Édito
Nos nouveautés
Ce numéro poursuit l’inventaire critique des transformations des sciences et techniques. L’objectif est de rendre raison de phénomènes émergents et instables. Le dossier « Frictions » traite du narcissisme. De nouvelles pièces sont ensuite versées au dossier des classiques à (re)lire, notamment un texte de Johan Galtung sur le « colonialisme scientifique », qu’il analyse à travers le projet Camelot (1964-1965), et un entretien avec l’historienne Antonella Romano. Des essais critiques complètent ce numéro.
Avec les contributions de
Myriam Ahnich, Bruno Canard, Pierre-Henri Castel, Cléo Chassonnery-Zaïgouche, Béatrice Cherrier, Pauline Delage, Stéphane Dufoix, Volny Fages, Johan Galtung, Yves Gingras, Céline Granjou, Paul Guille-Escuret, Marc Joly, Mahdi Khelfaoui, Richard Kilminster, Isabelle Laboulais, Jérôme Lamy, Julien Larregue, Sylvain Lavau, Ronan Le Roux, Camille Noûs, Corentin Roquebert, Margaret W. Rossiter, Arnaud Saint-Martin, Hugo Souza de Cursi, Sébastien Urbanski.
Éditorial
Le Coronavirus, la recherche, et le temps long
Bruno Canard
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Confrontations
Edward L. Bernays, la vérité et la démocratie : de la publicité aux relations publiques
Hugo Souza de Cursi
Monnet fait des histoires. Écrire pour agir sur le nouvel ordre des choses au tournant du 18e et du 19e siècle
Isabelle Laboulais
La sociobiologie est morte, vive la psychologie évolutionniste ! Le rôle de l’ambiguïté et du travail généalogique dans la transformation des spécialités scientifiques
Julien Larregue, Sylvain Lavau, Mahdi Khelfaoui
L’effet SIGAPS : la recherche médicale française sous l’emprise de l’évaluation comptable
Yves Gingras & Mahdi Khelfaoui
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Frictions
Le narcissisme sous le regard des sociologues.Introduction au dossier
Marc Joly & Corentin Roquebert
Narcissisme ou informalisation ?
Richard Kilminster
Narcissisme et processus de civilisation. Pour une lecture sociologique
Pierre-Henri Castel
Le narcissisme pathologique ou les frontières symboliques de la psychiatrie en question
Myriam Ahnich
Perversion narcissique, genre et conjugalité
Pauline Delage
De la « mère au narcissisme pervers » au « conjoint pervers narcissique ».Sur le destin social des catégories « psy »
Marc Joly & Corentin Roquebert
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Libres échanges
L’histoire des sciences et des savoirs : réflexions d’ici et d’ailleurs.
Entretien avec Antonella Romano
réalisé par Volny Fages & Jérôme Lamy
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Friches
« Everyone a changemaker! » Philanthropie, religion et spiritualité au secours de l’école publique
Sébastien Urbanski & Camille Noûs
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Classiques
Le savant hait le politique ? Johan Galtung et l’échec du Projet Camelot
Stéphane Dufoix
Le colonialisme scientifique
Johan Galtung
Margaret W. Rossiter et l’histoire des femmes scientifiques américaines
Béatrice Cherrier & Cléo Chassonnery-Zaïgouche
Les femmes scientifiques en Amérique
Margaret W. Rossiter
Plus vous regardez, plus vous trouvez : les archives des femmes scientifiques américaines contemporaines
Margaret W. Rossiter
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Critiques
Cybernétique introuvable ou cybernétique à satiété ?
Réponse à Mathieu Triclot
Ronan Le Roux
Tribulations d’un sociologue parti à la pêche aux lieux
Paul Guille-Escuret
D’un inhumain à l’autre
Céline Granjou
Contre l’innovation et sa doxa obsolescente, la maintenance
Arnaud Saint-Martin
Cette huitième livraison de Zilsel poursuit le travail d’inventaire critique des transformations contemporaines des sciences et techniques. Qu’il s’agisse de l’essor de la psychologie évolutionniste ou de l’emprise de l’évaluation comptable sur la recherche médicale en France, le propos des articles publiés est de rendre raison de phénomènes émergents et instables, qui suscitent le questionnement dans et à l’extérieur du champ scientifique. L’éditorial invité est signé par le virologue Bruno Canard. Spécialiste des coronavirus, il met en relief l’importance du temps long dans les processus de recherche. Un dossier « Frictions » est consacré au problème du « narcissisme ». Il met en perspective la construction du narcissisme via les catégories « psy », les « jugements de personnalité » et les rapports de genre. Un entretien avec l’historienne des sciences Antonella Romano permet de revenir sur des fronts de recherche de la discipline, et son histoire récente en France.
À l’heure où l’UNESCO célèbre son 75e anniversaire, il est intéressant de rendre accessibles au public les grands discours qui ont été prononcés dans le cadre de cette institution internationale de la famille de l’ONU.
Permettant au lecteur de revisiter de manière humaine et incarnée toute l’histoire des relations internationales et l’histoire culturelle du XXe et du XXIe siècle, cet ouvrage sera très utile aux étudiants en histoire, en science politique, et en journalisme, aux élèves des classes préparatoires, ainsi qu’aux diplomates et fonctionnaires internationaux. Plus largement, il intéressera tous les amateurs d’histoire et de culture littéraire, scientifique et politique, qui apprécieront sa pluridisciplinarité et son ouverture mondiale.
Chloé Maurel, ancienne élève de l’ENS de la rue d’Ulm, est agrégée et docteure en histoire. Sa thèse portait sur l’histoire de l’UNESCO. Elle est spécialiste de l’histoire de l’UNESCO et de l’ONU, ainsi que de l’histoire globale.
Table des matières
Introduction.
Ellen Wilkinson, femme politique et écrivaine féministe britannique, discours prononcé lors de l’ouverture de la Conférence constitutive de l’Unesco à Londres le 1er novembre 1945.
Clement Attlee, Premier ministre britannique, discours à la Conférence constitutive de l’Unesco, à Londres le 1er novembre 1945.
René Cassin, juriste français, Représentant de la France à la Conférence de Londres, discours prononcé le 16 novembre 1945.
Léon Blum, homme politique socialiste français, discours radiodiffusé sur la création de l’Unesco, début 1946.
Jean Paul Sartre, écrivain français, discours lors d’une série de conférences organisées par l’Unesco à Sorbonne, Paris le 1er novembre 1946.
Sarvepalli Radhakrishnan, intellectuel indien, discours prononcé le 22 novembre 1946 lors de la série de conférences organisée par l’Unesco à la Sorbonne, Paris.
Louis Aragon, écrivain français, discours sur « Les élites contre la culture », prononcé le 28 novembre 1946, lors de la série de conférences organisée par l’Unesco à la Sorbonne,
Paris
Julian Huxley, scientifique britannique, premier Directeur général de l’Unesco (1946-1948), discours d’entrée en fonction à la première session de la Conférence générale, Paris le 7 décembre 1946.
Archibald MacLeish, intellectuel et poète américain, Bibliothécaire du Congrès, discours radiodiffusé le 12 décembre 1946 sur le thème « Peut-on enseigner la paix ? »
Julian Huxley, scientifique britannique, Directeur général de l’Unesco (1946-1948), discours prononcé à la 3e session de la Conférence générale de l’Unesco, à Beyrouth le 10 décembre 1948.
Jaime Torres Bodet, intellectuel mexicain, Directeur général de l’Unesco (1948-1952), discours d’entrée en fonction, prononcé à la 3e session de la Conférence générale de l’Unesco, à Beyrouth, le 10 décembre 1948.
Jaime Torres Bodet, intellectuel mexicain, Directeur général de l’Unesco (1948- 1952), discours devant la Commission nationale des États-Unis à Cleveland (Ohio), le 1er avril 1949.
Maria Montessori, pédagogue italienne, à la première session du Conseil d’administration de l’Institut de l’Unesco pour l’Éducation, à Wiesbaden (Allemagne) le 19 juin 1951.
Taha Hussein, écrivain égyptien, discours prononcé à l’occasion de la Conférence internationale des artistes, à Venise le 11 août 1952.
Luther Evans, administrateur américain, Directeur général de l’Unesco (1953- 1958), discours d’entrée en fonction devant la Conférence générale, à Paris le 3 juillet 1953.
Paulo de Berrêdo Carneiro, savant et diplomate brésilien, discours prononcé devant la Conférence générale de l’Unesco à Montevideo, le 16 novembre 1954.
Bertrand Russell, scientifique et écrivain britannique, discours d’acceptation du prix Kalinga, prononcé à Paris le 28 janvier 1958.
