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Cet ouvrage porte sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
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Dans la Revue culturelle de l’Association Coup de soleil
Table des matières
Sigles et abréviations
Préface
Introduction
L’historien et ses témoins : une relation particulière
Des lettrés au discours maîtrisé
Des précautions brident la parole…
…La confiance la libère
Première partie : La crise de 1949
Chapitre I : La crise entre discours et histoire
Manipulation de l’histoire et discours politiques
De Hamdani à Kaddache : la prédominance du discours
De Harbi à Carlier : de nouveaux outils et un nouveau regard sur la crise
Du bon usage des archives coloniales
Scission « berbériste » ou crise politique ?
Ses acteurs : « des nationalistes convaincus »
Chapitre II : Sociologie des acteurs : les « intellectuels militants » du « groupe de Ben-Aknoun »
Leur origine sociale et régionale
Le contexte de l’émergence de ces militants
Leur propulsion dans la scène politique
Leurs lectures : de Salluste à Renan, de Boulifa à Tawfiq al-madani
Les chants nationalistes kabyles entre indépendance nationale et exaltation de l’amazigh
Chapitre III : Le discours militant : manipulation et réappropriation du discours colonial
Le « berbérisme » : idéologie de division ou stratégie de manipulation ?
Les berbéristes coloniaux : arabophobie, discours contre l’islam, valorisation de « soi »
Les ‘Ulama et le berbérisme
Chapitre IV : Les prémices de la crise
Tentatives de réunification des deux Kabylie : appréhension du « syndrome kabyle » ?
La réunion d’Arous de juillet 1948 : un moment fondateur
Divergences des chefs kabyles avec leur direction
Arrestations de chefs de la Kabylie: hasard ou dénonciation ?
Mésentente et luttes politiques au sein de la Fédération de France du MTLD
Chapitre V : Une crise multidimensionnelle
Une crise longue et étendue
Mobilisation et propagande des acteurs
Chapitre VI : Comment la crise de 1949 devient la crise « berbériste » : manipulation et violence
Lutte pour le contrôle du parti et naissance d’un discours anti-berbériste (de mars à juin 1949)
La crise de 1949 en Algérie
La violence, comme mode de gestion de la crise (juillet à mars 1950)
L'Algérie libre vivra, une contribution à l'élucidation de la nation algérienne
Chapitre VII : Rupture et continuité dans la contestation jusqu’en 1951
En Algérie : alignement, défection et transfert de militants
En France : redéploiement des militants dans trois directions
Conclusion
Chapitre VIII : La crise, de 1949 au « printemps berbère » de 1980 : instrumentalisations politiques et quête de vérité
La crise de 1949 racontée par les « vainqueurs » : condamnation et politisation de la mémoire
La crise et les militants berbéristes après 1962 : « une défaite fondatrice »
La version des victimes : une mémoire discrète
Conclusion
Deuxième partie : Des usages de la référence « kabyle » dans la guerre d'indépendance
Chapitre I : Réaffirmation et montée des militants kabyles (1954 à 1956)
L'organisation du parti en Kabylie à la veille du 1er novembre 1954
Les cadres de la Kabylie de 1949 à 1954 : d’Ouali Bennaï à Krim-Ouamrane
Chapitre II : La guerre d’indépendance et l’ascension des chefs de la zone/wilaya 3
La fédération de France un enjeu majeur entre les chefs du FLN
« L'affaire Mouzarine » une deuxième crise « berbériste » ?
Le rôle de la zone /wilaya 3 dans l’enracinement du fln/aln
Chapitre III : De Krim à Abane : des chefs kabyles à la tête de la guerre
Le congrès de la Soummam et l’affirmation de la wilaya 3 dans la guerre d'indépendance 375
Amirouche dans les Aurès : un chef kabyle en wilaya 1
Amar Ouamrane et l’intronisation du CCE en Tunisie
Belkacem Krim s’affirme leader national de la guerre
Chapitre IV : Retour des exclus de 1949 : soupçons, stigmatisation et liquidations physiques
Les exclus de 1949 et les chefs des maquis de Kabylie
Les partisans d’Ouali Bennaï et la crise du PPA/MTLD (1953-1954
Le déclenchement de novembre 1954 : retour des exclus de 1949
Liquidations physiques et lutte de pouvoir
Chapitre V : Baisse de l’influence des chefs de la wilaya 3 (1959-1962)
Lutte des clans et échec de Krim
Échecs militaires et perte d’emprise de la wilaya 3 et de Belkacem Krim
La Kabylie en 1962 : des maquisards exsangues et des leaders sans pouvoir
Conclusion
Postface
Fiches biographiques
Annexes
Bibliographie
Index
Cet ouvrage porte notamment sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Mais au-delà de cet objet direct, qui se suffit à lui-même, ce travail apporte une contribution importante à la compréhension de deux questions plus larges : celle de l’émergence d’un mouvement identitaire amazigh, y inclus sa dimension kabyle ; celle de la gestion de « l’ethnicité » par le nationalisme radical algérien, en deça et au-delà de la guerre d’indépendance.
