.
La seconde moitié des années 1970 a marqué le retour en force des protestants évangéliques sur le terrain de la politique partisane. Cette forte mobilisation s’est accompagnée de la mise en place par des leaders religieux conservateurs d’un vaste réseau de lobbies politico-religieux, appelé « Droite chrétienne » (Christian Right). Ayant acquis, au fil des décennies, un poids et une influence considérables, la Droite chrétienne s’impose aujourd’hui comme une force électorale incontournable. À ce titre, elle mérite d’être prise au sérieux, tant sur le plan politique que sur le plan intellectuel.
Lors de l’élection présidentielle de 2016, la Droite chrétienne s’est distinguée par le soutien apporté à Donald Trump, le candidat républicain, de mémoire récente, le moins religieux.
Pour comprendre la Droite chrétienne dans sa globalité – ses origines historiques, ses fondements théologiques, le profil de ses adeptes, le contenu de son programme, son mode opératoire, la complexité de ses relations avec les présidents qui se sont succédé depuis quarante ans –, une analyse détaillée et objective s’impose. C’est l’objectif de ce livre.
Table des matières
Introduction 7
chapitre 1. Présentation 15
Éléments de définition 15
Vision du monde : un mélange d’exceptionnalisme et de prémillénarisme 23
Rapports complexes avec la modernité 34
chapitre 2. Genèse et développement 43
Des origines historiques lointaines 43
Les années 1970 : un revirement radical 51
Un mouvement en constante mutation 90
chapitre 3. Fondements théologiques 107
L’identité évangélique 108
L’essor de l’évangélisme : forces et limites 116
Les grandes familles évangéliques 121
Le fondamentalisme 121
Le néo-évangélisme 130
Le pentecôtisme et le charismatisme 133
Qui sont les évangéliques nord-américains ? 135
Profil socio-économique 138
Croyances et comportement religieux 142
Comportement politique 144
chapitre 4. Programme et stratégies socio-politiques 147
Un programme ou un ensemble de convictions ? 148
Un registre avant tout religieux 148
Rôle crucial de l’ennemi et fixation sur l’humanisme laïque 151
Les grands axes du programme 157
Défense des valeurs morales et sociales traditionnelles 157
Préservation de la famille traditionnelle 158
Condamnation de l’avortement 167
Combat contre l’homosexualité 173
Affaiblissement de l’État et pari sur l’économie de marché 186
Non au contrôle des armes à feu ! 196
Refus radical du changement climatique 200
Ni nouvel ordre international ni mondialisation 203
Une Amérique forte face à l’« empire du Mal » 211
L’islam, le nouvel ennemi à abattre 214
Un soutien sans faille à Israël 223
Des choix stratégiques très diversifiés 234
Des stratégies classiques éprouvées 235
L’alliance avec les think tanks de droite 238
Courrier personnalisé et campagnes de dénigrement 240
Le Morality Rating Record : un outil efficace 242
Prêches et télé-prédication au service de la politique 242
L’enseignement : un moyen de propagande et de recrutement incontournable 244
Le cyberespace religieux 248
chapitre 5. Les relations entre la droite chrétienne et
l’exécutif : 2001-2021 251
George W. Bush : un allié exceptionnel 251
La religiosité de G. W. Bush 253
L’influence de la foi sur la politique intérieure : le conservatisme compassionnel 262
La politique étrangère : la guerre en Irak 270
George W. Bush et la Droite chrétienne 274
L’alliance de la Droite chrétienne et des néoconservateurs 293
Barack Obama, voilà l’ennemi 302
L’univers idéologique et religieux d’Obama 303
Barack Obama et la Droite chrétienne 309
Donald Trump et la Droite chrétienne : une alliance inhabituelle 317
Soutien inattendu à Donald Trump pourtant aux antipodes de l’idéal évangélique 320
Pourquoi Trump séduit-il les électeurs évangéliques ? 324
Les années Trump : bilan 333
chapitre 6. Quel bilan ? 337
Des réactions passionnées et controversées 337
Un bilan inégal malgré un activisme forcené 350
L’enseignement 351
L’avortement 355
L’homosexualité 358
La politique intérieure 361
Politique étrangère 367
Conclusion 375
Bibliographie 383
La seconde moitié des années 1970 a marqué le retour en force des protestants évangéliques sur le terrain de la politique partisane. Cette forte mobilisation s’est accompagnée de la mise en place par des leaders religieux conservateurs d’un vaste réseau de lobbies politico-religieux, appelé « Droite chrétienne » (Christian Right). Ayant acquis, au fil des décennies, un poids et une influence considérables, la Droite chrétienne s’impose aujourd’hui comme une force électorale incontournable. À ce titre, elle mérite d’être prise au sérieux, tant sur le plan politique que sur le plan intellectuel.
Lors de l’élection présidentielle de 2016, la Droite chrétienne s’est distinguée par le soutien apporté à Donald Trump, le candidat républicain, de mémoire récente, le moins religieux.
Pour comprendre la Droite chrétienne dans sa globalité – ses origines historiques, ses fondements théologiques, le profil de ses adeptes, le contenu de son programme, son mode opératoire, la complexité de ses relations avec les présidents qui se sont succédé depuis quarante ans –, une analyse détaillée et objective s’impose. C’est l’objectif de ce livre.
La seconde moitié des années 1970 a marqué le retour en force des protestants évangéliques sur le terrain de la politique partisane. Cette forte mobilisation s’est accompagnée de la mise en place par des leaders religieux conservateurs d’un vaste réseau de lobbies politico-religieux, appelé « Droite chrétienne » (Christian Right). Ayant acquis, au fil des décennies, un poids et une influence considérables, la Droite chrétienne s’impose aujourd’hui comme une force électorale incontournable. À ce titre, elle mérite d’être prise au sérieux, tant sur le plan politique que sur le plan intellectuel.
Lors de l’élection présidentielle de 2016, la Droite chrétienne s’est distinguée par le soutien apporté à Donald Trump, le candidat républicain, de mémoire récente, le moins religieux.
Pour comprendre la Droite chrétienne dans sa globalité – ses origines historiques, ses fondements théologiques, le profil de ses adeptes, le contenu de son programme, son mode opératoire, la complexité de ses relations avec les présidents qui se sont succédé depuis quarante ans –, une analyse détaillée et objective s’impose. C’est l’objectif de ce livre.
Table des matières
Introduction 7
chapitre 1. Présentation 15
Éléments de définition 15
Vision du monde : un mélange d’exceptionnalisme et de prémillénarisme 23
Rapports complexes avec la modernité 34
chapitre 2. Genèse et développement 43
Des origines historiques lointaines 43
Les années 1970 : un revirement radical 51
Un mouvement en constante mutation 90
chapitre 3. Fondements théologiques 107
L’identité évangélique 108
L’essor de l’évangélisme : forces et limites 116
Les grandes familles évangéliques 121
Le fondamentalisme 121
Le néo-évangélisme 130
Le pentecôtisme et le charismatisme 133
Qui sont les évangéliques nord-américains ? 135
Profil socio-économique 138
Croyances et comportement religieux 142
Comportement politique 144
chapitre 4. Programme et stratégies socio-politiques 147
Un programme ou un ensemble de convictions ? 148
Un registre avant tout religieux 148
Rôle crucial de l’ennemi et fixation sur l’humanisme laïque 151
Les grands axes du programme 157
Défense des valeurs morales et sociales traditionnelles 157
Préservation de la famille traditionnelle 158
Condamnation de l’avortement 167
Combat contre l’homosexualité 173
Affaiblissement de l’État et pari sur l’économie de marché 186
Non au contrôle des armes à feu ! 196
Refus radical du changement climatique 200
Ni nouvel ordre international ni mondialisation 203
Une Amérique forte face à l’« empire du Mal » 211
L’islam, le nouvel ennemi à abattre 214
Un soutien sans faille à Israël 223
Des choix stratégiques très diversifiés 234
Des stratégies classiques éprouvées 235
L’alliance avec les think tanks de droite 238
Courrier personnalisé et campagnes de dénigrement 240
Le Morality Rating Record : un outil efficace 242
Prêches et télé-prédication au service de la politique 242
L’enseignement : un moyen de propagande et de recrutement incontournable 244
Le cyberespace religieux 248
chapitre 5. Les relations entre la droite chrétienne et
l’exécutif : 2001-2021 251
George W. Bush : un allié exceptionnel 251
La religiosité de G. W. Bush 253
L’influence de la foi sur la politique intérieure : le conservatisme compassionnel 262
La politique étrangère : la guerre en Irak 270
George W. Bush et la Droite chrétienne 274
L’alliance de la Droite chrétienne et des néoconservateurs 293
Barack Obama, voilà l’ennemi 302
L’univers idéologique et religieux d’Obama 303
Barack Obama et la Droite chrétienne 309
Donald Trump et la Droite chrétienne : une alliance inhabituelle 317
Soutien inattendu à Donald Trump pourtant aux antipodes de l’idéal évangélique 320
Pourquoi Trump séduit-il les électeurs évangéliques ? 324
Les années Trump : bilan 333
chapitre 6. Quel bilan ? 337
Des réactions passionnées et controversées 337
Un bilan inégal malgré un activisme forcené 350
L’enseignement 351
L’avortement 355
L’homosexualité 358
La politique intérieure 361
Politique étrangère 367
Conclusion 375
Bibliographie 383
La seconde moitié des années 1970 a marqué le retour en force des protestants évangéliques sur le terrain de la politique partisane. Cette forte mobilisation s’est accompagnée de la mise en place par des leaders religieux conservateurs d’un vaste réseau de lobbies politico-religieux, appelé « Droite chrétienne » (Christian Right). Ayant acquis, au fil des décennies, un poids et une influence considérables, la Droite chrétienne s’impose aujourd’hui comme une force électorale incontournable. À ce titre, elle mérite d’être prise au sérieux, tant sur le plan politique que sur le plan intellectuel.
Lors de l’élection présidentielle de 2016, la Droite chrétienne s’est distinguée par le soutien apporté à Donald Trump, le candidat républicain, de mémoire récente, le moins religieux.
Pour comprendre la Droite chrétienne dans sa globalité – ses origines historiques, ses fondements théologiques, le profil de ses adeptes, le contenu de son programme, son mode opératoire, la complexité de ses relations avec les présidents qui se sont succédé depuis quarante ans –, une analyse détaillée et objective s’impose. C’est l’objectif de ce livre.
La « politique des chemins courts ». C’est par ces mots que le Président de l’Association des journalistes parlementaires désigne en 1978 la nature des échanges entre les journalistes et le personnel politique dans la capitale fédérale. Cette métaphore donne sens à la naturalisation de la lente construction institutionnelle reconnue par les différents acteurs de l’espace politique fédéral (journalistes, responsables politiques, porte-parole, hauts-fonctionnaires).
