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En juin 2023, un navire transportant près de 750 migrants coule au large du Péloponnèse faisant plusieurs centaines de morts. Quelques jours plus tôt, le Conseil des ministres de l’Union européenne parvenait à un accord sur les principaux volets d’un nouveau Pacte sur la migration et l’asile, s’inspirant des dispositifs testés dans les îles de la mer Égée, considérées ici comme de véritables laboratoires de l’Union.
L’ouvrage adopte une approche critique visant à dépasser la rhétorique officielle des autorités européennes qui masque la vocation réelle d’une politique sécuritaire de contrôle et d’exclusion des étrangers. Il met ainsi en lumière le changement de paradigme qui a conduit à une institutionnalisation de l’enfermement des migrants aux frontières de l’Union.
À partir d’exemples tirés de l’actualité juridique, une série d’encadrés pointent les convergences entre la politique migratoire européenne et celle de la France.
Table des matières
Préface
Introduction
chapitre 1
La rhétorique de la crise migratoire au service d’une politique sécuritaire
Encadré 1 - L’enfermement des mineurs étrangers
en France
chapitre 2
La construction de la figure du migrant comme
indésirable
Encadré 2 - Le droit particulier des étrangers à Mayotte et l’opération « Wuambushu » de 2023
Encadré 3 – Le continuum de l’enfermement des
étrangers en France
chapitre 3
La « gestion » des arrivées en Europe : de dispositifs ad hoc à des modes de gouvernance pérennes
Encadré 4 – La « zone d’ attente » : le tri à la française
chapitre 4
Les îles grecques de la mer Égée comme laboratoire de la politique migratoire européenne
Encadré 5 – Le délit de solidarité face au principe de fraternité en droit français
chapitre 5
Le nouveau Pacte européen sur la migration et l’ asile : « Tout changer pour que rien ne change »
Encadré 6 - Le projet de loi immigration de 2023 : « Être gentil avec les gentils et méchant avec les méchants »
chapitre 6
L’externalisation des contrôles migratoires :
l’enfermement des migrants au-delà des frontières de l’Europe
Conclusion
Glossaire
Bibliographie
Table des abréviations
En juin 2023, un navire transportant près de 750 migrants coule au large du Péloponnèse faisant plusieurs centaines de morts. Quelques jours plus tôt, le Conseil des ministres de l’Union européenne parvenait à un accord sur les principaux volets d’un nouveau Pacte sur la migration et l’asile, s’inspirant des dispositifs testés dans les îles de la mer Égée, considérées ici comme de véritables laboratoires de l’Union.
L’ouvrage adopte une approche critique visant à dépasser la rhétorique officielle des autorités européennes qui masque la vocation réelle d’une politique sécuritaire de contrôle et d’exclusion des étrangers. Il met ainsi en lumière le changement de paradigme qui a conduit à une institutionnalisation de l’enfermement des migrants aux frontières de l’Union.
À partir d’exemples tirés de l’actualité juridique, une série d’encadrés pointent les convergences entre la politique migratoire européenne et celle de la France.
Le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, a été arrêté en 1999 par l’État turc. Condamné à mort, après une parodie de justice, sa peine a été commuée à la réclusion à perpétuité après l’ abolition de la peine capitale.
Du fond de sa prison, il s’emploie à poursuivre une réflexion théorique et pratique qui se situe dans la lignée des grandes pensées émancipatrices
Ces plaidoyers traduisent une érudition profonde, une pleine conscience des enjeux contemporains et une volonté absolue de frayer de nouveaux chemins vers la liberté des peuples et plus particulièrement celle du peuple kurde.
Dans son appréhension de l’ étude globale des sociétés humaines, A. Öcalan centre sa réflexion dans ce troisième tome sur la véritable guerre livrée au vivant par l’impact des activités humaines dans le cadre du système capitaliste d’ accumulation, d’ appropriation privée et de dynamiques socio-écologiques qui y sont associées.
Le leader du peuple kurde, Abdullah Öcalan, a été arrêté en 1999 par l’État turc. Condamné à mort, après une parodie de justice, sa peine a été commuée à la réclusion à perpétuité après l’ abolition de la peine capitale.
Du fond de sa prison, il s’emploie à poursuivre une réflexion théorique et pratique qui se situe dans la lignée des grandes pensées émancipatrices
Ces plaidoyers traduisent une érudition profonde, une pleine conscience des enjeux contemporains et une volonté absolue de frayer de nouveaux chemins vers la liberté des peuples et plus particulièrement celle du peuple kurde.
Dans son appréhension de l’ étude globale des sociétés humaines, A. Öcalan centre sa réflexion dans ce troisième tome sur la véritable guerre livrée au vivant par l’impact des activités humaines dans le cadre du système capitaliste d’ accumulation, d’ appropriation privée et de dynamiques socio-écologiques qui y sont associées.
