.
Depuis une dizaine d’années, l’accès au RSA (revenu de solidarité active) est présenté comme plus simple, plus efficace et plus rapide, les outils numériques devant permettre de faciliter la réalisation des démarches administratives. Or, pour nombre de personnes, la réalité est tout autre. Entre la fermeture des guichets, les difficultés d’obtenir un rendez-vous, et l’usage de l’administration en ligne, l’obtention du RSA devient plus complexe pour celles et ceux qui sont placé·es en bas de la hiérarchie sociale.
Nourrie par une ethnographie au long cours menée en milieu rural, l’enquête présentée dans cet ouvrage explore les parcours des demandeurs et demandeuses de RSA, révélant les barrières qu’ils et elles doivent franchir afin d’espérer obtenir leurs droits. En questionnant à la fois les réformes de numérisation et ce que vivent les classes populaires résidant à distance des centres urbains, apparaissent alors les ressorts d’un État social qui, à distance, façonne les inégalités d’accès aux droits.
Table des matières
Remerciements
Préface
Introduction
Le non-recours comme catégorie d’État
Étudier le pouvoir bureaucratique à distance des administrations
Ethnographier l’ administration en son absence
Chapitre 1. La dématérialisation au secours des institutions : Genèse des politiques de lutte contre le non-recours
Lutter contre le non-recours par le numérique : la force d’une incohérence politique
Réformer les cartes de l’ accès aux droits
Le non-recours et les transformations de l’ accueil administratif
Conclusion du chapitre 1
Chapitre 2. Le non-recours dans les luttes d’institutions : l’ appropriation locale d’une politique publique
Les logiques conflictuelles de la mise en œuvre locale du non-recours
Renforcer les inégalités territoriales par l’inclusion numérique
Conclusion du chapitre 2
Chapitre 3. À distance de l’État : positions socio-spatiales et rapports à l’ assistance
La fabrique territoriale des rapports à l’ assistance
Les inégalités socio-spatiales de l’ accès aux guichets
Conclusion du chapitre 3
Chapitre 4. Ordre et désordre dans l’ accès au RSA : la distribution sociale des chances d’établir une relation à l’État
“Décider” d’obtenir le RSA : l’ordre social de l’ accès aux droits
“Hésiter” à demander le RSA : désordres sociaux dans l’ accès au droit
Conclusion du chapitre 4
Conclusion générale : Gouverner à distance, gouverner par la distance
Non-recours : la force d’une catégorie faible
Vivre à distance de l’État
Annexes
Depuis une dizaine d’années, l’accès au RSA (revenu de solidarité active) est présenté comme plus simple, plus efficace et plus rapide, les outils numériques devant permettre de faciliter la réalisation des démarches administratives. Or, pour nombre de personnes, la réalité est tout autre. Entre la fermeture des guichets, les difficultés d’obtenir un rendez-vous, et l’usage de l’administration en ligne, l’obtention du RSA devient plus complexe pour celles et ceux qui sont placé·es en bas de la hiérarchie sociale.
Nourrie par une ethnographie au long cours menée en milieu rural, l’enquête présentée dans cet ouvrage explore les parcours des demandeurs et demandeuses de RSA, révélant les barrières qu’ils et elles doivent franchir afin d’espérer obtenir leurs droits. En questionnant à la fois les réformes de numérisation et ce que vivent les classes populaires résidant à distance des centres urbains, apparaissent alors les ressorts d’un État social qui, à distance, façonne les inégalités d’accès aux droits.
Depuis une dizaine d’années, l’accès au RSA (revenu de solidarité active) est présenté comme plus simple, plus efficace et plus rapide, les outils numériques devant permettre de faciliter la réalisation des démarches administratives. Or, pour nombre de personnes, la réalité est tout autre. Entre la fermeture des guichets, les difficultés d’obtenir un rendez-vous, et l’usage de l’administration en ligne, l’obtention du RSA devient plus complexe pour celles et ceux qui sont placé·es en bas de la hiérarchie sociale.
Nourrie par une ethnographie au long cours menée en milieu rural, l’enquête présentée dans cet ouvrage explore les parcours des demandeurs et demandeuses de RSA, révélant les barrières qu’ils et elles doivent franchir afin d’espérer obtenir leurs droits. En questionnant à la fois les réformes de numérisation et ce que vivent les classes populaires résidant à distance des centres urbains, apparaissent alors les ressorts d’un État social qui, à distance, façonne les inégalités d’accès aux droits.
Table des matières
Remerciements
Préface
Introduction
Le non-recours comme catégorie d’État
Étudier le pouvoir bureaucratique à distance des administrations
Ethnographier l’ administration en son absence
Chapitre 1. La dématérialisation au secours des institutions : Genèse des politiques de lutte contre le non-recours
Lutter contre le non-recours par le numérique : la force d’une incohérence politique
Réformer les cartes de l’ accès aux droits
Le non-recours et les transformations de l’ accueil administratif
Conclusion du chapitre 1
Chapitre 2. Le non-recours dans les luttes d’institutions : l’ appropriation locale d’une politique publique
Les logiques conflictuelles de la mise en œuvre locale du non-recours
Renforcer les inégalités territoriales par l’inclusion numérique
Conclusion du chapitre 2
Chapitre 3. À distance de l’État : positions socio-spatiales et rapports à l’ assistance
La fabrique territoriale des rapports à l’ assistance
Les inégalités socio-spatiales de l’ accès aux guichets
Conclusion du chapitre 3
Chapitre 4. Ordre et désordre dans l’ accès au RSA : la distribution sociale des chances d’établir une relation à l’État
“Décider” d’obtenir le RSA : l’ordre social de l’ accès aux droits
“Hésiter” à demander le RSA : désordres sociaux dans l’ accès au droit
Conclusion du chapitre 4
Conclusion générale : Gouverner à distance, gouverner par la distance
Non-recours : la force d’une catégorie faible
Vivre à distance de l’État
Annexes
Depuis une dizaine d’années, l’accès au RSA (revenu de solidarité active) est présenté comme plus simple, plus efficace et plus rapide, les outils numériques devant permettre de faciliter la réalisation des démarches administratives. Or, pour nombre de personnes, la réalité est tout autre. Entre la fermeture des guichets, les difficultés d’obtenir un rendez-vous, et l’usage de l’administration en ligne, l’obtention du RSA devient plus complexe pour celles et ceux qui sont placé·es en bas de la hiérarchie sociale.