L’auteur met au jour et en perspective de multiples faits ignorés, souvent incompris, tant des services de renseignement civils et militaires, que des acteurs en conflit, et des historiens eux-mêmes.
Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
Ali Guenoun est docteur en histoire de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur l’histoire de l’Algérie contemporaine. Il a notamment publié Chronologie du mouvement berbère. Un combat et des hommes (Alger, éditions Casbah, 1999).
Le présent ouvrage entend éclairer les origines et les fondements du hirak echaâbi (mouvement populaire) algérien de février 2019. Ce mouvement n’est pas né ex nihilo. À partir de luttes, fragmentées et contraintes, a émergé, dans la diversité des revendications et des lieux, une pluralité de demandes qui se sont retrouvées dans le creuset qu’a constitué le mouvement du 22 février.
Ce mouvement est apparu ainsi comme un catalyseur de tous ces apports et transformations au carrefour d’un basculement générationnel, entendu ici comme espace-temps défini par une globalisation en œuvre. Cependant, ce mouvement marque une transformation par rapport aux formes de contestations et mouvements sociaux et politiques, depuis l’indépendance. Pour cela, l’ouvrage opère un retour sur la décennie 2010 qui en a vu la gestation. Il s’appuie sur des recherches empiriques, nourries d’une connaissance au plus près du terrain algérien, qui donnent à voir les étapes et les éléments constitutifs qui ont permis son déploiement loin de toute immédiateté et précipitation analytique, voire politique. Il ouvre sur des points de vue qui permettent d’éclairer les enjeux et soubassements sociaux et politiques de ce moment de l’histoire algérienne.
Aissa Kadri : Enseignant-chercheur, associé UMR-LISE/CNAM/CNRS. Ses travaux portent sur une analyse comparée des systèmes d’enseignement, sur la question des intellectuels et intelligentsias, les mouvements sociaux et de droits au Maghreb et en immigration, et la sociologie des migrations.
Table des matières
Remerciements
Introduction
Première partie : Fondements et enjeux des contestations
Violence politique et démocratie : une union forcée et tragique, Sonia Dayan-Herzbrun, Laboratoire du Changement Social et Politique (LCSP), université Paris Diderot-Paris 7.
Dignité, citoyenneté et post-démocratie. Regards croisés autour de la même Mer, Giovanna Campani, université de Florence.
Nouvelles circulations et créativité des femmes maghrébines en « déplacement », Gérard Prévost, Institut Maghreb Europe, université Paris 8, Saint-Denis.
Justice transitionnelle et réconciliation en Tunisie : réflexions introductives, Nada Ben Amor, doctorante en psychologie, université de Tunis
Deuxième partie : perspective générationnelle, État et acteurs sociaux
Révoltes arabes : la fausse exception algérienne, Aissa Kadri, université de Paris 8, Saint-Denis.
État et société civile en Algérie à la veille des « printemps arabes », Hocine Zeghbib, Maître de conférences de droit public université Montpellier III CREAM – Montpellier I.
Les bases sociales de l’État en Algérie, Salim Chena, chercheur associé à LAM (Sciences Po Bordeaux/CNRS), éditeur de la Revue en ligne Dynamiques Internationales.
Les élites militaires algériennes face aux recompositions de la société algérienne (1999-2019), Emmanuel Alcaraz, docteur en histoire, chercheur associé à l’IRMC et à l’ISP de l’université de Nanterre
Les émeutes de janvier 2011 en Algérie et la réaction de pouvoir politique, Abdelghani Issaadi, docteur en sociologie Paris 8, Saint-Denis.