L’institutionnalisation de ce monopole n’est pas la résultante de seuls jeux d’interactions, indépendamment de tout contexte socio-politique, mais bien un effet de la structure du champ de la politique fédérale, de son histoire incorporée et instituée ainsi que de ses évolutions depuis la sortie de la Première Guerre Mondiale. L’enjeu de consolidation du régime (quel qu’il soit, démocratique ou autoritaire) est au cœur de la structuration de cet « espace public », pour le défendre face aux menaces réelles ou fantasmées (mais réelles dans leurs effets sur l’organisation d’une administration du porte-parolat), pour convaincre les citoyens et les journalistes de son bienfondé.
Table des matières
Introduction
De la particularité allemande en comparaison internationale
Journalistes et politiques : des associés-rivaux
Quelques éléments de définition
Observer la coproduction des biens symboliques à destination des médias
Comprendre en actes la structuration des espaces publics nationaux
L’espace public et sa contention : l’invention de l’Öffentlichkeitsarbeit
La curialisation des agents dans une capitale fédérale
Pour une sociologie historique des relations presse-politique
Sociogénèse et institutionnalisation d’un espace autonome d’interactions
La production des biens symboliques gouvernementaux : un champ interstitiel au sein de l’État fédéral
Construire une enquête de temps long
Retracer une histoire bureaucratique
Histoire croisée d’archives
Une sociologie de la pratique
Chapitre 1. Organiser les échanges par la Öffentlichkeitsarbeit : une longue tradition de contre-feux politiques
Sauver le régime, installer le régime
Soutenir la forme républicaine de l’État par la propagande : Weimar, 1919-1933
Propagande et Öffentlichkeitsarbeit au service d’une « société dirigée » : la RFA depuis 1949
Une histoire administrative du porte-parolat : institutionnaliser et centraliser
Faire tenir une parole malgré les tensions : la République de Weimar
Le ministère de la propagande défié par la polyarchie du régime national-socialiste
La division ministérielle du porte-parolat en RFA après 1949
Chapitre 2. Au service de la démocratie ? 125
L’espace public incarné des Pressekonferenz 125
L’imbrication des lieux de la publicité : les conférences de presse sous Weimar 127
Définir les règles du jeu : le rôle des conférences de presse 127
L’affirmation des associations professionnelles 133
La Bundespressekonferenz e.V : la construction d’une institution de journalistes 137
Construire un collectif et légitimer la centralité politique de l’institution 138
Préserver l’entre-soi face à la monstration télévisuelle 149
Codifier l’entre-soi et disciplinariser les porte-parole 150
La liberté de la presse s’arrête-t-elle aux relations interallemandes ? 159
Le mur de Berlin : la fenêtre (sale) d’opportunité pour trancher le cas des journalistes de l’Est 159
La Ostpolitik des journalistes 164
Chapitre 3. Sociabilités et pacification des échanges dans l’espace parlementaire 171
Serre, île, bateau ou vaisseau spatial ? Le monde à part de la politique fédérale 173
Berlin, la Medienstadt 174
Une capitale fédérale engoncée : Bonn 177
Le retour de la Medienstadt ? Berlin après 1999 182
La configuration (restreinte) des échanges et sa modalisation 184
Berlin (1918-1933) : Construire un univers d’interdépendances pour mieux apprivoiser la conflictualité 185
Bonn : le charme apaisé d’une ville de province 192
Les mondanités : parfaire la façade pour préserver les coulisses 207
La République réconciliée : le « glam-chic » d’une tradition maintenue à Bonn 217
Maintenir le public à distance du bal de la presse 221
Chapitre 4. La recomposition de l’espace politique après 1999 231
Berlin, années folles (1999-2002) : la conjoncture fluide des premières années 236
La tentation économique de Berlin 237
Starisation et scandalisation de la vie politique 239
Rétablir les règles, (r)établir les frontières du groupe : les statuts de la BPK 243
Une séquence sous tension (2002-2004) : jouer la concurrence et rétablir le modus operandi de Bonn 247
Au commencement, de « banales » demandes de réécriture d’interviews 248
Ne rien laisser passer aux politiques 251
Désectorisation et règlement du conflit 255
Redéfinir les contours réglementaires des interviews 258
La course aux armements communicationnels et le réarrangement du monde de la politique parlementaire 260
Garder les frontières, garder ses distances 263
Le (relatif) désengagement numérique des journalistes de la BPK 271
Exister politiquement, exister journalistiquement : contourner l’atonie des gouvernements de Grande Coalition 280
Occuper l’espace médiatique dans un État fédéral 280
Grande coalition et stratégies parlementaires 282
Les outils parlementaires comme instruments du contrôle médiatique 287
Chapitre 5. L’espace hodologique du pouvoir 297
L’espace restreint du journalisme parlementaire 301
Évolution du nombre de journalistes parlementaires 302
Les transformations structurelles du journalisme parlementaire 307
La précarisation (relative) du journalisme politique 311
Faire nombre : la réunion des rédactions parlementaires 313
Lutter contre l’isolement des rédacteurs 313
L’organisation collective de la couverture du quotidien 315
Faire face aux journalistes : les services du Bundespresseamt et des ministères 319
Les injonctions politiques à paraître 320
Les moyens de la coordination : le personnel du Bundespresseamt 323
L’espace concentrique du pouvoir symbolique 327
Les plans d’un navire provisoire qui a duré : Bonn 1949-1999 327
Une capitale nouvelle aux contours topographiques historiquement prescrits : Berlin, 1999-… 338
Chapitre 6. L’espace homologique du pouvoir 347
De quelques propriétés des journalistes de la BPK 351
Des journalistes aux propriétés sociales hautes 351
La lente féminisation du journalisme parlementaire 353
De quelques homologies sociales 354
La lente féminisation du politique 354
Sur-diplômé•e•s mais moins de docteur•e•s 357
Les sciences de gouvernement au cœur du champ ? 360
Un secteur du champ bureaucratique 364
Un siècle de professionnalisation du porte-parolat 365
L’espace interstitiel entre publicistes et auxiliaires du politique après 1949 367
Parfaire son entrée dans le champ bureaucratique : une analyse séquentielle des carrières des porte-parole 373
Conclusion 383
Annexe méthodologique : terrains d’enquête et sources 391
Liste des entretiens 391
Journalistes : 391
Porte-parole ministériels : 392
Politiques : 392
Fonctionnaires, chargé-e-s de presse ou de communication : 393
Sources 393
Sources prosopographiques et topographiques : 394
Archives de la Bundespressekonferenz : 395
Bundesarchiv (BArch) : 396
Mémoires et autobiographies : 398
Remerciements 400
La « politique des chemins courts ». C’est par ces mots que le Président de l’Association des journalistes parlementaires (la Bundespressekonferenz) désigne en 1978 la nature des échanges entre les journalistes et le personnel politique dans la Capitale fédérale. Il s’offusque du projet de déplacer le corps de presse à quelques encâblures du quartier gouvernemental. Cette métaphore donne sens à la naturalisation de la lente construction institutionnelle reconnue par les différents acteurs de l’espace politique fédéral (journalistes, responsables politiques, porte-parole, hauts-fonctionnaires). Le tour de force symbolique de la Bundespressekonferenz en 1949 est d’avoir su construire un monopole corporatiste de gestion des relations presse-politique en regard d’un appareil d’Etat du porte-parolat gouvernemental. L’institutionnalisation de ce monopole n’est pas la résultante de seuls jeux d’interactions, indépendamment de tout contexte socio-politique, mais bien un effet de la structure du champ de la politique fédérale, de son histoire incorporée et instituée ainsi que de ses évolutions depuis la sortie de la Première Guerre Mondiale. L’enjeu de consolidation du régime (quel qu’il soit, démocratique ou autoritaire) est au cœur de la structuration de cet « espace public », pour le défendre face aux menaces réelles ou fantasmées (mais réelles dans leurs effets sur l’organisation d’une administration du porte-parolat), pour convaincre les citoyens et les journalistes de son bienfondé. La constitution d’une forme particulière de curialisation des acteurs de la démocratie parlementaire allemande n’est donc pas l’effet d’une culture démocratique allemande, mais bien le fruit d’un lent mécanisme de consolidation des échanges. La proposition suivie dans cet ouvrage est de la mise en visibilité médiatique du politique, à la croisée entre sociologie compréhensive du travail journalistique et sociologie politique du pouvoir fédéral allemand, que nous observons dans le temps long de leur institutionnalisation depuis 1918.
Auteur :
Nicolas Hubé est professeur des universités en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Lorraine et membre du CREM (Centre de Recherche sur les Médiations) où il co-dirige l'équipe Praximedia (Journalisme, espace public, représentations). Ses travaux portent actuellement sur les politiques de communication de l'Union européenne, la sociologie comparée du journalisme en Europe ainsi que le phénomène populiste en Europe.
Points forts de l’ouvrage :
- Un travail original sur la politique fédérale et/ou le parlementarisme (ouest-)allemand
- Comprendre le travail des journalistes et des communicants comme des associés-rivaux
- Inscrire la propagande et la communication politique dans leur continuité historique, sans présupposé de différences de nature
- Comprendre le rôle de la République de Weimar dans la structuration du champ du pouvoir allemand sous le nazisme et sous la RFA d’après 1949
La « politique des chemins courts ». C’est par ces mots que le Président de l’Association des journalistes parlementaires désigne en 1978 la nature des échanges entre les journalistes et le personnel politique dans la capitale fédérale. Cette métaphore donne sens à la naturalisation de la lente construction institutionnelle reconnue par les différents acteurs de l’espace politique fédéral (journalistes, responsables politiques, porte-parole, hauts-fonctionnaires).
L’institutionnalisation de ce monopole n’est pas la résultante de seuls jeux d’interactions, indépendamment de tout contexte socio-politique, mais bien un effet de la structure du champ de la politique fédérale, de son histoire incorporée et instituée ainsi que de ses évolutions depuis la sortie de la Première Guerre Mondiale. L’enjeu de consolidation du régime (quel qu’il soit, démocratique ou autoritaire) est au cœur de la structuration de cet « espace public », pour le défendre face aux menaces réelles ou fantasmées (mais réelles dans leurs effets sur l’organisation d’une administration du porte-parolat), pour convaincre les citoyens et les journalistes de son bienfondé.
