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Premier véritable révolutionnaire « professionnel », Buonarroti a été placé en « surveillance spéciale » à Grenoble. Expulsé de Genève, il s’y est installé, fin janvier 1813, avec sa compagne, Teresa Poggi. Il restera quinze mois sur les bords de l’Isère. Étrangement, ce séjour avait sombré dans l’oubli. L’exhumer, mieux : en rendre raison, tel est le but de cet ouvrage. Une enquête tout entière tournée vers le souci de ramener à la lumière les ramifications conspiratives que Buonarroti s’était employé à étendre à travers les Alpes. 

Plongé dans les coulisses des conspirations républicaines du début du XIXe siècle, ce livre intéressera les lecteurs attirés par les premières manifestations du socialisme en Europe. Il invite à renouer avec une époque dominée par les sociétés secrètes et le rêve d’égalité hérité de la Révolution française.

Table des matières

Liste des principales abréviations 5

Prologue 7

Dans les limbes de l’histoire 7

Un point aveugle 11

Au-delà de la légende 14

Voyager dans les archives 17

Ie partie

Sur les traces d’un conspirateur 19

Chapitre 1

À l’ombre de Saint-André 21

La maison Ferrand 22

Un lieu sous surveillance 26

Le petit monde des musiciens 29

M. Falcon et ses livres 32

Le visage d’une rue 35

Une place libérale 39

Le premier appelé 43

Les mailles du filet 45

De bons procédés 51

Un artiste de carton-pâte 54

Des œuvres dédicatoires 57

Chapitre 2

Dans les salons de l’hôtel Belmont 61

Sous le sceau du secret 61

Les amis de la Plaine 67

Une loge napoléonienne 72

Une sociabilité philanthropique 77

La forme d’une loge 83

Une aspiration aux libertés 87

Une assemblée militante 90

Chapitre 3

À la croisée des regards 97

Un observateur discret 98

Le scénario d’une rencontre 103

La rue Bayard 108

Une jeunesse en ébullition 114

Le masque de l’ennui 117

 Un montagnard aux aguets 121

Des rivalités politiques 125

Sous l’œil des étudiants 129

Le parti de la « finesse » 135

Un événement structurant 139

Un fief des idées libérales 142

IIe partie

La naissance d’une tradition 149

Chapitre 4

À l’école de la clandestinité 151

Un réseau d’opposants 152

Naissance d’une organisation 157

Aux premières heures 165

L’épreuve 171

Se remobiliser 178

La création de L’Union 182

Chapitre 5

Mano invisibile 193

Éclairer l’opinion 194

Une soudaine notoriété 198

Sur les chemins de l’Europe 203

En quête de légitimité 209

De l’ombre à la lumière 216

La nouvelle donne 221

Le bastion grenoblois 226

Un agenda politique 229

Chapitre 6

Insurrection 235

L’Union croisée 236

Le complot européen du Bazar 243

« Une épidémie conspirative » 248

L’autre complot 255

Des mains discrètes 263

Sous le boisseau 267

Épilogue

La révolte des masques 271

Le carnaval de la révolte 273

Une intrigue montagnarde 279

Le rire en bandoulière 285

Bibliographie indicative 291

Table des illustrations 299

Index des noms d’époque 301

Premier véritable révolutionnaire « professionnel », Buonarroti a été placé en « surveillance spéciale » à Grenoble. Expulsé de Genève, il s’y est installé, fin janvier 1813, avec sa compagne, Teresa Poggi. Il restera quinze mois sur les bords de l’Isère. Étrangement, ce séjour avait sombré dans l’oubli. L’exhumer, mieux : en rendre raison, tel est le but de cet ouvrage. Une enquête tout entière tournée vers le souci de ramener à la lumière les ramifications conspiratives que Buonarroti s’était employé à étendre à travers les Alpes. 

Plongé dans les coulisses des conspirations républicaines du début du XIXe siècle, ce livre intéressera les lecteurs attirés par les premières manifestations du socialisme en Europe. Il invite à renouer avec une époque dominée par les sociétés secrètes et le rêve d’égalité hérité de la Révolution française.

Olivier Ihl est professeur de sociologie historique à Sciences Po Grenoble. Après plusieurs ouvrages sur les rituels politiques (dont La fête républicaine, Paris, Gallimard, 1996 ou Le mérite et la République, Paris, Gallimard, 2007), il s’est consacré à l’histoire de la représentation (Le premier portrait photographique. Paris 1837 et La barricade renversée. Histoire d’une photographie, Paris 1848, Vulaines-sur-Seine, Le Croquant).

