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Le « syndrome de la vie de merde » est mortel. Autrement dit, les inégalités tuent. Issues de nos modes d’organisation éducative, sociale et politique, elles ont en effet des conséquences multiples, notamment sur la santé. Au milieu du 19e siècle, un médecin français, Louis René Villermé, fit une découverte qui allait révolutionner les représentations : la durée de vie est bien moins déterminée par des forces occultes ou la volonté divine que par l’« aisance », le niveau des revenus et d’éducation, la profession et l’habitat. Les plus pauvres meurent plus jeunes ! La différence d’espérance de vie à la naissance en France est aujourd’hui de treize ans entre les plus pauvres et les plus fortunés. C’est la vocation de cet ouvrage d’expliquer ce que sont les inégalités sociales de santé et de montrer ce qui les détermine afin de tracer quelques perspectives pour y remédier.
Alfred Spira est médecin et professeur d’épidémiologie.
Nicolas Leblanc est médecin de santé publique et élu local en charge du projet de territoire de santé de Fontenay-sous-Bois.
Le « syndrome de la vie de merde » est mortel. Autrement dit, les inégalités tuent. Issues de nos modes d’organisation éducative, sociale et politique, elles ont en effet des conséquences multiples, notamment sur la santé. Au milieu du 19e siècle, un médecin français, Louis René Villermé, fit une découverte qui allait révolutionner les représentations : la durée de vie, ce que l’on nomme aujourd’hui l’espérance de vie à la naissance, est bien moins déterminée par des forces occultes (les vents, les humeurs, les astres…) ou la volonté divine que par l’« aisance », le niveau des revenus et d’éducation, la profession et l’habitat. Les plus pauvres meurent plus jeunes ! La différence d’espérance de vie à la naissance en France est aujourd’hui de treize ans entre les plus pauvres et les plus fortunés. Derrière ces différences tout au long de l’échelle des revenus se cache une réalité sociale qui doit être comprise pour être corrigée. C’est la vocation de cet ouvrage d’expliquer ce que sont les inégalités sociales de santé et de montrer ce qui les détermine afin de tracer quelques perspectives pour y remédier.
Alfred Spira, médecin professeur d’épidémiologie, contribue à la prise en considération de la santé dans la dynamique sociale, face aux grands enjeux contemporains tels que les modifications de l’environnement, les migrations, l’accès aux droits humains.
Nicolas Leblanc, médecin de santé publique au sein du premier groupe mutualiste de protection sociale en France, est élu local en charge du projet de territoire de santé de Fontenay-sous-Bois et intervient en tant qu’expert dans de nombreux cercles de réflexion.
L’ascension d’Éric Zemmour sur la scène politico-médiatique repose sur le mythe d’un homme érudit et du côté du « peuple ». Il serait « cultivé », contre les « élites », « républicain », et pourrait restaurer la « grandeur perdue » de la France. Cet essai prend le parti de réduire à néant toutes ces affirmations, et bien d’autres, par une analyse intégrale de l’œuvre du polémiste.
L’exercice est inédit. La vérité d’un « intellectuel » ne se trouve pas dans ce qui se dit de lui, il faut donc passer au crible ses essais et ses romans pour cerner sa pensée et ne pas tomber dans le piège de la « petite phrase ».
Est-il cultivé ? Charly Salkazanov dévoile l’imposture ! Inventeur du « populisme lettré », Éric Zemmour tourne comme un poisson dans un bocal en usant toujours des mêmes citations d’un ouvrage à un autre, quand il ne recycle tout simplement pas ses bonnes pages.
Cet homme pourrait être notre prochain Président…
Recensions
Sommaire
Introduction
Chapitre 1. Le tombeau d’un héraut
Chapitre 2. Sa vision de la société : des théories sur le genre « mâle » inspirées
Chapitre 3. Sa vision de l’étranger : « diviser pour régner »
Chapitre 4. Sa méthode pour conquérir le pouvoir
Chapitre 5. Une vision du monde déconnectée du réel : le rejet pour programme
Conclusion
L’ascension d’Éric Zemmour sur la scène politico-médiatique repose sur le mythe d’un homme érudit et du côté du « peuple ». Il serait « cultivé », contre les « élites », « républicain », et pourrait restaurer la « grandeur perdue » de la France. Cet essai prend le parti de réduire à néant toutes ces affirmations, et bien d’autres, par une analyse intégrale de l’œuvre du polémiste.
L’exercice est inédit. La vérité d’un « intellectuel » ne se trouve pas dans ce qui se dit de lui, il faut donc passer au crible ses essais et ses romans pour cerner sa pensée et ne pas tomber dans le piège de la « petite phrase ». Zemmour méprise le « peuple », prône une justice de classes, exclut du « peuple » une grande partie de la population (« bobos », salariés « cosmopolites », enfants d’immigrés, musulmans), a tenu des propos antisémites pires que ceux concernant le maréchal Pétain, qui sont passés inaperçus.
Est-il cultivé ? Charly Salkazanov dévoile l’imposture ! Inventeur du « populisme lettré », Éric Zemmour tourne comme un poisson dans un bocal en usant toujours des mêmes citations d’un ouvrage à un autre, quand il ne recycle tout simplement pas ses bonnes pages.
