Index
Cet ouvrage porte notamment sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Mais au-delà de cet objet direct, qui se suffit à lui-même, ce travail apporte une contribution importante à la compréhension de deux questions plus larges : celle de l’émergence d’un mouvement identitaire amazigh, y inclus sa dimension kabyle ; celle de la gestion de « l’ethnicité » par le nationalisme radical algérien, en deça et au-delà de la guerre d’indépendance.
L’auteur met au jour et en perspective de multiples faits ignorés, souvent incompris, tant des services de renseignement civils et militaires, que des acteurs en conflit, et des historiens eux-mêmes.
Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
Ali Guenoun est docteur en histoire de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur l’histoire de l’Algérie contemporaine. Il a notamment publié Chronologie du mouvement berbère. Un combat et des hommes (Alger, éditions Casbah, 1999).
Ce parcours anthropologique illustre une réalité socio-culturelle à propos des représentations de la folie. Mais quelle en est la version créole ?
En Guadeloupe, on distingue pour évoquer la folie deux catégories : la folie douce et les autres qui incluent les formes violentes et graves avec le spectre du fou enragé.
C’est une hiérarchie implicite, bien enfouie dans le subconscient. En revanche, elle correspond bel et bien à une grille de lecture locale des manifestations et comportements humains déviants qui reposent sur des faits réels, où s’entremêlent les représentations collectives solidement ancrées ainsi que des éléments de la cosmogonie guadeloupéenne où le surnaturel : Kenbwa, gadèd-zafé, sorcellerie, prédomine.
Dans le voisinage du métissage et de la créolité, la « folie douce » autant que celle du « fou enragé » nous paraissent chargées de paradoxe et d’ambiguïté avec des contours hétérodoxes, difficiles à décrypter...
Table des métières
Avant-propos 9
Chapitre 1 : De la créolité en contexte
1.1- Une notion complexe et polémique
1.2- La langue comme marqueur culturel
1.3- Une entreprise socio-anthropologique
Chapitre 2 : Un espace réel pour… des lieux fantasmés !
2.1- Le pays géographique
2.2- Le pays politique
2.3- Le pays économique
2.4- Le pays réel
2.5- Le pays fantasmé
2.6- Les nouveaux mythes sont là
Chapitre 3 : Les folies guadeloupéennes
3.1- Du présupposé universel de la folie
3.2- Une version créole de la folie
3.3- La folie douce pour Théodore
3.4- La folie douce pour Stéphane
3.5- La folie douce pour Irène
3.6- La folie douce pour Jean-Claude
3.7- Un pilier de la maison créole
Chapitre 4 : Des figures controversées de la folie
4.1- Une inadéquation entre l’offre et l’attente
4.2- Une traduction culturelle de la psychiatrie
4.3 – Autres « maladi-voyé », maladies envoyées
4.4- Un voisinage paradoxal : entre solidarité et persécution
4.5 – On l’a mis dans le rhum
Chapitre 5 : Mais qu’est-ce que l’on entend par vrais fous en Guadeloupe ?
5.1- Ce que les Guadeloupéens nous disent
5.2- Les vrais fous considérés comment violents et dangereux pour la société
Chapitre 6 : Le fou, lui, ne souffre pas ! ?
6.1- La souffrance est-elle déniée ?
6.2 – La souffrance chez d’autres personnes
6.3 – Qui pour reconnaître la souffrance du fou ?
6.4 – Exutoire ou catharsis collective
Chapitre 7 : Ma folie ? Ma chance… ?
7.1- La folie et le don de « Dowmez » (dormeuse)
7.2- L’école de gadèd-zafé,
7.3- Quand « i pa fouti », elle est incapable de...
Chapitre 8 : Le désaccord fondamental
8.1- Tirage à hue et à dia
8.2- Celui qui est hospitalisé en psychiatrie
8.3- Mais, quel est donc le choix du patient ?
Chapitre 9 : Les différents protagonistes autour de la folie.