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La « politique des chemins courts ». C’est par ces mots que le Président de l’Association des journalistes parlementaires désigne en 1978 la nature des échanges entre les journalistes et le personnel politique dans la capitale fédérale. Cette métaphore donne sens à la naturalisation de la lente construction institutionnelle reconnue par les différents acteurs de l’espace politique fédéral (journalistes, responsables politiques, porte-parole, hauts-fonctionnaires).

L’institutionnalisation de ce monopole n’est pas la résultante de seuls jeux d’interactions, indépendamment de tout contexte socio-politique, mais bien un effet de la structure du champ de la politique fédérale, de son histoire incorporée et instituée ainsi que de ses évolutions depuis la sortie de la Première Guerre Mondiale. L’enjeu de consolidation du régime (quel qu’il soit, démocratique ou autoritaire) est au cœur de la structuration de cet « espace public », pour le défendre face aux menaces réelles ou fantasmées (mais réelles dans leurs effets sur l’organisation d’une administration du porte-parolat), pour convaincre les citoyens et les journalistes de son bienfondé. 

Table des matières

Introduction

De la particularité allemande en comparaison internationale

Journalistes et politiques : des associés-rivaux

Quelques éléments de définition

Observer la coproduction des biens symboliques à destination des médias

Comprendre en actes la structuration des espaces publics nationaux

L’espace public et sa contention : l’invention de l’Öffentlichkeitsarbeit

La curialisation des agents dans une capitale fédérale

Pour une sociologie historique des relations presse-politique

Sociogénèse et institutionnalisation d’un espace autonome d’interactions

La production des biens symboliques gouvernementaux : un champ interstitiel au sein de l’État fédéral

Construire une enquête de temps long

Retracer une histoire bureaucratique

Histoire croisée d’archives

Une sociologie de la pratique

Chapitre 1. Organiser les échanges par la Öffentlichkeitsarbeit : une longue tradition de contre-feux politiques

Sauver le régime, installer le régime

Soutenir la forme républicaine de l’État par la propagande : Weimar, 1919-1933

Propagande et Öffentlichkeitsarbeit au service d’une « société dirigée » : la RFA depuis 1949

Une histoire administrative du porte-parolat : institutionnaliser et centraliser

Faire tenir une parole malgré les tensions : la République de Weimar

Le ministère de la propagande défié par la polyarchie du régime national-socialiste

La division ministérielle du porte-parolat en RFA après 1949

Chapitre 2. Au service de la démocratie ? 125

L’espace public incarné des Pressekonferenz 125

L’imbrication des lieux de la publicité : les conférences de presse sous Weimar 127

Définir les règles du jeu : le rôle des conférences de presse 127

L’affirmation des associations professionnelles 133

La Bundespressekonferenz e.V : la construction d’une institution de journalistes 137

Construire un collectif et légitimer la centralité politique de l’institution 138

Préserver l’entre-soi face à la monstration télévisuelle 149

Codifier l’entre-soi et disciplinariser les porte-parole 150

La liberté de la presse s’arrête-t-elle aux relations interallemandes ? 159

Le mur de Berlin : la fenêtre (sale) d’opportunité pour trancher le cas des journalistes de l’Est 159

La Ostpolitik des journalistes 164

Chapitre 3. Sociabilités et pacification des échanges dans l’espace parlementaire 171

Serre, île, bateau ou vaisseau spatial ? Le monde à part de la politique fédérale 173

Berlin, la Medienstadt 174

Une capitale fédérale engoncée : Bonn 177

Le retour de la Medienstadt ? Berlin après 1999 182

La configuration (restreinte) des échanges et sa modalisation 184

Berlin (1918-1933) : Construire un univers d’interdépendances pour mieux apprivoiser la conflictualité 185

Bonn : le charme apaisé d’une ville de province 192

Les mondanités : parfaire la façade pour préserver les coulisses 207

La République réconciliée : le « glam-chic » d’une tradition maintenue à Bonn 217

Maintenir le public à distance du bal de la presse 221

Chapitre 4. La recomposition de l’espace politique après 1999 231

Berlin, années folles (1999-2002) : la conjoncture fluide des premières années 236

La tentation économique de Berlin 237

Starisation et scandalisation de la vie politique 239

Rétablir les règles, (r)établir les frontières du groupe : les statuts de la BPK 243