André Malraux, ministre de la Culture français, lors de la cérémonie de lancement de la première Campagne internationale pour la sauvegarde des monuments de Nubie, à Paris le 8 mars 1960.
Amadou Hampâté Bâ, intellectuel malien, discours devant la 11e session de la Conférence générale, à Paris le 1er et 14 décembre 1960.
Jawaharlal Nehru, chef d’État indien, discours prononcé lors de sa visite à l’Unesco, à Paris le 26 septembre 1962.
René Maheu, intellectuel français, Directeur général de l’Unesco (1961-1974), discours devant la Conférence générale de l’Unesco, à l’occasion de sa prise de fonction comme Directeur général, prononcé à Paris le 15 novembre 1962.
René Maheu, intellectuel français Directeur général de l’Unesco (1961-1974), discours prononcé à l’ouverture de la Conférence Internationale sur la Jeunesse, à Grenoble (France), le 23 août 1964.
Charles de Gaulle, Président de la République française, discours à l’occasion du Vingtième anniversaire de l’Unesco, à Paris le 4 novembre 1966.
Valentina Terechkova, cosmonaute soviétique, devant le Conseil exécutif de l’Unesco, à Paris, le 5 novembre 1966.
René Maheu, intellectuel français, Directeur général de l’Unesco (1961-1974). Discours prononcé à l’ouverture du colloque sur le rôle de Karl Marx dans le développement de la pensée scientifique contemporaine, prononcé au siège de l’Unesco à Paris le 8 mai 1968.
Indira Gandhi, Première ministre indienne, discours d’ouverture de la Conférence sur l’application de la science et de la technique au développement de l’Asie (CASTASIA), prononcé à New Delhi (Inde) le 9 août 1968.
René Maheu, intellectuel français, Directeur général de l’Unesco de 1961 à 1974, lors de l’inauguration des temples d’Abou Simbel, à Abou Simbel (Égypte) le 22 septembre 1968.
Claude Lévi Strauss, anthropologue et ethnologue français, discours prononcé à l’Unesco, Paris le 23 mars 1971.
Margaret Mead, anthropologue et féministe, discours d’acceptation du Prix Kalinga 1970, à Paris le 2 décembre 1971.
Pablo Neruda, poète chilien et Représentant permanent du Chili auprès de l’Unesco, discours prononcé à la 17e session de la conférence générale, à Paris le 19 octobre 1972.
Amadou Mahtar M’Bow, intellectuel sénégalais, Directeur général de l’Unesco (1974-1987), discours d’entrée en fonction, prononcé devant la Conférence générale à sa 18e session, à Paris le 15 novembre 1974.
Amadou Mahtar M’Bow, homme politique sénégalais, Directeur général de l’Unesco (1974-1987). Appel pour le retour à ceux qui l’ont créé d’un patrimoine culturel irremplaçable, lancé à Paris en juin 1978.
Le Pape Jean-Paul II, souverain pontife de l’Église catholique (1978 - 2005), discours à l’occasion de sa visite à l’Unesco, Paris le 2 juin 1980.
Ahmed Sékou Touré, Premier Président de Guinée, discours à la 21e session de la Conférence générale de l’Unesco, à Belgrade (Yougoslavie) le 6 octobre 1980.
Rigoberta Menchú Tum, militante autochtone guatémaltèque, discours à l’occasion de la remise du prix UNESCO pour l’éducation à la paix, prononcé au siège de l’UNESCO à Paris en 1990.
Nelson Mandela, homme politique sud-africain, discours de réception du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, à Paris le 3 février 1992.
Melina Mercouri, actrice, chanteuse et femme politique grecque, ministre de la Culture et chef de la délégation de la Grèce, discours prononcé devant la Conférence générale de l’Unesco à Paris, le 15 novembre 1993.
Mohamed Bedjaoui, président de la Cour internationale de justice, à la 2e session du Comité international de bioéthique (CIB), à Paris le 21 septembre 1994.
Simone Veil, ministre française des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, discours prononcé à la 2e session du Comité international de bioéthique de l’Unesco, à Paris le 22 septembre 1994.
Jacques Chirac, Président de la République française, discours sur la question du choc des civilisations, les échanges et le dialogue entre les civilisations et cultures, la diversité culturelle, la mondialisation et le respect de l’autre, prononcé à l’ouverture de la 31e session de la Conférence générale de l’Unesco, à Paris, le 15 octobre 2001.
Wole Soyinka, écrivain nigérian, discours prononcé lors de la Table ronde de haut niveau organisée conjointement par l’Unesco et le PNUE à l’occasion du Sommet mondial pour le développement durable, à Johannesburg (Afrique du Sud) le 3 septembre 2002.
Arjun Appadurai, sociologue et anthropologue indien, lors de la Table ronde de haut niveau organisée conjointement par l’Unesco et le PNUE à l’occasion du Sommet mondial pour le développement durable, à Johannesburg (Afrique du Sud) le 3 septembre 2002.
Taslima Nasreen, écrivaine et journaliste du Bangladesh, discours de réception du prix Unesco-Madanjeet Singh pour la promotion de la tolérance et de la non-violence, Paris le 16 novembre 2004.
Luiz Inácio Lula da Silva, Président de la République fédérative du Brésil, discours de réception du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, à Paris le 7 juillet 2009
Henri Lopes, écrivain, homme politique et diplomate congolais, Ambassadeur de la République du Congo en France, discours prononcé lors du panel de haut niveau à l’occasion du Xe anniversaire de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle, Paris le 2 novembre 2011.
Audrey Azoulay, femme politique française, Directrice générale de l’Unesco depuis 2017, discours prononcé à l’occasion de Conférence internationale pour le relèvement et la réhabilitation de Mossoul, à Paris le 10 septembre 2018.
Emmanuel Macron, Président de la République française, discours prononcé lors du Forum sur la gouvernance de l’internet, à Paris le 12 novembre 2018.
Audrey Azoulay, femme politique française, Directrice générale de l’Unesco depuis 2017, discours à l’occasion du lancement de l’Année internationale des langues autochtones, à Paris le 28 janvier 2019. 313
Conclusion.
Crédits photographiques.
À l’heure où l’UNESCO, Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, célèbre son 75e anniversaire, il est particulièrement intéressant de rendre accessibles au public les textes des grands discours qui ont été prononcés dans le cadre de cette institution internationale de la famille de l’ONU.
En effet, de Jean-Paul Sartre à Nelson Mandela, de Pablo Neruda à Taslima Nasreen, ce sont des orateurs du monde entier qui se sont exprimés à la tribune de l’UNESCO, des intellectuels, des scientifiques, des écrivains, des hommes ou femmes d’État, et toujours dans un même esprit de paix, de compréhension internationale et de promotion des droits de l’homme.
Ce livre illustré, qui, pour la première fois, présente, retranscrit et analyse les plus importants discours prononcés dans le cadre de l’UNESCO en 75 ans d’existence, fait résonner dans nos esprits ces propos de paix qui ont été tenus par des intellectuels, des scientifiques, des artistes et des hommes et femmes politiques du monde entier partageant l’esprit humaniste de cette institution internationale.
De Julian Huxley à Amadou Hampâté Bâ, de Maria Montessori à Simone Veil, de Claude Lévi-Strauss à Indira Gandhi, ils ont tous contribué à donner un retentissement mondial au message de cette Organisation.
Permettant au lecteur de revisiter de manière humaine et incarnée toute l’histoire des relations internationales et l’histoire culturelle du XXe et du XXIe siècle, cet ouvrage sera très utile aux étudiants en histoire, en science politique, et en journalisme, aux élèves des classes préparatoires, ainsi qu’aux diplomates et fonctionnaires internationaux. Plus largement, il intéressera tous les amateurs d’histoire et de culture littéraire, scientifique et politique, qui apprécieront sa pluridisciplinarité et son ouverture mondiale.
Chloé Maurel, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, est agrégée et docteure en histoire. Sa thèse portait sur l’histoire de l’UNESCO. Elle est spécialiste de l’histoire de l’UNESCO et de l’ONU, ainsi que de l’histoire globale. Elle a publié notamment Histoire de l’UNESCO (L’Harmattan, 2010), Manuel d’histoire globale (Armand Colin, 2014), Histoire des idées des Nations unies (L’Harmattan, 2015), et Une brève histoire de l’ONU au fil de ses dirigeants (éditions du croquant, 2017).
Cet ouvrage porte notamment sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
Table des matières
Sigles et abréviations
Préface
Introduction
L’historien et ses témoins : une relation particulière
Des lettrés au discours maîtrisé
Des précautions brident la parole…
…La confiance la libère
Première partie : La crise de 1949
Chapitre I : La crise entre discours et histoire
Manipulation de l’histoire et discours politiques
De Hamdani à Kaddache : la prédominance du discours
De Harbi à Carlier : de nouveaux outils et un nouveau regard sur la crise
Du bon usage des archives coloniales
Scission « berbériste » ou crise politique ?