Cet homme pourrait être notre prochain Président…
Nous vivons une période assez curieuse qui annonce la fin du néolibéralisme. Le néolibéralisme a été beaucoup plus qu’une période de l’épanouissement du capitalisme, de l’individualisation, de la marchandisation, de la globalisation et de la mise en concurrence forcées. La victoire du néolibéralisme dans les années 1980-1990 a été aussi annoncée comme la victoire définitive de la liberté et de la démocratie. Cependant, la liberté gagnée s’est orientée bien souvent plus vers la liberté de consommer que vers l’engagement politique. La vie politique se dessèche et les instances qui ont porté la démocratie représentative, surtout les parlements et les partis politiques, déclinent au profit de la gouvernance. En revanche, cette période a également connu de grandes mobilisations dans l’espace public, des « mouvements », qui réclament et pratiquent en leur sein une autre, une nouvelle démocratie qu’ils considèrent comme la « vraie démocratie ». Néanmoins, les individus savent qu’ils sont impuissants et les objets de forces hétéronomes qui les font agir.
Table des matières
Préface 5
Question de démocratie 9
… encore la démocratie ? 11
Le crépuscule ou l’aube de la démocratie ? 14
Crise de la démocratie ? 19
Pourquoi la démocratie ? 23
De la constitution de la démos-cratie 24
Contre l’utopie : l’imagination 31
Démocratie comme forme de vie et organisation de la liberté 33
Espace public, critique publique et démos 39
La démocratie possible 41
Subjectivités démocratiques ? 43
Subjectivité et démocratie 47
La démos-cratie : un drame public 51
Démos 55
La démocratie : l’organisation de la liberté ? 58
Opinions sur la démocratie 61
L’image de la France : entre déclin, résignation et révolte 62
L’image de la démocratie en France : mépris et méfiance 70
Quand le démos s’en mêle 75
Le crépuscule de la démocratie ? 79
Les acteurs institutionnels 85
Ouvertures ? 89
Quel avenir ? 90
La démocratie sous tension 93
Quelle crise ? 94
Mouvement dans la démocratie 99
Le débat académique 102
Les mots et leurs sens 107
Critique et agir politique 111
Malaise dans la démocratie 119
Malaise 120
Le temps des grenouilles et de leur roi 126
L’impuissance, l’avenir et le malaise 129
Le capitalisme populaire et la fin de la démocratie ? 132
Impuissance et malaise dans la démocratie 136
Démocratie participative entre empowerment et institution 141
L’ère de la participation ? 142
La démocratie participative descendante à Lanester 151
Au-delà du communisme municipal 152
De LNC à la mairie 154
La vision de la démocratie participative 156
Émergence de Lanester participative 159
Continuités 161
La ville vue par l’équipe municipale 162
Conception de la démocratie participative : un management public comme « work in progress » 164
Qui participe à la démocratie participative ? 171
Vision du monde et raisons d’agir 173
Démocratie participative comme socialisation 176
2020 : passer le flambeau – les élections municipales ou le début de la fin de la démocratie participative ? 178
La démocratie participative lanestérienne 182
20 ans après 183
Que reste-t-il de la démocratie participative ? 185
Municipalisme : l’alternative à la démocratie parlementaire et participative ? 189
Municipalisme contemporain : une nébuleuse 190
Références et exemples 195
La leçon de Saillans 197
L’expérience municipaliste de Saillans 199
Gouverner la ville 201
Le démos contre le municipalisme ? 205
Saint-Senoux : Saillans breizh ? 207
Une nouvelle donne ? 210
Participer à Saillans, Saint-Senoux et à Lanester 214
Les listes citoyennes en France en 2020 : power to the people ? 216
Listes citoyennes ? 218
La renaissance de la démocratie municipale ? 226
L’ouverture d’une brèche ? 229
Se retirer, s’autonomiser et s’autogérer ? 231
Tous des décrocheurs ? 231
La commune de Bure 236
La mouvance 237
Bure : histoire 244
S’auto-organiser dans la lutte 245
Acceptabilité, débats publics et pas de démocratie 247
Le retrait apolitique ? 251
Une autre démocratie ? 253
Mobilisations démocratiques : réchauffer les eaux glacées 260
Critiquer et pratiquer la démocratie 263
À chacun sa démocratie (locale) ? 266
Vers une démocratie plurielle ou vers une pluralité
de démocraties ? 268
À quelle fin faire converger ou fédérer les luttes ? 269
Ouvertures 272
Nous vivons une période assez curieuse qui annonce la fin du néolibéralisme. Le néolibéralisme a été beaucoup plus qu’une période de l’épanouissement du capitalisme, de l’individualisation, de la marchandisation, de la globalisation et de la mise en concurrence forcées. La victoire du néolibéralisme dans les années 1980-1990 a été aussi annoncée comme la victoire définitive de la liberté et de la démocratie. Cependant, la liberté gagnée s’est orientée bien souvent plus vers la liberté de consommer que vers l’engagement politique. La vie politique se dessèche et les instances qui ont porté la démocratie représentative, surtout les parlements et les partis politiques, déclinent au profit de la gouvernance. En revanche, cette période a également connu de grandes mobilisations dans l’espace public, des « mouvements », qui réclament et pratiquent en leur sein une autre, une nouvelle démocratie qu’ils considèrent comme la « vraie démocratie ». Néanmoins, les individus savent qu’ils sont impuissants et les objets de forces hétéronomes qui les font agir.
De la mobilisation des gilets jaunes à la pandémie, de la réforme des retraites aux polémiques sur le séparatisme, de l’incendie de Notre-Dame à la mort de Johnny Halliday, de l’assaut du Capitole à la crise ukrainienne, Denis Sieffert a décrypté semaine après semaine les événements, tous chargés de sens, qui ont marqué la présidence Macron. Au fil de l’actualité, il interroge la personnalité et la fonction historique de ce président né à la politique sur la dépouille du parti socialiste, et qui rêve de pousser jusqu’au bout la logique libérale. À l’écart de l’écume médiatique, l’auteur propose une grille de lecture engagée, délibérément sociale, pour mieux comprendre les ressorts d’une époque inquiétante, avec ses inégalités abyssales, ses violences, une extrême droite conquérante, des tensions internationales et, par dessus tout, une terrible perte de confiance dans la parole publique. Il n’épargne pas non plus la gauche dont la crise est devenue l’arme principale de Macron et de ses semblables.