Une séquence sous tension (2002-2004) : jouer la concurrence et rétablir le modus operandi de Bonn 247

Au commencement, de « banales » demandes de réécriture d’interviews 248

Ne rien laisser passer aux politiques 251

Désectorisation et règlement du conflit 255

Redéfinir les contours réglementaires des interviews 258

La course aux armements communicationnels et le réarrangement du monde de la politique parlementaire 260

Garder les frontières, garder ses distances 263

Le (relatif) désengagement numérique des journalistes de la BPK 271

Exister politiquement, exister journalistiquement : contourner l’atonie des gouvernements de Grande Coalition 280

Occuper l’espace médiatique dans un État fédéral 280

Grande coalition et stratégies parlementaires 282

Les outils parlementaires comme instruments du contrôle médiatique 287

Chapitre 5. L’espace hodologique du pouvoir 297

L’espace restreint du journalisme parlementaire 301

Évolution du nombre de journalistes parlementaires 302

Les transformations structurelles du journalisme parlementaire 307

La précarisation (relative) du journalisme politique 311

Faire nombre : la réunion des rédactions parlementaires 313

Lutter contre l’isolement des rédacteurs 313

L’organisation collective de la couverture du quotidien 315

Faire face aux journalistes : les services du Bundespresseamt et des ministères 319

Les injonctions politiques à paraître 320

Les moyens de la coordination : le personnel du Bundespresseamt 323

L’espace concentrique du pouvoir symbolique 327

Les plans d’un navire provisoire qui a duré : Bonn 1949-1999 327

Une capitale nouvelle aux contours topographiques historiquement prescrits : Berlin, 1999-… 338

Chapitre 6. L’espace homologique du pouvoir 347

De quelques propriétés des journalistes de la BPK 351

Des journalistes aux propriétés sociales hautes 351

La lente féminisation du journalisme parlementaire 353

De quelques homologies sociales 354

La lente féminisation du politique 354

Sur-diplômé•e•s mais moins de docteur•e•s 357

Les sciences de gouvernement au cœur du champ ? 360

Un secteur du champ bureaucratique 364

Un siècle de professionnalisation du porte-parolat 365

L’espace interstitiel entre publicistes et auxiliaires du politique après 1949 367

Parfaire son entrée dans le champ bureaucratique : une analyse séquentielle des carrières des porte-parole 373

Conclusion 383

Annexe méthodologique : terrains d’enquête et sources 391

Liste des entretiens 391

Journalistes : 391

Porte-parole ministériels : 392

Politiques : 392

Fonctionnaires, chargé-e-s de presse ou de communication : 393

Sources 393

Sources prosopographiques et topographiques : 394

Archives de la Bundespressekonferenz : 395

Bundesarchiv (BArch) : 396

Mémoires et autobiographies : 398

Remerciements 400

La « politique des chemins courts ». C’est par ces mots que le Président de l’Association des journalistes parlementaires (la Bundespressekonferenz) désigne en 1978 la nature des échanges entre les journalistes et le personnel politique dans la Capitale fédérale. Il s’offusque du projet de déplacer le corps de presse à quelques encâblures du quartier gouvernemental. Cette métaphore donne sens à la naturalisation de la lente construction institutionnelle reconnue par les différents acteurs de l’espace politique fédéral (journalistes, responsables politiques, porte-parole, hauts-fonctionnaires). Le tour de force symbolique de la Bundespressekonferenz en 1949 est d’avoir su construire un monopole corporatiste de gestion des relations presse-politique en regard d’un appareil d’Etat du porte-parolat gouvernemental. L’institutionnalisation de ce monopole n’est pas la résultante de seuls jeux d’interactions, indépendamment de tout contexte socio-politique, mais bien un effet de la structure du champ de la politique fédérale, de son histoire incorporée et instituée ainsi que de ses évolutions depuis la sortie de la Première Guerre Mondiale. L’enjeu de consolidation du régime (quel qu’il soit, démocratique ou autoritaire) est au cœur de la structuration de cet « espace public », pour le défendre face aux menaces réelles ou fantasmées (mais réelles dans leurs effets sur l’organisation d’une administration du porte-parolat), pour convaincre les citoyens et les journalistes de son bienfondé. La constitution d’une forme particulière de curialisation des acteurs de la démocratie parlementaire allemande n’est donc pas l’effet d’une culture démocratique allemande, mais bien le fruit d’un lent mécanisme de consolidation des échanges. La proposition suivie dans cet ouvrage est de la mise en visibilité médiatique du politique, à la croisée entre sociologie compréhensive du travail journalistique et sociologie politique du pouvoir fédéral allemand, que nous observons dans le temps long de leur institutionnalisation depuis 1918.