Dans un monde à la recherche d’alternatives aux impasses et prédations libérales, l’Économie sociale et solidaire (ESS), à travers ses formes coopératives, mutualistes et associatives, est riche de deux siècles d’innovations sociales et d’engagements citoyens.
Il s’agit dans cet ouvrage de montrer comment ces diverses formes ont façonné notre monde et portent aujourd’hui les initiatives transformatrices des nouveaux mouvements sociaux. Démocratie dans l’entreprise, défense des droits, émancipation des femmes, batailles pour le logement, pour l’environnement, maîtrise des nouvelles technologies… tous ces combats s’appuient sur des initiatives d’Économie sociale et solidaire.
Du philosophe et économiste du XIXe siècle Henri de Saint-Simon aux combattantes kurdes du Rojava en Syrie, des premières associations aux nouvelles interventions coopératives, l’ESS n’est pas une proposition subsidiaire, une économie de la réparation, mais, se fondant sur l’éducation populaire, un ensemble de dynamiques démocratiques d’émancipation.
Ce livre sera disponible fin août. Il est en souscription jusqu'au 1er octobre au prix réduit de 15 € au lieu de 20
Dans un monde à la recherche d’alternatives aux impasses et prédations libérales, l’Économie sociale et solidaire (ESS), à travers ses formes coopératives, mutualistes et associatives, est riche de deux siècles d’innovations sociales et d’engagements citoyens.
Il s’agit dans cet ouvrage de montrer comment ces diverses formes ont façonné notre monde et portent aujourd’hui les initiatives transformatrices des nouveaux mouvements sociaux. Démocratie dans l’entreprise, défense des droits, émancipation des femmes, batailles pour le logement, pour l’environnement, maîtrise des nouvelles technologies… tous ces combats s’appuient sur des initiatives d’Économie sociale et solidaire.
Du philosophe et économiste du XIXe siècle Henri de Saint-Simon aux combattantes kurdes du Rojava en Syrie, des premières associations aux nouvelles interventions coopératives, l’ESS n’est pas une proposition subsidiaire, une économie de la réparation, mais, se fondant sur l’éducation populaire, un ensemble de dynamiques démocratiques d’émancipation.
Ce fut le chantier de tous les paradoxes. Perdu sur une petite presqu’île de l’extrémité occidentale de l’immense continent eurasiatique, il fut au centre de polémiques, de controverses mais aussi d’actions et de quelques décisions sur la filière nucléaire en France et dans le monde. À Flamanville, maître d’ouvrage et grands groupes donneurs d’ordres imposèrent le retour à des règles sociales du passé pour construire le prototype de réacteur du futur. Censé être la tête de série des EPR en France, les retards, malfaçons et scandales accumulés semblèrent, l’espace de quelques années, condamner toute une filière industrielle majeure pour l’avenir de l’industrie de notre pays.
Mais ce n’était que l’apparence des choses. Il y avait une logique de fonctionnement d’un système organisé. Ce chantier manifestait, à l’ère du capitalisme financiarisé et globalisé, la contradiction entre les immenses potentialités humaines, scientifiques et technologiques de notre époque et les conditions économiques et sociales de construction d’un objet technique particulièrement sophistiqué.
Ce fut le chantier de tous les paradoxes. Perdu sur une petite presqu’île de l’extrémité occidentale de l’immense continent eurasiatique, il fut au centre de polémiques, de controverses mais aussi d’actions et de quelques décisions sur la filière nucléaire en France et dans le monde. À Flamanville, maître d’ouvrage et grands groupes donneurs d’ordres imposèrent le retour à des règles sociales du passé pour construire le prototype de réacteur du futur. Censé être la tête de série des EPR en France, les retards, malfaçons et scandales accumulés semblèrent, l’espace de quelques années, condamner toute une filière industrielle majeure pour l’avenir de l’industrie de notre pays.
Mais ce n’était que l’apparence des choses. Il y avait une logique de fonctionnement d’un système organisé. Ce chantier manifestait, à l’ère du capitalisme financiarisé et globalisé, la contradiction entre les immenses potentialités humaines, scientifiques et technologiques de notre époque et les conditions économiques et sociales de construction d’un objet technique particulièrement sophistiqué.