Table des matières
Introduction
La crise grecque ou la gauche interdite
Cette présidentielle qui dévore tout
Une jacquerie par les urnes
États-Unis : une campagne obscène
Monde d’hier et de demain
La gauche et la victoire de Trump
Rastignac à l’Élysée
En marche… arrière
Johnny, quand même…
Gaza, un désastre moral
Macron, ou l’ art du double langage
Leçons italiennes
Uniformité contre égalité
Variations abusives sur le thème de la paix
Un sondage inquiétant
Un moment d’ivresse
Mélenchon et nous
La stratégie du pourrissement
Une société malade
Le temps de toutes les confusions
Quand l’Histoire brûle
Indépendants et engagés
Ces ventes d’ armes scandaleuses
Un besoin d’espoir
La conscience et la loi
Inventaire à la Prévert
Deux affaires révélatrices
Le pari russe de Macron
Mémoire et oubli
L’ autre face de la radicalisation
Violences sociales et déni de réalité
Un message positif
Cinéma à l’Elysée
Une crise globale
Le système et ses zélateurs
Faux rebelle, vrai démagogue
Politique à l’envers et verticalité du pouvoir
De Minneapolis à Bondy
Quand Macron décrète la fin de l’Histoire
Un mauvais débat au mauvais moment
Trump et le délire complotiste
Le crime et le rituel
Silence dans les rangs
Les leçons de Donald Trump
De la crise de la police à la crise politique
Légion de déshonneur
Trump et ses fachos
L’effet Navalny
Apartheid vaccinal
Ce que dit le débat sur l’islamo-gauchisme
Le mauvais procès fait à l’Unef
Un système opaque
Devoir de vigilance
Cette guerre coloniale qu’il faut nommer
Traiter les vraies causes du conflit
Les ambiguïtés de Mélenchon
La tragédie de Mila
Petites et grandes causes de l’ abstention
Les déboires judiciaires de la macronie
Ce que révèle l’ affaire des sous-marins
De quoi « Nanard » a été le nom
17 octobre 1961 : un acte de guerre
Le nucléaire, énergie du passé
Le périlleux voyage de Macron à Moscou
De la mobilisation des gilets jaunes à la pandémie, de la réforme des retraites aux polémiques sur le séparatisme, de l’incendie de Notre-Dame à la mort de Johnny Halliday, de l’assaut du Capitole à la crise ukrainienne, Denis Sieffert a décrypté semaine après semaine les événements, tous chargés de sens, qui ont marqué la présidence Macron. Au fil de l’actualité, il interroge la personnalité et la fonction historique de ce président né à la politique sur la dépouille du parti socialiste, et qui rêve de pousser jusqu’au bout la logique libérale. À l’écart de l’écume médiatique, l’auteur propose une grille de lecture engagée, délibérément sociale, pour mieux comprendre les ressorts d’une époque inquiétante, avec ses inégalités abyssales, ses violences, une extrême droite conquérante, des tensions internationales et, par dessus tout, une terrible perte de confiance dans la parole publique. Il n’épargne pas non plus la gauche dont la crise est devenue l’arme principale de Macron et de ses semblables.
Avec le néolibéralisme, nous sommes gouvernés par des générations dorées qui prennent les commandes de l’appareil d’État, des institutions intellectuelles et des grandes entreprises. Ces leaders viennent d’un même vivier urbain. Économiquement favorisés, ils sont largement parisiens et issus des mêmes grandes écoles. Faut-il s’étonner qu’ils aient du mal à saisir la vie ouvrière, la précarité et le problème des sans-logis, le mouvement des Gilets jaunes, la situation du Covid à Marseille, les conditions des aides-soignantes, infirmières et étudiants précaires, le parcours des immigrés et, de façon plus générale, le mode de survie de tous ceux qui « tirent » pour boucler les fins de mois ?
Relecture de La Servitude volontaire de La Boétie, ce livre s’interroge : pourquoi laissons-nous une minorité, cette noblesse d’État dont parle Pierre Bourdieu, tenir les rênes jusqu’à nous soumettre et réprimer si nous réclamons plus d’égalité ?
Table des matières
I. PRÉAMBULE 7
1. Une approche anthropologique 15
II. LA RICHESSE SANS PRIX, LA MISÈRE SANS NOM 29
2. Lire ou relire La Boétie 31
3. Ces générations dorées qui nous gouvernent 35
4. Sociologiser La Boétie 37
5. Le néolibéralisme en tant que système culturel 53
6. La loi des subsistants : les héros, les traîtres, et les autres 60
III. AUX LARMES CITOYENS ! 67
7. Le grand saccage 67
8. L’humain sans perspective 71
9. L’oppression de l’entreprise 76
10. La vérité par l’ argent 85
11. Les appâts de la servitude 89
IV. LES TABASSAGES ORDINAIRES 101
12. Les brutalités d’État 103
13. La violence légitimée 109
14. La puissance des dispositifs d’État 122
15. Les appareils répressifs 128
16. L’ordre pour les uns est le désordre pour les autres 133
17. Que faire face à la violence d’État ? 139
18. Le réalisme de la non-violence 150
VI. LES SERVICES DE MAINTENANCE : LE CHŒUR DES PETITS SOLDATS 157
19. Les fonctions de maintenance 158
20. Une bureaucratie généralisée 161
21. Les seigneuries des micropouvoirs 165
22. Les citoyens-bestiaux et la pensée en batterie 169
BIBLIOGRAPHIE 177Avec le néolibéralisme, nous sommes gouvernés par des générations dorées qui prennent les commandes de l’appareil d’État, des institutions intellectuelles et des grandes entreprises. Ces leaders viennent d’un même vivier urbain. Économiquement favorisés, ils sont largement parisiens et issus des mêmes grandes écoles. Faut-il s’étonner qu’ils aient du mal à saisir la vie ouvrière, la précarité et le problème des sans-logis, le mouvement des Gilets jaunes, la situation du Covid à Marseille, les conditions des aides-soignantes, infirmières et étudiants précaires, le parcours des immigrés et, de façon plus générale, le mode de survie de tous ceux qui « tirent » pour boucler les fins de mois ?