Les protestations populaires au Mzab : Les heurts intercommunautaires au miroir de la génération politique, Ratiba Hadj-Moussa, département de sociologie, York University, Toronto185
Troisième partie : des pratiques contestataires en mutation
Islam politique, néo-fondamentalisme et « printemps arabe » en Égypte et en Algérie. De la complexité du rapport entre État et religion, Meriem Khelifi, docteure en sociologie, université de Paris 8, Saint-Denis.
Les réformes politiques du printemps arabe : verrouillage et atomisation de l’espace public, Rachid Tlemçani, professeur, université d’Alger 3.
Les réseaux sociaux et l’opinion publique algérienne lors de l’élection présidentielle 2014, Samir Ghezlaoui , doctorant en communication à l’université Rennes 2.
Les usages de la téléphonie mobile en Algérie : de la révolution culturelle à la révolution politique, Hazi Hanane, doctorante, université de Paris 8, Saint-Denis.
« Bezzzef ! » : Archéologie culturelle d’un mouvement contestataire Nazim Layadi, université de Paris 8, Saint-Denis.
Des mouvements inscrits dans la longue durée, la résilience du pouvoir autoritaire. Quelle sortie du « despotisme plébéien » ?,Aissa Kadri et Salim Chena
En guise de postface : les luttes continuent, l’Algérie à la croisée des chemins, Aissa Kadri
Conclusion, Aissa Kadri et Salim Chena
Après trois guerres en l’espace de dix ans, les habitants de la Bande de Gaza survivent dans une précarité socio-économique aggravée par le blocus qui empêche le mouvement des personnes et des biens.
Recensions
En dépit des conséquences dramatiques de cette situation, l’enquête que nous avons menée entre 2008 et 2018 auprès d’une centaine de familles montre que les habitants de Gaza, les Gaziotes, continuent à faire société et même à faire preuve de dynamisme économique. Le conflit s’éternise et la résistance tient dans le concept de résilience qui maintient la vie sociale. Gaza enfermée est l’objet d’une volonté délibérée de séparer, d’enfermer, de punir. Une géographie politique, sous prétexte de sécurité, est fondée sur le principe d’un isolement brutal, systématique. Comprendre l’origine de cette résistance que l’on peut aussi qualifier de résilience sociale est l’objet de ce travail. Question d’autant plus importante que depuis peu, des signes inquiétants se manifestent : usage accru de la drogue, augmentation des violences familiales, vague de suicides, projets de départ des jeunes, et font craindre un basculement. Cela conduit à s’interroger sur les épreuves que vivent les Gaziotes : le manque de travail, l’enfermement, l’exposition au danger, ainsi que sur les ressources sociales et culturelles qu’ils peuvent mobiliser pour y faire face : la solidarité familiale, l’islam du quotidien, l’histoire commune, le sens de l’honneur…
Titulaire d’un master en anthropologie de l’université Temple de Philadelphie, Elena Qleibo-Kogan est docteur en sociologie de l’université Bourgogne-Franche-Comté. Elle est associée de recherche à l’Institut Français du Proche-Orient d’Amman (Jordanie)
Table des matières
Remerciements
Préface
Avant-propos
Pourquoi Gaza ?
