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Comment faire basculer la France dans le socialisme ? S’ agit-il de passer par la voie des urnes ou celle des luttes ? Faire le choix des réformes ou de la révolution ? Quel chemin emprunter pour arriver à ce fameux « débouché politique » qui se cherche sans cesse ? Quelle organisation, quel parti, quelles alliances sont nécessaires pour cela ?
Ces questions ne sont pas neuves pour toutes celles et tous ceux qui ont l’émancipation et l’égalité au cœur, qu’anime la volonté de rompre avec un capitalisme mortifère, de changer le monde et la vie. Elles se sont posées crûment en 1974, année de présidentielle et de recomposition de la gauche partisane, taraudant les organisations politiques et syndicales comme leurs militant·es. Elles conservent encore aujourd’hui leur pertinence et méritent d’être remises sur le métier, encore et encore.
En 1974, Charles Piaget, syndicaliste CFDT de Lip et militant PSU de Besançon, est une voix qui compte. Il propose dans les textes de ce recueil des pistes pour tenter d’y répondre.
Le désir de témoigner de mes années militantes à Saint-Étienne à l’Unef et au PSU entre l’automne 1968 et l’été 1971 est né en. J’ai cependant étendu mes investigations à la période de Mai 68 elle-même, dont je n’avais pas connaissance directe, n’étant pas sur place à l’époque.
Ce propos vise plusieurs objectifs. Évoquer les personnes que j’ai rencontrées, reconstituer les faits auxquels j’ai participé, ainsi que l’histoire de mes pensées politiques et de mon itinéraire idéologique…Voilà pour la dimension personnelle, où j’ai tenté de me faire l’historien de moi-même en quelque sorte. Mais j’ai aussi essayé d’objectiver une expérience collective avec la volonté d’en transmettre la mémoire. Longtemps pareil exercice m’aurait paru vain, sinon ridicule. À quoi bon jouer aux anciens combattants d’une révolution qui n’a pas eu lieu ? Et quel besoin d’évoquer un univers de pensée dont les questionnements ne sont plus les nôtres ? Ce déni a été largement partagé par la génération de 68.
Table des matières
Introduction 7
Première partie 11
Mon parcours politique et idéologique personnel 11
Au PSU dans la Loire (1966-1967) 13
1967-68, l’année parisienne 15
Mai 68 et ses suites ; le retour à Saint-Étienne 18
À l’Unef et au PSU à Saint-Étienne (fin 68-1971) 21
Deuxième partie 31
Quelques particularités du mouvement étudiant stéphanois et de la situation des ESU 31
Une petite université et un nombre modeste d’adhérents à l’Unef, avant comme après 68 31
Le Mai 68 étudiant 35
Un conflit de légitimité récurrent avec les étudiants communistes au sujet du contrôle de l’AGESE 43
Une composante libertaire de contestation culturelle en Lettres 46
Les autres groupes gauchistes : maoïstes et trotskystes 49
L’hégémonie des ESU et l’importance de la filière catho 52
Le rôle d’Alain Rist et l’organisation locale des ESU 54
Orléans, un congrès délétère 56
Les hésitations post-Orléans et le départ de l’Unef 59
L’impasse du mouvement politique de masse 61
Troisième partie 65
Une fédération PSU enracinée localement
et vigilante face au gauchisme 65
Une fédération importante avant 1968 65
Les mutations de l’après-68 68
La volonté de peser sur l’orientation nationale : une constante 70
Mai 68 73
Après 68 : la rectification du gauchisme 76
La Loire et le congrès de Lille 80
Annexes 87
Repères chronologiques stéphanois 1968/1971 87
Liste des sigles 93
Pour aller plus loin…. 96
Le désir de témoigner de mes années militantes à Saint-Étienne à l’Unef et au PSU entre l’automne 1968 et l’été 1971 est né en. J’ai cependant étendu mes investigations à la période de Mai 68 elle-même, dont je n’avais pas connaissance directe, n’étant pas sur place à l’époque.
Ce propos vise plusieurs objectifs. Évoquer les personnes que j’ai rencontrées, reconstituer les faits auxquels j’ai participé, ainsi que l’histoire de mes pensées politiques et de mon itinéraire idéologique…Voilà pour la dimension personnelle, où j’ai tenté de me faire l’historien de moi-même en quelque sorte. Mais j’ai aussi essayé d’objectiver une expérience collective avec la volonté d’en transmettre la mémoire. Longtemps pareil exercice m’aurait paru vain, sinon ridicule. À quoi bon jouer aux anciens combattants d’une révolution qui n’a pas eu lieu ? Et quel besoin d’évoquer un univers de pensée dont les questionnements ne sont plus les nôtres ? Ce déni a été largement partagé par la génération de 68.
Le rôle méconnu du PSU dans la mobilisation
contre la répression de la manifestation
du 17 octobre 1961 à Paris
Le 17 octobre 1961, alors que les pourparlers qui devaient déboucher sur les Accords d’Évian étaient engagés entre la France et le FLN algérien, la manifestation organisée par la fédération de France du FLN à Paris et en région parisienne, pour desserrer l’étau du « couvre-feu ethnique » qui était imposé aux « Français musulmans algériens », est violemment réprimée par la police placée sous les ordres du préfet Papon.