Relecture de La Servitude volontaire de La Boétie, ce livre s’interroge : pourquoi laissons-nous une minorité, cette noblesse d’État dont parle Pierre Bourdieu, tenir les rênes jusqu’à nous soumettre et réprimer si nous réclamons plus d’égalité ?
« Ils ne nous représentent pas », scandaient les Indignés espagnols en 2011. Leur emboîtant le pas, les mouvements Occupy, Nuit debout ou encore les Gilets jaunes ont revendiqué, à leur tour, une « démocratie réelle » face à la crise des régimes représentatifs. Mais quelle pourrait être cette démocratie nouvelle ? Quels sont exactement les reproches adressés à la démocratie libérale ? Quelles alternatives s’inventent et s’expérimentent à travers ces occupations prolongées de l’espace public ?
Cet ouvrage nous plonge au cœur du laboratoire politique espagnol, grâce à une enquête sociologique inédite menée durant ces dix dernières années à Madrid. En suivant des manifestants qui se sont ensuite investis dans des collectifs citoyens, des partis politiques et des gouvernements locaux, il rend compte de la diversité des voies explorées pour redonner sens à la démocratie. Assemblées autogestionnaires, innovations numériques, tirage au sort : les Indignés nous invitent à élargir le champ des possibles démocratiques. Ce livre révèle comment, au-delà de moments spécifiques de mobilisation, une telle démocratisation peut avoir des effets durables.
« Ils ne nous représentent pas », scandaient les Indignés espagnols en 2011. Leur emboîtant le pas, les mouvements Occupy, Nuit debout ou encore les Gilets jaunes ont revendiqué, à leur tour, une « démocratie réelle » face à la crise des régimes représentatifs. Mais quelle pourrait être cette démocratie nouvelle ? Quels sont exactement les reproches adressés à la démocratie libérale ? Quelles alternatives s’inventent et s’expérimentent à travers ces occupations prolongées de l’espace public ?
Cet ouvrage nous plonge au cœur du laboratoire politique espagnol, grâce à une enquête sociologique inédite menée durant ces dix dernières années à Madrid. En suivant des manifestants qui se sont ensuite investis dans des collectifs citoyens, des partis politiques et des gouvernements locaux, il rend compte de la diversité des voies explorées pour redonner sens à la démocratie. Assemblées autogestionnaires, innovations numériques, tirage au sort : les Indignés nous invitent à élargir le champ des possibles démocratiques. Cette nouvelle génération d’activistes a contribué à démocratiser, non sans difficultés, les institutions politiques. Ce livre révèle comment, au-delà de moments spécifiques de mobilisation, une telle démocratisation peut avoir des effets durables.
Ce livre est le volume II de la série d'ouvrages écrits par Abdulah Ôcalan dans la prison où le pouvoir autoritaire turc l'a mis à l'isolement. Voici le début de son texte :
Pour me défendre contre le système capitaliste, il faut que je commence par me libérer de ses formatages mentaux. Si nous voulons nous libérer du capitalisme, nous devons cesser de le vénérer comme le Veau d’Or car, ne vous y trompez pas, tout comme un musulman doit s’exclamer Bismillah! (« Au nom de Dieu ! ») avant d’entreprendre quoi que ce soit, le capitalisme nous impose ses propres règles sacrées.
Table des matières
Préface 9
Introduction 21
Première partie
Les facteurs de la naissance du capitalisme 35
I. Rationalisme 39
II. Économisme 64
III. Relation du capitalisme avec le pouvoir politique et le droit 84
IV. L’espace du capitalisme 98
V. Civilisations socio-historiques et capitalisme 111
Deuxième partie
Le capitalisme, ennemi de l’économie 131
I. Le capitalisme n’est pas économie mais pouvoir 139
II. Pourquoi le capitalisme est anti-économie 145
III. Le capitalisme dans son rapport avec la société, la civilisation et l’histoire 151
IV. La situation en Europe à la naissance du capitalisme 190
Troisième partie
Le Léviathan moderne : l’État-nation. La descente de Dieu sur terre 195
I. Le phénomène de la nation et son développement 201
II. Définir l’État 205
III. L’idéologie de la civilisation capitaliste et sa transformation en religion 216
IV. À la mémoire des victimes du génocide juif 226
V. Le pouvoir dans la modernité capitaliste 240
VI. Modernité capitaliste et État-nation 249
Quatrième partie
Le temps de la modernité capitaliste 275
I. Le capitalisme marchand monopoliste 279
II. Révolution industrielle et ère de l’industrialisme 287
III. L’ère de la finance – L’empire de l’ argent 304
Conclusion 325
Ce livre est le volume II de la série d'ouvrages écrits par Abdulah Ôcalan dans la prison où le pouvoir autoritaire turc l'a mis à l'isolement. Voici le début de son texte :
Pour me défendre contre le système capitaliste, il faut que je commence par me libérer de ses formatages mentaux. Si nous voulons nous libérer du capitalisme, nous devons cesser de le vénérer comme le Veau d’Or car, ne vous y trompez pas, tout comme un musulman doit s’exclamer Bismillah! (« Au nom de Dieu ! ») avant d’entreprendre quoi que ce soit, le capitalisme nous impose ses propres règles sacrées.
