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Noël 1920. 285 délégués sont réunis pour le XVIIIe Congrès du Parti : ce sont les représentants de la France laborieuse, qui vient d’émerger du cauchemar de la guerre. Durant cinq jours, ils vont s’exprimer pour ou contre l’adhésion de leur parti à la IIIe, provoquant la scission de leur formation : les majoritaires fonderont la SFIC, c’est-à-dire le Parti communiste, alors que les minoritaires se replieront sur la « vieille maison » socialiste. Le Congrès de Tours a introduit le soupçon et la défiance, et celui, mégalomaniaque, inhérent au pouvoir personnel. Peut-on survivre à ces fléaux sans un recours au vaccin de la souveraineté populaire ? Un jour peut-être, « la liberté enfin s’éveille(ra) au souffle de la vie ».
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, est agrégé d’histoire.
Noël 1920. Dans la salle du Manège à Tours, 285 délégués de 89 fédérations de la SFIO sont réunis pour le XVIIIe Congrès du Parti : ce sont les représentants de la France laborieuse, qui vient d’émerger du cauchemar de la guerre. Durant cinq jours, ils vont s’exprimer pour ou contre l’adhésion de leur parti à la IIIe Internationale récemment créée à Moscou, provoquant ainsi la scission de leur formation en deux entités différentes (adversaires ?) : les majoritaires fonderont la SFIC, c’est-à-dire le Parti communiste, alors que les minoritaires se replieront sur la « vieille maison » socialiste.
L’événement a certes fait l’objet d’une historiographie savante et pertinente mais il gagne à être revisité aujourd’hui, à l’occasion du centenaire, dans le contexte de la longue durée, notamment dans le sillage de la Commune de Paris et des idées qu’elle a pu semer au cours de ses 72 journées « immortelles ». En effet, quelles furent les raisons profondes de cette scission ? Pourquoi après toutes les révolutions du 19e siècle cette grande division du mouvement des classes laborieuses, entravant toutes les luttes sociales et remettant toujours au lendemain l’espoir de « changer la vie » ?
Comment ce grand sabordage de l’émancipation prolétarienne a-t-il perduré en paralysant le combat anti-capitaliste et en fragmentant aujourd’hui encore les forces de gauche qui sont réduites désormais à l’impuissance contre l’autocratie républicaine bourgeoise ?
Le Congrès de Tours a introduit, avec le virus bolchévique du soupçon et de la défiance, et celui, mégalomaniaque, inhérent au pouvoir personnel, le poison de la division dans la doxa politique de la gauche : peut-on survivre à ces fléaux sans un recours au vaccin de la souveraineté populaire ? Un jour peut-être, « la liberté enfin s’éveille(ra) au souffle de la vie ».
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.
Noël 1920. 285 délégués sont réunis pour le XVIIIe Congrès du Parti : ce sont les représentants de la France laborieuse, qui vient d’émerger du cauchemar de la guerre. Durant cinq jours, ils vont s’exprimer pour ou contre l’adhésion de leur parti à la IIIe, provoquant la scission de leur formation : les majoritaires fonderont la SFIC, c’est-à-dire le Parti communiste, alors que les minoritaires se replieront sur la « vieille maison » socialiste. Ce Congrès a introduit le soupçon et la défiance, et celui inhérent au pouvoir personnel. Comment dépasser ces fléaux sans retour à la souveraineté populaire ? Un jour peut-être, « la liberté enfin s’éveille(ra) au souffle de la vie ».
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, est agrégé d’histoire.
Recensions
Sur le blog de Christophe Patillon
Entretiens
Noël 1920. Dans la salle du Manège à Tours, 285 délégués de 89 fédérations de la SFIO sont réunis pour le XVIIIe Congrès du Parti : ce sont les représentants de la France laborieuse, qui vient d’émerger du cauchemar de la guerre. Durant cinq jours, ils vont s’exprimer pour ou contre l’adhésion de leur parti à la IIIe Internationale récemment créée à Moscou, provoquant ainsi la scission de leur formation en deux entités différentes (adversaires ?) : les majoritaires fonderont la SFIC, c’est-à-dire le Parti communiste, alors que les minoritaires se replieront sur la « vieille maison » socialiste.