Plusieurs centaines de morts ont endeuillé ce qui a constitué, selon des historiens britanniques, « la répression la plus meurtrière d’une foule désarmée dans toute l’histoire contemporaine de l’Europe occidentale ».
Pourtant, une chape de mensonges et de silence se répand très vite sur ce qui apparaîtra par la suite comme un crime d’État, inspiré par ceux qui entendaient entraver les négociations voulues par le général de Gaulle.
Table des matières
Avant-propos 7
Introduction. Pourquoi le 17 octobre 1961 ?
Première partie : Du mensonge colonial à l’insurrection algérienne, par Jean-François Merle 11
Deuxième partie : Contre la gangrène, la riposte initiée par le PSU, par Bernard Ravenel 29
Intervention de Claude Bourdet 45
Troisième partie : La lente émergence de la mémoire, par Gilles Manceron 68
Témoignages
Édouard DEPREUX 87
Marc HEURGON 92
Michel ROCARD 110
Jean-Louis ANDREANI 113
Bernard RAVENEL 116
Guy PHILIPPON 122
Noëlline CASTAGNEZ 125
Georges GONTCHAROFF 129
Françoise BRUNSTEIN-FRAGER 131
Dominique FRAGER 133
À travers la presse 135
« Pourquoi ils manifestent » 135
Trente mille musulmans ont manifesté
contre le couvre-feu onze mille cinq cents arrestations
- trois morts – plus de soixante blessé 141
Contre les dernières mesures policières du gouvernement : 25.000 algériens manifestent à paris 146
Une liste impressionnante 151
Le préfet de police a moins parlé des sévices que des conditions du maintien de l’ordre 153
Une manifestation P.S.U. place Clichy
et boulevard Poissonnière 161
Halte au fascisme et a la guerre 164
Communiqué du P.S.U. 167
Un document C. F. T. C. : « face au racisme » 168
Déclaration de l’union générale des étudiants musulmans algériens et des étudiants du parti socialiste unifié 171
Après les « ratonnades » parisiennes
dossier honteux, piètre ministre 174
Le pire : la prolongation de la guerre 177
Le billet de Jean Binot. Le poison 180
Chaque jour, de nouveaux témoignages 181
Postface 183
1er Novembre 1961 : « le PSU fait donner la rue » 183
Bibliographie/Filmographie/Photographies/Remerciements 189
Le 17 octobre 1961, alors que les pourparlers qui devaient déboucher sur les Accords d’Évian étaient engagés entre la France et le FLN algérien, la manifestation organisée par la fédération de France du FLN à Paris et en région parisienne, pour desserrer l’étau du « couvre-feu ethnique » qui était imposé aux « Français musulmans algériens », est violemment réprimée par la police placée sous les ordres du préfet Papon.
Plusieurs centaines de morts ont endeuillé ce qui a constitué, selon des historiens britanniques, « la répression la plus meurtrière d’une foule désarmée dans toute l’histoire contemporaine de l’Europe occidentale ».
Pourtant, une chape de mensonges et de silence se répand très vite sur ce qui apparaîtra par la suite comme un crime d’État, inspiré par ceux qui entendaient entraver les négociations voulues par le général de Gaulle.
Après quelques manifestations de protestation organisées à l’université, le PSU, faute d’avoir pu rassembler la gauche politique et syndicale, organise seul, le 1er novembre, date anniversaire de l’insurrection algérienne, une manifestation place Clichy pour dénoncer la répression sanglante contre une manifestation pacifique et pour exiger la paix en Algérie.
Il faudra de longues semaines pour que, le 18 novembre puis le 12 décembre, la gauche se rassemble enfin dans la rue derrière les mêmes mots d’ordre.
Après l’indépendance algérienne, un très long travail de mémoire se fera progressivement jour pour briser l’omerta et établir la vérité sur la répression du 17 octobre 1961. Mais paradoxalement, l’historiographie contemporaine passera sous silence le rôle singulier du PSU pour riposter à ce crime d’État et le dénoncer.
C’est à réparer cet oubli que ce cahier, co-édité par l’Institut Tribune socialiste et l’Institut Édouard-Depreux, entend s’employer.
Présentation de Gilles Manceron, Jean-François Merle, Bernard Ravenel
Témoignages d’Édouard Depreux, Marc Heurgon, Michel Rocard, Bernard Ravenel, Guy Philippon, Noëlline Castagnez, Georges Gontcharoff, Françoise Brunstein-Frager et Dominique Frager.
Photographies d’Elie Kagan.