La première règle sacrée imposée par le capitalisme est la « méthode scientifique ». Cette méthode n’est pas la « morale de liberté » - indispensable à l’existence de la société humaine - passée au filtre de la vie sociale. Au contraire, il s’agit d’une culture matérielle et mentale qui produit la servitude la plus avancée ; qui, précisément parce qu’elle nie la vie sociale, mène la société vers la dégénérescence et la décomposition.
Mon argument fondamental pour tenter de me libérer de cette culture et de cette mentalité ne peut être rien d’autre que moi-même. Descartes - dont la philosophie a, peut-être sans qu’il le veuille, fourni la base du capitalisme - doutait de tout, sauf de lui-même. Aurait-il dû douter de lui-même aussi ? Et, plus important, comment s’était-il retrouvé dans cette situation ? Il y a dans l’histoire des états de doute similaires à la situation qu’il a vécue, tels que la construction de Dieu par les prêtres sumériens, les doutes théistiques profonds du prophète Abraham, l’entreprise du prophète Mahomet, le scepticisme ionien. Lors de ces étapes historiques, tant la nouvelle mentalité dans laquelle on entre, que les mentalités précédentes qui doivent être rejetées, ont la particularité de façonner radicalement la société. Tout au moins, elles fournissent le paradigme nécessaire à ce refaçonnement.
La raison essentielle de ce doute est l’échec de l’ancien état d'esprit profondément enraciné (ou « structuralité idéologique ») à répondre à l’émergence du nouveau style de vie. Les matrices mentales requises pour la nouvelle vie sont difficiles à créer, elles exigent un profond progrès de la personnalité. Quel que soit le phénomène de doute - entreprise prophétique, phase philosophique ou découverte scientifique - au fond, il cherche toujours à répondre au même besoin : comment mettre en place les matrices mentales indispensables à la nouvelle vie sociale ? Ce terrible scepticisme est caractéristique de cette étape intermédiaire. Les vies splendides de Descartes, de Spinoza et d’Érasme portent les traces de cette phase historique, en un lieu devenu le berceau de l’ascension durable du capitalisme au 16e siècle, c’est-à-dire ce que l’on appelle de nos jours les Pays-Bas.
Les classes populaires auraient quitté l’arène politique. On les regarde comme dépolitisées ou désenchantées, parfois unies dans un repli sur la sphère privée ou dans la colère « populiste ». Pourtant tous les cinq ans, le temps d’une élection, une grande partie d’entre elles retrouve le chemin des urnes. À partir d’une enquête menée en 2017 en banlieue parisienne et dans le bassin minier lensois, cet ouvrage cherche à cartographier la façon dont les rapports salariaux façonnent les orientations politiques. Chaque électorat est saisi à partir de ses expériences du travail, de la précarité et des discriminations. L’objectif est de comprendre comment les formes prises par la marchandisation du travail orientent des personnes aux statuts sociaux parfois relativement proches vers des options politiques antagonistes.
Cette enquête met en lumière la connexion intime entre la crise de la démocratie, la montée de l’extrême-droite et les processus de fragilisation du salariat. Elle permet également de repérer les vécus du travail qui alimentent les dynamiques de résistance et entretiennent l’expression politique des solidarités.
Le collectif Focale (FOndement de la Crise des ALternatives est un collectif qui rassemble des enseignants-chercheurs, docteur-e-s et des et des doctorant-e-s en sociologie, sciences politiques et histoire. À partir d’une enquête quantitative et localisée, il cherche à comprendre les rapports entretenus entre les mutations du travail et la subjectivation politique.
Les classes populaires auraient quitté l’arène politique. On les regarde comme dépolitisées ou désenchantées, parfois unies dans un repli sur la sphère privée ou dans la colère « populiste ». Pourtant tous les cinq ans, le temps d’une élection, une grande partie d’entre elles retrouve le chemin des urnes. À partir d’une enquête menée en 2017 en banlieue parisienne et dans le bassin minier lensois, cet ouvrage cherche à cartographier la façon dont les rapports salariaux façonnent les orientations politiques. Chaque électorat est saisi à partir de ses expériences du travail, de la précarité et des discriminations. L’objectif est de comprendre comment les formes prises par la marchandisation du travail orientent des personnes aux statuts sociaux parfois relativement proches vers des options politiques antagonistes.
Cette enquête met en lumière la connexion intime entre la crise de la démocratie, la montée de l’extrême-droite et les processus de fragilisation du salariat. Elle permet également de repérer les vécus du travail qui alimentent les dynamiques de résistance et entretiennent l’expression politique des solidarités.
Nous sommes à peu de mois des élections présidentielle et législatives. Les questions relatives au fonctionnement de la démocratie devraient être au centre des enjeux, tellement la défiance vis-à-vis des institutions est importante. Pourtant nous en sommes fort éloignés.
Ce numéro des Débats de l’ITS se propose de donner quelques éclairages quant à l’état des lieux.