Nourrie par une ethnographie au long cours menée en milieu rural, l’enquête présentée dans cet ouvrage explore les parcours des demandeurs et demandeuses de RSA, révélant les barrières qu’ils et elles doivent franchir afin d’espérer obtenir leurs droits. En questionnant à la fois les réformes de numérisation et ce que vivent les classes populaires résidant à distance des centres urbains, apparaissent alors les ressorts d’un État social qui, à distance, façonne les inégalités d’accès aux droits.
Ce fut le chantier de tous les paradoxes. Perdu sur une petite presqu’île de l’extrémité occidentale de l’immense continent eurasiatique, il fut au centre de polémiques, de controverses mais aussi d’actions et de quelques décisions sur la filière nucléaire en France et dans le monde. À Flamanville, maître d’ouvrage et grands groupes donneurs d’ordres imposèrent le retour à des règles sociales du passé pour construire le prototype de réacteur du futur. Censé être la tête de série des EPR en France, les retards, malfaçons et scandales accumulés semblèrent, l’espace de quelques années, condamner toute une filière industrielle majeure pour l’avenir de l’industrie de notre pays.
Mais ce n’était que l’apparence des choses. Il y avait une logique de fonctionnement d’un système organisé. Ce chantier manifestait, à l’ère du capitalisme financiarisé et globalisé, la contradiction entre les immenses potentialités humaines, scientifiques et technologiques de notre époque et les conditions économiques et sociales de construction d’un objet technique particulièrement sophistiqué.
Ce fut le chantier de tous les paradoxes. Perdu sur une petite presqu’île de l’extrémité occidentale de l’immense continent eurasiatique, il fut au centre de polémiques, de controverses mais aussi d’actions et de quelques décisions sur la filière nucléaire en France et dans le monde. À Flamanville, maître d’ouvrage et grands groupes donneurs d’ordres imposèrent le retour à des règles sociales du passé pour construire le prototype de réacteur du futur. Censé être la tête de série des EPR en France, les retards, malfaçons et scandales accumulés semblèrent, l’espace de quelques années, condamner toute une filière industrielle majeure pour l’avenir de l’industrie de notre pays.
Mais ce n’était que l’apparence des choses. Il y avait une logique de fonctionnement d’un système organisé. Ce chantier manifestait, à l’ère du capitalisme financiarisé et globalisé, la contradiction entre les immenses potentialités humaines, scientifiques et technologiques de notre époque et les conditions économiques et sociales de construction d’un objet technique particulièrement sophistiqué.
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Table des matières
Remerciements 7
Préface 9
Introduction 15
Première partie. Quelle sociologie des relations entre l’ école et les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 25
Chapitre 1. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine : un statut d’ extériorité dans l’ école républicaine 27
I. Les descendants de l’ immigration nord-africaine :
entre immigrés et prolétaires 29
II. L’ école et l’ immigration : la non-centralité d’ un objet en sociologie de l’ éducation 32
III. La difficulté à désigner les élèves descendants de
l’ immigration nord-africaine 35
IV. La tentation du comparatisme anglo-saxon 37
V. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine en France présentent-ils des homologies avec les minorités ethniques aux États-Unis ? 42
Chapitre 2. Les descendants de l’ immigration nord-africaine appréhendés essentiellement à travers le prisme de l’ échec scolaire 57
I. Déconstruire les tests d’ intelligence comme outils de domination sociale 59
II. Ce que l’ école fait aux descendants de l’ immigration nord-africaine et ce que les descendants de l’ immigration nord-africaine font à l’ école 65
III. Un statut infériorisé des élèves issus de l’ immigration dans les travaux de recherche 68
IV. Les ambivalences de la sociologie des rapports entre école et immigration 71
Chapitre 3. L’ émergence tâtonnante et nébuleuse de l’ objet discriminations scolaires en France 75
I. Des transformations profondes au sein de la société française et du champ académique 75
II. L’ ethnicisation de l’ espace scolaire : le terreau des discriminations scolaires ? 79
III. Les élèves « étrangers » à l’ école : une catégorie repoussoir dans l’ espace scolaire 81
IV. La banalisation du vocable d’ élèves « maghrébins » 84
V. Peut-on raisonner en termes de racisme à l’ école ? 86
VI. Le paradigme des inégalités scolaires : un objet écran à celui des discriminations scolaires ? 91
Chapitre 4. Une dissonance entre approches subjectivistes et objectivistes des discriminations scolaires 97
I. Les déclarations massives et spontanées relatives aux discriminations scolaires dans les quartiers populaires 99
II. Comment distinguer un effet de ségrégation et un effet de discrimination ? 101
Total 101
III. Un sentiment d’ injustice ou de discriminations scolaires majoritaire ou minoritaire parmi les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 104
IV. La non-identification des discriminations scolaires à une échelle macro-sociologique 109
Deuxième partie. De quoi la discrimination est-elle le nom ? 117
Chapitre 5. Quel statut de la discrimination dans les sciences sociales et dans le champ éducatif en France ? 119
I – Quels apports de la notion de discrimination en sciences sociales ? 122
II – Tensions et controverses autour de la notion de race 127
III. Comment articuler discriminations, racisme et inégalités ? 138
IV. Penser les relations entre sociologie et droit de la non-discrimination 142
Chapitre 6. En quoi la discrimination scolaire n’ est pas une discrimination comme les autres 147
I. Les discriminations au cœur des contradictions entre principe d’ égalité et réalité des inégalités ? 149
II. Comment les inégalités scolaires se sont imposées comme un paradigme central 153
III. Les fausses évidences des inégalités scolaires ou les faux semblants de la méritocratie scolaire 155
IV. La puissance incontestable du paradigme des inégalités scolaires 161
V. Relire les inégalités scolaires au prisme du droit de la non-discrimination 164
Chapitre 7. Propositions pour une conceptualisation des discriminations scolaires 169