9.1- La folie en contexte
9.2- La famille du malade mental
9.3 – L’équipe soignante du secteur psychiatrique …
9.4 – Le psychiatre : Maître à bord ?
9.5- Les infirmiers et infirmières : qui sont-ils ?
9.6 – Les autres thérapeutes de l’équipe
9.7- Des nouveaux « peutes »
Chapitre 10 : De la difficulté d’être soignant en psychiatrie
10.1- La folie comme danger …
10.2- Le choc de contact et ensuite ?!…
10.3- Les violences envers soi et envers les autres
10.4 – Une Énigme stupéfiante
10.5 – Quelles que soient les difficultés …
Chapitre 11 : Mais comment faites-vous avec de tels malades ?!
11.1- Pas facile de se positionner
11.2- Soigner dans l’entendement de la psychiatrie occidentale
11.3-Soigner avec la magie du « kenbwa »
11.4 – Soigner en combinant les deux créneaux, magie et psychiatrie occidentale
11.5 – Soins créoles, soins hybrides ?
Chapitre 12 : Dynamique sociétale et violence
12.1- Le style de vie pourrait être un indicateur primordial,
12.1- La violence comme mythe fondateur….
12.3- Toute violence n’est pas folie….
Petit lexique
Références bibliographiques
Ce parcours anthropologique illustre une réalité socio-culturelle à propos des représentations de la folie. Mais quelle en est la version créole ?
En Guadeloupe, on distingue pour évoquer la folie deux catégories : la folie douce et les autres qui incluent les formes violentes et graves avec le spectre du fou enragé.
C’est une hiérarchie implicite, bien enfouie dans le subconscient. En revanche, elle correspond bel et bien à une grille de lecture locale des manifestations et comportements humains déviants qui reposent sur des faits réels, où s’entremêlent les représentations collectives solidement ancrées ainsi que des éléments de la cosmogonie guadeloupéenne où le surnaturel : Kenbwa, gadèd-zafé, sorcellerie, prédomine.
Cette perception se situe hors de la nomenclature scientifique des pathologies mentales, mais elle est assez bien codifiée par la doxa populaire.
Si, dans l’inconscient collectif, les sociétés créoles sont nées de la rencontre violente entre les peuples amérindiens : Arawak, Caraïbe, les colonisations portugaise, espagnole, britannique, française et la déportation d’esclaves noirs en provenance d’Afrique, peut-on retenir cette antériorité comme énonciatrice des formes de folie en Guadeloupe ?
Dans le voisinage du métissage et de la créolité, la « folie douce » autant que celle du « fou enragé » nous paraissent chargées de paradoxe et d’ambiguïté avec des contours hétérodoxes, difficiles à décrypter...
Marlyne Dabrion est docteur en sociologie de l’université René Descartes Paris V. Elle a été cadre supérieure de santé de la fonction publique hospitalière et ancienne directrice-adjointe d’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI). Elle est formatrice en sciences sociales et sciences infirmières.
La « construction d’objet » occupe une place centrale mais un peu mystérieuse : en substance, la science doit rompre avec le sens commun, voir les choses autrement et poser ainsi des questions inédites.
Les auteurs de cet ouvrage explicitent leur construction d’objet en s’appuyant sur leurs recherches (action publique, politique, sport, délinquance, protection de l’enfance, religion, art). Ils montrent que le travail scientifique ne se réduit pas à l’accumulation d’informations et exposent en quoi et avec quoi ces recherches ont impliqué une « rupture ».
Loin de l’image d’une discipline partagée en une multitude de spécialités séparées par un droit d’entrée élevé, la sociologie y apparaît « générale » : elle s’engage ou se risque totalement dans chacun de ses objets.