Auteur :

Nicolas Hubé est professeur des universités en sciences de l'information et de la communication à l'Université de Lorraine et membre du CREM (Centre de Recherche sur les Médiations) où il co-dirige l'équipe Praximedia (Journalisme, espace public, représentations). Ses travaux portent actuellement sur les politiques de communication de l'Union européenne, la sociologie comparée du journalisme en Europe ainsi que le phénomène populiste en Europe.

Points forts de l’ouvrage :

  • Un travail original sur la politique fédérale et/ou le parlementarisme (ouest-)allemand
  • Comprendre le travail des journalistes et des communicants comme des associés-rivaux
  • Inscrire la propagande et la communication politique dans leur continuité historique, sans présupposé de différences de nature
  • Comprendre le rôle de la République de Weimar dans la structuration du champ du pouvoir allemand sous le nazisme et sous la RFA d’après 1949
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Louise Michel (1830-1905) est aujourd’hui devenue une figure historique importante : elle est une image de lutte et de révolte, admirée comme une icône de femme libre. Elle a donné son nom à de nombreuses rues et écoles, et elle a même été proposée pour entrer au Panthéon. Mais comment cette combattante de la Commune de Paris, propagandiste anarchiste, déportée et emprisonnée par les gouvernements de la IIIRépublique, a-t-elle été intégrée dans la mémoire collective nationale ? C’est cette énigme que le livre entend résoudre. De la Commune de Paris à nos jours, il dévoile ce qui a fait de Louise Michel une femme célèbre et analyse sa trajectoire dans les mémoires des XXe et XXIe siècles. Loin d’un processus linéaire, cette figure a fait l’objet d’appropriations multiplesqui coexistent encore aujourd’hui.

Sidonie Verhaeghe est politiste, maîtresse de conférences à l’Université de Lille et chercheuse au CERAPS.

Une interview sur Mediapart

Une recension dans Revue Lectures

Table des matières

Table des matières

Introduction   

Corpus et sources utilisées 

 

Partie 1. Devenir figure révolutionnaire

   

Chapitre 1. Faire l’épreuve des armes. La reconnaissance d’un mérite révolutionnaire     

1871 et le procès de la Commune : Louise Michel, actrice de son il mage  

L’intégration de Louise Michel dans l’espace de la cause révolutionnaire   

1880 : le retour de Nouvelle-Calédonie et la consécration socialiste           

1883-1886 : la manifestation de l’Esplanade des Invalides et l’affaire Louise Michel         

Chapitre 2. L’exemple et le symbole : de quoi Louise Michel devient-elle le nom ?

Incarner la Commune

Illustrer le dévouement révolutionnaire       

Représenter l’alternative politique   

Partie 2. Devenir figure repoussoir   

Chapitre 3. Un objet de curiosité      

Iconographies

Interviews      

Placards, rumeurs et chansons         

Chapitre 4. Les motifs de l’héroïsation négative       

Communarde donc monstrueuse     

Révolutionnaire donc folle    

Féministe donc hystérique    

Célibataire donc déviante : les origines du surnom de Vierge rouge

Chapitre 5. Pourquoi Louise Michel ? Quand la République s’affirme libérale et modérée

L’AIT et la Commune, ou la République contre la révolution

Les lois scélérates, ou la République contre les anarchistes 

La tentative d’assassinat contre Louise Michel, ou la République face à la liberté d’expression

Illustrations    

Partie 3. Commémorer Louise Michel           

Chapitre 6. L’enterrement (1905)     

Les nécrologies ou la convergence des récits

L’enterrement ou la divergence des mémoires        

Chapitre 7. La statue (1906-1920)     

Histoire d’une statue 

Les résistances anarchistes au projet de statufication         

Chapitre 8. Les anniversaires de la mort (1921-1948)          

Comment Louise Michel est devenue une figure communiste        

Les célébrations communistes de Louise Michel      

L’opposition des anarchistes à l’appropriation mémorielle communiste    

Partie 4. Canoniser Louise Michel     

Chapitre 9. L’intégration de Louise Michel au roman national         

La pacification d’une mémoire officielle de la Commune de Paris   

De la sphère militante à la sphère académique : le tournant historiographique     

Chapitre 10. L’intégration de Louise Michel dans l’histoire des femmes     

Parité historique et parité politique : l’hommage comme politique d’égalité         

Comment Louise Michel est devenue une figure républicaine        

 