Introduction
Le choix de l’objet
Une méthodologie qualitative
Le plan du livre
Chapitre I
La bande de Gaza : histoire et mémoire
L’arrivée des réfugiés palestiniens à Gaza et l’Unrwa : 1947-1949
L’administration égyptienne : 1949-1967
Les Israéliens à Gaza : vingt ans d’occupation et une économie d’intégration 1967-1987
Une économie d’intégration
La guerre de 1973
La première Intifada : fin 1987
Les Accords d’Oslo et la création de l’Autorité palestinienne : 1994
Le blocus comme politique de punition
L’établissement du blocus : 2006
Les trois «guerres»
La « guerre » de décembre 2008 à janvier 2009
La « guerre » de novembre 2012
La « guerre » de juillet 2014 à août 2014
Le blocus et ses conséquences à long terme
La fabrique de l’histoire : du récit au mythe
Chapitre II
Famille et religion
Une société de familles
Un islam du quotidien
Chapitre III
Faire face aux épreuves
III.1 L’épreuve du manque de travail
Les Gaziotes qui ont perdu leur travail à temps plein
Haidar
Mahdi et Hanan
Maher
Abed et Nivine
Salim
Amr
Les Gaziotes dont l’activité s’est réduite
Mo’otaz et Soumaya
Mounir
Wajdi
Ali
Les Gaziotes qui ne travaillent plus, mais conservent leur rémunération
Antar et Suhad
Akram et Abeer
Les Gaziotes qui travaillent, mais doivent partager leurs ressources
Ahmed et Férial
Les Gaziotes qui n’ont jamais connu un emploi stable
Mahran
Mahmud
Khalil
Bara’a
Conclusion
III.2 L’épreuve de l’enfermement
et de l’exposition au danger
La bande de Gaza :
une prison à deux portes (Erez et Rafah)
Le passage d’Erez : la sortie vers Israël
Le passage de Rafah : la sortie vers l’Égypte
Kerem Abu Salem : le seul passage commercial
Des expériences différentes
selon les statuts des personnes
Nahed
Zahra
Ali Sha’arawi
Anis
Nasser
Nazek
Ibrahim
Munira
Samira
Nemer
Conclusion
Conclusion
S’en sortir sans sortir
Bibliographie
Les raisons qui rendent un terrain plus « sensible » ou difficile lorsqu’on le compare à d’autres sont autant d’ordre pratique que contextuel. Quelles sont les limites qui définissent un terrain dit difficile ?
Qu’est-ce qui conduit à distinguer entre les tracas et les imprévus potentiels des recherches de terrain en général et ce qui particularise les recherches sur des thèmes sensibles ou des terrains difficiles ? Comment les disciplines des sciences sociales et les théories répondent-elles aux terrains dit dangereux et/ou sensibles ?
Les contributions rassemblées dans cet ouvrage tentent de répondre à ces questions en s’appuyant sur des terrains du Mahreb et sur des sujets liés au Moyen Orient. La difficulté et la sensibilité y sont appréhendées tantôt comme un impensé théorique ou empirique, tantôt comme une répression policière, tantôt comme un silence signifiant ou un interdit moral.
En présentant quelques cas de terrains difficiles ou sensibles, cet ouvrage offre aux chercheurs « quelques ficelles » ou entrées dans les sociétés maghrébines. Ils trouveront en filigrane des analyses fines sur des sujets qui importent et qui sont parmi les enjeux les plus vitaux de ces sociétés.
Ratiba Hadj-Moussa est professeure au département de sociologie à York University, Toronto ( Canada).
Table des matières
Fragilité de la recherche : Morale, tabous, police et politique. Recherches et contrôles politiques, par Ratiba Hadj-Moussa
Enquêter sur les migrants subsahariens en Algérie : De la juste distance sur un terrain dangereux, par Jeanne Bureau
À la frontière de deux espaces : Les paradoxes d’une chercheure-militante du mouvement BDS, par Rana Sukarieh
Les mères célibataires à Casablanca : Les apports d’une nouvelle approche, par Amal Bousbaa
L’homosexualité en Tunisie. Retour sur un terrain sensible, par Monia Lachheb
Les catégories d’analyse à l’épreuve des événements : « déminer » le terrain dans le contexte de la révolution tunisienne, par Mathilde Fautras
Dire la violence au Maroc. Silences, réconciliation et témoignages, par Zakaria Rhani
Le passage par l’ordinaire : objectiver un terrain en conflit. Le Mzab (Algérie), par Ratiba Hadj-Moussa
Index
Claude et Jean, tous deux appelés de la guerre d’Algérie, ne s’étaient pas revus depuis leur démobilisation en 1958 ; ils avaient compris en Algérie qu’ils ne partageaient pas les mêmes valeurs.
Claude prit l’initiative d’aller le revoir encouragé par Vincent de Gaulejac, président de son jury de thèse ; il souhaitait comprendre pourquoi Jean avait basculé dans la violence en Algérie, et quelles en avaient été les conséquences sur sa vie. Bien qu’étonné de cette reprise de contact, Jean l’a accueilli à son domicile en juillet 2013.
Cet ouvrage est le récit de ces retrouvailles, complété d’une analyse du rapport de Jean aux violences commises, afin de mieux saisir la complexité du basculement dans la violence.