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Table des matières
Remerciements 7
Préface 9
Introduction 15
Première partie. Quelle sociologie des relations entre l’ école et les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 25
Chapitre 1. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine : un statut d’ extériorité dans l’ école républicaine 27
I. Les descendants de l’ immigration nord-africaine :
entre immigrés et prolétaires 29
II. L’ école et l’ immigration : la non-centralité d’ un objet en sociologie de l’ éducation 32
III. La difficulté à désigner les élèves descendants de
l’ immigration nord-africaine 35
IV. La tentation du comparatisme anglo-saxon 37
V. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine en France présentent-ils des homologies avec les minorités ethniques aux États-Unis ? 42
Chapitre 2. Les descendants de l’ immigration nord-africaine appréhendés essentiellement à travers le prisme de l’ échec scolaire 57
I. Déconstruire les tests d’ intelligence comme outils de domination sociale 59
II. Ce que l’ école fait aux descendants de l’ immigration nord-africaine et ce que les descendants de l’ immigration nord-africaine font à l’ école 65
III. Un statut infériorisé des élèves issus de l’ immigration dans les travaux de recherche 68
IV. Les ambivalences de la sociologie des rapports entre école et immigration 71
Chapitre 3. L’ émergence tâtonnante et nébuleuse de l’ objet discriminations scolaires en France 75
I. Des transformations profondes au sein de la société française et du champ académique 75
II. L’ ethnicisation de l’ espace scolaire : le terreau des discriminations scolaires ? 79
III. Les élèves « étrangers » à l’ école : une catégorie repoussoir dans l’ espace scolaire 81
IV. La banalisation du vocable d’ élèves « maghrébins » 84
V. Peut-on raisonner en termes de racisme à l’ école ? 86
VI. Le paradigme des inégalités scolaires : un objet écran à celui des discriminations scolaires ? 91
Chapitre 4. Une dissonance entre approches subjectivistes et objectivistes des discriminations scolaires 97
I. Les déclarations massives et spontanées relatives aux discriminations scolaires dans les quartiers populaires 99
II. Comment distinguer un effet de ségrégation et un effet de discrimination ? 101
Total 101
III. Un sentiment d’ injustice ou de discriminations scolaires majoritaire ou minoritaire parmi les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 104
IV. La non-identification des discriminations scolaires à une échelle macro-sociologique 109
Deuxième partie. De quoi la discrimination est-elle le nom ? 117
Chapitre 5. Quel statut de la discrimination dans les sciences sociales et dans le champ éducatif en France ? 119
I – Quels apports de la notion de discrimination en sciences sociales ? 122
II – Tensions et controverses autour de la notion de race 127
III. Comment articuler discriminations, racisme et inégalités ? 138
IV. Penser les relations entre sociologie et droit de la non-discrimination 142
Chapitre 6. En quoi la discrimination scolaire n’ est pas une discrimination comme les autres 147
I. Les discriminations au cœur des contradictions entre principe d’ égalité et réalité des inégalités ? 149
II. Comment les inégalités scolaires se sont imposées comme un paradigme central 153
III. Les fausses évidences des inégalités scolaires ou les faux semblants de la méritocratie scolaire 155
IV. La puissance incontestable du paradigme des inégalités scolaires 161
V. Relire les inégalités scolaires au prisme du droit de la non-discrimination 164
Chapitre 7. Propositions pour une conceptualisation des discriminations scolaires 169
I. Les risques d’ un usage superficiel du droit de la non-discrimination 171
II. Le droit de l’ éducation : un angle mort de la sociologie des discriminations scolaires 177
III. La construction de normes juridiques européennes et internationales en matière de droit de la non-discrimination 181
Obligations faites aux États de prendre des dispositions 191
IV. La discrimination scolaire au prisme des avis de la Halde et du Défenseur des droits 194
V. Pour une définition et une conceptualisation des discriminations scolaires 201
Troisième partie. Les immigrés et les descendants de l’ immigration nord-africaine, le racisme, les ségrégations et la discrimination scolaire 207
Chapitre 8. Un groupe social hétérogène 209
I. Les orientations théoriques de l’ enquête biographique 210
II. L’ insaisissable cohérence des descendants de l’ immigration nord-africaine
214
III. Identités hybrides et transterritorialité 224
IV. La tyrannie de l’ injonction identitaire et l’ expérience de la ségrégation urbaine 232
V. La constitution différenciée d’un ethos de classe 235
VI. Le maillage brisé de l’ éducation populaire a laissé place à l’ anomie dans les quartiers populaires 237
VII. Les conditions d’ habitat indignes dans les quartiers populaires 243
VIII. Une discrimination multidimensionnelle 248
Chapitre 9. Comprendre le rapport entre les descendants de l’ immigration nord-africaine et l’ école à l’ aune du « modèle » républicain
d’ intégration 253
I. Du « déni de francité » au déni de citoyenneté 253
II. L’ engagement scolaire et la valeur symbolique de l’ institution scolaire 257