Ses acteurs : « des nationalistes convaincus »
Chapitre II : Sociologie des acteurs : les « intellectuels militants » du « groupe de Ben-Aknoun »
Leur origine sociale et régionale
Le contexte de l’émergence de ces militants
Leur propulsion dans la scène politique
Leurs lectures : de Salluste à Renan, de Boulifa à Tawfiq al-madani
Les chants nationalistes kabyles entre indépendance nationale et exaltation de l’amazigh
Chapitre III : Le discours militant : manipulation et réappropriation du discours colonial
Le « berbérisme » : idéologie de division ou stratégie de manipulation ?
Les berbéristes coloniaux : arabophobie, discours contre l’islam, valorisation de « soi »
Les ‘Ulama et le berbérisme
Chapitre IV : Les prémices de la crise
Tentatives de réunification des deux Kabylie : appréhension du « syndrome kabyle » ?
La réunion d’Arous de juillet 1948 : un moment fondateur
Divergences des chefs kabyles avec leur direction
Arrestations de chefs de la Kabylie: hasard ou dénonciation ?
Mésentente et luttes politiques au sein de la Fédération de France du MTLD
Chapitre V : Une crise multidimensionnelle
Une crise longue et étendue
Mobilisation et propagande des acteurs
Chapitre VI : Comment la crise de 1949 devient la crise « berbériste » : manipulation et violence
Lutte pour le contrôle du parti et naissance d’un discours anti-berbériste (de mars à juin 1949)
La crise de 1949 en Algérie
La violence, comme mode de gestion de la crise (juillet à mars 1950)
L'Algérie libre vivra, une contribution à l'élucidation de la nation algérienne
Chapitre VII : Rupture et continuité dans la contestation jusqu’en 1951
En Algérie : alignement, défection et transfert de militants
En France : redéploiement des militants dans trois directions
Conclusion
Chapitre VIII : La crise, de 1949 au « printemps berbère » de 1980 : instrumentalisations politiques et quête de vérité
La crise de 1949 racontée par les « vainqueurs » : condamnation et politisation de la mémoire
La crise et les militants berbéristes après 1962 : « une défaite fondatrice »
La version des victimes : une mémoire discrète
Conclusion
Deuxième partie : Des usages de la référence « kabyle » dans la guerre d'indépendance
Chapitre I : Réaffirmation et montée des militants kabyles (1954 à 1956)
L'organisation du parti en Kabylie à la veille du 1er novembre 1954
Les cadres de la Kabylie de 1949 à 1954 : d’Ouali Bennaï à Krim-Ouamrane
Chapitre II : La guerre d’indépendance et l’ascension des chefs de la zone/wilaya 3
La fédération de France un enjeu majeur entre les chefs du FLN
« L'affaire Mouzarine » une deuxième crise « berbériste » ?
Le rôle de la zone /wilaya 3 dans l’enracinement du fln/aln
Chapitre III : De Krim à Abane : des chefs kabyles à la tête de la guerre
Le congrès de la Soummam et l’affirmation de la wilaya 3 dans la guerre d'indépendance 375
Amirouche dans les Aurès : un chef kabyle en wilaya 1
Amar Ouamrane et l’intronisation du CCE en Tunisie
Belkacem Krim s’affirme leader national de la guerre
Chapitre IV : Retour des exclus de 1949 : soupçons, stigmatisation et liquidations physiques
Les exclus de 1949 et les chefs des maquis de Kabylie
Les partisans d’Ouali Bennaï et la crise du PPA/MTLD (1953-1954
Le déclenchement de novembre 1954 : retour des exclus de 1949
Liquidations physiques et lutte de pouvoir
Chapitre V : Baisse de l’influence des chefs de la wilaya 3 (1959-1962)
Lutte des clans et échec de Krim
Échecs militaires et perte d’emprise de la wilaya 3 et de Belkacem Krim
La Kabylie en 1962 : des maquisards exsangues et des leaders sans pouvoir
Conclusion
Postface
Fiches biographiques
Annexes
Bibliographie
Index
Cet ouvrage porte notamment sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Mais au-delà de cet objet direct, qui se suffit à lui-même, ce travail apporte une contribution importante à la compréhension de deux questions plus larges : celle de l’émergence d’un mouvement identitaire amazigh, y inclus sa dimension kabyle ; celle de la gestion de « l’ethnicité » par le nationalisme radical algérien, en deça et au-delà de la guerre d’indépendance.
L’auteur met au jour et en perspective de multiples faits ignorés, souvent incompris, tant des services de renseignement civils et militaires, que des acteurs en conflit, et des historiens eux-mêmes.
Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
Ali Guenoun est docteur en histoire de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur l’histoire de l’Algérie contemporaine. Il a notamment publié Chronologie du mouvement berbère. Un combat et des hommes (Alger, éditions Casbah, 1999).
Ce parcours anthropologique illustre une réalité socio-culturelle à propos des représentations de la folie. Mais quelle en est la version créole ?
En Guadeloupe, on distingue pour évoquer la folie deux catégories : la folie douce et les autres qui incluent les formes violentes et graves avec le spectre du fou enragé.
C’est une hiérarchie implicite, bien enfouie dans le subconscient. En revanche, elle correspond bel et bien à une grille de lecture locale des manifestations et comportements humains déviants qui reposent sur des faits réels, où s’entremêlent les représentations collectives solidement ancrées ainsi que des éléments de la cosmogonie guadeloupéenne où le surnaturel : Kenbwa, gadèd-zafé, sorcellerie, prédomine.
Dans le voisinage du métissage et de la créolité, la « folie douce » autant que celle du « fou enragé » nous paraissent chargées de paradoxe et d’ambiguïté avec des contours hétérodoxes, difficiles à décrypter...
Table des métières
Avant-propos 9
Chapitre 1 : De la créolité en contexte
1.1- Une notion complexe et polémique
1.2- La langue comme marqueur culturel
1.3- Une entreprise socio-anthropologique
Chapitre 2 : Un espace réel pour… des lieux fantasmés !
2.1- Le pays géographique
2.2- Le pays politique
2.3- Le pays économique
2.4- Le pays réel
2.5- Le pays fantasmé
2.6- Les nouveaux mythes sont là
Chapitre 3 : Les folies guadeloupéennes
3.1- Du présupposé universel de la folie
3.2- Une version créole de la folie
3.3- La folie douce pour Théodore
3.4- La folie douce pour Stéphane
3.5- La folie douce pour Irène
3.6- La folie douce pour Jean-Claude
3.7- Un pilier de la maison créole
Chapitre 4 : Des figures controversées de la folie
4.1- Une inadéquation entre l’offre et l’attente
4.2- Une traduction culturelle de la psychiatrie
4.3 – Autres « maladi-voyé », maladies envoyées
4.4- Un voisinage paradoxal : entre solidarité et persécution
4.5 – On l’a mis dans le rhum
Chapitre 5 : Mais qu’est-ce que l’on entend par vrais fous en Guadeloupe ?
5.1- Ce que les Guadeloupéens nous disent
5.2- Les vrais fous considérés comment violents et dangereux pour la société
Chapitre 6 : Le fou, lui, ne souffre pas ! ?
6.1- La souffrance est-elle déniée ?
6.2 – La souffrance chez d’autres personnes
6.3 – Qui pour reconnaître la souffrance du fou ?
6.4 – Exutoire ou catharsis collective
Chapitre 7 : Ma folie ? Ma chance… ?
7.1- La folie et le don de « Dowmez » (dormeuse)
7.2- L’école de gadèd-zafé,
7.3- Quand « i pa fouti », elle est incapable de...
Chapitre 8 : Le désaccord fondamental
8.1- Tirage à hue et à dia
8.2- Celui qui est hospitalisé en psychiatrie
8.3- Mais, quel est donc le choix du patient ?
Chapitre 9 : Les différents protagonistes autour de la folie.
9.1- La folie en contexte
9.2- La famille du malade mental
9.3 – L’équipe soignante du secteur psychiatrique …
9.4 – Le psychiatre : Maître à bord ?
9.5- Les infirmiers et infirmières : qui sont-ils ?
9.6 – Les autres thérapeutes de l’équipe
9.7- Des nouveaux « peutes »
Chapitre 10 : De la difficulté d’être soignant en psychiatrie
10.1- La folie comme danger …
10.2- Le choc de contact et ensuite ?!…
10.3- Les violences envers soi et envers les autres
10.4 – Une Énigme stupéfiante
10.5 – Quelles que soient les difficultés …
Chapitre 11 : Mais comment faites-vous avec de tels malades ?!