Chapitre 11. L’intégration de Louise Michel au patrimoine commun          

Manuels scolaires      

Toponymie urbaine   

Chapitre 12. Louise Michel est toujours une figure anarchiste        

Louise Michel dans le répertoire référentiel commun de l’extrême-gauche

La mémoire anarchiste de Louise Michel : une opposition aux appropriations dominantes

Comment Louise Michel est devenue hétérosexuelle : une critique queer et anarchiste   

Conclusion     

Remerciements         

Louise Michel (1830-1905) est aujourd’hui devenue une figure historique importante : elle est une image de lutte et de révolte, admirée comme une icône de femme libre. Elle a donné son nom à de nombreuses rues et écoles, et elle a même été proposée pour entrer au Panthéon. Mais comment cette combattante de la Commune de Paris, propagandiste anarchiste, déportée et emprisonnée par les gouvernements de la IIIe République, a-t-elle été intégrée dans la mémoire collective nationale ? C’est cette énigme que le livre entend résoudre. De la Commune de Paris à nos jours, il dévoile ce qui a fait de Louise Michel une femme célèbre et analyse sa trajectoire dans les mémoires des XXe et XXIe siècles. Loin d’un processus linéaire, cette figure a fait l’objet d’appropriations multiples, conflictuelles et concurrentielles, qui coexistent encore aujourd’hui.

Sidonie Verhaeghe est politiste, maîtresse de conférences à l’Université de Lille et chercheuse au CERAPS. Spécialiste de l’histoire sociale des idées anarchistes et féministes, elle travaille sur Louise Michel et, plus largement, sur les théories et les pratiques des femmes anarchistes. Elle s’intéresse également aux politiques de mémoire et aux constructions historiques des gauches en France.

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Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ?

En France comme en Allemagne, ce livre révèle le rôle décisif des organisations étudiantes dans ce processus. Instances de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants un groupe aux caractéristiques communes.

En articulant rapport à l’État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation ou encore alliances nationales et conflits locaux, l’auteur retrace la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation.

 Antonin Dubois est docteur en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Université de Heidelberg. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine des étudiants et des universités en France, en Allemagne et plus largement en Europe.

Recensions

Dans les Cahiers du Germe (n° 33, novembre 2021)

Dans Lectures / Liens socio

 

Table des matières

Introduction                                                                         

Du statut bureaucratique au groupe social                     

L’espace des organisations étudiantes                            

Sur les traces du groupe                                                  

Genèse, socialisation et politisation                                

Partie I. Espace des organisations et groupe social : genèses croisées      

Chapitre 1. Genèses de l’espace des organisations étudiantes en Allemagne et en France         

1. Quand les organisations étudiantes étaient un danger pour l’État     

2. La fabrique impériale de l’espace allemand des organisations étudiantes     

3. La naissance républicaine de l’associationnisme étudiant français     

Conclusion                                                                       

Chapitre 2. La catégorisation bureaucratique du groupe  

1. Définitions savantes et identification bureaucratique

2. Mettre les étudiants en chiffres                                  

3. L’occultation des origines sociales                              

Conclusion                                                                       

Chapitre 3. L’affirmation du groupe : conflits de représentation   

1. Deux modèles de représentation des étudiants         

2. Concurrences pour la représentation du groupe et restructuration de l’espace        

3. Concurrences et représentation : une nouvelle articulation du local et du national  

Conclusion                                                                       

Partie II. Des organisations ­socialisatrices                        

Chapitre 4. Socialisation et insertion dans les structures de pouvoir        

1. S’engager dans l’organisation, s’engager pour l’organisation 

2. S’engager à vie. Les anciens des corporations allemandes      

3. Tisser des liens pour s’implanter. Les associations françaises et leurs membres honoraires 

Conclusion                                                                      

Chapitre 5. Des mobilisations socialisatrices

1. Le politique, l’État, la nation                                       

2. Encombrement et discrimination : la « question des étrangers 

3. Des hommes au service de la nation                          

Conclusion                                                                      

Partie III. La formation d’un espace politique étudiant    

Chapitre 6. La mobilisation politique des étudiants         

1. Un nouvel étudiant politisé ?                                      

2. Créer des frontières pour mieux les transgresser ? Anticatholicisme, antisocialisme et Parteipolitik 290

3. Étudiants et Camelots en République                        

Conclusion                                                                      

Chapitre 7. De nouvelles mobilisations pour de nouvelles revendications

1. Un nouvel investissement des étudiants allemands dans l’université et la société    

2. Mouvement corporatif et lutte politique en France  

Conclusion                                                                      

Conclusion

La cohésion d’un ensemble composite                          

Permanences et dissolutions du groupe social étudiant

Remerciements                                                                   

 

Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ? 