III. Les descendants de l’ immigration nord-africaine à l’ épreuve des contradictions du « modèle » républicain d’ intégration 261
IV. Les rapports différenciés à la religion et aux traditions ou la déconstruction d’ une vision communautaire des descendants de l’ immigration nord-africaine 265
V. Le port et le non-port du voile par choix et la critique de l’ islam dans les quartiers 266
VI. Des combats pour l’ émancipation 271
VII. La mise à distance de la tradition : un travail du quotidien 276
VIII. Une éducation libérale et ouverte marquée par des points de vigilance 282
Chapitre 10. Dits et non-dits de l’ expérience du racisme et de la discrimination dans l’ espace scolaire 289
I. La mise à distance du racisme et de la discrimination scolaire 290
II. Les vexations banalisées ou les petits rappels d’ altérité 299
III. La dilution de la discrimination dans la ségrégation scolaire : une vision nihiliste 304
IV. Des expériences du racisme et de la discrimination scolaires individuelles et collectives 307
V. Le sort d’ Amira sera d’ être femme de ménage : les mots qui blessent 315
VI. Lorsque la ségrégation scolaire engendre du harcèlement scolaire 322
Chapitre 11. Lorsque les élèves parlent du racisme et des discriminations
à l’ école 329
I. La discrimination scolaire n’ est pas une catégorie de pensée spontanée chez les élèves 331
II. Légitimité de présence, processus d’ auto et d’ hétéro-identification et place de la religion 336
III. L’ épreuve de l’ enseignement privé 339
IV. Le poids des stéréotypes et des préjugés 344
V. Quid de l’ enseignement public ? 346
VI. Le vécu de la ségrégation intra-établissement 349
VII. Des sentiments d’ injustice et de stigmatisation multidimensionnels et très prononcés 352
Chapitre 12. Les enseignants, la ségrégation et la discrimination scolaire :
un point aveugle 361
I. Didactiser la question de l’ identité et l’ altérité avec les élèves : un exercice pédagogique à haut risque 364
II. Une ethnicisation de l’ espace scolaire… mais bienveillante 367
III. Une pédagogie non color-blindness et anti-discriminatoire 372
IV. L’ externalisation du racisme et des discriminations scolaires 374
V. La République ne répond pas bien à l’ exigence d’ égalité scolaire 382
VI. L’ ethnicisation de la relation pédagogique : un produit de la discrimination scolaire ? 386
VII. Lorsque la lutte contre les discriminations scolaires conduit à un porte à faux avec l’ institution scolaire 392
Conclusion 397
Comment des mécanismes discriminatoires se produisent-ils au sein de l’ école ?
397
À quelles conditions l’ orientation est-elle constitutive de discriminations scolaires ? 402
Ségrégations et discriminations 404
Les liens complexes entre rupture d’ égalité, discriminations et inégalités de trajectoires scolaires 405
Le chaînon manquant du droit de la non-discrimination : la discrimination territoriale 408
Le droit à l’ éducation est un droit universel 410
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires, qu’il s’agisse des expressions de racisme entre élèves, entre enseignants et élèves, des décisions d’orientation biaisées par l’origine migratoire, ou encore des processus de ségrégation scolaire inter et intra-établissements. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Pourquoi tant de votes RN dans les classes populaires ? La question est d’autant plus cruciale que la progression électorale d’un RN qui accélère sa « normalisation » et consolide sa « respectabilité », peut sembler inexorable. Si l’abstentionnisme reste majoritaire dans les classes populaires, le vote RN s’ancre néanmoins dans les anciens bastions ouvriers du Nord et de l’Est désindustrialisés et dans le « Midi rouge », et il étend désormais son emprise à l’ensemble du territoire. Le constat est d’autant plus paradoxal que l’ampleur de ces votes RN dans les classes populaires va à l’encontre de leurs intérêts matériels les plus évidents. Seule l’enquête permet alors de cerner « ce que voter RN veut dire » dans les classes populaires, de comprendre « les raisons » socialement diversifiées de ces votes et d’en élucider « les causes ». Les enquêtes rassemblées dans ce livre montrent que celles et ceux qui votent RN ne constituent pas un « électorat » mais, selon l’expression de Daniel Gaxie, « un conglomérat ». Elles invitent ainsi à s’interroger sur les conséquences politiques à en tirer avant qu’il ne soit trop tard…
Table des matiËres
Table des matières
Introduction, par Gérard Mauger et Willy Pelletier
Une ascension inexorable ?
Un parti d’extrême-droite ?
Un parti populaire ?
Objectiver le vote populaire en faveur du RN
« Ce que voter RN veut dire »
Ordre d’exposition
Première partie. L’essor du vote RN
L’électorat du Front National. Retour sur deux ou trois « idées reçues », par Patrick Lehingue
L’électorat frontiste n’existe pas
Le Front National, nouveau Parti de la classe ouvrière ?
La « dédiabolisation » mariniste et les triomphes électoraux du FN
Après les présidentielles et les législatives du printemps 2022, quoi de neuf à l’extrême droite ?, par Patrick Lehingue
Du Front National au Rassemblement national : les contradictions d’une résistible ascension, par Daniel Gaxie
Pourquoi une telle progression du FN/RN ?