Claude Juin est né en 1935, ancien sous-officier du contingent en Algérie en 1957 /58. Docteur en sociologie EHESS. Diplômé du CNAM en psychologie du travail et en ergonomie. A été DRH dans des entreprises et dans la fonction publique. Ex-professeur associé à l’université de Poitiers. Ex-maire de Bessines (communauté d’agglo de Niort). Actuellement militant actif pour le soutien aux immigrés et au peuple palestinien.
Muriel Montagut actuellement coordinatrice de Centre de soins et de ressources Frantz Fanon à Montpellier (qui vise à améliorer l’accès aux soins psychiques des personnes exilées), est psychologue clinicienne, docteure en sociologie clinique, chercheure associée au Laboratoire de Changement Social et Politique de l’université Paris Diderot.
Dans cet ouvrage Tassadit Yacine s’attache à dévoiler les rapports de domination entre les genres dans des lieux situés socialement et historiquement (Algérie des années 1960 - 1990) et en France dans des groupes de la « haute » culture, au sein d’univers modernes et contemporains.
Malgré toutes les formes de domination qu’elles subissent, les femmes du Sud de la Méditerranée ont su se préserver grâce à la création « littéraire » orale et grâce à une transgression réglée qui leur permet d’exprimer les affects et ainsi d’opposer une résistance (fût-elle symbolique) à leurs dominants. En revanche, les femmes lettrées, au Nord de la Méditerranée, ayant acquis une place plus importante dans l’espace public grâce à des lois visant à l’égalité des droits entre les genres, peuvent subir toujours et encore de plein fouet la domination symbolique, parce que celle-ci est incorporée, invisible et euphémisée. Dans ce livre on peut trouver des analyses théoriques, des entretiens, des enquêtes dans lesquelles l’auteure redonne la parole aux femmes pour expliquer « avec leurs propres mots » les effets de la domination sur leurs corps et sur leurs existences.
Tassadit Yacine-Titouh est directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, Paris ; elle est membre du Laboratoire d’anthropologie sociale de l’EHESS, du CNRS et du Collège de France. Spécialiste du monde berbère, on lui doit de nombreux ouvrages : L’Izli ou l’amour chanté en kabyle, préface de Pierre Bourdieu, Paris, Maison des sciences de l’homme, 1988 ; Chacal ou la ruse des dominés, aux origines du malaise des intellectuels algériens, Paris, La Découverte, 2001 ; Si tu m’aimes guéris, Préface de Françoise Héritier, Paris, Maison des sciences de l’homme, 2006. Elle a édité de nombreux ouvrages autour de l’œuvre de Jean Amrouche, Un Algérien s’adresse aux Français, Paris, L’Harmattan, 1994, Journal, 2008, de Pierre Bourdieu, Esquisses algériennes, Paris, Édition Le Seuil, 2008. Elle est également directrice de la revue AWAL, fondée par Mouloud Mammeri et soutenue par Pierre Bourdieu, et d’une collection d’ouvrages « Méditerranée-Sud », à la Maison des Sciences de l’Homme.
La condition des femmes d’origine maghrébine est rarement (presque jamais) évoquée en dehors de l’hétérosexualité. Aborder la question des lesbiennes d’origine maghrébine nous permet de rendre dans toute sa diversité une catégorie souvent réduite à un schéma classique de soumission et domination masculine et hétérosexuelle.
La condition des femmes d’origine maghrébine est rarement (presque jamais) évoquée en dehors de l’hétérosexualité. Aborder la question des lesbiennes d’origine maghrébine nous permet de rendre dans toute sa diversité une catégorie souvent réduite à un schéma classique de soumission et domination masculine et hétérosexuelle. L'auteure veut dépasser les analyses fondées sur des confrontations binaires et proposer une réflexion basée sur la complexité des relations sociales de genre, notamment dans le contexte de l’immigration maghrébine. À travers les nombreux extraits d’entretiens, elle laisse une grande place aux propos de ces femmes, loin de tout fantasme.
Du processus de construction de parcours lesbiens avec les expériences du coming-out, de couple et de maternité, aux relations qu’entretiennent les lesbiennes d’origine maghrébine à leurs familles et à la religion, cet ouvrage constitue la première recherche approfondie sur l’homosexualité féminine dans l’immigration maghrébine.