L’événement a certes fait l’objet d’une historiographie savante et pertinente mais il gagne à être revisité aujourd’hui, à l’occasion du centenaire, dans le contexte de la longue durée, notamment dans le sillage de la Commune de Paris et des idées qu’elle a pu semer au cours de ses 72 journées « immortelles ». En effet, quelles furent les raisons profondes de cette scission ? Pourquoi après toutes les révolutions du 19e siècle cette grande division du mouvement des classes laborieuses, entravant toutes les luttes sociales et remettant toujours au lendemain l’espoir de « changer la vie » ?
Comment ce grand sabordage de l’émancipation prolétarienne a-t-il perduré en paralysant le combat anti-capitaliste et en fragmentant aujourd’hui encore les forces de gauche qui sont réduites désormais à l’impuissance contre l’autocratie républicaine bourgeoise ?
Le Congrès de Tours a introduit, avec le virus bolchévique du soupçon et de la défiance, et celui, mégalomaniaque, inhérent au pouvoir personnel, le poison de la division dans la doxa politique de la gauche : peut-on survivre à ces fléaux sans un recours au vaccin de la souveraineté populaire ? Un jour peut-être, « la liberté enfin s’éveille(ra) au souffle de la vie ».
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.
La saga des «72 Immortelles» dont le récit éphéméride a été publié dans un précédent volume, reste un objet historique flou ou déformé, éreinté ou diffamé, en tout cas mal identifié...
Si l’on écarte sa légende noire créée par l’odieuse camarilla réactionnaire de Versailles et la grande récupération de ceux qui veulent faire de la Commune un détachement précurseur des Etats communistes du XXe siècle, il convient d’en faire l’analyse objective et aussi de comprendre la signification de son message : c’est le but de ce second livre.
La Commune, c’est d’abord pour la première fois dans l’histoire de France, une assemblée élue avec environ un tiers de prolétaires ; elle n’a pas de chef mais un pouvoir collectif horizontal qui va administrer Paris par des mandataires révocables travaillant dans des Commissions faisant fonction de ministères, qui seront en permanence saisies par des projets venant des citoyens. Elle assumera en même temps, le législatif et l’exécutif.
Cette «belle équipe» libertaire qui est un amalgame de travailleurs manuels et intellectuels, a imaginé en deux mois tout ce que la République française a mis environ un siècle et demi à réaliser effectivement mais ce phalanstère anarchisant a vu son grand rêve de régénération de la société fracassé par les mercenaires de la bourgeoisie, arc-boutée sur ses privilèges.
Aujourd’hui où les successeurs des Versaillais se donnent bonne conscience en réhabilitant formellement les Communeux, les étoiles rouges de l’émancipation et de la révolte, allumées en 1871, brillent un peu partout dans le monde, que ce soit avec le communalisme libertaire de Murray Bookchin, avec les Colibris, avec le Rojava kurde ou avec le grand mouvement des «Communs» : le «temps des cerises» n’est plus seulement le temps de la nostalgie, il est devenu le temps d’une nouvelle problématique révolutionnaire.
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.
La saga des «72 Immortelles» dont le récit éphéméride a été publié dans un précédent volume, reste un objet historique flou ou déformé, éreinté ou diffamé, en tout cas mal identifié...
Si l’on écarte sa légende noire créée par l’odieuse camarilla réactionnaire de Versailles et la grande récupération de ceux qui veulent faire de la Commune un détachement précurseur des Etats communistes du XXe siècle, il convient d’en faire l’analyse objective et aussi de comprendre la signification de son message : c’est le but de ce second livre.