Un conglomérat plutôt qu’un électorat
Diviser le conglomérat
Essor du FN/RN et décomposition de la gauche en milieu populaire, par Julian Mischi
PCF et FN face aux recompositions des sociabilités populaires
La crise des dispositifs communistes de promotion des classes populaires
Le FN/RN n’a pas pris la place du PCF
Une politisation progressiste au sein du syndicat
Deuxième partie. Géographie RN : du rural au péri-urbain
Comprendre les votes frontistes dans les mondes ruraux. Une approche ethnographique des préférences électorales, par Emmanuel Pierru et Sébastien Vignon
Retour sur quelques fausses évidences des votes « ruraux » frontistes
Ré-encastrer les votes frontistes dans leurs contextes sociaux
Classes populaires, habitat périurbain et votes FN. Retour sur quelques fausses évidences, par Violaine Girard
Patrick Monin : un vote FN entre socialisation à droite et précarisation sociale
Yves Vigo : de la démobilisation politique à la recherche d’une marque de radicalité
Un rempart contre le vote FN ? Les effets de l’encadrement social et familial, par le Collectif « Focale »
L’anomie : facteur de vote FN ?
Au-delà de l’anomie : quelles sociabilités influencent le vote ?
Les liens sociaux et leurs votes
Votes des nouveaux, votes des locaux
Trajectoires familiales d’engagement
Conclusion : Les territoires du travail ou le retour du social
Troisième partie. Quelques « raisons » des votes RN
Les ouvriers et le FN. L’exacerbation des luttes de concurrence, par Stéphane Beaud et Michel Pialoux
« Des fois, je me prends à être raciste »
Les vieilles usines
Les nouvelles usines
Dans les cités, la concurrence croissante autour de l’école
La redistribution, la morale et l’ordre, par Louis Pinto
Distribution et redistribution
Une redéfinition de l’équité
La politique par la morale
« Je ne suis pas Le Pen, je vous rassure tout de suite ». Un couple d’ouvriers face à l’anomie du quartier et l’impunité des jeunes, par Stéphane Beaud et Michel Pialoux
« La vieille, ton sac ! » Petite délinquance et justice au quotidien
« Nos enseignants, il y a un problème… »
« Vous les rencontrez dans la rue, ils vous bousculent, ils crachent par terre (…) ça met mal à l’aise tout le monde... »
« Moi j’ai ressenti une fracture lors de la guerre du Golfe... Les choses se sont radicalisées... »
« Il ne faut rien dire !... Voilà, rien dire qui dérange !... »
Vote FN et « souci de respectabilité », par Gérard Mauger
Familialisme populaire et quête de respectabilité
Trois cas de « tropisme FN » dans les classes populaires.
L’attrait du FN sur les sapeurs-pompiers. « Tu crois qu’on s’intéresse à not’gueule ? », par Romain Pudal
Les penchants politiques dépendent de ce qu’on vit
Dégradation des conditions de travail
(Extrême)Droitisation des classes populaires ?
Conclusion
Sur quelques votes FN de jeunes des classes populaires en banlieue parisienne, par Lorenzo Barrault-Stella et Clémentine Berjaud
Thomas : « Entre nous, moi je les déteste, les reubeus, les renois, même combat »
Dimitri : « [Les] cailleras, tout le monde le sait bien, sont pas trop des blancs-blancs »
Quatrième partie. Militants au RN
Un parti si peu populaire. Sous-représentation des classes populaires et ascensions limitées dans les groupes dirigeants, par Safia Dahani
Un recrutement « en haut à droite »
Le RN comme voie d’ascension sociale ? Sur quelques cas de petites mobilités par l’organisation
Tristan, d’un échec universitaire à la collaboration politique
Arnaud, le trop grand écart
(Dé)mobilisation des « petits-moyens » au FN de Marine Le Pen. Un binôme candidat aux élections départementales dans l’Yonne, par Guillaume Letourneur
Une enquête de terrain auprès d’un binôme FN de « petits-moyens »
L’engagement de « petits-moyens » derrière Marine Le Pen
Du malheur militant au FN
Conclusion
Quelques conclusions politiques
Contre l’ethnocentrisme militant : un témoignage, par Willy Pelletier
Enchanté
Déplacé
Anti FN-RN, pour qui ?
Proximités
Que faire ?, par Gérard Mauger et Willy Pelletier
Les auteurs
Pourquoi tant de votes RN dans les classes populaires ? La question est d’autant plus cruciale que la progression électorale d’un RN qui accélère sa « normalisation » et consolide sa « respectabilité », peut sembler inexorable. Si l’abstentionnisme reste majoritaire dans les classes populaires, le vote RN s’ancre néanmoins dans les anciens bastions ouvriers du Nord et de l’Est désindustrialisés et dans le « Midi rouge », et il étend désormais son emprise à l’ensemble du territoire. Le constat est d’autant plus paradoxal que l’ampleur de ces votes RN dans les classes populaires va à l’encontre de leurs intérêts matériels les plus évidents. Seule l’enquête permet alors de cerner « ce que voter RN veut dire » dans les classes populaires, de comprendre « les raisons » socialement diversifiées de ces votes et d’en élucider « les causes ». Les enquêtes rassemblées dans ce livre montrent que celles et ceux qui votent RN ne constituent pas un « électorat » mais, selon l’expression de Daniel Gaxie, « un conglomérat ». Elles invitent ainsi à s’interroger sur les conséquences politiques à en tirer avant qu’il ne soit trop tard…
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Table des matières
Sommaire
Préface
Introduction. Pourquoi les « Lumières » ?
