.
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Table des matières
Remerciements 7
Préface 9
Introduction 15
Première partie. Quelle sociologie des relations entre l’ école et les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 25
Chapitre 1. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine : un statut d’ extériorité dans l’ école républicaine 27
I. Les descendants de l’ immigration nord-africaine :
entre immigrés et prolétaires 29
II. L’ école et l’ immigration : la non-centralité d’ un objet en sociologie de l’ éducation 32
III. La difficulté à désigner les élèves descendants de
l’ immigration nord-africaine 35
IV. La tentation du comparatisme anglo-saxon 37
V. Les élèves descendants de l’ immigration nord-africaine en France présentent-ils des homologies avec les minorités ethniques aux États-Unis ? 42
Chapitre 2. Les descendants de l’ immigration nord-africaine appréhendés essentiellement à travers le prisme de l’ échec scolaire 57
I. Déconstruire les tests d’ intelligence comme outils de domination sociale 59
II. Ce que l’ école fait aux descendants de l’ immigration nord-africaine et ce que les descendants de l’ immigration nord-africaine font à l’ école 65
III. Un statut infériorisé des élèves issus de l’ immigration dans les travaux de recherche 68
IV. Les ambivalences de la sociologie des rapports entre école et immigration 71
Chapitre 3. L’ émergence tâtonnante et nébuleuse de l’ objet discriminations scolaires en France 75
I. Des transformations profondes au sein de la société française et du champ académique 75
II. L’ ethnicisation de l’ espace scolaire : le terreau des discriminations scolaires ? 79
III. Les élèves « étrangers » à l’ école : une catégorie repoussoir dans l’ espace scolaire 81
IV. La banalisation du vocable d’ élèves « maghrébins » 84
V. Peut-on raisonner en termes de racisme à l’ école ? 86
VI. Le paradigme des inégalités scolaires : un objet écran à celui des discriminations scolaires ? 91
Chapitre 4. Une dissonance entre approches subjectivistes et objectivistes des discriminations scolaires 97
I. Les déclarations massives et spontanées relatives aux discriminations scolaires dans les quartiers populaires 99
II. Comment distinguer un effet de ségrégation et un effet de discrimination ? 101
Total 101
III. Un sentiment d’ injustice ou de discriminations scolaires majoritaire ou minoritaire parmi les descendants de l’ immigration nord-africaine ? 104
IV. La non-identification des discriminations scolaires à une échelle macro-sociologique 109
Deuxième partie. De quoi la discrimination est-elle le nom ? 117
Chapitre 5. Quel statut de la discrimination dans les sciences sociales et dans le champ éducatif en France ? 119
I – Quels apports de la notion de discrimination en sciences sociales ? 122
II – Tensions et controverses autour de la notion de race 127
III. Comment articuler discriminations, racisme et inégalités ? 138
IV. Penser les relations entre sociologie et droit de la non-discrimination 142
Chapitre 6. En quoi la discrimination scolaire n’ est pas une discrimination comme les autres 147
I. Les discriminations au cœur des contradictions entre principe d’ égalité et réalité des inégalités ? 149
II. Comment les inégalités scolaires se sont imposées comme un paradigme central 153
III. Les fausses évidences des inégalités scolaires ou les faux semblants de la méritocratie scolaire 155
IV. La puissance incontestable du paradigme des inégalités scolaires 161
V. Relire les inégalités scolaires au prisme du droit de la non-discrimination 164
Chapitre 7. Propositions pour une conceptualisation des discriminations scolaires 169
I. Les risques d’ un usage superficiel du droit de la non-discrimination 171
II. Le droit de l’ éducation : un angle mort de la sociologie des discriminations scolaires 177
III. La construction de normes juridiques européennes et internationales en matière de droit de la non-discrimination 181
Obligations faites aux États de prendre des dispositions 191
IV. La discrimination scolaire au prisme des avis de la Halde et du Défenseur des droits 194
V. Pour une définition et une conceptualisation des discriminations scolaires 201
Troisième partie. Les immigrés et les descendants de l’ immigration nord-africaine, le racisme, les ségrégations et la discrimination scolaire 207
Chapitre 8. Un groupe social hétérogène 209
I. Les orientations théoriques de l’ enquête biographique 210
II. L’ insaisissable cohérence des descendants de l’ immigration nord-africaine
214
III. Identités hybrides et transterritorialité 224
IV. La tyrannie de l’ injonction identitaire et l’ expérience de la ségrégation urbaine 232
V. La constitution différenciée d’un ethos de classe 235
VI. Le maillage brisé de l’ éducation populaire a laissé place à l’ anomie dans les quartiers populaires 237
VII. Les conditions d’ habitat indignes dans les quartiers populaires 243
VIII. Une discrimination multidimensionnelle 248
Chapitre 9. Comprendre le rapport entre les descendants de l’ immigration nord-africaine et l’ école à l’ aune du « modèle » républicain
d’ intégration 253
I. Du « déni de francité » au déni de citoyenneté 253
II. L’ engagement scolaire et la valeur symbolique de l’ institution scolaire 257
III. Les descendants de l’ immigration nord-africaine à l’ épreuve des contradictions du « modèle » républicain d’ intégration 261
IV. Les rapports différenciés à la religion et aux traditions ou la déconstruction d’ une vision communautaire des descendants de l’ immigration nord-africaine 265
V. Le port et le non-port du voile par choix et la critique de l’ islam dans les quartiers 266