I. Les risques d’ un usage superficiel du droit de la non-discrimination 171
II. Le droit de l’ éducation : un angle mort de la sociologie des discriminations scolaires 177
III. La construction de normes juridiques européennes et internationales en matière de droit de la non-discrimination 181
Obligations faites aux États de prendre des dispositions 191
IV. La discrimination scolaire au prisme des avis de la Halde et du Défenseur des droits 194
V. Pour une définition et une conceptualisation des discriminations scolaires 201
Troisième partie. Les immigrés et les descendants de l’ immigration nord-africaine, le racisme, les ségrégations et la discrimination scolaire 207
Chapitre 8. Un groupe social hétérogène 209
I. Les orientations théoriques de l’ enquête biographique 210
II. L’ insaisissable cohérence des descendants de l’ immigration nord-africaine
214
III. Identités hybrides et transterritorialité 224
IV. La tyrannie de l’ injonction identitaire et l’ expérience de la ségrégation urbaine 232
V. La constitution différenciée d’un ethos de classe 235
VI. Le maillage brisé de l’ éducation populaire a laissé place à l’ anomie dans les quartiers populaires 237
VII. Les conditions d’ habitat indignes dans les quartiers populaires 243
VIII. Une discrimination multidimensionnelle 248
Chapitre 9. Comprendre le rapport entre les descendants de l’ immigration nord-africaine et l’ école à l’ aune du « modèle » républicain
d’ intégration 253
I. Du « déni de francité » au déni de citoyenneté 253
II. L’ engagement scolaire et la valeur symbolique de l’ institution scolaire 257
III. Les descendants de l’ immigration nord-africaine à l’ épreuve des contradictions du « modèle » républicain d’ intégration 261
IV. Les rapports différenciés à la religion et aux traditions ou la déconstruction d’ une vision communautaire des descendants de l’ immigration nord-africaine 265
V. Le port et le non-port du voile par choix et la critique de l’ islam dans les quartiers 266
VI. Des combats pour l’ émancipation 271
VII. La mise à distance de la tradition : un travail du quotidien 276
VIII. Une éducation libérale et ouverte marquée par des points de vigilance 282
Chapitre 10. Dits et non-dits de l’ expérience du racisme et de la discrimination dans l’ espace scolaire 289
I. La mise à distance du racisme et de la discrimination scolaire 290
II. Les vexations banalisées ou les petits rappels d’ altérité 299
III. La dilution de la discrimination dans la ségrégation scolaire : une vision nihiliste 304
IV. Des expériences du racisme et de la discrimination scolaires individuelles et collectives 307
V. Le sort d’ Amira sera d’ être femme de ménage : les mots qui blessent 315
VI. Lorsque la ségrégation scolaire engendre du harcèlement scolaire 322
Chapitre 11. Lorsque les élèves parlent du racisme et des discriminations
à l’ école 329
I. La discrimination scolaire n’ est pas une catégorie de pensée spontanée chez les élèves 331
II. Légitimité de présence, processus d’ auto et d’ hétéro-identification et place de la religion 336
III. L’ épreuve de l’ enseignement privé 339
IV. Le poids des stéréotypes et des préjugés 344
V. Quid de l’ enseignement public ? 346
VI. Le vécu de la ségrégation intra-établissement 349
VII. Des sentiments d’ injustice et de stigmatisation multidimensionnels et très prononcés 352
Chapitre 12. Les enseignants, la ségrégation et la discrimination scolaire :
un point aveugle 361
I. Didactiser la question de l’ identité et l’ altérité avec les élèves : un exercice pédagogique à haut risque 364
II. Une ethnicisation de l’ espace scolaire… mais bienveillante 367
III. Une pédagogie non color-blindness et anti-discriminatoire 372
IV. L’ externalisation du racisme et des discriminations scolaires 374
V. La République ne répond pas bien à l’ exigence d’ égalité scolaire 382
VI. L’ ethnicisation de la relation pédagogique : un produit de la discrimination scolaire ? 386
VII. Lorsque la lutte contre les discriminations scolaires conduit à un porte à faux avec l’ institution scolaire 392
Conclusion 397
Comment des mécanismes discriminatoires se produisent-ils au sein de l’ école ?
397
À quelles conditions l’ orientation est-elle constitutive de discriminations scolaires ? 402
Ségrégations et discriminations 404
Les liens complexes entre rupture d’ égalité, discriminations et inégalités de trajectoires scolaires 405
Le chaînon manquant du droit de la non-discrimination : la discrimination territoriale 408
Le droit à l’ éducation est un droit universel 410
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires, qu’il s’agisse des expressions de racisme entre élèves, entre enseignants et élèves, des décisions d’orientation biaisées par l’origine migratoire, ou encore des processus de ségrégation scolaire inter et intra-établissements. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Table des matières
Remerciements 7
Préface 9
Introduction 15
Première partie. Quelle sociologie des relations entre l’ école et les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 25
Chapitre 1. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine : un statut d’ extériorité dans l’ école républicaine 27
I. Les descendants de l’ immigration nord-africaine :
entre immigrés et prolétaires 29
II. L’ école et l’ immigration : la non-centralité d’ un objet en sociologie de l’ éducation 32
III. La difficulté à désigner les élèves descendants de
l’ immigration nord-africaine 35
IV. La tentation du comparatisme anglo-saxon 37
V. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine en France présentent-ils des homologies avec les minorités ethniques aux États-Unis ? 42
Chapitre 2. Les descendants de l’ immigration nord-africaine appréhendés essentiellement à travers le prisme de l’ échec scolaire 57
I. Déconstruire les tests d’ intelligence comme outils de domination sociale 59
II. Ce que l’ école fait aux descendants de l’ immigration nord-africaine et ce que les descendants de l’ immigration nord-africaine font à l’ école 65
III. Un statut infériorisé des élèves issus de l’ immigration dans les travaux de recherche 68
IV. Les ambivalences de la sociologie des rapports entre école et immigration 71
Chapitre 3. L’ émergence tâtonnante et nébuleuse de l’ objet discriminations scolaires en France 75