Table des matières
Introduction
De la particularité allemande en comparaison internationale
Journalistes et politiques : des associés-rivaux
Quelques éléments de définition
Observer la coproduction des biens symboliques à destination des médias
Comprendre en actes la structuration des espaces publics nationaux
L’espace public et sa contention : l’invention de l’Öffentlichkeitsarbeit
La curialisation des agents dans une capitale fédérale
Pour une sociologie historique des relations presse-politique
Sociogénèse et institutionnalisation d’un espace autonome d’interactions
La production des biens symboliques gouvernementaux : un champ interstitiel au sein de l’État fédéral
Construire une enquête de temps long
Retracer une histoire bureaucratique
Histoire croisée d’archives
Une sociologie de la pratique
Chapitre 1. Organiser les échanges par la Öffentlichkeitsarbeit : une longue tradition de contre-feux politiques
Sauver le régime, installer le régime
Soutenir la forme républicaine de l’État par la propagande : Weimar, 1919-1933
Propagande et Öffentlichkeitsarbeit au service d’une « société dirigée » : la RFA depuis 1949
Une histoire administrative du porte-parolat : institutionnaliser et centraliser
Faire tenir une parole malgré les tensions : la République de Weimar
Le ministère de la propagande défié par la polyarchie du régime national-socialiste
La division ministérielle du porte-parolat en RFA après 1949
Chapitre 2. Au service de la démocratie ? 125
L’espace public incarné des Pressekonferenz 125
L’imbrication des lieux de la publicité : les conférences de presse sous Weimar 127
Définir les règles du jeu : le rôle des conférences de presse 127
L’affirmation des associations professionnelles 133
La Bundespressekonferenz e.V : la construction d’une institution de journalistes 137
Construire un collectif et légitimer la centralité politique de l’institution 138
Préserver l’entre-soi face à la monstration télévisuelle 149
Codifier l’entre-soi et disciplinariser les porte-parole 150
La liberté de la presse s’arrête-t-elle aux relations interallemandes ? 159
Le mur de Berlin : la fenêtre (sale) d’opportunité pour trancher le cas des journalistes de l’Est 159
La Ostpolitik des journalistes 164
Chapitre 3. Sociabilités et pacification des échanges dans l’espace parlementaire 171
Serre, île, bateau ou vaisseau spatial ? Le monde à part de la politique fédérale 173
Berlin, la Medienstadt 174
Une capitale fédérale engoncée : Bonn 177
Le retour de la Medienstadt ? Berlin après 1999 182
La configuration (restreinte) des échanges et sa modalisation 184
Berlin (1918-1933) : Construire un univers d’interdépendances pour mieux apprivoiser la conflictualité 185
Bonn : le charme apaisé d’une ville de province 192
Les mondanités : parfaire la façade pour préserver les coulisses 207
La République réconciliée : le « glam-chic » d’une tradition maintenue à Bonn 217
Maintenir le public à distance du bal de la presse 221
Chapitre 4. La recomposition de l’espace politique après 1999 231
Berlin, années folles (1999-2002) : la conjoncture fluide des premières années 236
La tentation économique de Berlin 237
Starisation et scandalisation de la vie politique 239
Rétablir les règles, (r)établir les frontières du groupe : les statuts de la BPK 243
Une séquence sous tension (2002-2004) : jouer la concurrence et rétablir le modus operandi de Bonn 247
Au commencement, de « banales » demandes de réécriture d’interviews 248
Ne rien laisser passer aux politiques 251
Désectorisation et règlement du conflit 255
Redéfinir les contours réglementaires des interviews 258
La course aux armements communicationnels et le réarrangement du monde de la politique parlementaire 260
Garder les frontières, garder ses distances 263
Le (relatif) désengagement numérique des journalistes de la BPK 271
Exister politiquement, exister journalistiquement : contourner l’atonie des gouvernements de Grande Coalition 280
Occuper l’espace médiatique dans un État fédéral 280
Grande coalition et stratégies parlementaires 282
Les outils parlementaires comme instruments du contrôle médiatique 287
Chapitre 5. L’espace hodologique du pouvoir 297
L’espace restreint du journalisme parlementaire 301
Évolution du nombre de journalistes parlementaires 302
Les transformations structurelles du journalisme parlementaire 307
La précarisation (relative) du journalisme politique 311
Faire nombre : la réunion des rédactions parlementaires 313
Lutter contre l’isolement des rédacteurs 313
L’organisation collective de la couverture du quotidien 315
Faire face aux journalistes : les services du Bundespresseamt et des ministères 319
Les injonctions politiques à paraître 320
Les moyens de la coordination : le personnel du Bundespresseamt 323
L’espace concentrique du pouvoir symbolique 327
Les plans d’un navire provisoire qui a duré : Bonn 1949-1999 327
Une capitale nouvelle aux contours topographiques historiquement prescrits : Berlin, 1999-… 338
Chapitre 6. L’espace homologique du pouvoir 347
De quelques propriétés des journalistes de la BPK 351
Des journalistes aux propriétés sociales hautes 351
La lente féminisation du journalisme parlementaire 353
De quelques homologies sociales 354
La lente féminisation du politique 354
Sur-diplômé•e•s mais moins de docteur•e•s 357
Les sciences de gouvernement au cœur du champ ? 360
Un secteur du champ bureaucratique 364
Un siècle de professionnalisation du porte-parolat 365
L’espace interstitiel entre publicistes et auxiliaires du politique après 1949 367
Parfaire son entrée dans le champ bureaucratique : une analyse séquentielle des carrières des porte-parole 373
Conclusion 383
Annexe méthodologique : terrains d’enquête et sources 391
Liste des entretiens 391
Journalistes : 391
Porte-parole ministériels : 392
Politiques : 392
Fonctionnaires, chargé-e-s de presse ou de communication : 393
Sources 393
Sources prosopographiques et topographiques : 394
Archives de la Bundespressekonferenz : 395
Bundesarchiv (BArch) : 396
Mémoires et autobiographies : 398
Remerciements 400
La « politique des chemins courts ». C’est par ces mots que le Président de l’Association des journalistes parlementaires (la Bundespressekonferenz) désigne en 1978 la nature des échanges entre les journalistes et le personnel politique dans la Capitale fédérale. Il s’offusque du projet de déplacer le corps de presse à quelques encâblures du quartier gouvernemental. Cette métaphore donne sens à la naturalisation de la lente construction institutionnelle reconnue par les différents acteurs de l’espace politique fédéral (journalistes, responsables politiques, porte-parole, hauts-fonctionnaires). Le tour de force symbolique de la Bundespressekonferenz en 1949 est d’avoir su construire un monopole corporatiste de gestion des relations presse-politique en regard d’un appareil d’Etat du porte-parolat gouvernemental. L’institutionnalisation de ce monopole n’est pas la résultante de seuls jeux d’interactions, indépendamment de tout contexte socio-politique, mais bien un effet de la structure du champ de la politique fédérale, de son histoire incorporée et instituée ainsi que de ses évolutions depuis la sortie de la Première Guerre Mondiale. L’enjeu de consolidation du régime (quel qu’il soit, démocratique ou autoritaire) est au cœur de la structuration de cet « espace public », pour le défendre face aux menaces réelles ou fantasmées (mais réelles dans leurs effets sur l’organisation d’une administration du porte-parolat), pour convaincre les citoyens et les journalistes de son bienfondé. La constitution d’une forme particulière de curialisation des acteurs de la démocratie parlementaire allemande n’est donc pas l’effet d’une culture démocratique allemande, mais bien le fruit d’un lent mécanisme de consolidation des échanges. La proposition suivie dans cet ouvrage est de la mise en visibilité médiatique du politique, à la croisée entre sociologie compréhensive du travail journalistique et sociologie politique du pouvoir fédéral allemand, que nous observons dans le temps long de leur institutionnalisation depuis 1918.
Auteur :
Nicolas Hubé est professeur des universités en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Lorraine et membre du CREM (Centre de Recherche sur les Médiations) où il co-dirige l'équipe Praximedia (Journalisme, espace public, représentations). Ses travaux portent actuellement sur les politiques de communication de l'Union européenne, la sociologie comparée du journalisme en Europe ainsi que le phénomène populiste en Europe.
Points forts de l’ouvrage :
- Un travail original sur la politique fédérale et/ou le parlementarisme (ouest-)allemand
- Comprendre le travail des journalistes et des communicants comme des associés-rivaux
- Inscrire la propagande et la communication politique dans leur continuité historique, sans présupposé de différences de nature
- Comprendre le rôle de la République de Weimar dans la structuration du champ du pouvoir allemand sous le nazisme et sous la RFA d’après 1949
Conflits d’intérêts
Conflits d’intérêts : l’expression a fleuri et les situations, révélées par des scandales dans lesquelles des acteurs ayant une mission de service public sont soupçonnés d’avoir été influencés par un intérêt second, se sont multipliées. Affaire du Mediator révélant les liens entre les professionnels de santé et les laboratoires pharmaceutiques, rôle des puissants lobbies de la chimie ou de l’agroalimentaire dans les non-décisions au niveau européen concernant l’évaluation et la circulation de leurs produits toxiques, cumul de positions faisant des experts ou des responsables politiques à la fois juges et parties dans l’élaboration de politiques publiques, distribution de « faveurs trafiquées »… Ou encore ces situations où élus locaux et nationaux, ministres, experts ne « voient » pas le problème éthique ou juridique à user de leur position publique ou de leurs informations d’initiés à fins privatives. Le dossier de ce numéro de Savoir/Agir analyse de nombreux exemples de telles situations.
Ce numéro consacre aussi une partie substantielle aux publications des éditions du Croquant dénonçant le danger que le Front national représente pour la démocratie.
Devant la poussée de l'extrême droite, nous remettons en vente ce livre d'Annie Collovald, publié en 2004. Il permet d'utiles comparaisons avec nos livres plus récents sur le même sujet
Le populisme a conquis, dans le milieu des années 1980, une place prédominante dans les commentaires politiques pour désigner des phénomènes qui, à l’instar du FN, étaient jusqu’alors pensés comme relevant de l’extrême droite.
Cette interprétation actuellement dominante dans différents secteurs du commentaire politique (histoire, analyse électorale, sondages, journalisme) voit dans le FN le premier parti ouvrier de France. Des analyses empiriques désignent les groupes populaires comme les principaux soutiens du parti de Jean-Marie Le Pen.
Classes populaires, hier classes dangereuses, aujourd’hui classes autoritaires par ressentiment, aveuglement, inclinaison atavique, mauvaise éducation ou anomie sociale et politique ?
Des analyses mal fondées, doublées de déformations interprétatives, imposent la figure fantasmatique d’un peuple menaçant pour la stabilité de la démocratie, et dénient une fois de plus ce qu’est la réalité sociale et morale des comportements politiques des groupes populaires.