VI. Des combats pour l’ émancipation 271
VII. La mise à distance de la tradition : un travail du quotidien 276
VIII. Une éducation libérale et ouverte marquée par des points de vigilance 282
Chapitre 10. Dits et non-dits de l’ expérience du racisme et de la discrimination dans l’ espace scolaire 289
I. La mise à distance du racisme et de la discrimination scolaire 290
II. Les vexations banalisées ou les petits rappels d’ altérité 299
III. La dilution de la discrimination dans la ségrégation scolaire : une vision nihiliste 304
IV. Des expériences du racisme et de la discrimination scolaires individuelles et collectives 307
V. Le sort d’ Amira sera d’ être femme de ménage : les mots qui blessent 315
VI. Lorsque la ségrégation scolaire engendre du harcèlement scolaire 322
Chapitre 11. Lorsque les élèves parlent du racisme et des discriminations
à l’ école 329
I. La discrimination scolaire n’ est pas une catégorie de pensée spontanée chez les élèves 331
II. Légitimité de présence, processus d’ auto et d’ hétéro-identification et place de la religion 336
III. L’ épreuve de l’ enseignement privé 339
IV. Le poids des stéréotypes et des préjugés 344
V. Quid de l’ enseignement public ? 346
VI. Le vécu de la ségrégation intra-établissement 349
VII. Des sentiments d’ injustice et de stigmatisation multidimensionnels et très prononcés 352
Chapitre 12. Les enseignants, la ségrégation et la discrimination scolaire :
un point aveugle 361
I. Didactiser la question de l’ identité et l’ altérité avec les élèves : un exercice pédagogique à haut risque 364
II. Une ethnicisation de l’ espace scolaire… mais bienveillante 367
III. Une pédagogie non color-blindness et anti-discriminatoire 372
IV. L’ externalisation du racisme et des discriminations scolaires 374
V. La République ne répond pas bien à l’ exigence d’ égalité scolaire 382
VI. L’ ethnicisation de la relation pédagogique : un produit de la discrimination scolaire ? 386
VII. Lorsque la lutte contre les discriminations scolaires conduit à un porte à faux avec l’ institution scolaire 392
Conclusion 397
Comment des mécanismes discriminatoires se produisent-ils au sein de l’ école ?
397
À quelles conditions l’ orientation est-elle constitutive de discriminations scolaires ? 402
Ségrégations et discriminations 404
Les liens complexes entre rupture d’ égalité, discriminations et inégalités de trajectoires scolaires 405
Le chaînon manquant du droit de la non-discrimination : la discrimination territoriale 408
Le droit à l’ éducation est un droit universel 410
Cet ouvrage est consacré à la discrimination dans le domaine scolaire encore peu explorée. Il s’attache à la population des descendants de l’immigration nord-africaine. L’ouvrage traite de questions essentielles : comment définir et établir la discrimination dans le domaine scolaire ? Comment la différencier des inégalités ? Répondre à ces questions suppose une analyse du fonctionnement de l’institution scolaire en croisant les apports de la sociologie de l’éducation et du droit de l’éducation. C’est ce qui fait l’originalité de l’ouvrage. Il montre que si l’école ne discrimine pas de façon systématique les élèves descendants de l’immigration nord-africaine, agissent bien en revanche en son sein des mécanismes discriminatoires, qu’il s’agisse des expressions de racisme entre élèves, entre enseignants et élèves, des décisions d’orientation biaisées par l’origine migratoire, ou encore des processus de ségrégation scolaire inter et intra-établissements. Sont concernés ici tous faits, actes ou décisions de nature à porter atteinte à la dignité et à l’intégrité des élèves et d’exercer une influence potentiellement préjudiciable sur les trajectoires scolaires. L’ouvrage interroge ainsi la capacité de l’école à faire monde commun. Il dresse un état des lieux pour une école plus égalitaire, moins fragmentée, plus respectueuse du droit de l’éducation.
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Table des matières
Sommaire
Préface
Introduction. Pourquoi les « Lumières » ?
Les visages pluriels des « Lumières »
Les « Lumières » dans leur contexte
Refonder les « Lumières » pour le XXIe siècle
Première partie. Sortir du binarisme
La dialectique comme opposition et unité des contraires
La clef de voûte de la « pensée Marx »
Tout est contradiction
La contradiction en mouvement
La perversion stalinienne de la pensée Marx
Les rapports indissolubles entre unité et diversité
Toujours resituer dans le temps et l’espace
Il n’y a ni « marxisme », ni « marxistes »
L’« invention » du « marxisme » et les spécificités françaises
Le double caractère des crises, menaces et opportunités
Orientations méthodologiques
Deuxième partie. Revisiter dix grands rapports
Nous sommes des êtres de raison, mais aussi de passions, de pulsions
Nous sommes des êtres de raison
Nous sommes des êtres d’affects, d’émotions, de pulsions, de désirs, d’envies, de passions ir-rationnels
La personne humaine maître et/ou composante de la nature
L’humain maître et possesseur de la nature ?
L’Anthropocène ?
Interactions sous contraintes
La reconnaissance de l’individuation est inséparable de la sociétalisation
L’individu et la collectivité
Les différentes figures de l’action publique
Les individus, la société et la démocratie
Les contre-pouvoirs
L’action publique démocratique pour conjuguer intérêt général et intérêts individuels et particuliers
L’action publique démocratique
Concevoir et promouvoir l’intérêt général
Un système multi-niveaux d’intérêt général
Réformer l’action publique
Un État-stratège ?