Les visages pluriels des « Lumières »
Les « Lumières » dans leur contexte
Refonder les « Lumières » pour le XXIe siècle
Première partie. Sortir du binarisme
La dialectique comme opposition et unité des contraires
La clef de voûte de la « pensée Marx »
Tout est contradiction
La contradiction en mouvement
La perversion stalinienne de la pensée Marx
Les rapports indissolubles entre unité et diversité
Toujours resituer dans le temps et l’espace
Il n’y a ni « marxisme », ni « marxistes »
L’« invention » du « marxisme » et les spécificités françaises
Le double caractère des crises, menaces et opportunités
Orientations méthodologiques
Deuxième partie. Revisiter dix grands rapports
Nous sommes des êtres de raison, mais aussi de passions, de pulsions
Nous sommes des êtres de raison
Nous sommes des êtres d’affects, d’émotions, de pulsions, de désirs, d’envies, de passions ir-rationnels
La personne humaine maître et/ou composante de la nature
L’humain maître et possesseur de la nature ?
L’Anthropocène ?
Interactions sous contraintes
La reconnaissance de l’individuation est inséparable de la sociétalisation
L’individu et la collectivité
Les différentes figures de l’action publique
Les individus, la société et la démocratie
Les contre-pouvoirs
L’action publique démocratique pour conjuguer intérêt général et intérêts individuels et particuliers
L’action publique démocratique
Concevoir et promouvoir l’intérêt général
Un système multi-niveaux d’intérêt général
Réformer l’action publique
Un État-stratège ?
Droits et devoirs sont indissociables
La Déclaration de 1789
Pas de droits sans devoirs
Imbriquer liberté(s), égalité et solidarités
Liberté et libéralisme(s)
Égalité, fraternité, laïcité et solidarité(s)
Relier local et global, micro et macro
Penser ET agir local ET global
Une mise en œuvre créatrice du principe de subsidiarité
Remettre le marché à sa place, rien que sa place, mais toute sa place
« L’Union européenne (…) œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une (…) économie sociale de marché »
Services publics, communs, économie sociale
L’universalisme doit aller de pair avec les altérités
L’universalisme « à la française »
L’universel n’est universel que s’il est reconnu comme tel par tous
Le système européen de valeurs solidaires, référentiel dans la mondialisation
L’Union européenne, union d’États nation
Modèle social et système européen de valeurs communes
Référentiel dans la mondialisation
Quelles perspectives ?
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Étayé d’un côté par soixante années de pratiques diversifiées, de l’autre par une veille attentive sur les mutations des sociétés française et européennes et sur des recherches, cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Pierre Bauby docteur de l’IEP de Paris, spécialiste de l’action publique et des services publics en France et en Europe, expert auprès du Parlement européen et du Comité économique et social européen sur les Services d’intérêt général, membre du Conseil d’orientation du CIRIEC, président de RAP (Reconstruire l’action publique, www.actionpublique.eu) ; auteur en particulier de : Service public, services publics, La Documentation Française, 2016 ; L’européanisation des services publics, Presses de SciencesPo, 2011 : Reconstruire l’action publique, Syros, 1998.
Vous allez lire ici des histoires de militants. Ce sont des récits passionnants sur des engagements pour rendre meilleur le monde et plus légère la vie. Des combats tristement perdus et des victoires arrachées parfois avec les dents qu’un sourire franc laisse briller au milieu de la figure. Ces récits ont été laborieusement et patiemment livrés à l’auteur par des militantes et des militants bataillant dans les domaines les plus divers, de la culture au sport, de la politique au logement, de l’hygiène du linge à la réinsertion après un passage en prison, de la protection de la vie des adolescents face à la violence du narcotrafic à la difficile relation entre religion et politique.
Sommaire
Remerciements
Introduction
Premier engagement. La prison dans la vie du quartier
Deuxième engagement. La citoyenneté menacée
Troisième engagement. Monter la vie en scène
Quatrième engagement. Le prix de la décence et l’accès à
l’hygiène en temps de pandémie
Cinquième engagement. La conscience politique par
le sport
Sixième et septième engagement. Les tactiques d’un collectif
dispersé
Les militants se rencontrent
Présentation du projet de recherche
Présentation de l’auteur
Vous allez lire ici des histoires de militants. Ce sont des récits passionnants sur des engagements pour rendre meilleur le monde et plus légère la vie. Des combats tristement perdus et des victoires arrachées parfois avec les dents qu’un sourire franc laisse briller au milieu de la figure. Ces récits ont été laborieusement et patiemment livrés à l’auteur par des militantes et des militants bataillant dans les domaines les plus divers, de la culture au sport, de la politique au logement, de l’hygiène du linge à la réinsertion après un passage en prison, de la protection de la vie des adolescents face à la violence du narcotrafic à la difficile relation entre religion et politique.