Sommaire
Introduction : Pourquoi revenir sur la « construction d’objet » un demi-siècle après Le Métier de sociologue ?, Louis Pinto
I. PARCOURS DE RECHERCHE
D’enquête en enquête, se construire comme sociologue, Charles Suaud
« Les Français sont nuls en anglais ».Déconstruction d’une discipline scolaire et construction d’objet,
Marie-Pierre Pouly
Retour sur une déconstruction d’objet :le « déficit de la Sécurité sociale », Julien Duval
La pratique de l’orgue entre deux « objets » : musique et religion, Yvon Lamy
La consommation : déconstruction et reconstruction, Louis Pinto
II- (DÉ)CONSTRUCTIONS D’OBJETS
Construire l’action publique comme objet sociologique, Vincent Dubois
Construire des analogies raisonnées. Réflexions à partir de travaux sur l’excellence individuelle, Manuel Schotté
Genèse de la protection de l’enfance: « construction (d’objet) finie, construction infinie », Patrice Pinell
La délinquance : nouvel essai de construction d’objet, Gérard Mauger
La « socio-biocratie », chronique d’une construction en cours, Bernard Pudal
Bourdieu, la nature de l’activité intellectuelle et ce que la sociologie peut apporter à la philosophie, Benoit Gaultier
Conclusion, Gérard Mauger
Dans la démarche qu’exposaient les auteurs du Métier de sociologue (Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon et Jean-Claude Passeron) la « construction d’objet » occupait une place centrale mais un peu mystérieuse : en substance, la science doit rompre avec le sens commun, voir les choses autrement et poser ainsi des questions inédites.
Signe peut-être de sa réussite, cette notion n’a pas échappé à une certaine routinisation. Il est d’autant plus utile de revenir aujourd’hui sur sa signification et ses enjeux.
L’intention de ce recueil n’est pas de collecter et compiler des commentaires savants. Plusieurs chercheur•e•s se sont efforcés d’expliciter leur construction d’objet en s’appuyant sur leurs propres recherches (action publique, politique, sport, délinquance, protection de l’enfance, religion, art). Ils montrent que le travail scientifique ne se réduit pas à l’accumulation d’informations sur un domaine et exposent en quoi et avec quoi ces recherches ont impliqué une « rupture ».
Loin de l’image académique et bureaucratique d’une discipline partagée en une multitude de spécialités séparées par un droit d’entrée élevé, la sociologie y apparaît « générale » : elle s’engage ou se risque totalement dans chacun de ses objets. Telle est la raison d’être de cet ouvrage.
Louis Pinto est directeur de recherche émérite au CNRS et membre du Centre de sociologie européenne (CSE-CESSP). Il anime avec Gérard Mauger les Rencontres « Lire les sciences sociales ».
Cet ouvrage contient les contributions de Vincent Dubois, Julien Duval, Benoît Gaultier, Yvon Lamy, Gérard Mauger, Patrice Pinell, Louis Pinto, Marie-Pierre Pouly, Bernard Pudal, Manuel Schotté et Charles Suaud.
Une critique qui se limite au capitalisme est trop superficielle, affirme Öcallan qui tourne son regard vers les structures sous-jacentes de la civilisation. Repensant les méthodes de compréhension de la culture, de la politique et de la société, il fournit les outils de ce qu’il appelle une « sociologie de la liberté ».
Dans cet ouvrage, Abdullah Öcallan distille 35 ans de théorie et de pratique révolutionnaires, dont plus de 20 ans passés en isolement dans la prison turque d’Imrali. Ces réflexions représentent l’essence de ses idées sur la société, la connaissance et le pouvoir.
Abdullah Öcalan a élaboré depuis sa prison l'idée d'un confédéralisme démocratique, où démocratie directe, écologisme et féminisme sont liés.
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Affaiblis par les politiques libérales, les services publics ne sont pas sans défauts ; mais ils réduisent les inégalités et renforcent le potentiel productif. Pourquoi alors vouloir les restreindre voire les supprimer, alors que leur amélioration figure parmi les premières préoccupations des citoyens ? Pour interdire le vrai débat !
Les libéraux tendent un piège et affirment que « si vous voulez payer moins d’impôts, il faut nous dire quels services publics supprimer ».
Ce livre a pour but de démonter ce piège et d’illustrer qu’il est possible de développer des services publics de qualité.