Droits et devoirs sont indissociables
La Déclaration de 1789
Pas de droits sans devoirs
Imbriquer liberté(s), égalité et solidarités
Liberté et libéralisme(s)
Égalité, fraternité, laïcité et solidarité(s)
Relier local et global, micro et macro
Penser ET agir local ET global
Une mise en œuvre créatrice du principe de subsidiarité
Remettre le marché à sa place, rien que sa place, mais toute sa place
« L’Union européenne (…) œuvre pour le développement durable de l’Europe fondé sur une (…) économie sociale de marché »
Services publics, communs, économie sociale
L’universalisme doit aller de pair avec les altérités
L’universalisme « à la française »
L’universel n’est universel que s’il est reconnu comme tel par tous
Le système européen de valeurs solidaires, référentiel dans la mondialisation
L’Union européenne, union d’États nation
Modèle social et système européen de valeurs communes
Référentiel dans la mondialisation
Quelles perspectives ?
Nous sommes les héritiers des Lumières. C’est notre patrimoine commun républicain, celui de la gauche comme celui de l’Europe. Alors que les Lumières étaient vivantes, avec de multiples débats et controverses, ne les avons-nous pas considérées comme un bloc figé, pétrifié, laissé en jachère ?
Dans un essai vif et percutant, Pierre Bauby propose de les réexaminer, revoir, compléter, actualiser, enrichir là où elles ne correspondent plus aux situations, connaissances et enjeux du XXIe siècle ; de sortir des formes de binarisme, de fatalisme, de nombrilisme ; de résister aux délitements du lien sociétal. Il avance quatre paradigmes clés de la connaissance avant de revisiter dix grands rapports qui structurent nos pensées et actions. Étayé d’un côté par soixante années de pratiques diversifiées, de l’autre par une veille attentive sur les mutations des sociétés française et européennes et sur des recherches, cet essai vise à soulever la chape de plomb qui enserre le cœur du réacteur de la société ; de prendre appui sur les initiatives de terrain, en les faisant connaître, en suscitant des confrontations pluralistes, des débats dans l’espace public. Pierre Bauby propose de retrouver la dynamique créatrice et propulsive des Lumières pour contribuer à l’action transformatrice contre toutes discriminations et inégalités.
Pierre Bauby docteur de l’IEP de Paris, spécialiste de l’action publique et des services publics en France et en Europe, expert auprès du Parlement européen et du Comité économique et social européen sur les Services d’intérêt général, membre du Conseil d’orientation du CIRIEC, président de RAP (Reconstruire l’action publique, www.actionpublique.eu) ; auteur en particulier de : Service public, services publics, La Documentation Française, 2016 ; L’européanisation des services publics, Presses de SciencesPo, 2011 : Reconstruire l’action publique, Syros, 1998.
La transformation des modes de gouvernance de l’enseignement supérieur et de la recherche.
« L’université n’est pas une entreprise ! » Ce slogan a scandé les dernières mobilisations contre les réformes des universités, qui se sont multipliées ces dernières décennies. Pourtant, à y regarder de plus près, force est de constater que l’enseignement supérieur et la recherche se distinguent de moins en moins des entreprises dans ses modes de gouvernance : la collégialité se voit concurrencée par la centralisation du pouvoir dans les mains de gestionnaires, l’autonomie par l’évaluation constante et le financement sur projet, ou encore la solidarité par un morcellement croissant des corps des salarié-e-s et de leurs intérêts respectifs. Ce numéro entend revenir sur ces métamorphoses, de leur esprit à celles et ceux qui les appliquent et les vivent au quotidien.
Table des matières
5 Dossier.
États d’esprit
Quentin Fondu, Mélanie Sargeac, Aline Waltzing
7 Étudier les universités pour mieux les réformer. Le programme sur la gestion des établissements d’enseignement supérieur de l’OCDE (1969-2016)
Quentin Fondu, Mélanie Sargeac, Aline Waltzing
17 Pourquoi l’impuissance des réformes universitaires en France ?
Christophe Charle
29 Les réformes de l’université et de la recherche : une affaire de doctrine ?
Joël Laillier, Christian Topalov
39 La consécration. Jalons pour une socio-histoire de la Conférence des présidents d’université (1971-2022)
Étienne Bordes
49 Enrôler la « communauté universitaire » la conversion managériale de l’encadrement intermédiaire
Mathieu Uhel
59 Qui sont les relais de l’excellence au sein des établissements ? Audrey Harroche
69 Les réformes de l’enseignement supérieur et de la recherche et la marginalisation des sciences humaines et sociales) à l’échelle d’une université
Jay Rowell
81 Réformes de l’imaginaire social et contrôle des subjectivités
RogueESR et Camille Noûs
Grand entretien avec Heela Najibullah
91 « Que reste-t-il de la politique de réconciliation nationale en Afghanistan ? »
propos recueillis par Gaia Lassaube
Pédagogie
103 Sociologie et sociologies spontanées. À propos des « savoirs expérientiels » et des « injustices épistémiques »
Gérard Mauger
Idées
117 À propos de Arthur BORRIELLO, Abolition et permanence du discours de crise en Italie et en Espagne (2010-2013), Jean-Paul FITOUSSI, Comme on nous parle. L’emprise de la novlangue sur nos sociétés
Frédéric Lebaron
Culture
121 L’amour de l’art. À propos de Lydie Salvayre, Marcher jusqu’au soir
Gérard Mauger
133 À propos de Jean-Paul Delahaye, Exception consolante. Un grain de pauvre dans la machine .