On peine aujourd’hui à imaginer à quel point l’ouvrage Communauté et société du sociologue allemand Ferdinand Tönnies a bouleversé le champ académique au début du XXe siècle. Sciences sociales et parfois sciences humaines ont décliné à foison la thématique, tandis que l’opinion publique s’en emparait, en lui donnant une couleur sombre et parfois funeste (le nazisme, Vichy), en dépit des avertissements de son auteur. Au fil du temps, la distinction académique s’est ainsi mue en lieu commun équivoque, puis trouvée marginalisée voire exclue du champ scientifique. On s’est alors empressé d’oublier que Max Weber avait affiné la distinction, qu’Émile Durkheim lui avait subtilement substitué une autre opposition conceptuelle, et que la politique comparée américaine avait avec acuité, lors de ses premiers pas maladroits, tiré utilement profit de cette œuvre.
Sommaire
introduction
première partie : D’ un singulier État occidental (du Léviathan de Hobbes)
chapitre 1 : L’ homme, un individu
chapitre 2 : L’ État, une construction
deuxième partie : Tönnies, un lecteur attentif de Hobbes
chapitre 1 : L’ homme en société, un individu égoïste (Hobbes, revu et corrigé par Tönnies)
chapitre 2 : L’ homme en communauté, une personne
chapitre 3 : Éloge de la communauté
troisième partie : Une postérité sourde mais détonnante
chapitre 1 : La postérité politique de Tönnies
chapitre 2 : La postérité scientifique de Tönnies
conclusion
table des matières complète
On peine aujourd’hui à imaginer à quel point l’ouvrage Communauté et société du sociologue allemand Ferdinand Tönnies a bouleversé le champ académique au début du XXe siècle. Sciences sociales et parfois sciences humaines ont décliné à foison la thématique, tandis que l’opinion publique s’en emparait, en lui donnant une couleur sombre et parfois funeste (le nazisme, Vichy), en dépit des avertissements de son auteur. Au fil du temps, la distinction académique s’est ainsi mue en lieu commun équivoque, puis trouvée marginalisée voire exclue du champ scientifique. On s’est alors empressé d’oublier que Max Weber avait affiné la distinction, qu’Émile Durkheim lui avait subtilement substitué une autre opposition conceptuelle, et que la politique comparée américaine avait avec acuité, lors de ses premiers pas maladroits, tiré utilement profit de cette œuvre.
On a surtout oublié que l’œuvre de Ferdinand Tönnies avait, comme aucune autre auparavant, sérieusement amendé la fable de Thomas Hobbes, le fameux Léviathan, à laquelle Tönnies reconnaissait une belle rigueur mais à laquelle il opposait aussi la persistance du fait communautaire. Car c’est bien la figure d’un individu possessif cher à Hobbes que l’on trouve omniprésente dans la Gesellschaft dépeinte sous des traits rêches par Tönnies. Tandis que maints travaux ethnologiques (Maine, Gierke), philosophiques (Spinoza, Schopenhauer, von Stein...) lui avaient offert l’occasion de souligner que la Gemeinschaft repose sur une entraide naturelle entre des personnes respectueuses de leurs différences. On ne peut aujourd’hui que mesurer les dégâts de cet oubli, tant la majestueuse autorité de l’État occidental peine sur tous les continents à se substituer durablement à maintes communautés.
Jean Jacob, né en 1964, est enseignant-chercheur en science politique à l’université de Perpignan. Il a collaboré à de nombreuses revues et publié notamment Les sources de l’écologie politique, Arléa-Corlet, 1995 ; Histoire de l’écologie politique, Albin Michel, 1999 ; Le retour de « l’Ordre nouveau » Les métamorphoses d’un fédéralisme européen, Librairie Droz, 2000 ; L’Antimondialisation. Aspects méconnus d’une nébuleuse, Berg International Éditeurs, 2006.
À l’heure où l’économie mondiale est traversée par une succession de crises d’ampleur et d’intensité sans précédent, les produits de proximité suscitent un intérêt grandissant. Pour faire face aux risques induits par la mondialisation des échanges et la spécialisation géographique du travail, la relocalisation des activités de production est aujourd’hui plébiscitée. Dans l’agroalimentaire, la pandémie a donné un nouveau souffle aux « circuits courts » qui cherchent à réduire la distance marchande entre agriculteurs et consommateurs. Ce livre restitue le processus d’institutionnalisation de ces marchés ainsi que les multiples investissements dont ils font l’objet.
L’enquête pointe un phénomène paradoxal : l’intervention d’un certain nombre d’intermédiaires comme condition de félicité de marchés qui valorisent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs. Elle montre à quel point le succès des « circuits courts » s’explique par l’intervention de militants, chercheurs, et agents du ministère de l’Agriculture qui, souvent malgré eux, participent dans le même temps à leur réappropriation par les acteurs centraux du secteur agricole.