Leur promotion est nécessaire pour faire face à la hausse des inégalités, au réchauffement climatique et pour engager un nouveau mode de développement qui respecte l’environnement et les êtres humains.
Les nouvelles technologies facilitent la tâche, à condition de changer notre conception de l’activité économique et de la libérer de la contrainte du taux de profit et de l’asservissement à l’univers de la marchandisation.
De par leur caractère non marchand, les services publics ont toute leur place dans cette construction. C’est pourquoi les développer est un combat d’avant-garde.
Nasser Mansouri Guilani est docteur en économie et membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Il a dirigé le secteur économique de la CGT et enseigné à l’université de Paris-Est-Marne-La-Vallée. Il a été membre du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), du Conseil national de l’industrie (CNI) et du Conseil scientifique de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES)
Une rencension dans L'Humanité-Dimanche des 23-27 avril 2020
Cette première livraison donne le ton. Elle est composée d’analyses originales basées sur des enquêtes et des réflexions amples, d’essais critiques sur la philosophie d’Alain Badiou, de rééditions de textes classiques, d’un entretien avec l’historien Roger Chartier sur les transformations contemporaines du livre et de l’écrit et, enfin, d’une série de notes critiques d’ouvrages récents. Ces contributions sont documentées, critiques, engageantes et, pour certaines, clivantes. Chacune à sa manière, elles partagent une même ambition, qui est de faire bouger les lignes et les fronts de recherche, d’instiller le doute contre toutes les formes de dogmatisme et d’ouvrir des brèches, pas seulement dans les limites aujourd’hui rognées des mondes universitaires et de la recherche.
Avec des contributions de Boris Attencourt, Anouk Barberousse, Vincent-Arnaud Chappe, Roger Chartier, Baptiste Coulmont, Renaud Debailly, Christopher Donohue, Pascal Engel, Jean Frances, Yann Giraud, Nathalie Heinich, Philippe Huneman, Marc Joly, Jérôme Lamy, Stéphane Le Lay, Mathieu Quet, Claude Rosental, Arnaud Saint-Martin, Pierre Schapira.
Le travail change. C’est ce que nous répètent réformateurs, modernisateurs et libéraux de tous poils, trop heureux de ce « changement ». Le travail change, c’est vrai : il n’est plus aujourd’hui ce qu’il était il y a trente ans. Mais il ne change pas tout seul, par l’effet de quelque magie sociale, ou d’une révolution technologique anonyme.
S’il change, c’est qu’on le change. Depuis des années, le salariat est attaqué, précarisé, ubérisé. Les travailleurs sont dépossédés et soumis à de nouvelles disciplines, plus insidieuses, mais pas moins violentes. Le Code du travail est démantelé, les syndicats affaiblis, le patronat conforté. Radiée des mémoires, méprisée par les médias, ignorée par les artistes, reléguée aux confins du monde, la figure même du travailleur tend à s’effacer.
Alors que le nouveau président promet, pour cet été, une nouvelle loi Travail, plus brutale encore que la précédente, L’Intérêt général a voulu faire le point. Avec l’aide de chercheurs et de militants, ce numéro tente d’éclairer les réalités du travail aujourd’hui. Pour faire pièce à la propagande que les prochains mois nous réservent. Mais aussi pour aider à concevoir l’alternative. Car résister aux attaques des néolibéraux ne suffit pas : le travail a besoin de nouvelles conquêtes sociales.
Les Gilets Jaunes ! Un symbole de ralliement, d’abord destiné à protester contre la taxe des carburants, s’est transformé en mouvement inédit de contestation d’un gouvernement et du président de la République.
Un bouillonnement d’actions de désobéissance civile, d’expériences de démocraties directes, et de propositions pour en finir avec la misère, la précarité et le mépris de classe d’une oligarchie déconnectée.