Gérard Mauger
Varia
145 Une vision polanyienne du capitalisme contemporain
Marie-France Garcia
161 Les conditions de l’orthodoxie
Marie Quarrey
161 Les cadres intermédiaires de la fonction publique en relais du new public management dans les politiques éducatives
Marie-Pierre Chopin, Jérémy Sinigaglia
Vous allez lire ici des histoires de militants. Ce sont des récits passionnants sur des engagements pour rendre meilleur le monde et plus légère la vie. Des combats tristement perdus et des victoires arrachées parfois avec les dents qu’un sourire franc laisse briller au milieu de la figure. Ces récits ont été laborieusement et patiemment livrés à l’auteur par des militantes et des militants bataillant dans les domaines les plus divers, de la culture au sport, de la politique au logement, de l’hygiène du linge à la réinsertion après un passage en prison, de la protection de la vie des adolescents face à la violence du narcotrafic à la difficile relation entre religion et politique.
Sommaire
Remerciements
Introduction
Premier engagement. La prison dans la vie du quartier
Deuxième engagement. La citoyenneté menacée
Troisième engagement. Monter la vie en scène
Quatrième engagement. Le prix de la décence et l’accès à
l’hygiène en temps de pandémie
Cinquième engagement. La conscience politique par
le sport
Sixième et septième engagement. Les tactiques d’un collectif
dispersé
Les militants se rencontrent
Présentation du projet de recherche
Présentation de l’auteur
Vous allez lire ici des histoires de militants. Ce sont des récits passionnants sur des engagements pour rendre meilleur le monde et plus légère la vie. Des combats tristement perdus et des victoires arrachées parfois avec les dents qu’un sourire franc laisse briller au milieu de la figure. Ces récits ont été laborieusement et patiemment livrés à l’auteur par des militantes et des militants bataillant dans les domaines les plus divers, de la culture au sport, de la politique au logement, de l’hygiène du linge à la réinsertion après un passage en prison, de la protection de la vie des adolescents face à la violence du narcotrafic à la difficile relation entre religion et politique.
Premier véritable révolutionnaire « professionnel », Buonarroti a été placé en « surveillance spéciale » à Grenoble. Expulsé de Genève, il s’y est installé, fin janvier 1813, avec sa compagne, Teresa Poggi. Il restera quinze mois sur les bords de l’Isère. Étrangement, ce séjour avait sombré dans l’oubli. L’exhumer, mieux : en rendre raison, tel est le but de cet ouvrage. Une enquête tout entière tournée vers le souci de ramener à la lumière les ramifications conspiratives que Buonarroti s’était employé à étendre à travers les Alpes.
Plongé dans les coulisses des conspirations républicaines du début du XIXe siècle, ce livre intéressera les lecteurs attirés par les premières manifestations du socialisme en Europe. Il invite à renouer avec une époque dominée par les sociétés secrètes et le rêve d’égalité hérité de la Révolution française.
Table des matières
Liste des principales abréviations 5
Prologue 7
Dans les limbes de l’histoire 7
Un point aveugle 11
Au-delà de la légende 14
Voyager dans les archives 17
Ie partie
Sur les traces d’un conspirateur 19
Chapitre 1
À l’ombre de Saint-André 21
La maison Ferrand 22
Un lieu sous surveillance 26
Le petit monde des musiciens 29
M. Falcon et ses livres 32
Le visage d’une rue 35
Une place libérale 39
Le premier appelé 43
Les mailles du filet 45
De bons procédés 51
Un artiste de carton-pâte 54
Des œuvres dédicatoires 57
Chapitre 2
Dans les salons de l’hôtel Belmont 61
Sous le sceau du secret 61
Les amis de la Plaine 67
Une loge napoléonienne 72
Une sociabilité philanthropique 77
La forme d’une loge 83
Une aspiration aux libertés 87
Une assemblée militante 90
Chapitre 3
À la croisée des regards 97
Un observateur discret 98
Le scénario d’une rencontre 103
La rue Bayard 108
Une jeunesse en ébullition 114
Le masque de l’ennui 117
Un montagnard aux aguets 121
Des rivalités politiques 125
Sous l’œil des étudiants 129
Le parti de la « finesse » 135
Un événement structurant 139
Un fief des idées libérales 142
IIe partie
La naissance d’une tradition 149
Chapitre 4
À l’école de la clandestinité 151
Un réseau d’opposants 152
Naissance d’une organisation 157
Aux premières heures 165
L’épreuve 171
Se remobiliser 178
La création de L’Union 182
Chapitre 5
Mano invisibile 193
Éclairer l’opinion 194
Une soudaine notoriété 198
Sur les chemins de l’Europe 203
En quête de légitimité 209
De l’ombre à la lumière 216
La nouvelle donne 221
Le bastion grenoblois 226
Un agenda politique 229
Chapitre 6
Insurrection 235
L’Union croisée 236
Le complot européen du Bazar 243
« Une épidémie conspirative » 248
L’autre complot 255
Des mains discrètes 263
Sous le boisseau 267
Épilogue
La révolte des masques 271
Le carnaval de la révolte 273
Une intrigue montagnarde 279
Le rire en bandoulière 285
Bibliographie indicative 291
Table des illustrations 299
Index des noms d’époque 301
Premier véritable révolutionnaire « professionnel », Buonarroti a été placé en « surveillance spéciale » à Grenoble. Expulsé de Genève, il s’y est installé, fin janvier 1813, avec sa compagne, Teresa Poggi. Il restera quinze mois sur les bords de l’Isère. Étrangement, ce séjour avait sombré dans l’oubli. L’exhumer, mieux : en rendre raison, tel est le but de cet ouvrage. Une enquête tout entière tournée vers le souci de ramener à la lumière les ramifications conspiratives que Buonarroti s’était employé à étendre à travers les Alpes.