I. Des transformations profondes au sein de la société française et du champ académique 75
II. L’ ethnicisation de l’ espace scolaire : le terreau des discriminations scolaires ? 79
III. Les élèves « étrangers » à l’ école : une catégorie repoussoir dans l’ espace scolaire 81
IV. La banalisation du vocable d’ élèves « maghrébins » 84
V. Peut-on raisonner en termes de racisme à l’ école ? 86
VI. Le paradigme des inégalités scolaires : un objet écran à celui des discriminations scolaires ? 91
Chapitre 4. Une dissonance entre approches subjectivistes et objectivistes des discriminations scolaires 97
I. Les déclarations massives et spontanées relatives aux discriminations scolaires dans les quartiers populaires 99
II. Comment distinguer un effet de ségrégation et un effet de discrimination ? 101
Total 101
III. Un sentiment d’ injustice ou de discriminations scolaires majoritaire ou minoritaire parmi les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 104
IV. La non-identification des discriminations scolaires à une échelle macro-sociologique 109
Deuxième partie. De quoi la discrimination est-elle le nom ? 117
Chapitre 5. Quel statut de la discrimination dans les sciences sociales et dans le champ éducatif en France ? 119
I – Quels apports de la notion de discrimination en sciences sociales ? 122
II – Tensions et controverses autour de la notion de race 127
III. Comment articuler discriminations, racisme et inégalités ? 138
IV. Penser les relations entre sociologie et droit de la non-discrimination 142
Chapitre 6. En quoi la discrimination scolaire n’ est pas une discrimination comme les autres 147
I. Les discriminations au cœur des contradictions entre principe d’ égalité et réalité des inégalités ? 149
II. Comment les inégalités scolaires se sont imposées comme un paradigme central 153
III. Les fausses évidences des inégalités scolaires ou les faux semblants de la méritocratie scolaire 155
IV. La puissance incontestable du paradigme des inégalités scolaires 161
V. Relire les inégalités scolaires au prisme du droit de la non-discrimination 164
Chapitre 7. Propositions pour une conceptualisation des discriminations scolaires 169
I. Les risques d’ un usage superficiel du droit de la non-discrimination 171
II. Le droit de l’ éducation : un angle mort de la sociologie des discriminations scolaires 177
III. La construction de normes juridiques européennes et internationales en matière de droit de la non-discrimination 181
Obligations faites aux États de prendre des dispositions 191
IV. La discrimination scolaire au prisme des avis de la Halde et du Défenseur des droits 194
V. Pour une définition et une conceptualisation des discriminations scolaires 201
Troisième partie. Les immigrés et les descendants de l’ immigration nord-africaine, le racisme, les ségrégations et la discrimination scolaire 207
Chapitre 8. Un groupe social hétérogène 209
I. Les orientations théoriques de l’ enquête biographique 210
II. L’ insaisissable cohérence des descendants de l’ immigration nord-africaine
214
III. Identités hybrides et transterritorialité 224
IV. La tyrannie de l’ injonction identitaire et l’ expérience de la ségrégation urbaine 232
V. La constitution différenciée d’un ethos de classe 235
VI. Le maillage brisé de l’ éducation populaire a laissé place à l’ anomie dans les quartiers populaires 237
VII. Les conditions d’ habitat indignes dans les quartiers populaires 243
VIII. Une discrimination multidimensionnelle 248
Chapitre 9. Comprendre le rapport entre les descendants de l’ immigration nord-africaine et l’ école à l’ aune du « modèle » républicain
d’ intégration 253
I. Du « déni de francité » au déni de citoyenneté 253
II. L’ engagement scolaire et la valeur symbolique de l’ institution scolaire 257
III. Les descendants de l’ immigration nord-africaine à l’ épreuve des contradictions du « modèle » républicain d’ intégration 261
IV. Les rapports différenciés à la religion et aux traditions ou la déconstruction d’ une vision communautaire des descendants de l’ immigration nord-africaine 265
V. Le port et le non-port du voile par choix et la critique de l’ islam dans les quartiers 266
VI. Des combats pour l’ émancipation 271
VII. La mise à distance de la tradition : un travail du quotidien 276
VIII. Une éducation libérale et ouverte marquée par des points de vigilance 282
Chapitre 10. Dits et non-dits de l’ expérience du racisme et de la discrimination dans l’ espace scolaire 289
I. La mise à distance du racisme et de la discrimination scolaire 290
II. Les vexations banalisées ou les petits rappels d’ altérité 299
III. La dilution de la discrimination dans la ségrégation scolaire : une vision nihiliste 304
IV. Des expériences du racisme et de la discrimination scolaires individuelles et collectives 307
V. Le sort d’ Amira sera d’ être femme de ménage : les mots qui blessent 315
VI. Lorsque la ségrégation scolaire engendre du harcèlement scolaire 322
Chapitre 11. Lorsque les élèves parlent du racisme et des discriminations
à l’ école 329
I. La discrimination scolaire n’ est pas une catégorie de pensée spontanée chez les élèves 331
II. Légitimité de présence, processus d’ auto et d’ hétéro-identification et place de la religion 336
III. L’ épreuve de l’ enseignement privé 339
IV. Le poids des stéréotypes et des préjugés 344
V. Quid de l’ enseignement public ? 346
VI. Le vécu de la ségrégation intra-établissement 349
VII. Des sentiments d’ injustice et de stigmatisation multidimensionnels et très prononcés 352
Chapitre 12. Les enseignants, la ségrégation et la discrimination scolaire :
un point aveugle 361
I. Didactiser la question de l’ identité et l’ altérité avec les élèves : un exercice pédagogique à haut risque 364
II. Une ethnicisation de l’ espace scolaire… mais bienveillante 367
III. Une pédagogie non color-blindness et anti-discriminatoire 372
IV. L’ externalisation du racisme et des discriminations scolaires 374
V. La République ne répond pas bien à l’ exigence d’ égalité scolaire 382
VI. L’ ethnicisation de la relation pédagogique : un produit de la discrimination scolaire ? 386
VII. Lorsque la lutte contre les discriminations scolaires conduit à un porte à faux avec l’ institution scolaire 392
Conclusion 397
Comment des mécanismes discriminatoires se produisent-ils au sein de l’ école ?