11.1- Pas facile de se positionner
11.2- Soigner dans l’entendement de la psychiatrie occidentale
11.3-Soigner avec la magie du « kenbwa »
11.4 – Soigner en combinant les deux créneaux, magie et psychiatrie occidentale
11.5 – Soins créoles, soins hybrides ?
Chapitre 12 : Dynamique sociétale et violence
12.1- Le style de vie pourrait être un indicateur primordial,
12.1- La violence comme mythe fondateur….
12.3- Toute violence n’est pas folie….
Petit lexique
Références bibliographiques
Ce parcours anthropologique illustre une réalité socio-culturelle à propos des représentations de la folie. Mais quelle en est la version créole ?
En Guadeloupe, on distingue pour évoquer la folie deux catégories : la folie douce et les autres qui incluent les formes violentes et graves avec le spectre du fou enragé.
C’est une hiérarchie implicite, bien enfouie dans le subconscient. En revanche, elle correspond bel et bien à une grille de lecture locale des manifestations et comportements humains déviants qui reposent sur des faits réels, où s’entremêlent les représentations collectives solidement ancrées ainsi que des éléments de la cosmogonie guadeloupéenne où le surnaturel : Kenbwa, gadèd-zafé, sorcellerie, prédomine.
Cette perception se situe hors de la nomenclature scientifique des pathologies mentales, mais elle est assez bien codifiée par la doxa populaire.
Si, dans l’inconscient collectif, les sociétés créoles sont nées de la rencontre violente entre les peuples amérindiens : Arawak, Caraïbe, les colonisations portugaise, espagnole, britannique, française et la déportation d’esclaves noirs en provenance d’Afrique, peut-on retenir cette antériorité comme énonciatrice des formes de folie en Guadeloupe ?
Dans le voisinage du métissage et de la créolité, la « folie douce » autant que celle du « fou enragé » nous paraissent chargées de paradoxe et d’ambiguïté avec des contours hétérodoxes, difficiles à décrypter...
Marlyne Dabrion est docteur en sociologie de l’université René Descartes Paris V. Elle a été cadre supérieure de santé de la fonction publique hospitalière et ancienne directrice-adjointe d’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI). Elle est formatrice en sciences sociales et sciences infirmières.
La « construction d’objet » occupe une place centrale mais un peu mystérieuse : en substance, la science doit rompre avec le sens commun, voir les choses autrement et poser ainsi des questions inédites.
Les auteurs de cet ouvrage explicitent leur construction d’objet en s’appuyant sur leurs recherches (action publique, politique, sport, délinquance, protection de l’enfance, religion, art). Ils montrent que le travail scientifique ne se réduit pas à l’accumulation d’informations et exposent en quoi et avec quoi ces recherches ont impliqué une « rupture ».
Loin de l’image d’une discipline partagée en une multitude de spécialités séparées par un droit d’entrée élevé, la sociologie y apparaît « générale » : elle s’engage ou se risque totalement dans chacun de ses objets.
Sommaire
Introduction : Pourquoi revenir sur la « construction d’objet » un demi-siècle après Le Métier de sociologue ?, Louis Pinto
I. PARCOURS DE RECHERCHE
D’enquête en enquête, se construire comme sociologue, Charles Suaud
« Les Français sont nuls en anglais ».Déconstruction d’une discipline scolaire et construction d’objet,
Marie-Pierre Pouly
Retour sur une déconstruction d’objet :le « déficit de la Sécurité sociale », Julien Duval
La pratique de l’orgue entre deux « objets » : musique et religion, Yvon Lamy
La consommation : déconstruction et reconstruction, Louis Pinto
II- (DÉ)CONSTRUCTIONS D’OBJETS
Construire l’action publique comme objet sociologique, Vincent Dubois
Construire des analogies raisonnées. Réflexions à partir de travaux sur l’excellence individuelle, Manuel Schotté
Genèse de la protection de l’enfance: « construction (d’objet) finie, construction infinie », Patrice Pinell
La délinquance : nouvel essai de construction d’objet, Gérard Mauger
La « socio-biocratie », chronique d’une construction en cours, Bernard Pudal
Bourdieu, la nature de l’activité intellectuelle et ce que la sociologie peut apporter à la philosophie, Benoit Gaultier
Conclusion, Gérard Mauger
Dans la démarche qu’exposaient les auteurs du Métier de sociologue (Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon et Jean-Claude Passeron) la « construction d’objet » occupait une place centrale mais un peu mystérieuse : en substance, la science doit rompre avec le sens commun, voir les choses autrement et poser ainsi des questions inédites.
Signe peut-être de sa réussite, cette notion n’a pas échappé à une certaine routinisation. Il est d’autant plus utile de revenir aujourd’hui sur sa signification et ses enjeux.
L’intention de ce recueil n’est pas de collecter et compiler des commentaires savants. Plusieurs chercheur•e•s se sont efforcés d’expliciter leur construction d’objet en s’appuyant sur leurs propres recherches (action publique, politique, sport, délinquance, protection de l’enfance, religion, art). Ils montrent que le travail scientifique ne se réduit pas à l’accumulation d’informations sur un domaine et exposent en quoi et avec quoi ces recherches ont impliqué une « rupture ».
Loin de l’image académique et bureaucratique d’une discipline partagée en une multitude de spécialités séparées par un droit d’entrée élevé, la sociologie y apparaît « générale » : elle s’engage ou se risque totalement dans chacun de ses objets. Telle est la raison d’être de cet ouvrage.
Louis Pinto est directeur de recherche émérite au CNRS et membre du Centre de sociologie européenne (CSE-CESSP). Il anime avec Gérard Mauger les Rencontres « Lire les sciences sociales ».
Cet ouvrage contient les contributions de Vincent Dubois, Julien Duval, Benoît Gaultier, Yvon Lamy, Gérard Mauger, Patrice Pinell, Louis Pinto, Marie-Pierre Pouly, Bernard Pudal, Manuel Schotté et Charles Suaud.
En juin 2007, la France s’engage sur la voie d’une nouvelle « révolution libérale » sous l’égide de Nicolas Sarkozy. L’Europe ambitionne alors de devenir rapidement « l’économie la plus dynamique et la plus compétitive du monde ».
L’auteur, à travers ses éditoriaux de la revue Savoir/Agir, a tenu la chronique des conjonctures économiques et politiques qui ont caractérisé au fil des jours cette période de bouleversements, dont il propose une lecture à la fois sociologique et engagée.
Frédéric Lebaron est professeur de sociologie à l’École normale supérieure Paris-Saclay (université Paris-Saclay). Il co-anime la revue Savoir/Agir depuis 2007. Il a été président de l’Association française de sociologie entre 2015 et 2017.
Table des matières
Introduction
2007 : l’ avènement du sarkozysme en France
1. Pour un intellectuel collectif autonome international (juillet 2007)
2. Jusqu’ à quand ? (novembre 2007)
2008 : de la libération de la croissance à la crise financière mondiale
3. Le retour des revendications salariales (février 2008)
4. Trois questions pour la « gauche » (mai 2008)
5. Le projet néo-libéral en crise ? (juillet 2008)
6. Changements systémiques (octobre 2008)
2009 : Le monde en crise, vers une alternative au néolibéralisme ?
7. Vers une nouvelle force politique ? (février 2009)
8. Vers une société de défiance (mai 2009)
9. Un conte moral (août 2009)
10. Retour à la normale ? (novembre 2009)
11. Vers l’ émergence d’ une alternative globale ? (février 2010)
12. Vers un mouvement social européen ? (mai 2010)
13. Vous avez dit « populisme » ? (juillet 2010)
14. L’ « après-crise » ou les habits neufs du néo-libéralisme (novembre 2010)
2011 : le temps des révolutions ?
15. Jusqu’ où ira la vague révolutionnaire de 2011 ?
16. Fin d’ un monde ? (juin 2011)
17. Austérité perpétuelle ? (juillet 2011)
18. Bientôt l’ heure des choix ? (septembre 2011)
2012 : fin du sarkozysme et déception du hollandisme
19. La fin de la démocratie européenne ? (décembre 2011)
20. Le triple échec du candidat de la finance et des marchés (mai 2012)
21. Le nouvel espace politique européen (juillet 2012)
22. Dogmatiques et pragmatiques dans la révolution néolibérale européenne : un conflit central (octobre 2012)
2013. Renaissance des passions françaises et austérité confirmée
23. La droite française, l’ Europe et l’ « effet phobie » (février 2013)
24. Vers la déflation ? (mai 2013)
25. Est-ce le « retour de la confiance » ? (juillet 2013)
Indicateur de climat des affaires France
26. Quel projet démocratique ? (novembre 2013)
2014 : l’ Europe en panne
27. Quand le gardien du temple devient le sauveur des marchés (2014)
28. En avant vers l’ abîme ? (mai 2014)
29. Vers une instabilité structurelle de l’ ordre mondial ?
Menace de l’ État islamique
Le conflit israélo-palestinien, carburant de la radicalisation
30. Réformes structurelles (novembre 2014)
2015 : la tragédie grecque
31. Europe : vers des irruptions démocratiques ? (février 2015)
32. Troubles dans l’ ordre néolibéral (mai 2015)
33. Vers le « retour des intellectuels » ? (octobre 2015)
34. À l’ heure de la géopolitisation (décembre 2015)
2016 : enfin une reprise économique générale ?