Plongé dans les coulisses des conspirations républicaines du début du XIXe siècle, ce livre intéressera les lecteurs attirés par les premières manifestations du socialisme en Europe. Il invite à renouer avec une époque dominée par les sociétés secrètes et le rêve d’égalité hérité de la Révolution française.
Olivier Ihl est professeur de sociologie historique à Sciences Po Grenoble. Après plusieurs ouvrages sur les rituels politiques (dont La fête républicaine, Paris, Gallimard, 1996 ou Le mérite et la République, Paris, Gallimard, 2007), il s’est consacré à l’histoire de la représentation (Le premier portrait photographique. Paris 1837 et La barricade renversée. Histoire d’une photographie, Paris 1848, Vulaines-sur-Seine, Le Croquant).
Les banques centrales font régulièrement la une de l’actualité économique. Leurs décisions sont scrutées à la loupe par les marchés financiers et peuvent avoir des conséquences considérables sur la vie quotidienne des populations. Mais au service de qui fonctionnent-elles et quelle est la nature des politiques qu’elles promeuvent ? Ce livre montre toute l’ambiguïté d’organismes censés être au service de l’intérêt commun mais qui, en fait, mettent en œuvre des orientations qui, in fine, ne font que soutenir la finance. Quelle serait alors une politique monétaire au service d’une bifurcation écologique et sociale ? Ce livre en explore les voies et les moyens.
Le nous populaire a longtemps été confondu avec « la classe ouvrière ». Or, depuis la deuxième moitié des années 1970, de multiples mécanismes ont contribué à le dé-faire objectivement et subjectivement. Ce délitement est renforcé par de nouvelles incitations à être soi. Comment cerner les effets de ces processus sur les je dans les classes populaires d’aujourd’hui ? Quelle place ces ego accordent-ils à l’entre-soi familial ? Comment peuvent-ils se préserver au travail et en dehors du travail ? Alors que ces questions convoquent souvent des réponses abstraites en termes d’individualisation ou encore de subjectivation, les contributions réunies dans cet ouvrage livrent des analyses empiriquement étayées sur les rapports du je, de l’entre-soi et du nous dans les classes populaires au sein de la société française contemporaine, mais aussi dans des configurations antérieures aux années 1970. Ces analyses montrent que si le délitement du nous populaire favorise le repli sur la sphère privée et une plus forte exposition aux normes individualistes, les je populaires qui s’affirment aujourd’hui témoignent d’une revendication de reconnaissance indissociablement collective et personnelle.
Sommaire
Introduction
Marie-Hélène Lechien, Olivier Masclet, Gérard Mauger
Des « individus » dans l’ancienne culture ouvrière ?
Olivier Schwartz
Retour critique sur l’« attention oblique ». Une contribution à l’étude des individualités populaires
Olivier Masclet
Actualité du familialisme populaire. « Bien élever ses
enfants »
Gérard Mauger
Surveiller et servir. Rester soi-même dans une position
professionnelle subalterne
Séverine Misset
Moi, nous et les autres. Sur quelques enjeux de lutte dans
le monde des « hommes du fer »
Gérard Noiriel
Un nous contrarié ?
Henri Eckert
Travailler sur soi pour mieux vendre
Marie-Pierre Pouly
« Avoir le courage de faire des choses ». Usages du « psy » par des ménages de classes populaires stables
Anne-Marie Arborio & Marie-Hélène Lechien
Les interventions institutionnelles auprès des jeunes de milieu populaire : entre « travail de soi » et « travail des relations familiales »
Isabelle Coutant
Un « individu » à l’usage des sociologues
Gérard Mauger
Présentation des auteurs et autrices
Annexe 243Le nous populaire a longtemps été confondu avec « la classe ouvrière ». Or, depuis la deuxième moitié des années 1970, de multiples mécanismes ont contribué à le dé-faire objectivement et subjectivement. Ce délitement est renforcé par de nouvelles incitations à être soi. Comment cerner les effets de ces processus sur les je dans les classes populaires d’aujourd’hui ? Quelle place ces ego accordent-ils à l’entre-soi familial ? Comment peuvent-ils se préserver au travail et en dehors du travail ? Alors que ces questions convoquent souvent des réponses abstraites en termes d’individualisation ou encore de subjectivation, les contributions réunies dans cet ouvrage livrent des analyses empiriquement étayées sur les rapports du je, de l’entre-soi et du nous dans les classes populaires au sein de la société française contemporaine, mais aussi dans des configurations antérieures aux années 1970. Ces analyses montrent que si le délitement du nous populaire favorise le repli sur la sphère privée et une plus forte exposition aux normes individualistes, les je populaires qui s’affirment aujourd’hui témoignent d’une revendication de reconnaissance indissociablement collective et personnelle.