Introduction 7
Quand l’évidence ne fait pas preuve 8
Le « populisme du FN » : une mythologie politique à revisiter 15
Pour une déconstruction des certitudes 19
I. Genèse et réalisation d’un « incroyable politique »
La construction d’une évidence apparemment scientifique 25
Les historiens du contemporain : le fascisme français n’existe pas 26
Faire taire des critiques multiples 29
Le « national-populisme » : les ressources d’une nouvelle classification 32
La circulation des savoirs infondés 38
L’expertise en menaces démocratiques 41
Le « populisme » : juste un mot et non un mot juste 46
Une rhétorique réactionnaire méconnue 55
Certitudes démocratiques et mépris social 57
Une réaction à double détente 60
Le déplacement des détestations croisées 66
Le « populisme » : un lieu commun repoussoir 71
Le réconfort du surplomb moral 74
La cause perdue du peuple 77
Le « populisme » : une notion à écran total 80
« L’appel au peuple » : une pratique d’abord de gauche 90
« L’appel au peuple » : une émancipation populaire 93
Rendre la démocratie réelle 97
Les intérêts d’une fiction démocratique 104
La révolution idéologique du « populisme » 106
II. L’incroyable politique et ses preuves
Vote FN : vote populaire. Les aveuglements d’une idée reçue 119
Ce que disent les résultats des sondages et ce qu’on peut en dire 120
Des incultes programmés 128
Vote FN, vote d’incompétents ? 134
Le vote : d’abord un problème social 138
L’énigme disparue du FN : un électorat infidèle 146
Un raisonnement circulaire 149
Les élites sociales et politiques disparues 158
Un « peuple sans classe » 163
Le populaire sous surveillance 163
Un naturel anti-démocratique 168
Le « mauvais peuple » ou le populaire en négatif 172
La démoralisation politique des groupes populaires 179
Un populaire indifférencié 179
Des jugements à bascule 181
Un populaire sans éthique 184
Le retour de thèses contestées 190
Idéologie, propagande, communication : des explications illusoires 191
La frustration : un prêt-à-porter théorique 196
Une philanthropie conservatrice 200
Le FN, un nationalisme et un mouvement social ?
Des abus d’identité 203
« Populisme » et FN : une identité d’adoption 204
Un nationalisme contrefait 213
La précarité : un destin social 220
Le « social » défiguré 225
Conclusion : Contre les évangélistes de l’incertain 229
Notes 237
Le populisme a conquis, dans le milieu des années 1980, une place prédominante dans les commentaires politiques pour désigner des phénomènes qui, à l’instar du FN, étaient jusqu’alors pensés comme relevant de l’extrême droite.
Cette interprétation actuellement dominante dans différents secteurs du commentaire politique (histoire, analyse électorale, sondages, journalisme) voit dans le FN le premier parti ouvrier de France. Des analyses empiriques désignent les groupes populaires comme les principaux soutiens du parti de Jean-Marie Le Pen.
Classes populaires, hier classes dangereuses, aujourd’hui classes autoritaires par ressentiment, aveuglement, inclinaison atavique, mauvaise éducation ou anomie sociale et politique ?
Des analyses mal fondées, doublées de déformations interprétatives, imposent la figure fantasmatique d’un peuple menaçant pour la stabilité de la démocratie, et dénient une fois de plus ce qu’est la réalité sociale et morale des comportements politiques des groupes populaires. On manque du même coup une véritable analyse des raisons du succès du FN, de la particularité de son déloyalisme politique et de la nature du danger qu’il incarne pour la démocratie. On évite aussi de se poser une question importante pour comprendre comment peut tenir une telle interprétation, si imprégnée de racisme social et si éloignée de toute réalité : à qui et à quoi sert l’autoritarisme prêté au peuple ?
Les déclenchements de manifestations, grèves, émeutes et autres protestations collectives ne sont pas le résultat d’une goutte d’eau de trop ou d’une étincelle. Ils reposent sur des situations dans lesquelles des individus se préoccupent essentiellement de ne pas se trouver seuls à agir. Le passage à l’acte se joue dans des moments où l’on tente d’anticiper le comportement d’autres gens, en tâtonnant et en se fiant à des clichés ou à des traditions de mobilisations.
S’appuyant sur des études de cas variées, cet ouvrage permet de comprendre finement les ressorts des déclenchements d’actions collectives. Il apporte de nouvelles pistes pour les anticiper ou les réaliser, que vous soyez un chercheur, une militante, ou un citoyen curieux.
Table des matières
Sommaire 4
Préface 7
introduction : les logiques des déclenchements 11
Les mythes d’entrée en action. Mythologie du déclenchement des actions contestataires 15
Métaphores, mythes de sens commun et leur succès dans la recherche 15
Causes, prétextes et seuils de tolérance 17
Le pire, l’insupportable, l’exutoire ou l’explosion 22
L’irrationalité, ou quand on ne trouve pas d’explication… 24
Les productions de la recherche en sciences sociales 25
Structure des opportunités politiques et renoncement explicatif 26
La révolte comme (re)découverte de l’injustice ? La redéfinition de situation et ses limites 29
Des caractéristiques du groupe au mode d’action, choix stratégique ou évidence imposée ? 30
La part de surprise 31
Les moments et leurs actions. Entre interactionnisme et constructivisme, sociologie des situations de déclenchements 34
Interactionnisme n’est pas amnésie : situations, histoires et individus pluriels 34
La condition déterminante en situation : être certain que l’action aura lieu 40
Le cadre de l’expérience. La théorie des facteurs de probabilité : domaine d’application et modes d’enquête 42
Ce que l’on entendra par « déclenchement » : le seuil d’une action visible 42
Principaux ressorts et limites de la théorie : recherche d’alignement, perception des coûts et ressources 44
Incertitude, calculs et préoccupations liées à l’alignement 45
Des ressources de mobilisation omniprésentes, ou quelques ressorts du « suffisant » 46
Sens de la normalité, du ridicule et autres craintes, ressorts et limites du « nécessaire » 50
Conditions d’un test : l’étude d’actions contestataires incertaines 55
Tableau 2 : « Mobilisations improbables » ou actions incertaines ? Quelques exemples 56
Les multiples cas étudiés : blocages lycéens, émeutes de banlieues, riders… 57
De l’action vers l’histoire : une présentation d’aval en amont 64
Illustration 1 : Temporalités du déclenchement de l’action et plan de l’ouvrage (croquis) 67
chapitre 1 : Du quotidien à la mobilisation. Une affaire de rôles 69
Des causes pas très communes ? Motivations diverses et coopération 69
Les motifs hétérogènes de l’action 71
Motivations ludiques et illégitimes : un stigmate des mouvements « de jeunes » à relativiser 73
Sécher les cours, dénoncer la réforme, s’amuser entre amis, insulter le gouvernement… 74
Obtenir des financements pour un skatepark, faire chier la mairie, faire une expérience… 78
Se venger de la police, aller voir, s’amuser… 84
Une coopération en conscience : causes, revendications et mots d’ordres comme ressources de coordination 86
En scène ! Des rôles du quotidien aux rôles de mobilisés : gestion de façade, continuités et ruptures 97
Enquête n°1. Les blocages lycéens de 2010 103
Les déter's et les blasés
Quelques déter’, quelques blasés 103
Effets du genre et de l’investissement scolaire sur le style d’engagement et sur le déclenchement de l’action 106
Tableau 3 : Caractéristiques et styles d’engagement des lycéens dans la mobilisation 109
La relation entre leaders locaux et militants altruistes dans le déclenchement de l’action : une figure de la continuité dans la gestion de façades 111
Conclusion: des préoccupations très ordinaires 114
chapitre 2 : Aux seuils de l’action. Les étapes menant à la protestation visible 117
La place des seuils dans le déclenchement de l’action contestataire. Engagements visibles et identification d’une action collective 117
Seuils de participation individuelle et mobilisation en cascade 118
Les effets immédiats des seuils de non-retour : marques d’engagement, typification de l’action et logiques de situations successives 124
Comment s’engager avant le déclenchement. Les seuils déclencheurs et les conditions concrètes de leur franchissement 131
Chercher ce qui se passe à l’avant des seuils déclencheurs 131
Éléments de définition des déclenchements d’actions protestataires 131
Les types de seuils déterminant le déclenchement, les interactions, préoccupations et calculs qui les précèdent 136
Isoler les seuils déterminant le déclenchement 139
Enquête n° 2. La grève des étudiants en odontologie de
Colombes 139
Les engagements préalables 141
Les engagements au dernier moment 147
Conclusion du chapitre 2 : franchir les seuils 154
chapitre 3 : S’assurer que les autres y vont. Les préoccupations déterminant le franchissement du seuil 155
Soumission à l’anticipation. Un point de vue expérimental 156
Incertitude, suivisme et déclenchement de contestations : les apports de la psychologie sociale 156
Définir collectivement une situation dans l’incertitude : la psychologie de la gestalt 158
De l’incertitude à la révolte : les expériences de Milgram et Gamson 162
Une expérience grandeur nature 165
Enquête n°3. La tentative de mobilisation des riders de Bercy 166
On y va ou pas ? L’émergence d’intérêts pour et de croyances partagées sur l’action à venir 173
La possibilité d’une mobilisation 173
L’idée d’une mobilisation des riders de Bercy, entre rires et incrédulité 174
Illustration 2 : Une partie du spot de Bercy avant démolition 175
Illustration 3 : Plan du spot de Bercy et de la zone extérieure visée par le projet de rénovation 178
Illustration 4 : Affiche publiée le 27 juillet sur la page Facebook, puis collée en différents lieux 184
Lycées Zola et Saint Vincent de Paul : une possibilité prise au sérieux 189
Étudiants en odontologie : émergence d’une possibilité de grève et paradoxes d’une « mobilisation improbable » 191
Bavures et émeutes de l’Est lyonnais : une possibilité construite sur plusieurs années 198
Incertitude, tâtonnements et (focalisation sur) l’accélération des indices, signes et consignes contradictoires 199
Émeutes lyonnaises : des informations très hétérogènes dans la balance 200
Étudiants en odontologie : incertitude et focalisation sur l’engagement des étudiants de quatrième année 200
Lycées Zola et Saint Vincent de Paul : renoncement et putsch 204
Les riders de Bercy : incertitude et tâtonnements à l’approche de l’action 209
Illustration 5 : Sticker du Collectif de défense de Bercy, octobre 2012. 213
Illustration 6 : Captures d’écran de la vidéo du Collectif de défense de Bercy, octobre 2012. 215
Illustration 7 : Photo du collage « simulé » de stickers, novembre 2012 222
Être sûr qu’il y aura action pour s’engager. Objectivation et test d’une condition déterminante 230
Test sur les conditions d’engagement des acteurs 233
Tableau 4 (page suivante): Conditions d’engagements ou non engagements des acteurs dans les collages organisés pour l’expérience de Bercy 241
Test sur les conditions de réussite des déclenchements 244
Tableau 5 : Conditions de réalisation ou non des tentatives d’actions protestataires 247