Né sur les parkings, les péages, les villages, les villes moyennes, ce mouvement a rendu visible et audible une France des « perdants » de la mondialisation, celle des travailleurs pauvres, des retraités, des mères de familles monoparentales. La libération de la parole a produit une pensée originale et digne, celle de nouveaux sans culottes, qui aura sa traduction politique dans les prochaines années : la finalité de ce livre n'est pas de proposer une analyse fondée sur une enquête de longue durée mais d’en fixer la mémoire, principalement à travers la reprise de textes d'origines diverses.
Pétitions, appels, cahiers de doléances, chansons, témoignages spontanés, articles et autres documents issus des Gilets Jaunes sont ainsi rassemblés et présentés. Ils témoignent de cette insurrection citoyenne, mais aussi de la richesse et de la profondeur d’un mouvement qui, quelle qu’en soit son issue, s’inscrit déjà dans la mémoire collective du combat séculaire pour l’émancipation.
Patrick Farbiaz est un militant écologiste et altermondialiste. Il a écrit une dizaine de livres consacrés à l’écologie, aux médias et aux mouvements sociaux (dont un sur Nuit Debout).
Européiste s’il en est, Jacques Delors a un jour qualifié l’Union européenne d’Opni – « Objet politique non identifié ». Une fois n’est pas coutume, il faut donner raison à l’ancien président de la Commission : l’Europe est un sujet assez obscur, malcommode ; il est réputé technique ; souvent, les repères manquent pour l’appréhender.
Européiste s’il en est, Jacques Delors a un jour qualifié l’Union européenne d’Opni – « Objet politique non identifié ». Une fois n’est pas coutume, il faut donner raison à l’ancien président de la Commission : l’Europe est un sujet assez obscur, malcommode ; il est réputé technique ; souvent, les repères manquent pour l’appréhender.
Cela, à vrai dire, n’est pas fortuit. Si l’UE est, pour beaucoup, une terra incognita, c’est d’abord parce que ses promoteurs ont fait, très tôt, le choix de la discrétion, qu’ils ont préféré bâtir l’édifice européen à l’écart de la scène politique, et qu’ils ne l’ont exposé que le moins possible au regard (et au jugement) des peuples. C’est ensuite parce que les libéraux europhiles qui, aujourd’hui, mènent la danse chez nous, s’efforcent de verrouiller le débat européen, réduisant toute position critique à un nationalisme hors d’âge. C’est enfin parce que – pourquoi le dissimuler ? – la question européenne a longtemps embarrassé et divisé à gauche.
C’est pour dépasser ces blocages multiples (qui sont autant de faiblesses pour notre camp) que L’Intérêt général, saisissant l’occasion des prochaines élections, a composé le présent numéro. Une fois de plus, chercheurs, journalistes, élus et militants ont bien voulu apporter leur contribution. Non pour prêcher la bonne parole europhile ou pour réciter des mantras europhobes. Mais dans un seul but : faire de l’UE un Objet politique mieux identifié.
Le xxe siècle est né de la Grande Guerre et de la révolution d’octobre 1917. Cent ans après le déclenchement de celle-ci, les passions qu’elle suscite ne sont pas complètement retombées.
Il faut dire qu’il y a de quoi. Octobre 17 fut une grande espérance, mais qui déboucha sur un système de pente totalitaire et, pour un temps, sur une sanglante terreur. Cette évolution était-elle fatale ? Staline est-il déjà contenu tout entier dans Lénine ? Le système soviétique était-il un totalitarisme ? Était-il réformable ? Pouvait-il s’adapter, s’humaniser, se moderniser, se démocratiser ?
Par ailleurs, les effets de cette révolution ont été universels. Qu’en reste-t-il en 2017 ? Si l’effondrement de l’URSS a refermé une parenthèse, était-ce celle du soviétisme, de la forme de communisme dominante au xxe siècle, du communisme en général, de l’anticapitalisme, de la culture de l’alternative ?
Toutes ces questions ont agité les consciences, depuis 1917. Elles n’ont pas fini de stimuler la réflexion, pour qui en tout cas ne veut pas se résoudre à l’idée que le capitalisme est la « fin de l’Histoire ».
Voici la bibliographie :
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