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Le mouvement social qui a secoué le Bélarus en 2020 a fait la une de la presse internationale pour son ampleur et pour la violence de la répression policière. De nombreux musiciens rock s’inscrivent rapidement dans ce mouvement contestataire contre la dictature. Cet engagement n’est pourtant pas nouveau : depuis quarante ans, des rockers biélorusses expriment leur opposition aux dominants du champ politique.
Comment se construit l’équivalence entre le rock et la contestation sous régime autoritaire ? À quel point répond-elle à la volonté d’engagement politique des musiciens ? De quelle manière le système autoritaire contribue-t-il à la politisation de la musique ? À partir d’une enquête ethnographique sur le rock biélorusse, l’ouvrage propose une analyse générale des logiques historiques et sociales de l’engagement politique des artistes, où s’articulent l’influence des traditions artistiques, les stratégies de concurrence et de distinction, l’enrôlement par les mouvements sociaux et les effets de censure. À travers l’histoire d’un mouvement artistique c’est aussi l’histoire sociale du Bélarus qui se découvre.
Table des matières
Préface
Translittération cyrillique – latin
Noms de groupes en biélorusse ou russe fréquemment cités et leur traduction
Introduction
Deux mouvements underground
Variation des logiques de la politisation
Première partie. La politisation en héritage. Le rock national au rythme des transformations (post-)soviétiques entre 1983 et 1995
Chapitre 1. « Idéologiquement nuisible » ? Le rock (anti)soviétique entre hétérotopie et politisation
Rock russe – dissident, non officiel, illégitime, underground ?
Un mouvement artistique en dehors ou à la marge du « système » ?
Le rock comme objet artistique illégitime
« Caractère textuel » du rock russe et mobilisation de symboles contestataires
Chapitre 2. Produit musical national. Le rock comme une forme moderne de la « biélorussité »
La « biélorussité » : instrument de distinction pour le rock national
Maria Paula Survilla désigne l’année 1986 comme le moment de l’émergence du mouvement musical qu’incarnerait le « rock biélorusse » :
Les conditions de l’émergence de la « biélorussité » dans le rock : rôle précurseur de deux VIA
… et l’influence des scènes de l’Europe centrale
La propagation des conventions : Mroja et Bonda
Chapitre 3. Le rock de la Renaissance nationale. La politisation sur fond de transformations politiques
Ce que chanter en biélorusse veut dire : statut incertain de la langue biélorusse entre usages admis et « non-conformistes »
Des groupes informels au Front populaire biélorusse – institutionnalisation et politisation du mouvement de la Renaissance nationale
Enrôlement du rock biélorusse par le mouvement de la Renaissance nationale
Chapitre 4. « Le rock contre les révolutions ». Légitimation et consensualisation du rock national
La fin de la biélorussité underground : la chute de l’URSS et l’officialisation relative de la Renaissance nationale 134
Le rock salue l’indépendance, le rock contre les révolutions : consensualisation sans dépolitisation 141
Difficultés d’adaptation au système de marché et nouvelle génération du rock biélorusse 144
Système de production artistique de marché et soutiens politiques, étatiques et entrepreneuriaux discrets 153
seconde partie. La contestation du régime autoritaire. Rock national et anarcho-punk DIY entre art et politique après 1995 163
Chapitre 5. « Merci Loukachenko ». Les transformations autoritaires comme déclencheur de la repolitisation contestataire 165
« Soviétisation symbolique », changements autoritaires et institutionnalisation de l’opposition 166
Un appel au passé soviétique propice à la (re)politisation contestataire 175
Le rock contestataire de nouveau en vogue 186
Galerie d’images 197
Chapitre 6. Underground à double-fond. Des professionnels consacrés aux amateurs militants 221
Le rock national – un underground contestataire professionnalisé ? 222
Anarcho-punk DIY : engagement radical et amateurisme revendiqué 243
Chapitre 7. « Les listes noires font des musiciens les stars ». La censure comme contrainte et comme ressource 263
Censure des concerts 265
Censure dans les médias 271
Censure indirecte : politique culturelle biaisée et pression en dehors de l’activité musicale 274
Tentatives de la cooptation du rock : deux exemples 280
Contournement et usages de la censure 286
Chapitre 8. « Le totalitarisme ne passera pas ». Le chant contestataire entre slogans politiques et expression artistique 295
Les messages politiques dans les textes, les images et la musique 296
Le concert comme scène de prises de position 314
Autres modes de prise de position : interventions dans les médias, système de production et diffusion, engagement auprès des mouvements politiques 320
L’attribution d’un caractère politique 329
Conclusion 335
Entretiens 339
Le mouvement social qui a secoué le Bélarus en 2020 a fait la une de la presse internationale pour son ampleur et pour la violence de la répression policière. De nombreux musiciens rock s’inscrivent rapidement dans ce mouvement contestataire contre la dictature. Cet engagement n’est pourtant pas nouveau : depuis quarante ans, des rockers biélorusses expriment leur opposition aux dominants du champ politique.