35. Risques politiques (mars 2016)
36. Maintien de l’ ordre (mai 2016)
37. Chocs (juillet 2016)
38. La force des idées zombies (novembre 2016)
2017 : la crise politique française, indice d’ un processus de déstabilisation globale
39. Une affaire d’ ethos : le cas Fillon et la crise du néolibéralisme (Mars 2017)
40. Le changement dans la continuité (juillet 2017)
41. Europe : refonte ou renforcement des politiques d’ austérité concurrentielle ? (septembre 2017)
42. Pour la science : raison et démocratie face aux pouvoirs économiques et politiques (décembre 2017)
2018 : la fin du libre-échange ?
43. Le mythe de la compétitivité et le déclin de l’ Occident (mars 2018)
44. Macronisme et trumpisme, deux idéologies parentes ? (mai 2018)
45. Déstabilisations (juillet 2018)
46. « Sortie de crise » (décembre 2018)
2019 : le changement climatique au centre de l’ agenda global
47. Quelle dynamique des classes sociales à l’ échelle mondiale ? (février 2019)
48. Capitalisme français : le début de la fin ? (juillet 2019)
49. Pour un changement de paradigme (septembre 2019)
50. Pour une conception égalitaire et coopérative de l’ enseignement supérieur et de la recherche (décembre 2019)
Pour un nouvel ordre écologique, social et économique
2020 : Le changement global s’ accélère sur fond de pandémie
En juin 2007, la France s’engage sur la voie d’une nouvelle « révolution libérale » sous l’égide de Nicolas Sarkozy. L’Europe ambitionne alors de devenir rapidement « l’économie la plus dynamique et la plus compétitive du monde ».
C’était compter sans la crise financière mondiale qui a ébranlé les croyances dominantes sur l’efficience des marchés, la supériorité des États-Unis et le caractère protecteur de la zone euro. Dès 2010, celle-ci est plongée dans les affres du désendettement public et de l’austérité budgétaire, qui prennent une forme aiguë en Grèce. Les États-Unis voient leur hégémonie de plus en plus fortement contestée, jusqu’à devenir, à partir de 2016 et l’élection de Donald Trump, un foyer central de remise en cause du libre-échange et de la mondialisation des marchés.
La période 2007-2020 est marquée par l’ascension régulière de la Chine au statut de puissance de premier plan, par les « révolutions arabes » et la montée du terrorisme islamiste. Elle est traversée par des changements profonds dans l’ordre social de nombreux pays : la remise en cause de la domination masculine et des discriminations subies par divers groupes marginaux s’y accompagne d’une montée du racisme, des idéologies d’extrême-droite et des discours réactionnaires. L’enjeu écologique devient simultanément le problème public central de notre temps.
L’auteur, à travers ses éditoriaux de la revue Savoir/Agir, a tenu la chronique des conjonctures économiques et politiques qui ont caractérisé au fil des jours cette période de bouleversements, dont il propose une lecture à la fois sociologique et engagée.
Frédéric Lebaron est professeur de sociologie à l’École normale supérieure Paris-Saclay (université Paris-Saclay). Il co-anime la revue Savoir/Agir depuis 2007. Il a été président de l’Association française de sociologie entre 2015 et 2017.
Noël 1920. 285 délégués sont réunis pour le XVIIIe Congrès du Parti : ce sont les représentants de la France laborieuse, qui vient d’émerger du cauchemar de la guerre. Durant cinq jours, ils vont s’exprimer pour ou contre l’adhésion de leur parti à la IIIe, provoquant la scission de leur formation : les majoritaires fonderont la SFIC, c’est-à-dire le Parti communiste, alors que les minoritaires se replieront sur la « vieille maison » socialiste. Ce Congrès a introduit le soupçon et la défiance, et celui inhérent au pouvoir personnel. Comment dépasser ces fléaux sans retour à la souveraineté populaire ? Un jour peut-être, « la liberté enfin s’éveille(ra) au souffle de la vie ».
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, est agrégé d’histoire.
Recensions
Sur le blog de Christophe Patillon
Entretiens
Noël 1920. Dans la salle du Manège à Tours, 285 délégués de 89 fédérations de la SFIO sont réunis pour le XVIIIe Congrès du Parti : ce sont les représentants de la France laborieuse, qui vient d’émerger du cauchemar de la guerre. Durant cinq jours, ils vont s’exprimer pour ou contre l’adhésion de leur parti à la IIIe Internationale récemment créée à Moscou, provoquant ainsi la scission de leur formation en deux entités différentes (adversaires ?) : les majoritaires fonderont la SFIC, c’est-à-dire le Parti communiste, alors que les minoritaires se replieront sur la « vieille maison » socialiste.
L’événement a certes fait l’objet d’une historiographie savante et pertinente mais il gagne à être revisité aujourd’hui, à l’occasion du centenaire, dans le contexte de la longue durée, notamment dans le sillage de la Commune de Paris et des idées qu’elle a pu semer au cours de ses 72 journées « immortelles ». En effet, quelles furent les raisons profondes de cette scission ? Pourquoi après toutes les révolutions du 19e siècle cette grande division du mouvement des classes laborieuses, entravant toutes les luttes sociales et remettant toujours au lendemain l’espoir de « changer la vie » ?
Comment ce grand sabordage de l’émancipation prolétarienne a-t-il perduré en paralysant le combat anti-capitaliste et en fragmentant aujourd’hui encore les forces de gauche qui sont réduites désormais à l’impuissance contre l’autocratie républicaine bourgeoise ?
Le Congrès de Tours a introduit, avec le virus bolchévique du soupçon et de la défiance, et celui, mégalomaniaque, inhérent au pouvoir personnel, le poison de la division dans la doxa politique de la gauche : peut-on survivre à ces fléaux sans un recours au vaccin de la souveraineté populaire ? Un jour peut-être, « la liberté enfin s’éveille(ra) au souffle de la vie ».
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.
L’ébranlement de la légitimité de la République islamique a déclenché un processus de radicalisation. Cette radicalité se lit à travers le projet politique global de domination mis en œuvre dans les années 2010 qui ne cherchait plus à gagner l'adhésion de la population, mais à la « tenir » suffisamment pour pouvoir méthodiquement aliéner les prochaines générations. Le présent ouvrage est né du besoin de tirer au clair cette question épineuse du processus de radicalisation de la République islamique. L’auteure examine la nouvelle politique intérieure, mettant par là même en lumière la césure qui s’est opérée en 2009 aussi bien que l’ambition régionale hégémonique du régime théocratique.
Marie Ladier-Fouladi est sociodémographe, directrice de recherche au CNRS/EHESS-CETOBaC.
L’ébranlement de la légitimité de la République islamique suite au scrutin présidentiel frauduleux de juin 2009 et à la vague de protestations postélectorale – baptisée « Mouvement vert » – qu’il a provoquée, a déclenché un processus de radicalisation du régime politique iranien. Cette radicalité se lit à travers le projet politique global de domination totale mis en œuvre dans les années 2010 qui ne cherchait plus à gagner l'adhésion de la population alors exaspérée, mais à la « tenir » suffisamment pour pouvoir méthodiquement aliéner les prochaines générations, voulues nombreuses et dévouées à l'État théocratique. Cette nouvelle politique intérieure se prolonge sur le plan régional et international, par la présence de forces militaires iraniennes ou pro-iraniennes dans les pays avoisinants – présence qui a déjà déclenché l’escalade des tensions extrêmes dans la région, envenimant par là même les relations antagonistes irano-américaines. Ce bras de fer Iran/États-Unis risque d’entraîner la République islamique dans un nouveau conflit alors qu’elle vient de commémorer le 40ème anniversaire de la guerre Irak-Iran (22 septembre 1980).
Le présent ouvrage est né du besoin de tirer au clair cette question épineuse du processus de radicalisation de la République islamique. L’auteure s’est attachée pour ce faire à examiner la nouvelle politique intérieure, mettant par là même en lumière la césure qui s’est opérée en 2009 aussi bien que l’ambition régionale hégémonique du régime théocratique.