397
À quelles conditions l’ orientation est-elle constitutive de discriminations scolaires ? 402
Ségrégations et discriminations 404
Les liens complexes entre rupture d’ égalité, discriminations et inégalités de trajectoires scolaires 405
Le chaînon manquant du droit de la non-discrimination : la discrimination territoriale 408
Le droit à l’ éducation est un droit universel 410
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires, qu’il s’agisse des expressions de racisme entre élèves, entre enseignants et élèves, des décisions d’orientation biaisées par l’origine migratoire, ou encore des processus de ségrégation scolaire inter et intra-établissements. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Pourquoi tant de votes RN dans les classes populaires ? La question est d’autant plus cruciale que la progression électorale d’un RN qui accélère sa « normalisation » et consolide sa « respectabilité », peut sembler inexorable. Si l’abstentionnisme reste majoritaire dans les classes populaires, le vote RN s’ancre néanmoins dans les anciens bastions ouvriers du Nord et de l’Est désindustrialisés et dans le « Midi rouge », et il étend désormais son emprise à l’ensemble du territoire. Le constat est d’autant plus paradoxal que l’ampleur de ces votes RN dans les classes populaires va à l’encontre de leurs intérêts matériels les plus évidents. Seule l’enquête permet alors de cerner « ce que voter RN veut dire » dans les classes populaires, de comprendre « les raisons » socialement diversifiées de ces votes et d’en élucider « les causes ». Les enquêtes rassemblées dans ce livre montrent que celles et ceux qui votent RN ne constituent pas un « électorat » mais, selon l’expression de Daniel Gaxie, « un conglomérat ». Elles invitent ainsi à s’interroger sur les conséquences politiques à en tirer avant qu’il ne soit trop tard…
Table des matiËres
Table des matières
Introduction, par Gérard Mauger et Willy Pelletier
Une ascension inexorable ?
Un parti d’extrême-droite ?
Un parti populaire ?
Objectiver le vote populaire en faveur du RN
« Ce que voter RN veut dire »
Ordre d’exposition
Première partie. L’essor du vote RN
L’électorat du Front National. Retour sur deux ou trois « idées reçues », par Patrick Lehingue
L’électorat frontiste n’existe pas
Le Front National, nouveau Parti de la classe ouvrière ?
La « dédiabolisation » mariniste et les triomphes électoraux du FN
Après les présidentielles et les législatives du printemps 2022, quoi de neuf à l’extrême droite ?, par Patrick Lehingue
Du Front National au Rassemblement national : les contradictions d’une résistible ascension, par Daniel Gaxie
Pourquoi une telle progression du FN/RN ?
Un conglomérat plutôt qu’un électorat
Diviser le conglomérat
Essor du FN/RN et décomposition de la gauche en milieu populaire, par Julian Mischi
PCF et FN face aux recompositions des sociabilités populaires
La crise des dispositifs communistes de promotion des classes populaires
Le FN/RN n’a pas pris la place du PCF
Une politisation progressiste au sein du syndicat
Deuxième partie. Géographie RN : du rural au péri-urbain
Comprendre les votes frontistes dans les mondes ruraux. Une approche ethnographique des préférences électorales, par Emmanuel Pierru et Sébastien Vignon
Retour sur quelques fausses évidences des votes « ruraux » frontistes
Ré-encastrer les votes frontistes dans leurs contextes sociaux
Classes populaires, habitat périurbain et votes FN. Retour sur quelques fausses évidences, par Violaine Girard
Patrick Monin : un vote FN entre socialisation à droite et précarisation sociale
Yves Vigo : de la démobilisation politique à la recherche d’une marque de radicalité
Un rempart contre le vote FN ? Les effets de l’encadrement social et familial, par le Collectif « Focale »
L’anomie : facteur de vote FN ?
Au-delà de l’anomie : quelles sociabilités influencent le vote ?
Les liens sociaux et leurs votes
Votes des nouveaux, votes des locaux
Trajectoires familiales d’engagement
Conclusion : Les territoires du travail ou le retour du social
Troisième partie. Quelques « raisons » des votes RN
Les ouvriers et le FN. L’exacerbation des luttes de concurrence, par Stéphane Beaud et Michel Pialoux
« Des fois, je me prends à être raciste »
Les vieilles usines
Les nouvelles usines
Dans les cités, la concurrence croissante autour de l’école
La redistribution, la morale et l’ordre, par Louis Pinto
Distribution et redistribution
Une redéfinition de l’équité
La politique par la morale
« Je ne suis pas Le Pen, je vous rassure tout de suite ». Un couple d’ouvriers face à l’anomie du quartier et l’impunité des jeunes, par Stéphane Beaud et Michel Pialoux
« La vieille, ton sac ! » Petite délinquance et justice au quotidien
« Nos enseignants, il y a un problème… »
« Vous les rencontrez dans la rue, ils vous bousculent, ils crachent par terre (…) ça met mal à l’aise tout le monde... »
« Moi j’ai ressenti une fracture lors de la guerre du Golfe... Les choses se sont radicalisées... »
« Il ne faut rien dire !... Voilà, rien dire qui dérange !... »
Vote FN et « souci de respectabilité », par Gérard Mauger
Familialisme populaire et quête de respectabilité
Trois cas de « tropisme FN » dans les classes populaires.
L’attrait du FN sur les sapeurs-pompiers. « Tu crois qu’on s’intéresse à not’gueule ? », par Romain Pudal
Les penchants politiques dépendent de ce qu’on vit
Dégradation des conditions de travail
(Extrême)Droitisation des classes populaires ?
Conclusion
Sur quelques votes FN de jeunes des classes populaires en banlieue parisienne, par Lorenzo Barrault-Stella et Clémentine Berjaud
Thomas : « Entre nous, moi je les déteste, les reubeus, les renois, même combat »
Dimitri : « [Les] cailleras, tout le monde le sait bien, sont pas trop des blancs-blancs »
Quatrième partie. Militants au RN
Un parti si peu populaire. Sous-représentation des classes populaires et ascensions limitées dans les groupes dirigeants, par Safia Dahani
Un recrutement « en haut à droite »
Le RN comme voie d’ascension sociale ? Sur quelques cas de petites mobilités par l’organisation
Tristan, d’un échec universitaire à la collaboration politique
Arnaud, le trop grand écart
(Dé)mobilisation des « petits-moyens » au FN de Marine Le Pen. Un binôme candidat aux élections départementales dans l’Yonne, par Guillaume Letourneur
Une enquête de terrain auprès d’un binôme FN de « petits-moyens »
L’engagement de « petits-moyens » derrière Marine Le Pen
Du malheur militant au FN
Conclusion
Quelques conclusions politiques
Contre l’ethnocentrisme militant : un témoignage, par Willy Pelletier
Enchanté
Déplacé
Anti FN-RN, pour qui ?