Poids des facteurs de probabilité, des conditions particulières et du doute dans les déclenchements 248
Conclusion du chapitre 3 : évaluer ressources et facteurs à l’aune des certitudes qu’ils créent 251
Tableau 6 : (Schéma) Ressources diverses, facteurs de probabilité et déclenchement de l’action 255
chapitre 4 : Les facteurs de probabilité de l’action. Discours sur l’action, information tacite et (in)certitude 261
Les facteurs mixtes de probabilité. Appels explicites, discours sur l’action et conditions de la confiance 262
Les conditions générales de réussite des appels à l’action : l’exposition des seuils de participation 262
Appels d’acteurs « en vue », d’organisations ou d’AG : effets de masse, ressources collectives et leurs limites 263
Motifs, définitions de situations, émotions : entre éléments de décor, points de coordination et « bases d’échanges » 268
Rumeurs et hidden transcripts : le problème de la forme et du « sérieux » de l’appel à l’action 272
Appels à l’action par le bas, évaluations et explicitations des seuils de participation mutuels 274
Les effets de théories indigènes sur le déclenchement 275
Les facteurs tacites de probabilité. Groupes, situations et déclencheurs objectivés 277
Réification et préjugés sur les groupes de participants potentiels 277
Les groupes, les « on » et les « autres »… traditions de lutte, clichés et attentes 277
Construction et variation des préjugés sur des groupes de participants potentiels 279
Les déclencheurs types (et situations déclencheuses types) 283
Enquête n°4. Expérience dans une classe de terminale 283
Des situations et signes institutionnalisés 286
Conclusion du chapitre 4 : la force décisive des facteurs tacites 289
chapitre 5 : La bavure et l’émeute. Genèse d’un déclencheur type dans le Rhône (1979-2000) 293
La construction d’un déclencheur type. Eléments d’introduction 294
Perspectives sociologiques sur le déclenchement de l’émeute : pour une approche stratégique et constructiviste 294
L’histoire d’un déclencheur de l’émeute, éléments de définition 296
Indices et conditions de l’institutionnalisation du signe déclencheur 298
Enquête n°5. Les « bavures » et « émeutes » dans l'Est lyonnais 300
L’invention du « climat d’émeutes ». 1979-1986 304
Police, violences collectives et mobilisations antiracistes (1979-83) 304
Représailles ciblées dans le quartier, « climat d’émeutes » dans les journaux (1983-86) 308
Les conditions de l’émeute : un proto-signe aux effets variables. 1985-1990 311
Bavure, basse saison et haute saison 312
Tableau 7 : Conditions et éventuelles suites émeutières des décès de jeunes mettant en cause des policiers dans la proche banlieue Est lyonnaise (1980-1990) 316
(Recon)naissance d’une institution, octobre 1990 à Vaulx-en-Velin 317
La bavure comme signe déclencheur solidifié. Années 1990 320
Mémoire, reconnaissance et saisie systématique d’un signe 320
Tableau 8 : Conditions et éventuelles suites émeutières des décès de jeunes mettant en cause des policiers dans la proche banlieue Est lyonnaise (1991-2000) (légende p. 287) 322
Objectivation du signe et conditions assouplies de sa saisie 323
Conclusion du chapitre 5 : à déclencheur type, réaction type ? 328
chapitre 6 : Des réactions collectives types. Groupes, situations ou déclencheurs types et actions protestataires associées 331
Enquête n°6. Constitution et analyse d’une base de données sur des actions protestataires (1997-2000) 335
Des traditions qui s’imposent. La force contraignante des modes d’action traditionnels sur les déclenchements 337
Premier tour d’horizon 338
Graphique 1 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les actions protestataires issues de la recherche dans Le Progrès, 1997-2000 340
Tableau 9 : Salariés, grève et autres modes d’action : des traditions bien établies 342
Groupes de circonstances, situations, déclencheurs et réactions types. La primauté des données situationnelles dans la détermination du type d’action déclenché ? 345
Les situations et déclencheurs types, goulots d’étranglement des répertoires tactiques 345
Tableau 10 : Part des cas mentionnant un recours à la grève en fonction de situations et motifs liés au travail salarié 346
La situation comme déterminant principal du mode d’action et le cas des mobilisations locales 354
Graphique 3 : Part des cas mentionnant un recours à la pétition en fonction de situations, motifs et participants concernés dans les mobilisations locales, en % (et valeurs absolues) 355
Graphique 4 : Part des cas mentionnant un recours à la manifestation en fonction de situations, motifs et participants concernés dans les mobilisations locales, en % (et valeurs absolues) 355
Conclusion du chapitre 6 : les réactions collectives types, poids d’une contrainte située et situationnelle 358
conclusion : Pistes pour comprendre, anticiper et fabriquer des déclenchements d’actions protestataires 365
Avertissements pour saisir les déclenchements d’actions protestataires. Et parfois les anticiper 371
Fabriquer des déclenchements d’actions protestataires. Quelques ficelles 374
Enquête épilogue. La rétention des notes de 2016 374
Les déclenchements de manifestations, grèves, émeutes et autres protestations collectives ne sont pas le résultat d’une goutte d’eau de trop ou d’une étincelle. Ils reposent sur des situations dans lesquelles des individus se préoccupent essentiellement de ne pas se trouver seuls à agir. Le passage à l’acte se joue dans des moments où l’on tente d’anticiper le comportement d’autres gens, en tâtonnant et en se fiant à des clichés ou à des traditions de mobilisations.
S’appuyant sur des études de cas variées, cet ouvrage permet de comprendre finement les ressorts des déclenchements d’actions collectives. Il apporte de nouvelles pistes pour les anticiper ou les réaliser, que vous soyez un chercheur, une militante, ou un citoyen curieux.
Table des matières
Sommaire 4
Préface 7
introduction : les logiques des déclenchements 11
Les mythes d’entrée en action. Mythologie du déclenchement des actions contestataires 15
Métaphores, mythes de sens commun et leur succès dans la recherche 15
Causes, prétextes et seuils de tolérance 17
Le pire, l’insupportable, l’exutoire ou l’explosion 22
L’irrationalité, ou quand on ne trouve pas d’explication… 24
Les productions de la recherche en sciences sociales 25
Structure des opportunités politiques et renoncement explicatif 26
La révolte comme (re)découverte de l’injustice ? La redéfinition de situation et ses limites 29
Des caractéristiques du groupe au mode d’action, choix stratégique ou évidence imposée ? 30
La part de surprise 31
Les moments et leurs actions. Entre interactionnisme et constructivisme, sociologie des situations de déclenchements 34
Interactionnisme n’est pas amnésie : situations, histoires et individus pluriels 34
La condition déterminante en situation : être certain que l’action aura lieu 40
Le cadre de l’expérience. La théorie des facteurs de probabilité : domaine d’application et modes d’enquête 42
Ce que l’on entendra par « déclenchement » : le seuil d’une action visible 42
Principaux ressorts et limites de la théorie : recherche d’alignement, perception des coûts et ressources 44
Incertitude, calculs et préoccupations liées à l’alignement 45
Des ressources de mobilisation omniprésentes, ou quelques ressorts du « suffisant » 46
Sens de la normalité, du ridicule et autres craintes, ressorts et limites du « nécessaire » 50
Conditions d’un test : l’étude d’actions contestataires incertaines 55
Tableau 2 : « Mobilisations improbables » ou actions incertaines ? Quelques exemples 56
Les multiples cas étudiés : blocages lycéens, émeutes de banlieues, riders… 57
De l’action vers l’histoire : une présentation d’aval en amont 64
Illustration 1 : Temporalités du déclenchement de l’action et plan de l’ouvrage (croquis) 67
chapitre 1 : Du quotidien à la mobilisation. Une affaire de rôles 69
Des causes pas très communes ? Motivations diverses et coopération 69
Les motifs hétérogènes de l’action 71
Motivations ludiques et illégitimes : un stigmate des mouvements « de jeunes » à relativiser 73
Sécher les cours, dénoncer la réforme, s’amuser entre amis, insulter le gouvernement… 74
Obtenir des financements pour un skatepark, faire chier la mairie, faire une expérience… 78
Se venger de la police, aller voir, s’amuser… 84
Une coopération en conscience : causes, revendications et mots d’ordres comme ressources de coordination 86
En scène ! Des rôles du quotidien aux rôles de mobilisés : gestion de façade, continuités et ruptures 97
Enquête n°1. Les blocages lycéens de 2010 103
Les déter's et les blasés
Quelques déter’, quelques blasés 103
Effets du genre et de l’investissement scolaire sur le style d’engagement et sur le déclenchement de l’action 106
Tableau 3 : Caractéristiques et styles d’engagement des lycéens dans la mobilisation 109
La relation entre leaders locaux et militants altruistes dans le déclenchement de l’action : une figure de la continuité dans la gestion de façades 111
Conclusion: des préoccupations très ordinaires 114
chapitre 2 : Aux seuils de l’action. Les étapes menant à la protestation visible 117
La place des seuils dans le déclenchement de l’action contestataire. Engagements visibles et identification d’une action collective 117
Seuils de participation individuelle et mobilisation en cascade 118
Les effets immédiats des seuils de non-retour : marques d’engagement, typification de l’action et logiques de situations successives 124
Comment s’engager avant le déclenchement. Les seuils déclencheurs et les conditions concrètes de leur franchissement 131
Chercher ce qui se passe à l’avant des seuils déclencheurs 131
Éléments de définition des déclenchements d’actions protestataires 131
Les types de seuils déterminant le déclenchement, les interactions, préoccupations et calculs qui les précèdent 136
Isoler les seuils déterminant le déclenchement 139
Enquête n° 2. La grève des étudiants en odontologie de
Colombes 139
Les engagements préalables 141
Les engagements au dernier moment 147
Conclusion du chapitre 2 : franchir les seuils 154
chapitre 3 : S’assurer que les autres y vont. Les préoccupations déterminant le franchissement du seuil 155
Soumission à l’anticipation. Un point de vue expérimental 156
Incertitude, suivisme et déclenchement de contestations : les apports de la psychologie sociale 156
Définir collectivement une situation dans l’incertitude : la psychologie de la gestalt 158
De l’incertitude à la révolte : les expériences de Milgram et Gamson 162
Une expérience grandeur nature 165
Enquête n°3. La tentative de mobilisation des riders de Bercy 166
On y va ou pas ? L’émergence d’intérêts pour et de croyances partagées sur l’action à venir 173
La possibilité d’une mobilisation 173
L’idée d’une mobilisation des riders de Bercy, entre rires et incrédulité 174
Illustration 2 : Une partie du spot de Bercy avant démolition 175
Illustration 3 : Plan du spot de Bercy et de la zone extérieure visée par le projet de rénovation 178
Illustration 4 : Affiche publiée le 27 juillet sur la page Facebook, puis collée en différents lieux 184
Lycées Zola et Saint Vincent de Paul : une possibilité prise au sérieux 189