Sommaire
Introduction. Saisir l’incertitude et ses effets
Chapitre 1. De la contestation du Gatt aux Amap. La métamorphose de la cause de l’Alliance entre agriculteurs et consommateurs
Chapitre 2. Le succès des « circuits courts ». Co-production et circulation d’une catégorie d’organisation marchande
Chapitre 3. L’institutionnalisation du flou. Des circuits courts aux circuits de proximité
Chapitre 4. La proximité réinvestie par les intermédiaires
Chapitre 5. La structure de l’offre en « circuits courts »
Chapitre 6. La dynamique conservatrice de l’espace des producteurs
Liste des matériaux
À l’heure où l’économie mondiale est traversée par une succession de crises d’ampleur et d’intensité sans précédent, les produits de proximité suscitent un intérêt grandissant. Pour faire face aux risques induits par la mondialisation des échanges et la spécialisation géographique du travail, la relocalisation des activités de production est aujourd’hui plébiscitée. Dans l’agroalimentaire, la pandémie a donné un nouveau souffle aux « circuits courts » qui cherchent à réduire la distance marchande entre agriculteurs et consommateurs. Ce livre restitue le processus d’institutionnalisation de ces marchés ainsi que les multiples investissements dont ils font l’objet.
L’enquête sur laquelle se base cet ouvrage pointe dans un subtil jeu d’échelles un phénomène paradoxal : l’intervention d’un certain nombre d’intermédiaires comme condition de félicité de marchés qui valorisent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs. Elle montre à quel point le succès des « circuits courts » s’explique par l’intervention de militants, chercheurs, et agents du ministère de l’Agriculture qui, souvent malgré eux, participent dans le même temps à leur réappropriation par les acteurs centraux du secteur agricole.
Jean-Baptiste Paranthoën est post-doctorant à l’Université de Reims Champagne-Ardennes. Membre du Centre d’Études et de Recherches sur les Emplois et les Professionnalisations et associé au Centre d’Économie et de Sociologie Appliquées à l’Agriculture et aux Espaces Ruraux, ses travaux portent sur les modèles de développement économique alternatifs.
Liberté, tel est son nom est une autofiction où les réminiscences d’histoires plurielles ancrées dans l’Histoire conflictuelle franco-algérienne font écho aux interrogations actuelles.
Née au cœur de la guerre d’Algérie, d’un père indépendantiste, H. débarque en France en 1962 dans les bras d’un beau-père harki. Sa mémoire se forge à partir d’images floues d’un père idéalisé, et de la souffrance d’une mère ballottée d’un mari à l’autre, d’un pays à l’autre, d’une violence à l’autre. Plus tard, H. refusera d’être un alibi pour sa mère, fondue dans ses convictions religieuses. S’engage alors une inévitable lutte entre mère et fille car H. veut vivre libre de ses choix. Puis arrive le jour des incertitudes lorsque la propre fille de H. devient femme. Devra-t-elle se réconcilier avec son passé pour éviter de consommer la rupture avec elle ?
Cet ouvrage dans lequel la narratrice, H., fait le « je » à la troisième personne pour revenir sur des paradoxes identitaires jamais résolus, soulève aussi des questions souvent tues, liées à la guerre d’Algérie et au drame des harkis.
Houria Delourme-Bentayeb est née en 1958, en pleine guerre d’Algérie. Arrivée en France en 1962, elle vivra de quatre à neuf ans dans les camps de harkis avant de déménager dans une petite ville du Lot-et-Garonne. Elle entre à l’école normale d’institutrices de Chartres puis décroche une maîtrise de lettres modernes à la Sorbonne. Conseillère pédagogique et formatrice, elle enseigne en France, à Chicago et au Caire.
Liberté, tel est son nom est une autofiction où les réminiscences d’histoires plurielles ancrées dans l’Histoire conflictuelle franco-algérienne font écho aux interrogations actuelles. Née au cœur de la guerre d’Algérie, d’un père indépendantiste, H. débarque en France en 1962 dans les bras d’un beau-père harki. Sa mémoire se forge à partir d’images floues d’un père idéalisé, et de la souffrance d’une mère ballottée d’un mari à l’autre, d’un pays à l’autre, d’une violence à l’autre. Plus tard, H. refusera d’être un alibi pour sa mère, fondue dans ses convictions religieuses. S’engage alors une inévitable lutte entre mère et fille car H. veut vivre libre de ses choix. Puis arrive le jour des incertitudes lorsque la propre fille de H. devient femme. Devra-t-elle se réconcilier avec son passé pour éviter de consommer la rupture avec elle ? Cet ouvrage dans lequel la narratrice, H., fait le « je » à la troisième personne pour revenir sur des paradoxes identitaires jamais résolus, soulève aussi des questions souvent tues, liées à la guerre d’Algérie et au drame des harkis.