Proximités
Que faire ?, par Gérard Mauger et Willy Pelletier
Les auteurs
Pourquoi tant de votes RN dans les classes populaires ? La question est d’autant plus cruciale que la progression électorale d’un RN qui accélère sa « normalisation » et consolide sa « respectabilité », peut sembler inexorable. Si l’abstentionnisme reste majoritaire dans les classes populaires, le vote RN s’ancre néanmoins dans les anciens bastions ouvriers du Nord et de l’Est désindustrialisés et dans le « Midi rouge », et il étend désormais son emprise à l’ensemble du territoire. Le constat est d’autant plus paradoxal que l’ampleur de ces votes RN dans les classes populaires va à l’encontre de leurs intérêts matériels les plus évidents. Seule l’enquête permet alors de cerner « ce que voter RN veut dire » dans les classes populaires, de comprendre « les raisons » socialement diversifiées de ces votes et d’en élucider « les causes ». Les enquêtes rassemblées dans ce livre montrent que celles et ceux qui votent RN ne constituent pas un « électorat » mais, selon l’expression de Daniel Gaxie, « un conglomérat ». Elles invitent ainsi à s’interroger sur les conséquences politiques à en tirer avant qu’il ne soit trop tard…
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Table des matières
Sommaire
Préface
Introduction. Pourquoi les « Lumières » ?
Les visages pluriels des « Lumières »
Les « Lumières » dans leur contexte
Refonder les « Lumières » pour le XXIe siècle
Première partie. Sortir du binarisme
La dialectique comme opposition et unité des contraires
La clef de voûte de la « pensée Marx »
Tout est contradiction
La contradiction en mouvement
La perversion stalinienne de la pensée Marx
Les rapports indissolubles entre unité et diversité
Toujours resituer dans le temps et l’espace
Il n’y a ni « marxisme », ni « marxistes »
L’« invention » du « marxisme » et les spécificités françaises
Le double caractère des crises, menaces et opportunités
Orientations méthodologiques
Deuxième partie. Revisiter dix grands rapports
Nous sommes des êtres de raison, mais aussi de passions, de pulsions
Nous sommes des êtres de raison
Nous sommes des êtres d’affects, d’émotions, de pulsions, de désirs, d’envies, de passions ir-rationnels
La personne humaine maître et/ou composante de la nature
L’humain maître et possesseur de la nature ?
L’Anthropocène ?
Interactions sous contraintes
La reconnaissance de l’individuation est inséparable de la sociétalisation
L’individu et la collectivité
Les différentes figures de l’action publique
Les individus, la société et la démocratie
Les contre-pouvoirs
L’action publique démocratique pour conjuguer intérêt général et intérêts individuels et particuliers
L’action publique démocratique
Concevoir et promouvoir l’intérêt général
Un système multi-niveaux d’intérêt général
Réformer l’action publique
Un État-stratège ?
Droits et devoirs sont indissociables
La Déclaration de 1789
Pas de droits sans devoirs
Imbriquer liberté(s), égalité et solidarités
Liberté et libéralisme(s)
Égalité, fraternité, laïcité et solidarité(s)
Relier local et global, micro et macro
Penser ET agir local ET global
Une mise en œuvre créatrice du principe de subsidiarité
Remettre le marché à sa place, rien que sa place, mais toute sa place
« L’Union européenne (…) œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une (…) économie sociale de marché »
Services publics, communs, économie sociale
L’universalisme doit aller de pair avec les altérités
L’universalisme « à la française »
L’universel n’est universel que s’il est reconnu comme tel par tous
Le système européen de valeurs solidaires, référentiel dans la mondialisation
L’Union européenne, union d’États nation
Modèle social et système européen de valeurs communes
Référentiel dans la mondialisation
Quelles perspectives ?
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Étayé d’un côté par soixante années de pratiques diversifiées, de l’autre par une veille attentive sur les mutations des sociétés française et européennes et sur des recherches, cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Pierre Bauby docteur de l’IEP de Paris, spécialiste de l’action publique et des services publics en France et en Europe, expert auprès du Parlement européen et du Comité économique et social européen sur les Services d’intérêt général, membre du Conseil d’orientation du CIRIEC, président de RAP (Reconstruire l’action publique, www.actionpublique.eu) ; auteur en particulier de : Service public, services publics, La Documentation Française, 2016 ; L’européanisation des services publics, Presses de SciencesPo, 2011 : Reconstruire l’action publique, Syros, 1998.
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Table des matières
Sommaire
Préface
Introduction. Pourquoi les « Lumières » ?
Les visages pluriels des « Lumières »
Les « Lumières » dans leur contexte
Refonder les « Lumières » pour le XXIe siècle
Première partie. Sortir du binarisme
La dialectique comme opposition et unité des contraires
La clef de voûte de la « pensée Marx »
Tout est contradiction
La contradiction en mouvement
La perversion stalinienne de la pensée Marx
Les rapports indissolubles entre unité et diversité
Toujours resituer dans le temps et l’espace
Il n’y a ni « marxisme », ni « marxistes »
L’« invention » du « marxisme » et les spécificités françaises
Le double caractère des crises, menaces et opportunités
Orientations méthodologiques
Deuxième partie. Revisiter dix grands rapports
Nous sommes des êtres de raison, mais aussi de passions, de pulsions
Nous sommes des êtres de raison
Nous sommes des êtres d’affects, d’émotions, de pulsions, de désirs, d’envies, de passions ir-rationnels
La personne humaine maître et/ou composante de la nature
L’humain maître et possesseur de la nature ?
L’Anthropocène ?
Interactions sous contraintes
La reconnaissance de l’individuation est inséparable de la sociétalisation
L’individu et la collectivité
Les différentes figures de l’action publique
Les individus, la société et la démocratie
Les contre-pouvoirs
L’action publique démocratique pour conjuguer intérêt général et intérêts individuels et particuliers
L’action publique démocratique
Concevoir et promouvoir l’intérêt général
Un système multi-niveaux d’intérêt général
Réformer l’action publique
Un État-stratège ?