Marie Ladier-Fouladi est sociodémographe, directrice de recherche au CNRS/EHESS-CETOBaC. Ses recherches actuelles portent sur la mutation radicale du régime islamique en Iran.
Depuis quelques années, la laïcité fait régulièrement l’objet de controverses publiques. Les travailleurs immigrés maghrébins d’après-guerre, appartenant à la classe ouvrière bon marché, pratiquaient sur leur lieu de travail avec l’accord des directions d’entreprises et les encouragements du personnel politique.
Alor, qu'y a-t-il de véritablement de nouveau dans la situation actuelle ? Mais, plus fondamentalement encore, il faut revenir sur la thèse de la compatibilité ou non de -certains modes de vies - religieux - avec le travail. Là aussi, à la lumière des réalités économiques et sociales du 21e siècle, qu’en est-il réellement ?
Hicham Benaissa est sociologue praticien, délégué général de l’Observatoire des populations immigrées africaines et leurs descendants (OPIAD).
Depuis quelques années, la laïcité fait régulièrement l’objet de controverses publiques. Elle serait mise en cause dans différents -secteurs du monde du travail par la présence « nouvelle » d’un islam expressif. Sauf que les travailleurs immigrés maghrébins d’après-guerre, -appartenant à la classe ouvrière bon marché, pratiquaient sur leur lieu de travail avec l’accord des directions d’entreprises et les encouragements du personnel politique. Des entreprises de renom ont même construit des salles de prières pour leurs salariés -musulmans, sans que cela ne suscite d’émois particuliers. Alors, interrogeons-nous : qu’y a-t-il de véritablement « nouveau » dans la situation actuelle ? Mais, plus -fondamentalement -encore, il faut revenir sur l’incontournable thèse de la compatibilité ou non de -certains modes de vies -religieux avec le travail. -Paradigme qui -continue -d’organiser notre -manière de hiérarchiser les « religions » à l’ère moderne. Là aussi, à la lumière des -réalités économiques et sociales du 21e siècle, qu’en est-il réellement ?
Hicham Benaissa, sociologue praticien, rattaché au GSRL (CNRS-EPHE). Co-fondateur et délégué général de l’Observatoire des populations immigrées africaines et leurs descendants (OPIAD). Si ses travaux portent sur l’islam au travail, il s’intéresse, plus -globalement, aux implications théoriques et pratiques provoquées par l’implantation durable de l’islam en Europe.
En 2020, les paysans français auront subi d’importantes pertes de revenu en raison du coronavirus et de la sécheresse estivale. Le coronavirus a perturbé les marchés et fait chuter les prix. La sécheresse a réduit les rendements céréaliers, tandis que les prix restent anormalement bas du fait de stocks conséquents dans les pays exportateurs. Pour assurer notre souveraineté alimentaire, l’agriculture doit promouvoir sans attendre des méthodes de production qui préservent la fertilité des sols. Cela passe par l’agro-écologie, l’agroforesterie, la gestion intelligente de l’eau, les circuits courts, une moindre consommation de protéines animales.
Paysan d’origine, Gérard Le Puill est devenu journaliste en 1983.
Recensions
Dans l'Humanité, 23 novembre 2020
En 2020, les paysans français auront subi d’importantes pertes de revenu en raison des conséquences cumulées de la pandémie du coronavirus et de la sécheresse estivale. Le coronavirus a perturbé les marchés et fait chuter les prix dans de nombreuses filières. La sécheresse a réduit les rendements céréaliers, tandis que les prix restent anormalement bas du fait de stocks conséquents dans les pays exportateurs. Le manque d’herbe et de fourrage pour l’hiver renchérit durablement les coûts de production de la viande et du lait, sans être pris en compte par les marchés.
Cinq ans après la conférence de Paris sur le climat, le pilotage de l’économie mondialisée par le libre-échange et la course au profit continue à faire croître les émissions de CO2 au niveau planétaire. Deux siècles après sa mort, la théorie de l’économiste David Ricardo fondée sur les « avantages comparatifs » inspire toujours les économistes et les décideurs politiques alors qu’elle ruine les paysans et favorise comme jamais le gaspillage des ressources renouvelables et fossiles.
Pour assurer notre souveraineté alimentaire, l’agriculture doit promouvoir sans attendre des méthodes de production qui préservent la fertilité des sols. Cela passe par l’agro-écologie, l’agroforesterie, la gestion intelligente de l’eau, les circuits courts, une moindre consommation de protéines animales. Cela suppose aussi une meilleure rémunération du travail de paysans. Cette voie est praticable dans notre pays, en Europe et au-delà. C’est une question de volonté politique.
Paysan d’origine, Gérard Le Puill est devenu journaliste en 1983, suite à la fermeture de l’usine de pneus où il fut ouvrier pendant 18 ans. Alors que le Parti communiste français commémore cette année le 100e anniversaire de sa création, l’auteur, membre du PCF depuis 1964, rappelle que l’accès à son troisième métier, dans la presse écrite, eût été impossible sans une pratique rédactionnelle de militant ouvrier acquise à l’usine.
Nos livres numériques
Cette huitième livraison de Zilsel poursuit le travail d’inventaire critique des transformations contemporaines des sciences et techniques. Qu’il s’agisse de l’essor de la psychologie évolutionniste ou de l’emprise de l’évaluation comptable sur la recherche médicale en France, le propos des articles publiés est de rendre raison de phénomènes émergents et instables, qui suscitent le questionnement dans et à l’extérieur du champ scientifique. L’éditorial invité est signé par le virologue Bruno Canard. Spécialiste des coronavirus, il met en relief l’importance du temps long dans les processus de recherche. Un dossier « Frictions » est consacré au problème du « narcissisme ». Il met en perspective la construction du narcissisme via les catégories « psy », les « jugements de personnalité » et les rapports de genre. Un entretien avec l’historienne des sciences Antonella Romano permet de revenir sur des fronts de recherche de la discipline, et son histoire récente en France.
Éditorial
Le Coronavirus, la recherche, et le temps long
Bruno Canard
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Confrontations
Edward L. Bernays, la vérité et la démocratie : de la publicité aux relations publiques
Hugo Souza de Cursi
Monnet fait des histoires. Écrire pour agir sur le nouvel ordre des choses au tournant du 18e et du 19e siècle
Isabelle Laboulais
La sociobiologie est morte, vive la psychologie évolutionniste ! Le rôle de l’ambiguïté et du travail généalogique dans la transformation des spécialités scientifiques
Julien Larregue, Sylvain Lavau, Mahdi Khelfaoui
L’effet SIGAPS : la recherche médicale française sous l’emprise de l’évaluation comptable
Yves Gingras & Mahdi Khelfaoui
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Frictions
Le narcissisme sous le regard des sociologues.Introduction au dossier
Marc Joly & Corentin Roquebert
Narcissisme ou informalisation ?
Richard Kilminster
Narcissisme et processus de civilisation. Pour une lecture sociologique
Pierre-Henri Castel
Le narcissisme pathologique ou les frontières symboliques de la psychiatrie en question
Myriam Ahnich
Perversion narcissique, genre et conjugalité
Pauline Delage
De la « mère au narcissisme pervers » au « conjoint pervers narcissique ».Sur le destin social des catégories « psy »
Marc Joly & Corentin Roquebert
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Libres échanges
L’histoire des sciences et des savoirs : réflexions d’ici et d’ailleurs.
Entretien avec Antonella Romano
réalisé par Volny Fages & Jérôme Lamy
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Friches
« Everyone a changemaker! » Philanthropie, religion et spiritualité au secours de l’école publique
Sébastien Urbanski & Camille Noûs
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Classiques
Le savant hait le politique ? Johan Galtung et l’échec du Projet Camelot
Stéphane Dufoix
Le colonialisme scientifique
Johan Galtung
Margaret W. Rossiter et l’histoire des femmes scientifiques américaines
Béatrice Cherrier & Cléo Chassonnery-Zaïgouche
Les femmes scientifiques en Amérique
Margaret W. Rossiter
Plus vous regardez, plus vous trouvez : les archives des femmes scientifiques américaines contemporaines
Margaret W. Rossiter
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Critiques
Cybernétique introuvable ou cybernétique à satiété ?