L’analyse socio-­historique et comparée de la France et de l’Allemagne développée dans ce livre révèle le rôle décisif des organisations étudiantes dans ce processus. Par leur double rôle de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants autre chose qu’une collection d’individus : les membres d’un groupe aux caractéristiques, revendications, besoins et intérêts communs. 

En articulant rapport à l’État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation bureaucratique ou encore création d’alliances nationales et conflits locaux, l’auteur retrace à la fois la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation, de leur action et de leur représentation collectives. Il éclaire ce faisant l’importance du travail de mobilisation dans la formation et la reproduction d’un groupe social.

Antonin Dubois est docteur en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Université de Heidelberg. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine des étudiants et des universités en France, en Allemagne et plus largement en Europe.

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La notion de service public est devenue, depuis 1945, un instrument de lutte contre les inégalités et une forme de contrepoids à la logique capitaliste de la recherche du profit. En proposant une genèse de cette idée sous la IIIe République, cet ouvrage revient sur une période considérée comme fondatrice et permet de comprendre le privilège des milieux juridiques dans la promotion de cette notion. Alors que la revendication de service public apparaît aujourd’hui avec insistance, ce livre, qui restitue une enquête de sciences sociales à la fois fouillée et accessible, intéressera le lecteur d’en savoir plus sur un phénomène politique né au cœur de l’État et structurellement différent des réponses à la question sociale apportées par la philanthropie ou la charité.

Recensions

Dans la Revue Lectures

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Armes et bagages propose une perspective compréhensive sur les phénomènes dits terroristes. L’ouvrage apporte un éclairage nouveau sur les mouvements révolutionnaires et antisystème contemporains, en France, en Italie, en Allemagne et au Pays basque.

Recension dans Le Monde Diplomatique, mars 2021

Les organisations clandestines étudiées dans ces quatre pays déploient une critique du système en place, une interprétation de la violence de ce dernier et de la façon dont elle est vécue. Or cette critique porte des représentations convoquées dans l’action illégale voire violente d’autres groupes.
L’étude des représentations et des répertoires de légitimation, émanant des acteurs rencontrés lors d’une enquête sociologique de terrain, autorise une lecture critique de la thèse faisant de la violence politique le fruit de la frustration relative. Elle renouvelle ainsi les conclusions des travaux journalistiques ou s’appuyant sur des sources judiciaires. L’élargissement des répertoires de l’action collective à la violence politique ne signifie ni la suspension du questionnement sur les normes ou les valeurs, contrairement à nombre de préjugés. À travers la prise en compte du temps long, l’ouvrage contribue à pluraliser les répertoires de légitimation de la violence politique et à montrer que les acteurs sont moins animés par une « éthique de la conviction » que par une « éthique de la responsabilité » (Weber), prenant à rebours bien des affirmations proposées à partir de sources extérieures aux mouvements illégaux.

Caroline Guibet Lafaye est directrice de recherche au CNRS (Centre Émile Durkheim – Université de Bordeaux – Sciences Po). Agrégée et docteure en philosophie de l’Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, elle consacre ses recherches en sociologie et en philosophie politique à l’analyse des représentations et des croyances relatives à la justice sociale et aux processus de radicalisation.

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La prise d’Alger a levé le voile sur les soubassements des relations internationales de cette période-clé de l’histoire et plus précisément la complexité des rivalités franco-britanniques au début du XIXème siècle. 

Le gouvernement Wellington était opposé à la conquête et a demandé à maintes reprises l’évacuation de l’armée d’Afrique. Les tergiversations, volte-face et autre « Double-Talk » qui vont suivre, expriment, au-delà de la simple rhétorique diplomatique, les vicissitudes de la relation franco-britannique. La politique de la canonnière n’était plus de mise entre nations « civilisées » ou presque. Le pragmatisme et la Realpolitik constitue désormais les nouveaux combustibles de la dynamique néo-impériale et coloniale qui depuis la prise d’Alger allait sceller de nouvelles alliances et dessiner les contours d’une nouvelle géopolitique de l’espace méditerranéen au xixE siècle.