Droits et devoirs sont indissociables
La Déclaration de 1789
Pas de droits sans devoirs
Imbriquer liberté(s), égalité et solidarités
Liberté et libéralisme(s)
Égalité, fraternité, laïcité et solidarité(s)
Relier local et global, micro et macro
Penser ET agir local ET global
Une mise en œuvre créatrice du principe de subsidiarité
Remettre le marché à sa place, rien que sa place, mais toute sa place
« L’Union européenne (…) œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une (…) économie sociale de marché »
Services publics, communs, économie sociale
L’universalisme doit aller de pair avec les altérités
L’universalisme « à la française »
L’universel n’est universel que s’il est reconnu comme tel par tous
Le système européen de valeurs solidaires, référentiel dans la mondialisation
L’Union européenne, union d’États nation
Modèle social et système européen de valeurs communes
Référentiel dans la mondialisation
Quelles perspectives ?
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Étayé d’un côté par soixante années de pratiques diversifiées, de l’autre par une veille attentive sur les mutations des sociétés française et européennes et sur des recherches, cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Pierre Bauby docteur de l’IEP de Paris, spécialiste de l’action publique et des services publics en France et en Europe, expert auprès du Parlement européen et du Comité économique et social européen sur les Services d’intérêt général, membre du Conseil d’orientation du CIRIEC, président de RAP (Reconstruire l’action publique, www.actionpublique.eu) ; auteur en particulier de : Service public, services publics, La Documentation Française, 2016 ; L’européanisation des services publics, Presses de SciencesPo, 2011 : Reconstruire l’action publique, Syros, 1998.
La transformation des modes de gouvernance de l’enseignement supérieur et de la recherche.
« L’université n’est pas une entreprise ! » Ce slogan a scandé les dernières mobilisations contre les réformes des universités, qui se sont multipliées ces dernières décennies. Pourtant, à y regarder de plus près, force est de constater que l’enseignement supérieur et la recherche se distinguent de moins en moins des entreprises dans ses modes de gouvernance : la collégialité se voit concurrencée par la centralisation du pouvoir dans les mains de gestionnaires, l’autonomie par l’évaluation constante et le financement sur projet, ou encore la solidarité par un morcellement croissant des corps des salarié-e-s et de leurs intérêts respectifs. Ce numéro entend revenir sur ces métamorphoses, de leur esprit à celles et ceux qui les appliquent et les vivent au quotidien.
Table des matières
5 Dossier.
États d’esprit
Quentin Fondu, Mélanie Sargeac, Aline Waltzing
7 Étudier les universités pour mieux les réformer. Le programme sur la gestion des établissements d’enseignement supérieur de l’OCDE (1969-2016)
Quentin Fondu, Mélanie Sargeac, Aline Waltzing
17 Pourquoi l’impuissance des réformes universitaires en France ?
Christophe Charle
29 Les réformes de l’université et de la recherche : une affaire de doctrine ?
Joël Laillier, Christian Topalov
39 La consécration. Jalons pour une socio-histoire de la Conférence des présidents d’université (1971-2022)
Étienne Bordes
49 Enrôler la « communauté universitaire » la conversion managériale de l’encadrement intermédiaire
Mathieu Uhel
59 Qui sont les relais de l’excellence au sein des établissements ? Audrey Harroche
69 Les réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche et la marginalisation des sciences humaines et sociales) à l’échelle d’une université
Jay Rowell
81 Réformes de l’imaginaire social et contrôle des subjectivités
RogueESR et Camille Noûs
Grand entretien avec Heela Najibullah
91 « Que reste-t-il de la politique de réconciliation nationale en Afghanistan ? »
propos recueillis par Gaia Lassaube
Pédagogie
103 Sociologie et sociologies spontanées. À propos des « savoirs expérientiels » et des « injustices épistémiques »
Gérard Mauger
Idées
117 À propos de Arthur BORRIELLO, Abolition et permanence du discours de crise en Italie et en Espagne (2010-2013), Jean-Paul FITOUSSI, Comme on nous parle. L’emprise de la novlangue sur nos sociétés
Frédéric Lebaron
Culture
121 L’amour de l’art. À propos de Lydie Salvayre, Marcher jusqu’au soir
Gérard Mauger
133 À propos de Jean-Paul Delahaye, Exception consolante. Un grain de pauvre dans la machine .
Gérard Mauger
Varia
145 Une vision polanyienne du capitalisme contemporain
Marie-France Garcia
161 Les conditions de l’orthodoxie
Marie Quarrey
161 Les cadres intermédiaires de la fonction publique en relais du new public management dans les politiques éducatives
Marie-Pierre Chopin, Jérémy Sinigaglia
Vous allez lire ici des histoires de militants. Ce sont des récits passionnants sur des engagements pour rendre meilleur le monde et plus légère la vie. Des combats tristement perdus et des victoires arrachées parfois avec les dents qu’un sourire franc laisse briller au milieu de la figure. Ces récits ont été laborieusement et patiemment livrés à l’auteur par des militantes et des militants bataillant dans les domaines les plus divers, de la culture au sport, de la politique au logement, de l’hygiène du linge à la réinsertion après un passage en prison, de la protection de la vie des adolescents face à la violence du narcotrafic à la difficile relation entre religion et politique.
Sommaire
Remerciements
Introduction
Premier engagement. La prison dans la vie du quartier
Deuxième engagement. La citoyenneté menacée
Troisième engagement. Monter la vie en scène
Quatrième engagement. Le prix de la décence et l’accès à
l’hygiène en temps de pandémie
Cinquième engagement. La conscience politique par
le sport
Sixième et septième engagement. Les tactiques d’un collectif
dispersé
Les militants se rencontrent
Présentation du projet de recherche
Présentation de l’auteur
Vous allez lire ici des histoires de militants. Ce sont des récits passionnants sur des engagements pour rendre meilleur le monde et plus légère la vie. Des combats tristement perdus et des victoires arrachées parfois avec les dents qu’un sourire franc laisse briller au milieu de la figure. Ces récits ont été laborieusement et patiemment livrés à l’auteur par des militantes et des militants bataillant dans les domaines les plus divers, de la culture au sport, de la politique au logement, de l’hygiène du linge à la réinsertion après un passage en prison, de la protection de la vie des adolescents face à la violence du narcotrafic à la difficile relation entre religion et politique.