Michel MOUSEL (1940/2020) a été adhérent du Parti socialiste unifié (PSU) durant un quart de siècle et il en a été secrétaire national de 1974 à 1979 : c’est dire s’il a marqué cette organisation et si elle l’a profondément marqué en retour, au point de l’avoir conduit, après la commémoration du cinquantenaire de la création du PSU en 2010, à consacrer ses efforts à la naissance et au développement de l’ITS (Institut Tribune Socialiste – Histoire et actualité des idées du PSU) dont il fut le premier président de 2013 à 2017.
C’est donc en hommage à la longue relation entre le PSU et Michel Mousel que s’attache ce volume des Cahiers de l’ITS, qui rassemble quelques textes significatifs de sa place et de son rôle dans l’histoire du PSU et de ses thèmes ; s’y ajoutent des témoignages de militants qui l’ont connu, ainsi que des documents permettant de jalonner son parcours militant.
Table des matières
Introduction
Michel Mousel, le PSU au cœur 5
L’ITS en deuil
Michel Mousel, n’est plus ! 7
Repères chronologiques 9
Textes de Michel Mousel
Révolution, autogestion : ni vieilles lunes, ni lointains soleils 13
Le quadruple virage du dernier quart du siècle 21
C’est quand, l’heure, pour le pouvoir aux travailleurs ? 93
Le PSU dans la lutte contre le programme électronucléaire et pour une politique énergétique alternative 107
À propos de l’énigme Rocard 121
Témoignages
Jean-Claude Gillet, Souvenir d’espérances partagées 131
Pascal Dorival 139
Patrick Viveret, Les deux Michel 143
Postface
Bernard Ravenel, président de l’ITS,lors de l’adieu à Michel Mousel
Michel MOUSEL (1940/2020) a été adhérent du Parti socialiste unifié (PSU) durant un quart de siècle et il en a été secrétaire national de 1974 à 1979 : c’est dire s’il a marqué cette organisation et si elle l’a profondément marqué en retour, au point de l’avoir conduit, après la commémoration du cinquantenaire de la création du PSU en 2010, à consacrer ses efforts à la naissance et au développement de l’ITS (Institut Tribune Socialiste – Histoire et actualité des idées du PSU) dont il fut le premier président de 2013 à 2017.
C’est donc en hommage à la longue relation entre le PSU et Michel Mousel que s’attache ce volume des Cahiers de l’ITS, qui rassemble quelques textes significatifs de sa place et de son rôle dans l’histoire du PSU et de ses thèmes ; s’y ajoutent des témoignages de militants qui l’ont connu, ainsi que des documents permettant de jalonner son parcours militant.
Michel MOUSEL (1940/2020) a été adhérent du Parti socialiste unifié (PSU) durant un quart de siècle et il en a été secrétaire national de 1974 à 1979 : c’est dire s’il a marqué cette organisation et si elle l’a profondément marqué en retour, au point de l’avoir conduit, après la commémoration du cinquantenaire de la création du PSU en 2010, à consacrer ses efforts à la naissance et au développement de l’ITS (Institut Tribune Socialiste – Histoire et actualité des idées du PSU) dont il fut le premier président de 2013 à 2017.
C’est donc en hommage à la longue relation entre le PSU et Michel Mousel que s’attache ce volume des Cahiers de l’ITS, qui rassemble quelques textes significatifs de sa place et de son rôle dans l’histoire du PSU et de ses thèmes ; s’y ajoutent des témoignages de militants qui l’ont connu, ainsi que des documents permettant de jalonner son parcours militant.
Table des matières
Introduction
Michel Mousel, le PSU au cœur 5
L’ITS en deuil
Michel Mousel, n’est plus ! 7
Repères chronologiques 9
Textes de Michel Mousel
Révolution, autogestion : ni vieilles lunes, ni lointains soleils 13
Le quadruple virage du dernier quart du siècle 21
C’est quand, l’heure, pour le pouvoir aux travailleurs ? 93
Le PSU dans la lutte contre le programme électronucléaire et pour une politique énergétique alternative 107
À propos de l’énigme Rocard 121
Témoignages
Jean-Claude Gillet, Souvenir d’espérances partagées 131
Pascal Dorival 139
Patrick Viveret, Les deux Michel 143
Postface
Bernard Ravenel, président de l’ITS,lors de l’adieu à Michel Mousel
Michel MOUSEL (1940/2020) a été adhérent du Parti socialiste unifié (PSU) durant un quart de siècle et il en a été secrétaire national de 1974 à 1979 : c’est dire s’il a marqué cette organisation et si elle l’a profondément marqué en retour, au point de l’avoir conduit, après la commémoration du cinquantenaire de la création du PSU en 2010, à consacrer ses efforts à la naissance et au développement de l’ITS (Institut Tribune Socialiste – Histoire et actualité des idées du PSU) dont il fut le premier président de 2013 à 2017.
C’est donc en hommage à la longue relation entre le PSU et Michel Mousel que s’attache ce volume des Cahiers de l’ITS, qui rassemble quelques textes significatifs de sa place et de son rôle dans l’histoire du PSU et de ses thèmes ; s’y ajoutent des témoignages de militants qui l’ont connu, ainsi que des documents permettant de jalonner son parcours militant.