Réponse à Mathieu Triclot
Ronan Le Roux
Tribulations d’un sociologue parti à la pêche aux lieux
Paul Guille-Escuret
D’un inhumain à l’autre
Céline Granjou
Contre l’innovation et sa doxa obsolescente, la maintenance
Arnaud Saint-Martin
Cette huitième livraison de Zilsel poursuit le travail d’inventaire critique des transformations contemporaines des sciences et techniques. Qu’il s’agisse de l’essor de la psychologie évolutionniste ou de l’emprise de l’évaluation comptable sur la recherche médicale en France, le propos des articles publiés est de rendre raison de phénomènes émergents et instables, qui suscitent le questionnement dans et à l’extérieur du champ scientifique. L’éditorial invité est signé par le virologue Bruno Canard. Spécialiste des coronavirus, il met en relief l’importance du temps long dans les processus de recherche. Un dossier « Frictions » est consacré au problème du « narcissisme ». Il met en perspective la construction du narcissisme via les catégories « psy », les « jugements de personnalité » et les rapports de genre. Un entretien avec l’historienne des sciences Antonella Romano permet de revenir sur des fronts de recherche de la discipline, et son histoire récente en France.
Cet ouvrage porte notamment sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
Table des matières
Sigles et abréviations
Préface
Introduction
L’historien et ses témoins : une relation particulière
Des lettrés au discours maîtrisé
Des précautions brident la parole…
…La confiance la libère
Première partie : La crise de 1949
Chapitre I : La crise entre discours et histoire
Manipulation de l’histoire et discours politiques
De Hamdani à Kaddache : la prédominance du discours
De Harbi à Carlier : de nouveaux outils et un nouveau regard sur la crise
Du bon usage des archives coloniales
Scission « berbériste » ou crise politique ?
Ses acteurs : « des nationalistes convaincus »
Chapitre II : Sociologie des acteurs : les « intellectuels militants » du « groupe de Ben-Aknoun »
Leur origine sociale et régionale
Le contexte de l’émergence de ces militants
Leur propulsion dans la scène politique
Leurs lectures : de Salluste à Renan, de Boulifa à Tawfiq al-madani
Les chants nationalistes kabyles entre indépendance nationale et exaltation de l’amazigh
Chapitre III : Le discours militant : manipulation et réappropriation du discours colonial
Le « berbérisme » : idéologie de division ou stratégie de manipulation ?
Les berbéristes coloniaux : arabophobie, discours contre l’islam, valorisation de « soi »
Les ‘Ulama et le berbérisme
Chapitre IV : Les prémices de la crise
Tentatives de réunification des deux Kabylie : appréhension du « syndrome kabyle » ?
La réunion d’Arous de juillet 1948 : un moment fondateur
Divergences des chefs kabyles avec leur direction
Arrestations de chefs de la Kabylie: hasard ou dénonciation ?
Mésentente et luttes politiques au sein de la Fédération de France du MTLD
Chapitre V : Une crise multidimensionnelle
Une crise longue et étendue
Mobilisation et propagande des acteurs
Chapitre VI : Comment la crise de 1949 devient la crise « berbériste » : manipulation et violence
Lutte pour le contrôle du parti et naissance d’un discours anti-berbériste (de mars à juin 1949)
La crise de 1949 en Algérie
La violence, comme mode de gestion de la crise (juillet à mars 1950)
L'Algérie libre vivra, une contribution à l'élucidation de la nation algérienne
Chapitre VII : Rupture et continuité dans la contestation jusqu’en 1951
En Algérie : alignement, défection et transfert de militants
En France : redéploiement des militants dans trois directions
Conclusion
Chapitre VIII : La crise, de 1949 au « printemps berbère » de 1980 : instrumentalisations politiques et quête de vérité
La crise de 1949 racontée par les « vainqueurs » : condamnation et politisation de la mémoire
La crise et les militants berbéristes après 1962 : « une défaite fondatrice »
La version des victimes : une mémoire discrète
Conclusion
Deuxième partie : Des usages de la référence « kabyle » dans la guerre d'indépendance
Chapitre I : Réaffirmation et montée des militants kabyles (1954 à 1956)
L'organisation du parti en Kabylie à la veille du 1er novembre 1954
Les cadres de la Kabylie de 1949 à 1954 : d’Ouali Bennaï à Krim-Ouamrane
Chapitre II : La guerre d’indépendance et l’ascension des chefs de la zone/wilaya 3
La fédération de France un enjeu majeur entre les chefs du FLN
« L'affaire Mouzarine » une deuxième crise « berbériste » ?
Le rôle de la zone /wilaya 3 dans l’enracinement du fln/aln
Chapitre III : De Krim à Abane : des chefs kabyles à la tête de la guerre
Le congrès de la Soummam et l’affirmation de la wilaya 3 dans la guerre d'indépendance 375
Amirouche dans les Aurès : un chef kabyle en wilaya 1
Amar Ouamrane et l’intronisation du CCE en Tunisie
Belkacem Krim s’affirme leader national de la guerre
Chapitre IV : Retour des exclus de 1949 : soupçons, stigmatisation et liquidations physiques
Les exclus de 1949 et les chefs des maquis de Kabylie
Les partisans d’Ouali Bennaï et la crise du PPA/MTLD (1953-1954
Le déclenchement de novembre 1954 : retour des exclus de 1949
Liquidations physiques et lutte de pouvoir
Chapitre V : Baisse de l’influence des chefs de la wilaya 3 (1959-1962)
Lutte des clans et échec de Krim
Échecs militaires et perte d’emprise de la wilaya 3 et de Belkacem Krim
La Kabylie en 1962 : des maquisards exsangues et des leaders sans pouvoir
Conclusion
Postface
Fiches biographiques
Annexes
Bibliographie
Index
Cet ouvrage porte notamment sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Mais au-delà de cet objet direct, qui se suffit à lui-même, ce travail apporte une contribution importante à la compréhension de deux questions plus larges : celle de l’émergence d’un mouvement identitaire amazigh, y inclus sa dimension kabyle ; celle de la gestion de « l’ethnicité » par le nationalisme radical algérien, en deça et au-delà de la guerre d’indépendance.
L’auteur met au jour et en perspective de multiples faits ignorés, souvent incompris, tant des services de renseignement civils et militaires, que des acteurs en conflit, et des historiens eux-mêmes.
Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
Ali Guenoun est docteur en histoire de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur l’histoire de l’Algérie contemporaine. Il a notamment publié Chronologie du mouvement berbère. Un combat et des hommes (Alger, éditions Casbah, 1999).
Ce parcours anthropologique illustre une réalité socio-culturelle à propos des représentations de la folie. Mais quelle en est la version créole ?
En Guadeloupe, on distingue pour évoquer la folie deux catégories : la folie douce et les autres qui incluent les formes violentes et graves avec le spectre du fou enragé.
C’est une hiérarchie implicite, bien enfouie dans le subconscient. En revanche, elle correspond bel et bien à une grille de lecture locale des manifestations et comportements humains déviants qui reposent sur des faits réels, où s’entremêlent les représentations collectives solidement ancrées ainsi que des éléments de la cosmogonie guadeloupéenne où le surnaturel : Kenbwa, gadèd-zafé, sorcellerie, prédomine.
Dans le voisinage du métissage et de la créolité, la « folie douce » autant que celle du « fou enragé » nous paraissent chargées de paradoxe et d’ambiguïté avec des contours hétérodoxes, difficiles à décrypter...
Table des métières
Avant-propos 9
Chapitre 1 : De la créolité en contexte
1.1- Une notion complexe et polémique
1.2- La langue comme marqueur culturel
1.3- Une entreprise socio-anthropologique
Chapitre 2 : Un espace réel pour… des lieux fantasmés !
2.1- Le pays géographique
2.2- Le pays politique
2.3- Le pays économique
2.4- Le pays réel
2.5- Le pays fantasmé
2.6- Les nouveaux mythes sont là
Chapitre 3 : Les folies guadeloupéennes
3.1- Du présupposé universel de la folie
3.2- Une version créole de la folie
3.3- La folie douce pour Théodore
3.4- La folie douce pour Stéphane
3.5- La folie douce pour Irène
3.6- La folie douce pour Jean-Claude
3.7- Un pilier de la maison créole
Chapitre 4 : Des figures controversées de la folie
4.1- Une inadéquation entre l’offre et l’attente
4.2- Une traduction culturelle de la psychiatrie
4.3 – Autres « maladi-voyé », maladies envoyées
4.4- Un voisinage paradoxal : entre solidarité et persécution
4.5 – On l’a mis dans le rhum
Chapitre 5 : Mais qu’est-ce que l’on entend par vrais fous en Guadeloupe ?
5.1- Ce que les Guadeloupéens nous disent
5.2- Les vrais fous considérés comment violents et dangereux pour la société
Chapitre 6 : Le fou, lui, ne souffre pas ! ?
6.1- La souffrance est-elle déniée ?
6.2 – La souffrance chez d’autres personnes
6.3 – Qui pour reconnaître la souffrance du fou ?