Comment se construit l’équivalence entre le rock et la contestation sous régime autoritaire ? À quel point répond-elle à la volonté d’engagement politique des musiciens ? De quelle manière le système autoritaire contribue-t-il à la politisation de la musique ? À partir d’une enquête ethnographique sur le rock biélorusse, l’ouvrage propose une analyse générale des logiques historiques et sociales de l’engagement politique des artistes, où s’articulent l’influence des traditions artistiques, les stratégies de concurrence et de distinction, l’enrôlement par les mouvements sociaux et les effets de censure. À travers l’histoire d’un mouvement artistique c’est aussi l’histoire sociale du Bélarus qui se découvre : celle des luttes culturelles et oppositions politiques, révolutions démocratiques et tournants autoritaires, réinterprétations de l’histoire et bouleversements des hiérarchies artistiques. Plus généralement, l’enquête propose une réflexion sur le fonctionnement quotidien des régimes autoritaires et sur les stratégies de résistance.
Le mouvement social qui a secoué le Bélarus en 2020 a fait la une de la presse internationale pour son ampleur et pour la violence de la répression policière. De nombreux musiciens rock s’inscrivent rapidement dans ce mouvement contestataire contre la dictature. Cet engagement n’est pourtant pas nouveau : depuis quarante ans, des rockers biélorusses expriment leur opposition aux dominants du champ politique.
Comment se construit l’équivalence entre le rock et la contestation sous régime autoritaire ? À quel point répond-elle à la volonté d’engagement politique des musiciens ? De quelle manière le système autoritaire contribue-t-il à la politisation de la musique ? À partir d’une enquête ethnographique sur le rock biélorusse, l’ouvrage propose une analyse générale des logiques historiques et sociales de l’engagement politique des artistes, où s’articulent l’influence des traditions artistiques, les stratégies de concurrence et de distinction, l’enrôlement par les mouvements sociaux et les effets de censure. À travers l’histoire d’un mouvement artistique c’est aussi l’histoire sociale du Bélarus qui se découvre.
Table des matières
Préface
Translittération cyrillique – latin
Noms de groupes en biélorusse ou russe fréquemment cités et leur traduction
Introduction
Deux mouvements underground
Variation des logiques de la politisation
Première partie. La politisation en héritage. Le rock national au rythme des transformations (post-)soviétiques entre 1983 et 1995
Chapitre 1. « Idéologiquement nuisible » ? Le rock (anti)soviétique entre hétérotopie et politisation
Rock russe – dissident, non officiel, illégitime, underground ?
Un mouvement artistique en dehors ou à la marge du « système » ?