Étudiants en odontologie : émergence d’une possibilité de grève et paradoxes d’une « mobilisation improbable » 191
Bavures et émeutes de l’Est lyonnais : une possibilité construite sur plusieurs années 198
Incertitude, tâtonnements et (focalisation sur) l’accélération des indices, signes et consignes contradictoires 199
Émeutes lyonnaises : des informations très hétérogènes dans la balance 200
Étudiants en odontologie : incertitude et focalisation sur l’engagement des étudiants de quatrième année 200
Lycées Zola et Saint Vincent de Paul : renoncement et putsch 204
Les riders de Bercy : incertitude et tâtonnements à l’approche de l’action 209
Illustration 5 : Sticker du Collectif de défense de Bercy, octobre 2012. 213
Illustration 6 : Captures d’écran de la vidéo du Collectif de défense de Bercy, octobre 2012. 215
Illustration 7 : Photo du collage « simulé » de stickers, novembre 2012 222
Être sûr qu’il y aura action pour s’engager. Objectivation et test d’une condition déterminante 230
Test sur les conditions d’engagement des acteurs 233
Tableau 4 (page suivante): Conditions d’engagements ou non engagements des acteurs dans les collages organisés pour l’expérience de Bercy 241
Test sur les conditions de réussite des déclenchements 244
Tableau 5 : Conditions de réalisation ou non des tentatives d’actions protestataires 247
Poids des facteurs de probabilité, des conditions particulières et du doute dans les déclenchements 248
Conclusion du chapitre 3 : évaluer ressources et facteurs à l’aune des certitudes qu’ils créent 251
Tableau 6 : (Schéma) Ressources diverses, facteurs de probabilité et déclenchement de l’action 255
chapitre 4 : Les facteurs de probabilité de l’action. Discours sur l’action, information tacite et (in)certitude 261
Les facteurs mixtes de probabilité. Appels explicites, discours sur l’action et conditions de la confiance 262
Les conditions générales de réussite des appels à l’action : l’exposition des seuils de participation 262
Appels d’acteurs « en vue », d’organisations ou d’AG : effets de masse, ressources collectives et leurs limites 263
Motifs, définitions de situations, émotions : entre éléments de décor, points de coordination et « bases d’échanges » 268
Rumeurs et hidden transcripts : le problème de la forme et du « sérieux » de l’appel à l’action 272
Appels à l’action par le bas, évaluations et explicitations des seuils de participation mutuels 274
Les effets de théories indigènes sur le déclenchement 275
Les facteurs tacites de probabilité. Groupes, situations et déclencheurs objectivés 277
Réification et préjugés sur les groupes de participants potentiels 277
Les groupes, les « on » et les « autres »… traditions de lutte, clichés et attentes 277
Construction et variation des préjugés sur des groupes de participants potentiels 279
Les déclencheurs types (et situations déclencheuses types) 283
Enquête n°4. Expérience dans une classe de terminale 283
Des situations et signes institutionnalisés 286
Conclusion du chapitre 4 : la force décisive des facteurs tacites 289
chapitre 5 : La bavure et l’émeute. Genèse d’un déclencheur type dans le Rhône (1979-2000) 293
La construction d’un déclencheur type. Eléments d’introduction 294
Perspectives sociologiques sur le déclenchement de l’émeute : pour une approche stratégique et constructiviste 294
L’histoire d’un déclencheur de l’émeute, éléments de définition 296
Indices et conditions de l’institutionnalisation du signe déclencheur 298
Enquête n°5. Les « bavures » et « émeutes » dans l'Est lyonnais 300
L’invention du « climat d’émeutes ». 1979-1986 304
Police, violences collectives et mobilisations antiracistes (1979-83) 304
Représailles ciblées dans le quartier, « climat d’émeutes » dans les journaux (1983-86) 308
Les conditions de l’émeute : un proto-signe aux effets variables. 1985-1990 311
Bavure, basse saison et haute saison 312
Tableau 7 : Conditions et éventuelles suites émeutières des décès de jeunes mettant en cause des policiers dans la proche banlieue Est lyonnaise (1980-1990) 316
(Recon)naissance d’une institution, octobre 1990 à Vaulx-en-Velin 317
La bavure comme signe déclencheur solidifié. Années 1990 320
Mémoire, reconnaissance et saisie systématique d’un signe 320
Tableau 8 : Conditions et éventuelles suites émeutières des décès de jeunes mettant en cause des policiers dans la proche banlieue Est lyonnaise (1991-2000) (légende p. 287) 322
Objectivation du signe et conditions assouplies de sa saisie 323
Conclusion du chapitre 5 : à déclencheur type, réaction type ? 328
chapitre 6 : Des réactions collectives types. Groupes, situations ou déclencheurs types et actions protestataires associées 331
Enquête n°6. Constitution et analyse d’une base de données sur des actions protestataires (1997-2000) 335
Des traditions qui s’imposent. La force contraignante des modes d’action traditionnels sur les déclenchements 337
Premier tour d’horizon 338
Graphique 1 : Analyse des correspondances multiples (ACM) sur les actions protestataires issues de la recherche dans Le Progrès, 1997-2000 340
Tableau 9 : Salariés, grève et autres modes d’action : des traditions bien établies 342
Groupes de circonstances, situations, déclencheurs et réactions types. La primauté des données situationnelles dans la détermination du type d’action déclenché ? 345
Les situations et déclencheurs types, goulots d’étranglement des répertoires tactiques 345
Tableau 10 : Part des cas mentionnant un recours à la grève en fonction de situations et motifs liés au travail salarié 346
La situation comme déterminant principal du mode d’action et le cas des mobilisations locales 354
Graphique 3 : Part des cas mentionnant un recours à la pétition en fonction de situations, motifs et participants concernés dans les mobilisations locales, en % (et valeurs absolues) 355
Graphique 4 : Part des cas mentionnant un recours à la manifestation en fonction de situations, motifs et participants concernés dans les mobilisations locales, en % (et valeurs absolues) 355
Conclusion du chapitre 6 : les réactions collectives types, poids d’une contrainte située et situationnelle 358
conclusion : Pistes pour comprendre, anticiper et fabriquer des déclenchements d’actions protestataires 365
Avertissements pour saisir les déclenchements d’actions protestataires. Et parfois les anticiper 371
Fabriquer des déclenchements d’actions protestataires. Quelques ficelles 374
Enquête épilogue. La rétention des notes de 2016 374
Qu’est-ce qui dans nos vies nous amène à entretenir une participation active à notre propre asservissement ?
Le talent de l’auteur est d’être à hauteur de scènes familières. A contre courant des analyses sur les résistances individuelles et collectives pour l’émancipation, Simon Lemoine propose de mettre à découvert les étayages qui participent à la fabrique du dévouement, des bancs de l’école, au travail salarié usé par les pratiques du new management enrôlant le salarié à sa propre surveillance ou à une disponibilité toujours accrue. Ainsi que le dévouement soit exploité ou simplement suscité, la perte de la libre disposition de son usage demeure bien l’expérience quotidienne d’une dépossession.
Avant-propos Le dévouement au travail
L’illusion de l’individualité
L’ordre des sujets
I. Exposition ordonnée
Thèse et enjeu
Sujeter, sujetage, sujeteur
L’ordre du sujetage
II. Le sujet dans la pratique. Explorations.
Première enquête
Premières recherches
Reprise
Nouveau modèle
Complément
Deuxième enquête
III : L’ordre du sujetage
Troisième enquête
Sujeter, sujetage, sujeteur
L’ordre du sujetage (esquisse)
Le jeu des pratiques
Quatrième enquête
Émancipation
L’émancipation dans le jeu des pratiques
L’émancipation médiatisée
Conclusion
Simon Lemoine est philosophe, enseignant et chercheur au laboratoire Métaphysique allemande et philosophie pratique de l'université de Poitiers.
Qu’est-ce qui dans nos vies nous amène à entretenir une participation active à notre propre asservissement ?
Le talent de l’auteur est d’être à hauteur de scènes familières. A contre courant des analyses sur les résistances individuelles et collectives pour l’émancipation, Simon Lemoine propose de mettre à découvert les étayages qui participent à la fabrique du dévouement, des bancs de l’école, au travail salarié usé par les pratiques du new management enrôlant le salarié à sa propre surveillance ou à une disponibilité toujours accrue. Ainsi que le dévouement soit exploité ou simplement suscité, la perte de la libre disposition de son usage demeure bien l’expérience quotidienne d’une dépossession.
Avec rigueur, il expose le travail théorique préalable que la construction de son objet a exigé de lui. S’appuyant sur les philosophes et sociologues qui ont remis en cause la centralité du « sujet », il infléchit la critique qu’ils ont développée en opposant, à « l’attitude spontanée qui consiste à voir en chacun un sujet essentiel, une capacité naturelle universelle minimale à agir en sujet en toute occasion souverainement, avec un libre arbitre, avec de l’autonomie, avec responsabilité, l’idée qu’être sujet, agir en sujet, est une affaire éminemment pratique, acquise, qui relève de différents exercices et de différentes habiletés spécifiques ». ». Ainsi « être sujet », ou « agir en sujet » est une affaire éminemment pratique, acquise, qui relève de différents exercices et de différentes habiletés spécifiques. Ces pratiques sont régulées, contrôlées, encadrées, elles sont gouvernées par un « ordre des sujets » qu’il définit dans ces termes :
« Un environnement (matériel, social et discursif) agencé d’une manière telle qu’il peut non seulement faire faire, faire dire et faire être, mais qu’il peut de surcroît coloniser nos subjectivités, non pas simplement en mobilisant des sujets qui préexisteraient au dispositif qui les investit, mais en allant jusqu’à les produire au moins en bonne part ».
Mais l’auteur s’attache aussi à détecter les « marges de manœuvre », souvent limitées mais non moins réelles, que nous pouvons mobiliser individuellement ou collectivement au profit d’une émancipation conçue comme une conquête d’« autonomie dans une hétéronomie ». Comment tordre le cou à l’idéal inatteignable du Sujet infaillible ? Et surtout comment réinvestir à d’autres fins une part des forces que nous sommes généralement incités à consommer intégralement au travail ?
Points forts de l’ouvrage :
- La diversité des matériaux mobilisés, des situations évoquées, permettra à des lecteurs et lectrices issus de secteurs du monde du travail très variés (travailleurs sociaux, personnels hospitaliers et professionnels du care, employés des secteurs de la distribution ou des services et salariés du privé en général, ou encore collaborateurs d’ONG aux statuts divers…) d’y reconnaître des éléments de leur expérience quotidienne.
- Une critique des catégories qui commandent nos réflexes de pensée et de perception les mieux ancrés (individu, sujet, libre arbitre, autonomie, responsabilité…).
- L’auteur ne quitte jamais le terrain de l’expérience quotidienne et permet ainsi au lecteur de s’approprier tant les questions qu’il pose (déconcertantes au premier abord) que les réponses qu’il y apporte, à contre-courant de l’évidence.