On peine aujourd’hui à imaginer à quel point l’ouvrage Communauté et société du sociologue allemand Ferdinand Tönnies a bouleversé le champ académique au début du XXe siècle. Sciences sociales et parfois sciences humaines ont décliné à foison la thématique, tandis que l’opinion publique s’en emparait, en lui donnant une couleur sombre et parfois funeste (le nazisme, Vichy), en dépit des avertissements de son auteur. Au fil du temps, la distinction académique s’est ainsi mue en lieu commun équivoque, puis trouvée marginalisée voire exclue du champ scientifique. On s’est alors empressé d’oublier que Max Weber avait affiné la distinction, qu’Émile Durkheim lui avait subtilement substitué une autre opposition conceptuelle, et que la politique comparée américaine avait avec acuité, lors de ses premiers pas maladroits, tiré utilement profit de cette œuvre.
Cet ouvrage sera disponible à la mi-février 2023. Il peut être commandé dès maintenant
Sommaire
introduction
première partie : D’ un singulier État occidental (du Léviathan de Hobbes)
chapitre 1 : L’ homme, un individu
chapitre 2 : L’ État, une construction
deuxième partie : Tönnies, un lecteur attentif de Hobbes
chapitre 1 : L’ homme en société, un individu égoïste (Hobbes, revu et corrigé par Tönnies)
chapitre 2 : L’ homme en communauté, une personne
chapitre 3 : Éloge de la communauté
troisième partie : Une postérité sourde mais détonnante
chapitre 1 : La postérité politique de Tönnies
chapitre 2 : La postérité scientifique de Tönnies
conclusion
table des matières complète
On peine aujourd’hui à imaginer à quel point l’ouvrage Communauté et société du sociologue allemand Ferdinand Tönnies a bouleversé le champ académique au début du XXe siècle. Sciences sociales et parfois sciences humaines ont décliné à foison la thématique, tandis que l’opinion publique s’en emparait, en lui donnant une couleur sombre et parfois funeste (le nazisme, Vichy), en dépit des avertissements de son auteur. Au fil du temps, la distinction académique s’est ainsi mue en lieu commun équivoque, puis trouvée marginalisée voire exclue du champ scientifique. On s’est alors empressé d’oublier que Max Weber avait affiné la distinction, qu’Émile Durkheim lui avait subtilement substitué une autre opposition conceptuelle, et que la politique comparée américaine avait avec acuité, lors de ses premiers pas maladroits, tiré utilement profit de cette œuvre.
On a surtout oublié que l’œuvre de Ferdinand Tönnies avait, comme aucune autre auparavant, sérieusement amendé la fable de Thomas Hobbes, le fameux Léviathan, à laquelle Tönnies reconnaissait une belle rigueur mais à laquelle il opposait aussi la persistance du fait communautaire. Car c’est bien la figure d’un individu possessif cher à Hobbes que l’on trouve omniprésente dans la Gesellschaft dépeinte sous des traits rêches par Tönnies. Tandis que maints travaux ethnologiques (Maine, Gierke), philosophiques (Spinoza, Schopenhauer, von Stein...) lui avaient offert l’occasion de souligner que la Gemeinschaft repose sur une entraide naturelle entre des personnes respectueuses de leurs différences. On ne peut aujourd’hui que mesurer les dégâts de cet oubli, tant la majestueuse autorité de l’État occidental peine sur tous les continents à se substituer durablement à maintes communautés.
Jean Jacob, né en 1964, est enseignant-chercheur en science politique à l’université de Perpignan. Il a collaboré à de nombreuses revues et publié notamment Les sources de l’écologie politique, Arléa-Corlet, 1995 ; Histoire de l’écologie politique, Albin Michel, 1999 ; Le retour de « l’Ordre nouveau » Les métamorphoses d’un fédéralisme européen, Librairie Droz, 2000 ; L’Antimondialisation. Aspects méconnus d’une nébuleuse, Berg International Éditeurs, 2006.
Emmanuel Macron affiche une grande fermeté sur la nécessité de faire une réforme des retraites. Peu lui importe si la justification qu’il en donne aujourd’hui contredit la précédent. Il voulait alors une réforme (prétendument) au nom de l’équité, avec un régime par points. Il veut aujourd’hui ce qu’il refusait fermement, à savoir une réforme paramétrique : reculer l’âge de départ pour faire des économies.
Dans la première partie de cet ouvrage, on réfute la présentation d’un financement des retraites menacé, en montrant l’injustice et le coût humain d’un recul de l’âge de départ ou d’un allongement de la durée de cotisation. Refuser ce projet ne signifie pas pour autant se satisfaire de la dégradation continue des retraites sous l’effet des réformes passées : décrochage du niveau de vie des retraité·es, inégalités entre catégories sociales, et entre femmes et hommes : c’est l’objet de la deuxième partie. Enfin, la dernière partie aborde les pistes possibles pour améliorer le système, et souligne l’importance de réfléchir sur les retraites en lien avec l’emploi, les conditions de travail et plus globalement le projet de société.