Table des matières
7
Daniel Richter
Crise de la démocratie : vers l’investissement citoyen permanent ? Une course d’obstacles
25
Georges Gontcharoff
La démocratie locale à l’épreuve des institutions
41
Georges Gontcharoff
Quelques réflexions sur les élections municipales de 2020
63
Monique Dental
La parité, l’utopie d’une nouvelle citoyenneté
77
Armelle Danet
La féminisation des instances élues grâce aux lois sur la parité : avancées, reculs et propositions pour aller plus loin
89
Monique Dental
Les quatre conférences mondiales de l’ONU sur les droits des femmes de 1975 à 1995 : perspectives historiques
101
Martine Storti
Reprendre le chemin de l’universel
113
Yveline Nicolas
Le féminisme, pôle de résistance ou soluble dans le capitalisme ?
125
André Prone, Janine-Guespin Michel
Pratiques écomunistes et dynamiques émancipatrices
147
Bernard Ravenel
Non-violence, démocratie et autogestion
Nous sommes à peu de mois des élections présidentielle et législatives. Les questions relatives au fonctionnement de la démocratie devraient être au centre des enjeux, tellement la défiance vis-à-vis des institutions est importante. Pourtant nous en sommes fort éloignés.
Ce numéro des Débats de l’ITS se propose de donner quelques éclairages quant à l’état des lieux.
• Que montrent le mouvement des Gilets jaunes et la Convention citoyenne pour le Climat qui ont marqué le quinquennat ?
• Quelles contradictions laisse apparaître la décentralisation française par rapport à la démocratie participative ?
• Au-delà de l’abstention massive, les listes citoyennes ont-elles pu émerger à l’occasion des élections municipales de 2020 ?
• La parité femmes/hommes progresse-t-elle de façon irréversible dans les instances de représentation ?
• La mise en œuvre des conventions de l’ONU pour l’égalité des droits femmes/hommes ne marque-t-elle pas une pause inquiétante ?
• Quelles conditions réunir pour que les mouvements féministes obtiennent des avancées décisives ?
• Une lutte exemplaire comme celle des Fralib permet-elle par la suite une appropriation autogestionnaire collective de son sort à partir d’une scop ?
• Les grands mouvements de masse comme les révolutions oranges ou les révolutions arabes qui portent haut et fort la non-violence ne traduisent-ils pas les aspirations à la démocratie dans la période ?
Les articles de ce numéro esquissent des réponses tout en mettant en exergue quelques logiques alternatives qui se dessinent.
Ce livre avance une thèse contre-intuitive : les atteintes modernes à l’équilibre écologique global découlent exclusivement de processus de domination sociale. Il en suit la proposition converse : la lutte écologique pour la préservation et la restauration de la nature n’est rien d’autre que la lutte sociale pour l’émancipation.
Si l’on peut démontrer qu’il en est effectivement ainsi, une conclusion s’impose : pour ouvrir un chemin au milieu du désastre, on ne peut compter sur rien d’autre que sur la convergence universelle des forces engagées pour une extinction des dominations de classe, de nation ou de genre. C’est en ces termes que s’énonce la politique écologique du « commun du peuple » du monde.
Jacques Bidet est philosophe, professeur honoraire à l’université de Paris Nanterre.
Recensions
Table des matières
Introduction
Que faire à l’ère du désastre ? 5
Préambule : le « tournant métastructurel » 9
Première partie
Le capitalisme et l’État, le Système-monde et l’État-monde de classe 23
Chapitre 1
La structure écologique moderne de classe 25
1.1. Le capital comme fait social-écologique 26
§111. L’exploitation capitaliste comme fait social 27
§112. L’exploitation capitaliste comme fait écologique 33
§113. Le capitalisme, improductif et surpuissant 37
1.2. La compétence comme fait social-écologique 39
§121. Gramsci éclairé par Foucault et Bourdieu 40
§122. La domination compétente 43
§123. L’exploitation compétente 51
1.3. La classe fondamentale ou populaire : celle du « commun du peuple » 56
§131. Le tournant métastructurel en analyse de classe 57
§132. La double division au sein du peuple : en fractions et en strates 59
§133. Le clivage Peuple A/Peuple B 62
§134. Le triptyque des dominations : classe-nation/genre 63
Chapitre 2
Violence de classe et violence de nation 73
2.1. L’État-nation et ses régimes d’hégémonie 75
§211. L’État et l’Appareil d’État, le public et le privé 75
§212. Comment la métastructure définit une « droite » et une « gauche » 81
§213. Une théorie de l’hégémonie en termes de duel triangulaire 84
2.2. De la nation au Système des nations 87
§221. Le chaînon ontologique manquant de l’ analyse marxienne 89
§222. Historicité du cours de l’histoire et historicité de l’instant 92
§223. Le miracle innocent de la nation-tueuse 97
§224. Le Système des nations et la « colonialité » de la nation 101
2.3. L’entrelacement politique classe-colonie/genre 104
§231. Les partis au croisement structure/système 105
§232. L’historicité structurelle-systémique de la modernité 110
§233. Une théorie unitaire ? Le genre dans « classe-colonie/genre » 115
Les rapports de genre dans la métastructure 118
Historicité métastructurelle du rapport moderne de genre 120
Chapitre 3
Système-monde, État-monde, Nation-monde 125
3.1. L’État-nation au sein du Système-monde 126
§311. Les expériences premières de la modernité politiques 127
§312. L’ arraisonnement des peuples et le Système-monde moderne 134