Vous allez lire ici des histoires de militants. Ce sont des récits passionnants sur des engagements pour rendre meilleur le monde et plus légère la vie. Des combats tristement perdus et des victoires arrachées parfois avec les dents qu’un sourire franc laisse briller au milieu de la figure. Ces récits ont été laborieusement et patiemment livrés à l’auteur par des militantes et des militants bataillant dans les domaines les plus divers, de la culture au sport, de la politique au logement, de l’hygiène du linge à la réinsertion après un passage en prison, de la protection de la vie des adolescents face à la violence du narcotrafic à la difficile relation entre religion et politique.
Sommaire
Remerciements
Introduction
Premier engagement. La prison dans la vie du quartier
Deuxième engagement. La citoyenneté menacée
Troisième engagement. Monter la vie en scène
Quatrième engagement. Le prix de la décence et l’accès à
l’hygiène en temps de pandémie
Cinquième engagement. La conscience politique par
le sport
Sixième et septième engagement. Les tactiques d’un collectif
dispersé
Les militants se rencontrent
Présentation du projet de recherche
Présentation de l’auteur
Vous allez lire ici des histoires de militants. Ce sont des récits passionnants sur des engagements pour rendre meilleur le monde et plus légère la vie. Des combats tristement perdus et des victoires arrachées parfois avec les dents qu’un sourire franc laisse briller au milieu de la figure. Ces récits ont été laborieusement et patiemment livrés à l’auteur par des militantes et des militants bataillant dans les domaines les plus divers, de la culture au sport, de la politique au logement, de l’hygiène du linge à la réinsertion après un passage en prison, de la protection de la vie des adolescents face à la violence du narcotrafic à la difficile relation entre religion et politique.
Premier véritable révolutionnaire « professionnel », Buonarroti a été placé en « surveillance spéciale » à Grenoble. Expulsé de Genève, il s’y est installé, fin janvier 1813, avec sa compagne, Teresa Poggi. Il restera quinze mois sur les bords de l’Isère. Étrangement, ce séjour avait sombré dans l’oubli. L’exhumer, mieux : en rendre raison, tel est le but de cet ouvrage. Une enquête tout entière tournée vers le souci de ramener à la lumière les ramifications conspiratives que Buonarroti s’était employé à étendre à travers les Alpes.
Plongé dans les coulisses des conspirations républicaines du début du XIXe siècle, ce livre intéressera les lecteurs attirés par les premières manifestations du socialisme en Europe. Il invite à renouer avec une époque dominée par les sociétés secrètes et le rêve d’égalité hérité de la Révolution française.
Table des matières
Liste des principales abréviations 5
Prologue 7
Dans les limbes de l’histoire 7
Un point aveugle 11
Au-delà de la légende 14
Voyager dans les archives 17
Ie partie
Sur les traces d’un conspirateur 19
Chapitre 1
À l’ombre de Saint-André 21
La maison Ferrand 22
Un lieu sous surveillance 26
Le petit monde des musiciens 29
M. Falcon et ses livres 32
Le visage d’une rue 35
Une place libérale 39
Le premier appelé 43
Les mailles du filet 45
De bons procédés 51
Un artiste de carton-pâte 54
Des œuvres dédicatoires 57
Chapitre 2
Dans les salons de l’hôtel Belmont 61
Sous le sceau du secret 61
Les amis de la Plaine 67
Une loge napoléonienne 72
Une sociabilité philanthropique 77
La forme d’une loge 83
Une aspiration aux libertés 87
Une assemblée militante 90
Chapitre 3
À la croisée des regards 97
Un observateur discret 98
Le scénario d’une rencontre 103
La rue Bayard 108
Une jeunesse en ébullition 114
Le masque de l’ennui 117
Un montagnard aux aguets 121
Des rivalités politiques 125
Sous l’œil des étudiants 129
Le parti de la « finesse » 135
Un événement structurant 139
Un fief des idées libérales 142
IIe partie
La naissance d’une tradition 149
Chapitre 4
À l’école de la clandestinité 151
Un réseau d’opposants 152
Naissance d’une organisation 157
Aux premières heures 165
L’épreuve 171
Se remobiliser 178
La création de L’Union 182
Chapitre 5
Mano invisibile 193
Éclairer l’opinion 194
Une soudaine notoriété 198
Sur les chemins de l’Europe 203
En quête de légitimité 209
De l’ombre à la lumière 216
La nouvelle donne 221
Le bastion grenoblois 226
Un agenda politique 229
Chapitre 6
Insurrection 235
L’Union croisée 236
Le complot européen du Bazar 243
« Une épidémie conspirative » 248
L’autre complot 255
Des mains discrètes 263
Sous le boisseau 267
Épilogue
La révolte des masques 271
Le carnaval de la révolte 273
Une intrigue montagnarde 279
Le rire en bandoulière 285
Bibliographie indicative 291
Table des illustrations 299
Index des noms d’époque 301
Premier véritable révolutionnaire « professionnel », Buonarroti a été placé en « surveillance spéciale » à Grenoble. Expulsé de Genève, il s’y est installé, fin janvier 1813, avec sa compagne, Teresa Poggi. Il restera quinze mois sur les bords de l’Isère. Étrangement, ce séjour avait sombré dans l’oubli. L’exhumer, mieux : en rendre raison, tel est le but de cet ouvrage. Une enquête tout entière tournée vers le souci de ramener à la lumière les ramifications conspiratives que Buonarroti s’était employé à étendre à travers les Alpes.
Plongé dans les coulisses des conspirations républicaines du début du XIXe siècle, ce livre intéressera les lecteurs attirés par les premières manifestations du socialisme en Europe. Il invite à renouer avec une époque dominée par les sociétés secrètes et le rêve d’égalité hérité de la Révolution française.
Olivier Ihl est professeur de sociologie historique à Sciences Po Grenoble. Après plusieurs ouvrages sur les rituels politiques (dont La fête républicaine, Paris, Gallimard, 1996 ou Le mérite et la République, Paris, Gallimard, 2007), il s’est consacré à l’histoire de la représentation (Le premier portrait photographique. Paris 1837 et La barricade renversée. Histoire d’une photographie, Paris 1848, Vulaines-sur-Seine, Le Croquant).