Publié en partenariat avec la fondation Copernic
Sommaire
9 Introduction
11 1. Réfutation du discours du gouvernement
Que dit vraiment le rapport du COR : le système de retraites n’est pas en danger
14 Les caisses de retraites doivent financer les retraites
16 La retraite à 64 ou 65 ans serait une régression pour de nombreuses personnes et une injustice
17 Le recul de l’âge de départ signifie une prolongation de la période de précarité
18 Dégradation de la qualité de vie
19 Inégalités d’espérance de vie et de revenus
19 L’allongement de la durée de cotisation pénalise les carrières courtes
22 Des gains d’espérance de vie revus à la baisse ; une espérance de vie en retraite également en baisse
23 Travailler plus : focalisation sur l’emploi des séniors
25 Travailler plus : oubli de l’emploi des femmes
28 La comparaison avec les autres pays ne peut pas se faire seulement sur l’âge de départ
29 Un minimum de pension à 85 % du SMIC ? une promesse ancienne jamais tenue
31 2. Refuser la « réforme » actuellement prévue ne signifie pas que le système de retraites est aujourd’hui satisfaisant.
Une situation moins mauvaise qu’ailleurs mais très insuffisante
32 La décision politique de plafonner les dépenses de retraite est responsable de cette dégradation
32 Dégradation des taux de remplacement, des pensions et des niveaux de vie
36 Les inégalités entre les femmes et les hommes, importantes, ne se réduisent que trop lentement
40 Des dispositifs de solidarité indispensables, mais qui distribuent beaucoup plus aux plus aisés
43 3. Améliorer le système et garantir l’avenir de retraites suffisantes
44 Partager plus équitablement la richesse produite
45 Réduire le temps de travail plutôt que l’augmenter
46 Poser la question du sens du travail
47 Lever les obstacles à l’emploi des femmes
48 Augmenter les salaires et le taux de cotisation, supprimer les allégements de cotisations
49 Revenir à des durées de carrière réalisables et à un calcul satisfaisant de la pension
50 Augmenter le minimum de pension
50 Supprimer la décote
51 Refonder les majorations pour enfants pour les rendre forfaitaires et unifiées
53 En conclusion, améliorer les ressources du système de retraite, c’est possible
55 Annexe 1. Retraites : répartition et capitalisation
56 Régime par annuités, par points ou en comptes notionnels
58 La logique de contributivité s’oppose à la logique de solidarité
58 Écarts de pension entre les femmes et les hommes
59 Comptes notionnels, pure contributivité
61 Annexe 2. Taux plein, décote, âge dit du taux plein
63 Annexe 3. Christiane Marty, « Les femmes, premières pénalisées de la nouvelle réforme des retraites », Travail, Genre et société, n°44, novembre 2020
Emmanuel Macron affiche une grande fermeté sur la nécessité de faire une réforme des retraites. Peu lui importe si la justification qu’il en donne aujourd’hui contredit celle de son précédent mandat. Il voulait alors une réforme (prétendument) au nom de l’équité, avec un régime par points. Il veut aujourd’hui ce qu’il refusait fermement, à savoir une réforme paramétrique : reculer l’âge de départ pour faire des économies.
Dans la première partie de cet ouvrage, on réfute la présentation d’un financement des retraites menacé, en montrant l’injustice et le coût humain d’un recul de l’âge de départ ou d’un allongement de la durée de cotisation. Refuser ce projet ne signifie pas pour autant se satisfaire de la dégradation continue des retraites sous l’effet des réformes passées : décrochage du niveau de vie des retraité·es, fortes inégalités entre catégories sociales, et entre femmes et hommes : c’est l’objet de la deuxième partie. Enfin, la dernière partie aborde les pistes possibles pour améliorer le système, et souligne l’importance de réfléchir à la question des retraites en lien avec l’emploi, les conditions de travail et plus globalement le projet de société.
Christiane Marty est ingénieure, membre du Conseil scientifique d’Attac et de la Fondation Copernic. Elle a notamment co-écrit
Retraites, l’alternative cachée, Syllepse, 2013.
À l’heure où l’économie mondiale est traversée par une succession de crises d’ampleur et d’intensité sans précédent, les produits de proximité suscitent un intérêt grandissant. Pour faire face aux risques induits par la mondialisation des échanges et la spécialisation géographique du travail, la relocalisation des activités de production est aujourd’hui plébiscitée. Dans l’agroalimentaire, la pandémie a donné un nouveau souffle aux « circuits courts » qui cherchent à réduire la distance marchande entre agriculteurs et consommateurs. Ce livre restitue le processus d’institutionnalisation de ces marchés ainsi que les multiples investissements dont ils font l’objet.
L’enquête pointe un phénomène paradoxal : l’intervention d’un certain nombre d’intermédiaires comme condition de félicité de marchés qui valorisent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs. Elle montre à quel point le succès des « circuits courts » s’explique par l’intervention de militants, chercheurs, et agents du ministère de l’Agriculture qui, souvent malgré eux, participent dans le même temps à leur réappropriation par les acteurs centraux du secteur agricole.