§313. Que faire des nations ? 137
3.2. Au-delà du Système-monde : l’État-monde 139
§321 Les concepts d’« ultimodernité » et d’« État-monde » 140
§322. Qu’en est-il d’un « Appareil d’État » à l’échelle monde ? 143
§323. Comment s’entrelacent le Système-monde et l’État-monde ? 146
§324. Existe-t-il une classe dominante mondiale ? 149
§325. Existe-t-il une classe populaire mondiale ? 153
3.3. Vers la Nation-monde ? 160
§331. Le parti de l’écologie 161
§332. Le projet du « commun » 165
Deuxième partie
Citoyens d’une Nation-monde et hôtes de la planète 173
Chapitre 4
Seules les dominations sociales détruisent la planète
175
4.1. La configuration du champ de bataille 176
§411. Comment le néolibéralisme produit le désastre 177
§412. L’ordre structurel-systémique de la lutte sociale-écologique 181
4.2. Les impensés du productivisme et du consumérisme 187
§421 « Produire pour le profit » et « produire pour produire » 188
§422 Productivisme et consumérisme 196
4.3. Du bon usage et du juste usage de la planète 201
§431 Philosophie du désir et théorie des besoins, Lordon et Heller 201
§432 Les principes politiques du commun du peuple 216
§433. Qui sont les acteurs de la lutte contre la menace écologique ? 223
Chapitre 5 227
Seules les luttes d’émancipation protègent la 227
planète 227
5.1. Les luttes de classe comme luttes écologiques 231
§511. Le retour du commun du peuple à l’heure du désastre écologique 232
§512. « S’organiser » contre le destructivisme du capital 236
§513. « S’ associer » contre le productivisme des compétents 243
5.2. Les luttes du Sud et du Genre comme luttes écologiques 248
§521. Le « Sud global » en première ligne écologique 248
§522. « L’impulsion écologique » de la lutte des femmes 256
Chapitre 6
La Nation-monde, communauté écologique ultime 265
6.1. La nation, figure ultime du commun 266
§611. Le « commun » contre le Capital et l’État (Dardot et Laval) 269
§612. Le commun national (Coriat et Rodotà) 277
§613. La reconstruction métastructurelle du commun 280
6.2. L’humanité, nation ultime ? 288
§621. Que nous apprend la pandémie ? 289
§622. La Nation-monde contre l’État-monde ? 292
§623. La Nation-monde contre le Système-monde 298
6.3. Une politique nationale de l’humanité 301
§631. L’utopie avec la théorie 302
§632. Quelle organisation politique ? 304
§633. Les concepts et les affects de la Nation-monde, commun global 310
6.4. Épilogue : une communauté des vivants ? 314
§641. Le droit et la morale au-delà des humains ? 315
§642. Quel « tournant ontologique » ? 317
Auteurs cités 322
Ce livre avance une thèse contre-intuitive : les atteintes modernes à l’équilibre écologique global découlent exclusivement de processus de domination sociale. Il en suit la proposition converse : la lutte écologique pour la préservation et la restauration de la nature n’est rien d’autre que la lutte sociale pour l’émancipation.
Si l’on peut démontrer qu’il en est effectivement ainsi, une conclusion s’impose : pour ouvrir un chemin au milieu du désastre, on ne peut compter sur rien d’autre que sur la convergence universelle des forces engagées pour une extinction des dominations de classe, de nation ou de genre. C’est en ces termes que s’énonce la politique écologique du « commun du peuple » du monde.
Jacques Bidet est philosophe, professeur honoraire à l’université de Paris Nanterre, directeur honoraire de la revue Actuel Marx, qu’il a fondée en 1986. Il associe un engagement social et politique (ATTAC, Copernic, Ensemble !) et un travail théorique, poursuivi sur quatre décennies, visant à élargir le marxisme pour l’interprétation du monde contemporain.
Lorsque Jean-Michel Blanquer parle, on a envie d’applaudir. Il décrit avec brio une école idéale, refondée sur la science, humaniste en même temps qu’efficace... On aimerait que ce soit vrai, mais tout est faux, comme le montrait déjà la première édition de ce réquisitoire. À l’heure du bilan de la mandature, cette nouvelle édition prend en compte les efforts du ministre pour justifier sa politique.
Au total, et sous couvert de modernité, les vieilles recettes de la droite autoritaire : un premier degré et l’enseignement professionnel caporalisés, les collèges et lycées mis en concurrence, l’élitisme comme principe. Ce ne serait qu’un mauvais moment à passer si la plupart de ces réformes n’étaient irréversibles, et si elle ne coûtaient pas très cher pour un effet dérisoire.
Échos
Un débat en ligne sur Médiapart, ici
Sommaire
Pourquoi une nouvelle édition ?
Avant-propos
Deux anecdotes et un récit pour situer l’homme
Une ambition qui vient de loin
Les premiers mensonges
Examen systématique des réformes concernant le premier degré
La maternelle à 3 ans
Le dédoublement des classes de CP et CE1
« Agir pour l’école », et Lego : la « syllabique » sur la sellette
Les méthodes de lecture : Ce que dit la science
Les tests de CP et CE1
Un conseil scientifique qui n’est pas très « scientifique »
Le retour aux 4 jours
Le redoublement
Le second degré
La mixité sociale au collège et les classes bilangues
Le latin et le grec
« Devoirs faits »
Lycée d’enseignement général, baccalauréat, Parcoursup : des réformes qui ne disent pas leur nom
Une mise en œuvre chaotique
Comment rater « la transformation de la voie professionnelle »
La vérité sur l’apprentissage
Rien pour les « décrocheurs »
La formation des enseignants
Il y a plus grave
Et maintenant que faire ?