L’autrice, chercheuse en sociologie et spécialiste des réseaux de diplômés fut également enseignante à l’Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Isae) pendant 17 ans, entre 2003 et 2020. Dans cet ouvrage, elle raconte, à partir de son journal de terrain comment s’est mise en place la fusion entre les deux écoles d’ingénieurs d’aéronautique Ensica et Supaéro, sous tutelle de la Délégation Générale de l’Armement. Prenant appui sur différentes échelles de décision dans l’Isae (des directeurs aux conseils de formation en passant par les professeurs et les étudiants), elle illustre la force des hiérarchies sociales qui s’impose dans ce monde des Grandes Écoles. Ce faisant, ce livre comporte également une leçon méthodologique sur la portée de l’observation participante et la place de la réflexivité vers l’intelligibilité du social dans lequel chacun, chacune est trempé. Mais on peut aussi aisément comprendre, sous sa plume, comment se sont appliqués au quotidien les préceptes du Nouveau management public, lesquels font tant de dégâts sociaux et humains. Progressivement, le lecteur devine que la principale victime sera justement la « sociologue de service ».
Table des matières
Remerciements
Introduction
Saison 1 : Un rapprochement puis une fusion, septembre 2007-juin 2013
La création de l’Isae sur fond d’histoires antérieures à 2007
Quels élèves entrent à Supaéro et à l’Ensica avant 2007 ?
Départs sans bruit de l’Ensica, Juillet 2007
Être professeur en École d’ingénieurs : dispersion et surqualité, Octobre 2007
La recherche, la première des activités d’excellence, Septembre 2008
Le département « Langages, Art, Cognition et Sport », un département à virgules, épisode 1, 27 mai 2008
Regretter la « caserne » de Jolimont, mars 2009
La solidarité des perruques, 4 février 2010
Les professeurs s’inquiètent, ils s’informent, épisode 1, 20 mai 2010
Le Directeur de la formation Ensica perd ses cheveux puis prend sa retraite, 28 février 2011
Les professeurs de l’Ensica lâchent l’un des leurs, épisode 2, juin 2011
Les points forts des diplômés de l’Ensica pour les industriels, 14 novembre 2011
Il faut rayonner à tout prix, décembre 2011
Rassurer les diplômés de l’Isae, 7 février 2012
Faire travailler les professeurs de l’Ensica sur la différenciation, 23 mai 2012
Les fleurs se tournent toujours vers le soleil, 18 juin 2012
Il faut financer la fondation Isae, 22 octobre 2012
Réunion en catimini un été, puis mise en musique, 24 novembre 2012
Engagez-vous dans les groupes de travail ! 26 novembre-14 décembre 2012
Défendre son « pré carré », décembre 2012
Quand le dernier directeur de la formation Ensica s’occupe en rédigeant une thèse, 24 janvier 2013
Avertir les industriels du positionnement sur un seul concours, 14 mars 2013
L’École la plus innovante, c’est Polytechnique, Jeudi 28 mars 2013
Un sursaut d’orgueil des industriels, diplômés de l’Ensica, 22 mai 2013
Former autant d’élèves ingénieurs Supaéro sans se déclasser, 28 mai 2013
« La méca, les matériaux, c’est sale », 6 juin 2013
Ils en pensent quoi, les élèves de l’Ensica ? 15 juin 2013
Résumé de la saison 1
Saison 2 : l’Institut Supaéro a absorbé l’Ensica, septembre 2013-juin 2016 107
Les réseaux des héros américains, 18 avril 2013 et 6 septembre 2013 108
Delargent a rendu son rapport, 3 octobre 2013 114
Les professeurs occupent l’étage de la Direction, épisode 3, 21 octobre 2013 115
Courriel à vie pour les anciens élèves diplômés de l’Isae, le 19 novembre 2013 119
L’hypocrisie a assez duré : l’Ensica va disparaître mais quand ?, décembre 2013 120
Le président de la république vend les locaux « vides » de l’Ensica, 30 janvier 2014 124
Pom-poms girls entre Grandes Écoles, 13 février 2014 125
Le volet « formation continue » à l’Isae : peu visible mais terriblement efficace, 24 février 2014 126
Une organisation très pyramidale, 11 mars 2014 127
Préparer la cérémonie de fermeture, 31 mars 2014 129
Communiquer aux taupins et à leurs familles, 9 avril 2014 130
Rencontrer ses héros, 24 avril 2014 131
Le rôle de l’amicale : tenir le manche, 30 avril 2014 134
Quel diplôme sur le CV des Ensica ? 24 juin 2014 136
Le rang de Supaéro n’a pas baissé, ouf ! 30 juillet 2014 137
Combien gagnent les diplômés de Supaéro et ceux de l’Ensica ? 1er septembre 2014 138
Le faire-part de naissance du nouveau cursus ingénieur, 23 septembre 2014 140
« A-t-on le droit de virer une prof de droit ? », novembre 2014 141
Comment appeler le site historique de Supaéro : Supaéro, 1er décembre 2014 142
Remettre l’uniforme, 18 décembre 2014 144
Participez à des ateliers animés par une psychologue, 5 mars 2015 146
Quitter le site en dernier, 27 juin 2015 147
Citer les entreprises qui nous financent, 20 septembre 2015 150
S’échanger les élèves entre « Grandes Écoles », 15 octobre 2015 151
« Retapons pendant les campagnes de prospection », 25 octobre 2015 154
Allocution du directeur général de l’Isae-Supaéro, à l’occasion de la minute de silence en mémoire des attentats du 13 novembre 2015 157
Le champ des possibles est infiniment grand, 15 janvier 2016 160
La décontraction corporelle des « professeurs », 29 janvier 2016 161
Jouer d’un instrument, un gage d’excellence professorale, 4 février 2016 163
« L’ingenierie-système, c’est critique et complexe », 28 mars 2016 164
Les entretiens de Toulouse : quand les anciens parlent aux anciens, 20 avril 2016 167
Les SHS dans une École d’ingénieurs, 25 avril 2016 169
Faire cohabiter les élèves Ensica et Supaéro sans les confondre, 2 mai 2016 171
Quand la sociologie est un module optionnel, 15 juin 2016 171
Résumé de la saison 2 176
Saison 3 : Vendre l’excellence, septembre 2016-novembre 2018 179
Reprendre la main sur la formation Supaéro, 30 août 2016 179
Comment apprendre à faire des affaires, 15 septembre 2016 181
Le LACS, « Langages, Art, Cognition et Sport », un département qui prépare des orateurs, épisode 2, 9 octobre 2016 186
Enseigner l’éthique, épisode 1, 20 novembre 2016 189
L’offre toujours croissante de Mastères Spécialisés®, 23 novembre 2016 192
Classement et excellentes alliances locales, 8 décembre 2016 197
La Convention conventionnelle des personnels, 26 janvier 2017 200
Partager la galette des rois, 10 février 2017 204
Le verdict de mon entretien annuel : améliorer ses capacités relationnelles, 24 février 2017 208
Les Amphis qui cadrent, 14 mars 2017 212
Afficher une soi-disant diversité sociale, 3 avril 2017 213
Ces chères Chaires, 14 mai 2017 222
Thomas P. pendant sa mission, l’excellence faite « homme », épisode 1, 15 novembre 2016-15 mai 2017 233
Fêter les 10 ans de l’Institut, 2 juin 2017 237
Le symbole de l’École, c’est Chouette, 6 juin 2017 239
Rédiger la plaquette publicitaire des super héros, 20 juin 2017 241
Les salariés de l’excellence, 1er juillet 2017 243
Les rites d’intégration, 3 septembre 2017 246
Thomas P, l’excellence faite homme après sa mission, épisode 2, 14 octobre 2017 248
Un exercice d’aérodynamique et son corrigé, 30 octobre 2017 249
Qui sont les brillants élèves qui ont réussi à intégrer Supaéro, 16 décembre 2017 ? 251
Compter les tâches des professeurs, 12 mars 2018 258
Rendre des comptes aux diplômés, 15 mars 2018 261
Cadrer le bénévolat des élèves, 3 avril 2018 263
Les frais de scolarité augmentent chaque année, 11 mai 2018 266
Ne pas enseigner l’éthique, épisode 2, 25 mai 2018 267
Faire son deuil en silence, 15 juin 2018 280
La charte graphique : l’habit de la marque, 30 juin 2018 286
Un Directeur soumet un sujet d’étude sociologique aux élèves, 1er septembre 2018 289
La journée Portes Ouvertes a été réussie, 18 octobre 2018 291
Où en est la sociologie ? 20 octobre 2018 292
Douze ans en contrat avec l’Ensica-Isae, 1er novembre 2018 294
La remise des diplômes aux derniers Ensica, 27 novembre 2018 295
Résumé de la Saison 3 299
Intermède. Les coulisses 303
Femmes en École d’ingénieurs aéronautique 303
Travailler dans une école militaire 309
Conclusion : des lettres en capitale à défaut d’être dans la capitale 319
Générique 337
Liste des personnes (leurs diplômes entre parenthèses) citées 337
Sigles, acronymes et argot 341
Un article d’un directeur de l’Isae sur l’Isae 345
L’autrice, chercheuse en sociologie et spécialiste des réseaux de diplômés fut également enseignante à l’Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Isae) pendant 17 ans, entre 2003 et 2020. Dans cet ouvrage, elle raconte, à partir de son journal de terrain comment s’est mise en place la fusion entre les deux écoles d’ingénieurs d’aéronautique Ensica et Supaéro, sous tutelle de la Délégation Générale de l’Armement. Prenant appui sur différentes échelles de décision dans l’Isae (des directeurs aux conseils de formation en passant par les professeurs et les étudiants), elle illustre la force des hiérarchies sociales qui s’impose dans ce monde des Grandes Écoles. Ce faisant, ce livre comporte également une leçon méthodologique sur la portée de l’observation participante et la place de la réflexivité vers l’intelligibilité du social dans lequel chacun, chacune est trempé. Mais on peut aussi aisément comprendre, sous sa plume, comment se sont appliqués au quotidien les préceptes du Nouveau management public, lesquels font tant de dégâts sociaux et humains. Progressivement, le lecteur devine que la principale victime sera justement la « sociologue de service ».
L’autrice, chercheuse en sociologie et spécialiste des réseaux de diplômés fut également enseignante à l’Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Isae) pendant 17 ans, entre 2003 et 2020. Dans cet ouvrage, elle raconte, à partir de son journal de terrain comment s’est mise en place la fusion entre les deux écoles d’ingénieurs d’aéronautique Ensica et Supaéro, sous tutelle de la Délégation Générale de l’Armement. Prenant appui sur différentes échelles de décision dans l’Isae (des directeurs aux conseils de formation en passant par les professeurs et les étudiants), elle illustre la force des hiérarchies sociales qui s’impose dans ce monde des Grandes Écoles. Ce faisant, ce livre comporte également une leçon méthodologique sur la portée de l’observation participante et la place de la réflexivité vers l’intelligibilité du social dans lequel chacun, chacune est trempé. Mais on peut aussi aisément comprendre, sous sa plume, comment se sont appliqués au quotidien les préceptes du Nouveau management public, lesquels font tant de dégâts sociaux et humains. Progressivement, le lecteur devine que la principale victime sera justement la « sociologue de service ».