Professeur d’anglais et docteur en lettres et civilisations des pays anglophones. Mohand OUALI s’intéresse à la colonisation de l’Algérie d’un point de vue des pays anglo-saxons.

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L’actualité le montre : les recompositions géopolitiques à la faveur de la mondialisation et de la médiatisation des échanges, mais aussi de la crise du système néolibéral, suscitent un regain des aspirations identitaires. Si, en négatif, celles-ci se traduisent par des nationalismes xénophobes voire guerriers, les formes démocratiques et progressistes, notamment sur le terrain régional, sont, elles aussi, bien réelles.

Recension par Éducavox, le média des acteurs de l'école

Le panorama est ainsi éclairé par des fulgurances, marquées par une logique d’ensemble, à en juger par l’actualité écossaise, catalane, corse, camerounaise anglophone, néo-calédonienne, kurde… Des aspirations linguistico-culturelles et territoriales, enfouies jusqu’ici sous la gestion d’appareils d’État et de marchés, renaissent au grand jour. Les citoyen·ne·s sont incité·e·s à se réenraciner dans une culture plus profonde, dont les fondamentaux sont d’ordre anthropologique.
Leurs « armes cordiales » sont les sciences humaines et sociales, la littérature et les arts, l’éducation scolaire et populaire, les médias, le tourisme… L’objectif est une démocratisation culturelle et un développement durable, cosmopolite certes, mais aussi auto-centré dans le cas des cultures dominées.
L’avenir dira qui, des forces de régression nationalistes et xénophobes ou des forces de paix et d’inclusion, l’emportera. Dans ce livre, les auteur·e·s font le pari d’une évolution plus harmonieuse et apportent leur expertise et leurs expériences à cet égard. En cette année déclarée « année des langues autochtones » par l’Unesco, voilà un enjeu altermondialiste majeur.

Les auteur·e·s sont universitaires, spécialistes des langues ou des cultures, pédagogues praticiens, français ou d’autres origines et nationalités : arménienne, belge, brésilienne, italienne, ivoirienne, marocaine, suisse, togolaise, yéménite.
Giovanni Agresti, Fares Al Ameri, Saïd Benjelloun, Philippe Blanchet, Martine Boudet, Claude Calame, Joëlle Cordesse, Gilbert Dalgalian, Gaid Evenou, Camille Gourdeau, Sílvia Maria Manfredi, Kako Nubukpo, Pierre Jérémie Piolat, Giovanni Poggeschi, Caroline Roussy, Claude Sicre, Christian Tremblay, Jean-Philippe Zouogbo.
Avec la participation de la Délégation de la langue française et des langues de France/DGLFLF (ministère de la Culture) et du Carrefour Culturel Arnaud Bernard de Toulouse.

Table des matières

Introduction. La promotion des langues-cultures, un nouveau paradigme, Martine Boudet9

Première partie. Un système géo-socio-institutionnel en crise


Chapitre 1. Langues et démocratie : un lien imprescriptible, Gilbert Dalgalian
Chapitre 2. Anglophonie-francophonie : l’ écueil de l’ hégémonie économique ou stratégique, Christian Tremblay
Chapitre 3. L’ enseignement des langues dites « régionales » en France : un contexte problématique, Philippe Blanchet
Chapitre 4. Enseigner l’ arabe en France, vers de nouvelles perspectives, Saïd Benjelloun
Chapitre 5. Impossibilité et possibilité de la rencontre épistémique « multiverselle », Pierre Jérémie Piolat
Chapitre 6. Parler le français : une obligation ou un droit pour les étranger·ère·s « primo-arrivants » ?, Camille Gourdeau
Chapitre 7. Les pays de l’ Union européenne et la réglementation linguistique, Giovanni Poggeschi

Deuxième partie. Facteurs académiques, citoyens et institutionnels d’une évolution qualitative


Chapitre 8. Retrouver l’ intelligence des langues, Joëlle Cordesse
Chapitre 9. L’ interculturel : une approche pour favoriser la paix civile dans les sociétés actuelles, Fares Al Ameri
Chapitre 10. Pour une anthropologie culturelle altermondialiste : communication et relations avec les autres en régime néolibéral, Claude Calame
Chapitre 11. Pistes pour l’ ouverture et la revivification du français et des lettres, Martine Boudet
Chapitre 12. Historique, principes et objectifs du forum associatif des langues, Claude Sicre
La Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) : ses missions et réalisations