Les « carrières lesbiennes » de ces enquêtées sont jalonnées d’obstacles qu’elles essaient de contourner au quotidien pour tenir l'équilibre entre vies privées de lesbiennes et attaches familiales. Au-delà des normes de « la modernité sexuelle » et des normes hétéro-familiales, les lesbiennes de l’immigration sont-elles en train de réinventer de nouvelles façons d’être des lesbiennes post-migrantes ?
Salima Amari est docteure en sociologie à l’université Paris 8. Elle est membre du Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris (CRESPPA-GTM) et chargée d’enseignement à l’université de Lausanne en Suisse.
Dès les premiers jours de l’insurrection algérienne, en novembre 1954, des arrestations visent toute personne soupçonnée d’actes portant atteinte à la sûreté de l’État. Des hommes et des femmes remplissent rapidement les prisons. Des suspects s’entassent dans des camps. En quelques mois, ces détenus se comptent par milliers.
Conformément à ses statuts, le CICR envisage rapidement de contrôler leurs conditions de détention. Parallèlement, l’institution tente de vérifier celles des soldats français qui seraient aux mains du FLN. À partir du début de l’année 1961, ces contrôles s’élargissent au bénéfice des Européens pro-Algérie française arrêtés.
Pour la première fois, un ouvrage se penche principalement sur l’application du droit humanitaire dans cette guerre qui ne dit pas son nom, ce qui permettait de passer outre à la Convention de Genève relative aux prisonniers de guerre.
Comment les délégués du CICR ont-ils procédé pour mener à bien leurs missions alors que le sort des prisonniers figure rapidement au cœur des stratégies du mouvement de libération nationale que les gouvernements français successifs tentent de contrecarrer ? Le CICR, à son corps défendant, a dû mener son action dans le cadre de cet affrontement.
En 10 missions, près de 500 visites de contrôle sont effectuées par ses délégués. Leurs observations consignées dans des rapports nous donnent une idée assez précise du quotidien vécu par les différentes catégories de prisonniers : surpopulation dans les prisons et les camps, des internés mangeant dans des boîtes de conserve, traces de tortures… mais également, des régimes de détention plus acceptables grâce à l’attitude humaine de certains responsables de camps.
Cet ouvrage développe également les diverses actions du CICR au bénéfice des populations réfugiées au Maroc ou en Tunisie et des personnes reléguées par l’armée française dans des camps de regroupement en Algérie.
Chercheure-docteure en histoire, a dirigé le numéro 666 de la revue Les Temps Modernes, consacré aux harkis sous le titre « Harkis - 1962-2012, les mythes et les faits », membre du Conseil scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes (66) et de la Maison d’Histoire et de Mémoire d’Ongles (04), Prix Seligmann contre le racisme.
Cet ouvrage est le résultat d’une enquête de terrain et s’inscrit dans une anthropologie des sexualités, de la domination et des résistances.
Plus précisément, cette enquête repose sur une ethnographie réalisée entre 2009 et 2011 auprès de 41 jeunes hommes homosexuels âgés de 16 à 28 ans. L’objectif était d’appréhender la manière dont se construisent les identités homosexuelles au travers d’espaces divers : les réseaux sociaux numériques, les espaces publics, les lieux associatifs. L'auteur a choisi d’interroger l’exploration individuelle et collective d’expériences liées à la découverte pratique et identitaire des homosexualités au travers du recueil de discours sur les relations sexuelles, amicales, amoureuses. Ce travail est également une réflexion sur le poids des nouvelles technologies dans la matérialisation de cette marginalité qu’est l’homosexualité. Cette matérialisation est visible à travers la volonté de relier sexualité, émotion et sentiment afin de construire des sociabilités nouvelles. En revanche, si les revendications politiques à l’égard de l’homosexualité ne sont pas au cœur des préoccupations de tous, les expériences recueillies encouragent à penser que vivre au quotidien son identité homosexuelle est politique. C’est de cet élan qu' il est question tout au long de ce travail.
Marien Gouyon est anthropologue et a travaillé sur les homosexualités masculines au Maroc dans le cadre de sa formation doctorale. Aujourd’hui post-doctorant à l’université d’Angers, il oriente ses travaux autour des migrations dans les Émirats Arabes Unis et des sexualités.