Sommaire
Introduction. Saisir l’incertitude et ses effets
Chapitre 1. De la contestation du Gatt aux Amap. La métamorphose de la cause de l’Alliance entre agriculteurs et consommateurs
Chapitre 2. Le succès des « circuits courts ». Co-production et circulation d’une catégorie d’organisation marchande
Chapitre 3. L’institutionnalisation du flou. Des circuits courts aux circuits de proximité
Chapitre 4. La proximité réinvestie par les intermédiaires
Chapitre 5. La structure de l’offre en « circuits courts »
Chapitre 6. La dynamique conservatrice de l’espace des producteurs
Liste des matériaux
À l’heure où l’économie mondiale est traversée par une succession de crises d’ampleur et d’intensité sans précédent, les produits de proximité suscitent un intérêt grandissant. Pour faire face aux risques induits par la mondialisation des échanges et la spécialisation géographique du travail, la relocalisation des activités de production est aujourd’hui plébiscitée. Dans l’agroalimentaire, la pandémie a donné un nouveau souffle aux « circuits courts » qui cherchent à réduire la distance marchande entre agriculteurs et consommateurs. Ce livre restitue le processus d’institutionnalisation de ces marchés ainsi que les multiples investissements dont ils font l’objet.
L’enquête sur laquelle se base cet ouvrage pointe dans un subtil jeu d’échelles un phénomène paradoxal : l’intervention d’un certain nombre d’intermédiaires comme condition de félicité de marchés qui valorisent un rapprochement entre les agriculteurs et les consommateurs. Elle montre à quel point le succès des « circuits courts » s’explique par l’intervention de militants, chercheurs, et agents du ministère de l’Agriculture qui, souvent malgré eux, participent dans le même temps à leur réappropriation par les acteurs centraux du secteur agricole.
Jean-Baptiste Paranthoën est post-doctorant à l’Université de Reims Champagne-Ardennes. Membre du Centre d’Études et de Recherches sur les Emplois et les Professionnalisations et associé au Centre d’Économie et de Sociologie Appliquées à l’Agriculture et aux Espaces Ruraux, ses travaux portent sur les modèles de développement économique alternatifs.
Des études du commerce des aviations de chasse, les expéditions d’observation des passages de la planète Vénus au 18e siècle, ou la formation du jeune Bourdieu. Un dossier, coordonné par Jérôme Lamy et Sébastien Plutniak, fait le point sur les relations entre la science et l’anarchie. La rédaction poursuit également son travail d’exploration des archives en dépoussiérant un texte du philosophe belge Léo Apostel, particulièrement dense et publié en 1977. Un autre texte important de Jacques Bouveresse paru en 1985 interroge les fondements de l’intelligence artificielle. Un entretien avec l’historien Christophe Charle, au titre volontiers provocateur (« Les débats épistémologiques en histoire, c’est toujours un peu du théâtre »), met en lumière les séquences et progrès d’une longue et fructueuse carrière. Des notes critiques complètent le sommaire, qu’introduit un éditorial invité d’Arnaud Fossier sur les conditions de production de la vérité en histoire.
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Liberté, tel est son nom est une autofiction où les réminiscences d’histoires plurielles ancrées dans l’Histoire conflictuelle franco-algérienne font écho aux interrogations actuelles.
Née au cœur de la guerre d’Algérie, d’un père indépendantiste, H. débarque en France en 1962 dans les bras d’un beau-père harki. Sa mémoire se forge à partir d’images floues d’un père idéalisé, et de la souffrance d’une mère ballottée d’un mari à l’autre, d’un pays à l’autre, d’une violence à l’autre. Plus tard, H. refusera d’être un alibi pour sa mère, fondue dans ses convictions religieuses. S’engage alors une inévitable lutte entre mère et fille car H. veut vivre libre de ses choix. Puis arrive le jour des incertitudes lorsque la propre fille de H. devient femme. Devra-t-elle se réconcilier avec son passé pour éviter de consommer la rupture avec elle ?
Cet ouvrage dans lequel la narratrice, H., fait le « je » à la troisième personne pour revenir sur des paradoxes identitaires jamais résolus, soulève aussi des questions souvent tues, liées à la guerre d’Algérie et au drame des harkis.
Houria Delourme-Bentayeb est née en 1958, en pleine guerre d’Algérie. Arrivée en France en 1962, elle vivra de quatre à neuf ans dans les camps de harkis avant de déménager dans une petite ville du Lot-et-Garonne. Elle entre à l’école normale d’institutrices de Chartres puis décroche une maîtrise de lettres modernes à la Sorbonne. Conseillère pédagogique et formatrice, elle enseigne en France, à Chicago et au Caire.
Liberté, tel est son nom est une autofiction où les réminiscences d’histoires plurielles ancrées dans l’Histoire conflictuelle franco-algérienne font écho aux interrogations actuelles. Née au cœur de la guerre d’Algérie, d’un père indépendantiste, H. débarque en France en 1962 dans les bras d’un beau-père harki. Sa mémoire se forge à partir d’images floues d’un père idéalisé, et de la souffrance d’une mère ballottée d’un mari à l’autre, d’un pays à l’autre, d’une violence à l’autre. Plus tard, H. refusera d’être un alibi pour sa mère, fondue dans ses convictions religieuses. S’engage alors une inévitable lutte entre mère et fille car H. veut vivre libre de ses choix. Puis arrive le jour des incertitudes lorsque la propre fille de H. devient femme. Devra-t-elle se réconcilier avec son passé pour éviter de consommer la rupture avec elle ? Cet ouvrage dans lequel la narratrice, H., fait le « je » à la troisième personne pour revenir sur des paradoxes identitaires jamais résolus, soulève aussi des questions souvent tues, liées à la guerre d’Algérie et au drame des harkis.