Lorsque Jean-Michel Blanquer parle, on a envie d’applaudir. Il décrit avec brio une école idéale, refondée sur la science, humaniste en même temps qu’efficace... On aimerait que ce soit vrai, mais tout est faux, comme le montrait déjà la première édition de ce réquisitoire. À l’heure du bilan de la mandature, cette nouvelle édition prend en compte les efforts du ministre pour justifier sa politique.
Mais, quoi qu’il en dise sur un ton toujours très satisfait, aucune des réformes qu’il a engagées n’est réellement éclairée par la science. Les chercheurs dont il s’est entouré sont, pour les plus influents, sortis de leur domaine de compétence, et fondent leurs arguments sur des prémisses largement discutables, quand ils ne trichent pas avec les références bibliographiques. L’évaluation est partout, rien ne marche, et jamais les conséquences ne sont tirées.
Au total, et sous couvert de modernité, les vieilles recettes de la droite autoritaire : un premier degré et l’enseignement professionnel caporalisés, les collèges et lycées mis en concurrence, l’élitisme comme principe. Ce ne serait qu’un mauvais moment à passer si la plupart de ces réformes n’étaient irréversibles, et si elle ne coûtaient pas très cher pour un effet dérisoire.
Débat de spécialistes ? Non. Pascal Bouchard est journaliste, il suit les questions d’éducation depuis bientôt 40 ans, et voit, sous des apparences changeantes et des dispositions parfois très techniques, revenir sans cesse les questions non résolues qui hantent notre système éducatif. Car c’est le grand mérite de ce ministre que de nous obliger à les poser sous un jour nouveau sans jamais nous laisser impressionner par les arguments d’autorité de ceux qui veulent nous imposer leur vision de l’École.
Pascal Bouchard, agrégé de lettres et docteur es lettres (sciences de l’éducation) a notamment été enseignant, producteur à France-Culture, directeur de la rédaction de l’Agence Éducation Formation (AEF) et le créateur de ToutEduc.fr.
Fruit d’un solide travail d’enquête dans plusieurs régions de Russie, cet ouvrage apporte un éclairage original sur une Russie que l’on n’a pas l’habitude de voir sous cet angle. La démonstration est subtile et convie les lecteurs à un voyage au plus profond de la Russie, donnant la parole à des personnes évoluant généralement loin des projecteurs, comme des retraités, ouvriers ou petits entrepreneurs. L’autrice plaide pour une prise en compte, à côté de la critique savante ou théorique, de la critique sociale ordinaire de « bon sens », ancrée dans l’ordinaire du quotidien et dans l’expérience de vie matérielle perçue comme commune à nombre de « petites gens ». Elle propose également d’appréhender la critique sociale en lien avec un certain nationalisme, ou sentiment national, qui ne reproduit pas toujours le discours nationaliste et démagogique d’Etat. Elle montre qu’un certain type de nationalisme « par en bas » peut très bien nourrir un esprit critique envers les dominants et le partage inégal des richesses.
Recensions
Table des matières
Introduction. « Comment est-il possible que les gens vivent si pauvres dans un pays si riche ? »
penser les catégories : politique ordinaire, critique sociale, nationalisme et autoritarisme
Politique ordinaire
Critique sociale ordinaire
Nationalisme
Nationalisme russe
Projet patriotique du Kremlin
Imaginaire social
Autoritarisme
une typologie croisée : nationalisme, imaginaire social et critique sociale
sens commun, imaginaire national et
nationalisme d’état
Désir d’appartenance à une « grande communauté » et d’unité nationale
Imaginaire social national : « Nous-nation »
Critique de sens commun
élitisme du nationalisme et de la critique
Vision élitiste de la nation
Imaginaire élitiste : « Nous-gens cultivés »
Critique sociale ordinaire intellectualiste
Bon sens, peuple du commun et nationalisme populaire
Une nation divisée entre bas peuple et oligarchie
Imaginaire social : nous-peuple du commun
Critique sociale ordinaire de bon sens
Élaboration théorique de la critique sociale ordinaire
de bon sens
Conditions d’émergence des différentes critiques sociales ordinaires
Conclusion : une politisation ordinaire
Annexe I : présentation de l’enquête
Une évolution de l’objet
Diversité géographique et socio-professionnelle
Entretiens ethnographiques
Analyse des données
Annexe ii : tableau des catégories
Fruit d’un solide travail d’enquête dans plusieurs régions de Russie, cet ouvrage apporte un éclairage original sur une Russie que l’on n’a pas l’habitude de voir sous cet angle : celui du potentiel critique dont sont porteuses les classes populaires souvent soupçonnées dans la vulgate médiatique de faire le lit des autocrates à la Poutine. La démonstration est subtile et convie les lecteurs à un voyage au plus profond de la Russie, donnant la parole à des personnes évoluant généralement loin des projecteurs, comme des retraités, ouvriers ou petits entrepreneurs. Où l’on découvre que la critique sociale la plus émancipatrice n’est pas toujours portée par l’élite auto-proclamée « éclairée », ni même par ceux et celles qui s’identifient à l’opposition politique.
L’autrice plaide pour une prise en compte, à côté de la critique savante ou théorique, de la critique sociale ordinaire de « bon sens », ancrée dans l’ordinaire du quotidien et dans l’expérience de vie matérielle perçue comme commune à nombre de « petites gens ». Elle propose également d’appréhender la critique sociale en lien avec un certain nationalisme, ou sentiment national, qui ne reproduit pas toujours le discours nationaliste et démagogique d’Etat. Elle montre qu’un certain type de nationalisme « par en bas » peut très bien nourrir un esprit critique envers les dominants et le partage inégal des richesses.