.
Le présent ouvrage entend éclairer les origines et les fondements du hirak echaâbi (mouvement populaire) algérien de février 2019. Ce mouvement n’est pas né ex nihilo. À partir de luttes, fragmentées et contraintes, a émergé, dans la diversité des revendications et des lieux, une pluralité de demandes qui se sont retrouvées dans le creuset qu’a constitué le mouvement du 22 février.
Ce mouvement est apparu ainsi comme un catalyseur de tous ces apports et transformations au carrefour d’un basculement générationnel, entendu ici comme espace-temps défini par une globalisation en œuvre. Cependant, ce mouvement marque une transformation par rapport aux formes de contestations et mouvements sociaux et politiques, depuis l’indépendance. Pour cela, l’ouvrage opère un retour sur la décennie 2010 qui en a vu la gestation. Il s’appuie sur des recherches empiriques, nourries d’une connaissance au plus près du terrain algérien, qui donnent à voir les étapes et les éléments constitutifs qui ont permis son déploiement loin de toute immédiateté et précipitation analytique, voire politique. Il ouvre sur des points de vue qui permettent d’éclairer les enjeux et soubassements sociaux et politiques de ce moment de l’histoire algérienne.
Aissa Kadri : Enseignant-chercheur, associé UMR-LISE/CNAM/CNRS. Ses travaux portent sur une analyse comparée des systèmes d’enseignement, sur la question des intellectuels et intelligentsias, les mouvements sociaux et de droits au Maghreb et en immigration, et la sociologie des migrations.
Table des matières
Remerciements
Introduction
Première partie : Fondements et enjeux des contestations
Violence politique et démocratie : une union forcée et tragique, Sonia Dayan-Herzbrun, Laboratoire du Changement Social et Politique (LCSP), université Paris Diderot-Paris 7.
Dignité, citoyenneté et post-démocratie. Regards croisés autour de la même Mer, Giovanna Campani, université de Florence.
Nouvelles circulations et créativité des femmes maghrébines en « déplacement », Gérard Prévost, Institut Maghreb Europe, université Paris 8, Saint-Denis.
Justice transitionnelle et réconciliation en Tunisie : réflexions introductives, Nada Ben Amor, doctorante en psychologie, université de Tunis
Deuxième partie : perspective générationnelle, État et acteurs sociaux
Révoltes arabes : la fausse exception algérienne, Aissa Kadri, université de Paris 8, Saint-Denis.
État et société civile en Algérie à la veille des « printemps arabes », Hocine Zeghbib, Maître de conférences de droit public université Montpellier III CREAM – Montpellier I.
Les bases sociales de l’État en Algérie, Salim Chena, chercheur associé à LAM (Sciences Po Bordeaux/CNRS), éditeur de la Revue en ligne Dynamiques Internationales.
Les élites militaires algériennes face aux recompositions de la société algérienne (1999-2019), Emmanuel Alcaraz, docteur en histoire, chercheur associé à l’IRMC et à l’ISP de l’université de Nanterre
Les émeutes de janvier 2011 en Algérie et la réaction de pouvoir politique, Abdelghani Issaadi, docteur en sociologie Paris 8, Saint-Denis.
Les protestations populaires au Mzab : Les heurts intercommunautaires au miroir de la génération politique, Ratiba Hadj-Moussa, département de sociologie, York University, Toronto185
Troisième partie : des pratiques contestataires en mutation
Islam politique, néo-fondamentalisme et « printemps arabe » en Égypte et en Algérie. De la complexité du rapport entre État et religion, Meriem Khelifi, docteure en sociologie, université de Paris 8, Saint-Denis.
Les réformes politiques du printemps arabe : verrouillage et atomisation de l’espace public, Rachid Tlemçani, professeur, université d’Alger 3.
Les réseaux sociaux et l’opinion publique algérienne lors de l’élection présidentielle 2014, Samir Ghezlaoui , doctorant en communication à l’université Rennes 2.
Les usages de la téléphonie mobile en Algérie : de la révolution culturelle à la révolution politique, Hazi Hanane, doctorante, université de Paris 8, Saint-Denis.
« Bezzzef ! » : Archéologie culturelle d’un mouvement contestataire Nazim Layadi, université de Paris 8, Saint-Denis.
Des mouvements inscrits dans la longue durée, la résilience du pouvoir autoritaire. Quelle sortie du « despotisme plébéien » ?,Aissa Kadri et Salim Chena
En guise de postface : les luttes continuent, l’Algérie à la croisée des chemins, Aissa Kadri
Conclusion, Aissa Kadri et Salim Chena
Le présent ouvrage entend éclairer les origines et les fondements du hirak echaâbi (mouvement populaire) algérien de février 2019. Ce mouvement n’est pas né ex nihilo. À partir de luttes, fragmentées et contraintes, a émergé, dans la diversité des revendications et des lieux, une pluralité de demandes qui se sont retrouvées dans le creuset qu’a constitué le mouvement du 22 février.
Ce mouvement est apparu ainsi comme un catalyseur de tous ces apports et transformations au carrefour d’un basculement générationnel, entendu ici comme espace-temps défini par une globalisation en œuvre. Cependant, ce mouvement marque une transformation par rapport aux formes de contestations et mouvements sociaux et politiques, depuis l’indépendance. Pour cela, l’ouvrage opère un retour sur la décennie 2010 qui en a vu la gestation. Il s’appuie sur des recherches empiriques, nourries d’une connaissance au plus près du terrain algérien, qui donnent à voir les étapes et les éléments constitutifs qui ont permis son déploiement loin de toute immédiateté et précipitation analytique, voire politique. Il ouvre sur des points de vue qui permettent d’éclairer les enjeux et soubassements sociaux et politiques de ce moment de l’histoire algérienne.
Aissa Kadri : Enseignant-chercheur, associé UMR-LISE/CNAM/CNRS. Ses travaux portent sur une analyse comparée des systèmes d’enseignement, sur la question des intellectuels et intelligentsias, les mouvements sociaux et de droits au Maghreb et en immigration, et la sociologie des migrations.