Table des matières
Remerciements
Introduction
Saison 1 : Un rapprochement puis une fusion, septembre 2007-juin 2013
La création de l’Isae sur fond d’histoires antérieures à 2007
Quels élèves entrent à Supaéro et à l’Ensica avant 2007 ?
Départs sans bruit de l’Ensica, Juillet 2007
Être professeur en École d’ingénieurs : dispersion et surqualité, Octobre 2007
La recherche, la première des activités d’excellence, Septembre 2008
Le département « Langages, Art, Cognition et Sport », un département à virgules, épisode 1, 27 mai 2008
Regretter la « caserne » de Jolimont, mars 2009
La solidarité des perruques, 4 février 2010
Les professeurs s’inquiètent, ils s’informent, épisode 1, 20 mai 2010
Le Directeur de la formation Ensica perd ses cheveux puis prend sa retraite, 28 février 2011
Les professeurs de l’Ensica lâchent l’un des leurs, épisode 2, juin 2011
Les points forts des diplômés de l’Ensica pour les industriels, 14 novembre 2011
Il faut rayonner à tout prix, décembre 2011
Rassurer les diplômés de l’Isae, 7 février 2012
Faire travailler les professeurs de l’Ensica sur la différenciation, 23 mai 2012
Les fleurs se tournent toujours vers le soleil, 18 juin 2012
Il faut financer la fondation Isae, 22 octobre 2012
Réunion en catimini un été, puis mise en musique, 24 novembre 2012
Engagez-vous dans les groupes de travail ! 26 novembre-14 décembre 2012
Défendre son « pré carré », décembre 2012
Quand le dernier directeur de la formation Ensica s’occupe en rédigeant une thèse, 24 janvier 2013
Avertir les industriels du positionnement sur un seul concours, 14 mars 2013
L’École la plus innovante, c’est Polytechnique, Jeudi 28 mars 2013
Un sursaut d’orgueil des industriels, diplômés de l’Ensica, 22 mai 2013
Former autant d’élèves ingénieurs Supaéro sans se déclasser, 28 mai 2013
« La méca, les matériaux, c’est sale », 6 juin 2013
Ils en pensent quoi, les élèves de l’Ensica ? 15 juin 2013
Résumé de la saison 1
Saison 2 : l’Institut Supaéro a absorbé l’Ensica, septembre 2013-juin 2016 107
Les réseaux des héros américains, 18 avril 2013 et 6 septembre 2013 108
Delargent a rendu son rapport, 3 octobre 2013 114
Les professeurs occupent l’étage de la Direction, épisode 3, 21 octobre 2013 115
Courriel à vie pour les anciens élèves diplômés de l’Isae, le 19 novembre 2013 119
L’hypocrisie a assez duré : l’Ensica va disparaître mais quand ?, décembre 2013 120
Le président de la république vend les locaux « vides » de l’Ensica, 30 janvier 2014 124
Pom-poms girls entre Grandes Écoles, 13 février 2014 125
Le volet « formation continue » à l’Isae : peu visible mais terriblement efficace, 24 février 2014 126
Une organisation très pyramidale, 11 mars 2014 127
Préparer la cérémonie de fermeture, 31 mars 2014 129
Communiquer aux taupins et à leurs familles, 9 avril 2014 130
Rencontrer ses héros, 24 avril 2014 131
Le rôle de l’amicale : tenir le manche, 30 avril 2014 134
Quel diplôme sur le CV des Ensica ? 24 juin 2014 136
Le rang de Supaéro n’a pas baissé, ouf ! 30 juillet 2014 137
Combien gagnent les diplômés de Supaéro et ceux de l’Ensica ? 1er septembre 2014 138
Le faire-part de naissance du nouveau cursus ingénieur, 23 septembre 2014 140
« A-t-on le droit de virer une prof de droit ? », novembre 2014 141
Comment appeler le site historique de Supaéro : Supaéro, 1er décembre 2014 142
Remettre l’uniforme, 18 décembre 2014 144
Participez à des ateliers animés par une psychologue, 5 mars 2015 146
Quitter le site en dernier, 27 juin 2015 147
Citer les entreprises qui nous financent, 20 septembre 2015 150
S’échanger les élèves entre « Grandes Écoles », 15 octobre 2015 151
« Retapons pendant les campagnes de prospection », 25 octobre 2015 154
Allocution du directeur général de l’Isae-Supaéro, à l’occasion de la minute de silence en mémoire des attentats du 13 novembre 2015 157
Le champ des possibles est infiniment grand, 15 janvier 2016 160
La décontraction corporelle des « professeurs », 29 janvier 2016 161
Jouer d’un instrument, un gage d’excellence professorale, 4 février 2016 163
« L’ingenierie-système, c’est critique et complexe », 28 mars 2016 164
Les entretiens de Toulouse : quand les anciens parlent aux anciens, 20 avril 2016 167
Les SHS dans une École d’ingénieurs, 25 avril 2016 169
Faire cohabiter les élèves Ensica et Supaéro sans les confondre, 2 mai 2016 171
Quand la sociologie est un module optionnel, 15 juin 2016 171
Résumé de la saison 2 176
Saison 3 : Vendre l’excellence, septembre 2016-novembre 2018 179
Reprendre la main sur la formation Supaéro, 30 août 2016 179
Comment apprendre à faire des affaires, 15 septembre 2016 181
Le LACS, « Langages, Art, Cognition et Sport », un département qui prépare des orateurs, épisode 2, 9 octobre 2016 186
Enseigner l’éthique, épisode 1, 20 novembre 2016 189
L’offre toujours croissante de Mastères Spécialisés®, 23 novembre 2016 192
Classement et excellentes alliances locales, 8 décembre 2016 197
La Convention conventionnelle des personnels, 26 janvier 2017 200
Partager la galette des rois, 10 février 2017 204
Le verdict de mon entretien annuel : améliorer ses capacités relationnelles, 24 février 2017 208
Les Amphis qui cadrent, 14 mars 2017 212
Afficher une soi-disant diversité sociale, 3 avril 2017 213
Ces chères Chaires, 14 mai 2017 222
Thomas P. pendant sa mission, l’excellence faite « homme », épisode 1, 15 novembre 2016-15 mai 2017 233
Fêter les 10 ans de l’Institut, 2 juin 2017 237
Le symbole de l’École, c’est Chouette, 6 juin 2017 239
Rédiger la plaquette publicitaire des super héros, 20 juin 2017 241
Les salariés de l’excellence, 1er juillet 2017 243
Les rites d’intégration, 3 septembre 2017 246
Thomas P, l’excellence faite homme après sa mission, épisode 2, 14 octobre 2017 248
Un exercice d’aérodynamique et son corrigé, 30 octobre 2017 249
Qui sont les brillants élèves qui ont réussi à intégrer Supaéro, 16 décembre 2017 ? 251
Compter les tâches des professeurs, 12 mars 2018 258
Rendre des comptes aux diplômés, 15 mars 2018 261
Cadrer le bénévolat des élèves, 3 avril 2018 263
Les frais de scolarité augmentent chaque année, 11 mai 2018 266
Ne pas enseigner l’éthique, épisode 2, 25 mai 2018 267
Faire son deuil en silence, 15 juin 2018 280
La charte graphique : l’habit de la marque, 30 juin 2018 286
Un Directeur soumet un sujet d’étude sociologique aux élèves, 1er septembre 2018 289
La journée Portes Ouvertes a été réussie, 18 octobre 2018 291
Où en est la sociologie ? 20 octobre 2018 292
Douze ans en contrat avec l’Ensica-Isae, 1er novembre 2018 294
La remise des diplômes aux derniers Ensica, 27 novembre 2018 295
Résumé de la Saison 3 299
Intermède. Les coulisses 303
Femmes en École d’ingénieurs aéronautique 303
Travailler dans une école militaire 309
Conclusion : des lettres en capitale à défaut d’être dans la capitale 319
Générique 337
Liste des personnes (leurs diplômes entre parenthèses) citées 337
Sigles, acronymes et argot 341
Un article d’un directeur de l’Isae sur l’Isae 345
L’autrice, chercheuse en sociologie et spécialiste des réseaux de diplômés fut également enseignante à l’Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace (Isae) pendant 17 ans, entre 2003 et 2020. Dans cet ouvrage, elle raconte, à partir de son journal de terrain comment s’est mise en place la fusion entre les deux écoles d’ingénieurs d’aéronautique Ensica et Supaéro, sous tutelle de la Délégation Générale de l’Armement. Prenant appui sur différentes échelles de décision dans l’Isae (des directeurs aux conseils de formation en passant par les professeurs et les étudiants), elle illustre la force des hiérarchies sociales qui s’impose dans ce monde des Grandes Écoles. Ce faisant, ce livre comporte également une leçon méthodologique sur la portée de l’observation participante et la place de la réflexivité vers l’intelligibilité du social dans lequel chacun, chacune est trempé. Mais on peut aussi aisément comprendre, sous sa plume, comment se sont appliqués au quotidien les préceptes du Nouveau management public, lesquels font tant de dégâts sociaux et humains. Progressivement, le lecteur devine que la principale victime sera justement la « sociologue de service ».
Ce numéro de Zilsel est le dixième.
Si le contenu, toujours varié, ne le distingue pas des précédents, notons toutefois qu’il distille distraitement une certaine idée des études sociales des sciences et techniques. Son sommaire se distribue en une série d’enquêtes historiques et sociologiques originales, et un dossier consacré au travail du sociologue Anselm Strauss, ainsi que des études exploratoires.
On trouvera également, loin des dissertations dispersées sur l’histoire de nos spécialités, un riche entretien avec l’historienne des sciences Ilana Löwy.
Les comptes-rendus critiques maintiennent l’esprit de dispute scientifique et œuvrent, sans dissimulation, à la discussion collective. L’éditorial invité, ayant pour cible une tentative récente d’arraisonner la science par un catholicisme aussi réactionnaire que scientifiquement contestable, l’atteste d’emblée : prendre position sur ces terrains disruptifs n’est pas une sinécure.
Avec les contributions de
David Aubin, Tangi Audinet, Joséphine Bastard, Isabelle Baszanger, Pierre Benz, Jean-François Bert, Florian Charvolin, Mary Jo Deegan, Stéphane Dufoix, Johan Giry, Clémentine Gozlan, Jérôme Lamy, Marie Leclainche-Piel, Sébastien Lemerle, Ilana Löwy, Alexandre Métraux, Adrien Miqueu, Claude Rosental, Thierry Rossier, Arnaud Saint-Martin, Émilien Schultz, Arthur S. Stinchcombe, Anselm Strauss, Cyprien Tasset, Thibaud Trochu, Sébastien Urbanski.