Le rock comme objet artistique illégitime
« Caractère textuel » du rock russe et mobilisation de symboles contestataires
Chapitre 2. Produit musical national. Le rock comme une forme moderne de la « biélorussité »
La « biélorussité » : instrument de distinction pour le rock national
Maria Paula Survilla désigne l’année 1986 comme le moment de l’émergence du mouvement musical qu’incarnerait le « rock biélorusse » :
Les conditions de l’émergence de la « biélorussité » dans le rock : rôle précurseur de deux VIA
… et l’influence des scènes de l’Europe centrale
La propagation des conventions : Mroja et Bonda
Chapitre 3. Le rock de la Renaissance nationale. La politisation sur fond de transformations politiques
Ce que chanter en biélorusse veut dire : statut incertain de la langue biélorusse entre usages admis et « non-conformistes »
Des groupes informels au Front populaire biélorusse – institutionnalisation et politisation du mouvement de la Renaissance nationale
Enrôlement du rock biélorusse par le mouvement de la Renaissance nationale
Chapitre 4. « Le rock contre les révolutions ». Légitimation et consensualisation du rock national
La fin de la biélorussité underground : la chute de l’URSS et l’officialisation relative de la Renaissance nationale 134
Le rock salue l’indépendance, le rock contre les révolutions : consensualisation sans dépolitisation 141
Difficultés d’adaptation au système de marché et nouvelle génération du rock biélorusse 144
Système de production artistique de marché et soutiens politiques, étatiques et entrepreneuriaux discrets 153
seconde partie. La contestation du régime autoritaire. Rock national et anarcho-punk DIY entre art et politique après 1995 163
Chapitre 5. « Merci Loukachenko ». Les transformations autoritaires comme déclencheur de la repolitisation contestataire 165
« Soviétisation symbolique », changements autoritaires et institutionnalisation de l’opposition 166
Un appel au passé soviétique propice à la (re)politisation contestataire 175
Le rock contestataire de nouveau en vogue 186
Galerie d’images 197
Chapitre 6. Underground à double-fond. Des professionnels consacrés aux amateurs militants 221
Le rock national – un underground contestataire professionnalisé ? 222
Anarcho-punk DIY : engagement radical et amateurisme revendiqué 243
Chapitre 7. « Les listes noires font des musiciens les stars ». La censure comme contrainte et comme ressource 263
Censure des concerts 265
Censure dans les médias 271
Censure indirecte : politique culturelle biaisée et pression en dehors de l’activité musicale 274
Tentatives de la cooptation du rock : deux exemples 280
Contournement et usages de la censure 286
Chapitre 8. « Le totalitarisme ne passera pas ». Le chant contestataire entre slogans politiques et expression artistique 295
Les messages politiques dans les textes, les images et la musique 296
Le concert comme scène de prises de position 314
Autres modes de prise de position : interventions dans les médias, système de production et diffusion, engagement auprès des mouvements politiques 320
L’attribution d’un caractère politique 329
Conclusion 335
Entretiens 339
Le mouvement social qui a secoué le Bélarus en 2020 a fait la une de la presse internationale pour son ampleur et pour la violence de la répression policière. De nombreux musiciens rock s’inscrivent rapidement dans ce mouvement contestataire contre la dictature. Cet engagement n’est pourtant pas nouveau : depuis quarante ans, des rockers biélorusses expriment leur opposition aux dominants du champ politique.
Comment se construit l’équivalence entre le rock et la contestation sous régime autoritaire ? À quel point répond-elle à la volonté d’engagement politique des musiciens ? De quelle manière le système autoritaire contribue-t-il à la politisation de la musique ? À partir d’une enquête ethnographique sur le rock biélorusse, l’ouvrage propose une analyse générale des logiques historiques et sociales de l’engagement politique des artistes, où s’articulent l’influence des traditions artistiques, les stratégies de concurrence et de distinction, l’enrôlement par les mouvements sociaux et les effets de censure. À travers l’histoire d’un mouvement artistique c’est aussi l’histoire sociale du Bélarus qui se découvre : celle des luttes culturelles et oppositions politiques, révolutions démocratiques et tournants autoritaires, réinterprétations de l’histoire et bouleversements des hiérarchies artistiques. Plus généralement, l’enquête propose une réflexion sur le fonctionnement quotidien des régimes autoritaires et sur les stratégies de résistance.