Troisième partie. Les langues-cultures au service d’un modèle de développement émancipateur


Chapitre 14. Pour une éducation et une démocratie inclusives : le paradigme de l’ anthropoglossophilie, Sílvia Maria Manfredi, Joëlle Cordesse
Chapitre 15. La linguistique du développement social. De la théorie au terrain et retour, Giovanni Agresti
Chapitre 16. Mieux communiquer pour une plus grande efficacité de l’ aide au développement en Afrique subsaharienne francophone, Jean-Philippe Zouogbo
Chapitre 17. Pour une Francophonie de l’ action : une vision, un projet programmatique, Kako Nubukpo et Caroline Roussy
Chapitre 18. Face à la glottophobie, une politique de droits linguistiques, Philippe Blanchet

18,96 €
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Mise à part la sempiternelle question de l'heure d'été, le système horaire qui organise notre quotidien n'est plus remis en cause. Qui conteste encore la division du jour en vingt-quatre heures et de l'heure en soixante minutes ?

Qui s'oppose à ce que le jour commence à minuit ? Qui regrette la fin des heures locales et l'imposition d'une heure unique dans toute la France ? Ou encore le fait qu'il est six heures à New York quand il est midi à Paris ? Aucune de ces règles ne s'est pourtant imposée sans difficultés. Ce livre interroge l'histoire mouvementée du système horaire français, du milieu du xviiie siècle au milieu du xxe siècle.
    Durant cette période, le pouvoir politique se montre particulièrement sensible au militantisme des scientifiques en faveur d'un système horaire standardisé. Car ce dernier permet de fixer des horaires et donc de réguler de nombreuses activités sociales comme les marchés, le trafic ferroviaire ou encore le travail. La standardisation nourrit aussi les espoirs et les craintes d'une société dont la marche vers le progrès s'accélère. Parce qu'il faut s'adapter à son nouveau tempo au risque d'être marginalisé, la maîtrise de son temps, la ponctualité et la discipline horaire deviennent des conditions de la réussite sociale.

Doctorant en science politique, Côme Souchier étudie la standardisation horaire et le gouvernement par le système horaire, en France, du milieu du xviiie siècle au milieu du xxe siècle.

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Paris, 1837. Louis Daguerre parvient à capturer le visage d’un homme. Là, dans les salles voûtées du Muséum d’histoire naturelle, il fixe une image effrayante de détails.

Produit par la chambre noire, ce dessin photogénique est une empreinte d’un réalisme désarçonnant. Il ne sera redécouvert qu’en 1998. C’est l’année où le daguerréotype représentant M. Huet fut présenté à la presse internationale. Un collectionneur l’avait acquis dix ans plus tôt au marché aux puces de la porte de Vanves à Paris.

Ce visage est le plus ancien exemple connu de portrait photographique. Une minuscule plaque de métal poli qui fut aussitôt accusée de tourmenter l’histoire de l’art. Ne venait-elle pas réveiller de vieilles querelles ? Comme celle de savoir qui, de la France ou de la Grande-Bretagne, a inventé ce mode de représentation ou qui, de Paris ou de Philadelphie, a mis au point le premier portrait purement mécanique. La chronologie des premiers pas de la photographie tombait en désuétude.
Au terme d’une incroyable enquête, ce livre vient révéler l’identité de ce « M. Huet ». Une façon de lui redonner un prénom et une biographie. Une manière aussi de faire revivre un monde oublié, le monde des graveurs et lithographes parisiens lancés dans l’aventure de l’industrialisation des images. Ce récit, campé à hauteur d’épaules, en restitue les rêves et les soubresauts. Désormais, l’appareil photographique ouvrait un nouveau rapport au temps. Le portrait de M. Huet fut bien un moment décisif. Celui de la naissance d’une culture visuelle qui est toujours la nôtre.

Olivier Ihl est professeur de sociologie historique à Sciences Po Grenoble. Après plusieurs ouvrages sur les rituels politiques (dont La fête républicaine, Paris, Gallimard, 1996 ou Le mérite et la République, Paris Gallimard, 2007), il s'est consacré ces dernières années à l'histoire de la représentation. Cet ouvrage fait suite à La barricade renversée. Histoire d'une photographie, Paris 1848 et à Louis Marie Bosredon et le Paris de 1848, tous deux publiés aux éditions du Croquant.  Pour une présentation plus complète de ses recherches : www.olivierihl.fr.

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