La Commune, c’est d’abord pour la première fois dans l’histoire de France, une assemblée élue avec environ un tiers de prolétaires ; elle n’a pas de chef mais un pouvoir collectif horizontal qui va administrer Paris par des mandataires révocables travaillant dans des Commissions faisant fonction de ministères, qui seront en permanence saisies par des projets venant des citoyens. Elle assumera en même temps, le législatif et l’exécutif.
Cette «belle équipe» libertaire qui est un amalgame de travailleurs manuels et intellectuels, a imaginé en deux mois tout ce que la République française a mis environ un siècle et demi à réaliser effectivement mais ce phalanstère anarchisant a vu son grand rêve de régénération de la société fracassé par les mercenaires de la bourgeoisie, arc-boutée sur ses privilèges.
Aujourd’hui où les successeurs des Versaillais se donnent bonne conscience en réhabilitant formellement les Communeux, les étoiles rouges de l’émancipation et de la révolte, allumées en 1871, brillent un peu partout dans le monde, que ce soit avec le communalisme libertaire de Murray Bookchin, avec les Colibris, avec le Rojava kurde ou avec le grand mouvement des «Communs» : le «temps des cerises» n’est plus seulement le temps de la nostalgie, il est devenu le temps d’une nouvelle problématique révolutionnaire.
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.
Née dans la fête, noyée dans le sang, la Commune de Paris a surgi telle une fleur du cerisier de Jean-Baptiste Clément, à la fin d’un hiver effroyable rendu insupportable par le siège des Prussiens et la trahison d’un gouvernement dit « de défense nationale »…
Par sa brève fulgurance (72 jours et 72 nuits), elle reste un objet historique mal identifié, honni par les « honnêtes gens » et victime d’un hold-up mémoriel par le lénino-stalinisme.
C’est pourquoi le présent volume propose un éphéméride de la vie parisienne, du 18 mars au 28 mai 1871, fruit d’un travail heuristique tous azimuts sur les archives écrites ainsi que toutes les traces accessibles (météo, témoignages publics et privés, favorables ou haineux, journaux ou notes familiales, prix des denrées alimentaires, cours de bourse, poésies et chansons, rengaines et comptines, graffitis, photos, dessins)… le tout étant coloré par des pépites vraisemblables trouvées dans la fiction d’inspiration communeuse.
Un autre volume, intitulé « l’ordre libertaire » tentera de décoder, d’analyser et de commenter cet éphéméride ainsi que le messianisme communeux. Car cette révolution pacifique est une « illumination » pour le désir d’émancipation des opprimés, des exploités et des exclus du monde entier, pour tous ceux qui rêvent d’une société fraternelle.
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.
Née dans la fête, noyée dans le sang, la Commune de Paris a surgi telle une fleur du cerisier de Jean-Baptiste Clément, à la fin d’un hiver effroyable rendu insupportable par le siège des Prussiens et la trahison d’un gouvernement dit « de défense nationale »…
Par sa brève fulgurance (72 jours et 72 nuits), elle reste un objet historique mal identifié, honni par les « honnêtes gens » et victime d’un hold-up mémoriel par le lénino-stalinisme.
C’est pourquoi le présent volume propose un éphéméride de la vie parisienne, du 18 mars au 28 mai 1871, fruit d’un travail heuristique tous azimuts sur les archives écrites ainsi que toutes les traces accessibles (météo, témoignages publics et privés, favorables ou haineux, journaux ou notes familiales, prix des denrées alimentaires, cours de bourse, poésies et chansons, rengaines et comptines, graffitis, photos, dessins)… le tout étant coloré par des pépites vraisemblables trouvées dans la fiction d’inspiration communeuse.
Un autre volume, intitulé « l’ordre libertaire » tentera de décoder, d’analyser et de commenter cet éphéméride ainsi que le messianisme communeux. Car cette révolution pacifique est une « illumination » pour le désir d’émancipation des opprimés, des exploités et des exclus du monde entier, pour tous ceux qui rêvent d’une société fraternelle.
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.