6.4 – Exutoire ou catharsis collective
Chapitre 7 : Ma folie ? Ma chance… ?
7.1- La folie et le don de « Dowmez » (dormeuse)
7.2- L’école de gadèd-zafé,
7.3- Quand « i pa fouti », elle est incapable de...
Chapitre 8 : Le désaccord fondamental
8.1- Tirage à hue et à dia
8.2- Celui qui est hospitalisé en psychiatrie
8.3- Mais, quel est donc le choix du patient ?
Chapitre 9 : Les différents protagonistes autour de la folie.
9.1- La folie en contexte
9.2- La famille du malade mental
9.3 – L’équipe soignante du secteur psychiatrique …
9.4 – Le psychiatre : Maître à bord ?
9.5- Les infirmiers et infirmières : qui sont-ils ?
9.6 – Les autres thérapeutes de l’équipe
9.7- Des nouveaux « peutes »
Chapitre 10 : De la difficulté d’être soignant en psychiatrie
10.1- La folie comme danger …
10.2- Le choc de contact et ensuite ?!…
10.3- Les violences envers soi et envers les autres
10.4 – Une Énigme stupéfiante
10.5 – Quelles que soient les difficultés …
Chapitre 11 : Mais comment faites-vous avec de tels malades ?!
11.1- Pas facile de se positionner
11.2- Soigner dans l’entendement de la psychiatrie occidentale
11.3-Soigner avec la magie du « kenbwa »
11.4 – Soigner en combinant les deux créneaux, magie et psychiatrie occidentale
11.5 – Soins créoles, soins hybrides ?
Chapitre 12 : Dynamique sociétale et violence
12.1- Le style de vie pourrait être un indicateur primordial,
12.1- La violence comme mythe fondateur….
12.3- Toute violence n’est pas folie….
Petit lexique
Références bibliographiques
Ce parcours anthropologique illustre une réalité socio-culturelle à propos des représentations de la folie. Mais quelle en est la version créole ?
En Guadeloupe, on distingue pour évoquer la folie deux catégories : la folie douce et les autres qui incluent les formes violentes et graves avec le spectre du fou enragé.
C’est une hiérarchie implicite, bien enfouie dans le subconscient. En revanche, elle correspond bel et bien à une grille de lecture locale des manifestations et comportements humains déviants qui reposent sur des faits réels, où s’entremêlent les représentations collectives solidement ancrées ainsi que des éléments de la cosmogonie guadeloupéenne où le surnaturel : Kenbwa, gadèd-zafé, sorcellerie, prédomine.
Cette perception se situe hors de la nomenclature scientifique des pathologies mentales, mais elle est assez bien codifiée par la doxa populaire.
Si, dans l’inconscient collectif, les sociétés créoles sont nées de la rencontre violente entre les peuples amérindiens : Arawak, Caraïbe, les colonisations portugaise, espagnole, britannique, française et la déportation d’esclaves noirs en provenance d’Afrique, peut-on retenir cette antériorité comme énonciatrice des formes de folie en Guadeloupe ?
Dans le voisinage du métissage et de la créolité, la « folie douce » autant que celle du « fou enragé » nous paraissent chargées de paradoxe et d’ambiguïté avec des contours hétérodoxes, difficiles à décrypter...
Marlyne Dabrion est docteur en sociologie de l’université René Descartes Paris V. Elle a été cadre supérieure de santé de la fonction publique hospitalière et ancienne directrice-adjointe d’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI). Elle est formatrice en sciences sociales et sciences infirmières.
La « construction d’objet » occupe une place centrale mais un peu mystérieuse : en substance, la science doit rompre avec le sens commun, voir les choses autrement et poser ainsi des questions inédites.
Les auteurs de cet ouvrage explicitent leur construction d’objet en s’appuyant sur leurs recherches (action publique, politique, sport, délinquance, protection de l’enfance, religion, art). Ils montrent que le travail scientifique ne se réduit pas à l’accumulation d’informations et exposent en quoi et avec quoi ces recherches ont impliqué une « rupture ».
Loin de l’image d’une discipline partagée en une multitude de spécialités séparées par un droit d’entrée élevé, la sociologie y apparaît « générale » : elle s’engage ou se risque totalement dans chacun de ses objets.
Sommaire
Introduction : Pourquoi revenir sur la « construction d’objet » un demi-siècle après Le Métier de sociologue ?, Louis Pinto
I. PARCOURS DE RECHERCHE
D’enquête en enquête, se construire comme sociologue, Charles Suaud
« Les Français sont nuls en anglais ».Déconstruction d’une discipline scolaire et construction d’objet,
Marie-Pierre Pouly
Retour sur une déconstruction d’objet :le « déficit de la Sécurité sociale », Julien Duval
La pratique de l’orgue entre deux « objets » : musique et religion, Yvon Lamy
La consommation : déconstruction et reconstruction, Louis Pinto
II- (DÉ)CONSTRUCTIONS D’OBJETS
Construire l’action publique comme objet sociologique, Vincent Dubois
Construire des analogies raisonnées. Réflexions à partir de travaux sur l’excellence individuelle, Manuel Schotté
Genèse de la protection de l’enfance: « construction (d’objet) finie, construction infinie », Patrice Pinell
La délinquance : nouvel essai de construction d’objet, Gérard Mauger
La « socio-biocratie », chronique d’une construction en cours, Bernard Pudal
Bourdieu, la nature de l’activité intellectuelle et ce que la sociologie peut apporter à la philosophie, Benoit Gaultier
Conclusion, Gérard Mauger
Dans la démarche qu’exposaient les auteurs du Métier de sociologue (Pierre Bourdieu, Jean-Claude Chamboredon et Jean-Claude Passeron) la « construction d’objet » occupait une place centrale mais un peu mystérieuse : en substance, la science doit rompre avec le sens commun, voir les choses autrement et poser ainsi des questions inédites.
Signe peut-être de sa réussite, cette notion n’a pas échappé à une certaine routinisation. Il est d’autant plus utile de revenir aujourd’hui sur sa signification et ses enjeux.
L’intention de ce recueil n’est pas de collecter et compiler des commentaires savants. Plusieurs chercheur•e•s se sont efforcés d’expliciter leur construction d’objet en s’appuyant sur leurs propres recherches (action publique, politique, sport, délinquance, protection de l’enfance, religion, art). Ils montrent que le travail scientifique ne se réduit pas à l’accumulation d’informations sur un domaine et exposent en quoi et avec quoi ces recherches ont impliqué une « rupture ».
Loin de l’image académique et bureaucratique d’une discipline partagée en une multitude de spécialités séparées par un droit d’entrée élevé, la sociologie y apparaît « générale » : elle s’engage ou se risque totalement dans chacun de ses objets. Telle est la raison d’être de cet ouvrage.
Louis Pinto est directeur de recherche émérite au CNRS et membre du Centre de sociologie européenne (CSE-CESSP). Il anime avec Gérard Mauger les Rencontres « Lire les sciences sociales ».
Cet ouvrage contient les contributions de Vincent Dubois, Julien Duval, Benoît Gaultier, Yvon Lamy, Gérard Mauger, Patrice Pinell, Louis Pinto, Marie-Pierre Pouly, Bernard Pudal, Manuel Schotté et Charles Suaud.
Une critique qui se limite au capitalisme est trop superficielle, affirme Öcallan qui tourne son regard vers les structures sous-jacentes de la civilisation. Repensant les méthodes de compréhension de la culture, de la politique et de la société, il fournit les outils de ce qu’il appelle une « sociologie de la liberté ».
Dans cet ouvrage, Abdullah Öcallan distille 35 ans de théorie et de pratique révolutionnaires, dont plus de 20 ans passés en isolement dans la prison turque d’Imrali. Ces réflexions représentent l’essence de ses idées sur la société, la connaissance et le pouvoir.
Abdullah Öcalan a élaboré depuis sa prison l'idée d'un confédéralisme démocratique, où démocratie directe, écologisme et féminisme sont liés.
En juin 2007, la France s’engage sur la voie d’une nouvelle « révolution libérale » sous l’égide de Nicolas Sarkozy. L’Europe ambitionne alors de devenir rapidement « l’économie la plus dynamique et la plus compétitive du monde ».
C’était compter sans la crise financière mondiale qui a ébranlé les croyances dominantes sur l’efficience des marchés, la supériorité des États-Unis et le caractère protecteur de la zone euro. Dès 2010, celle-ci est plongée dans les affres du désendettement public et de l’austérité budgétaire, qui prennent une forme aiguë en Grèce. Les États-Unis voient leur hégémonie de plus en plus fortement contestée, jusqu’à devenir, à partir de 2016 et l’élection de Donald Trump, un foyer central de remise en cause du libre-échange et de la mondialisation des marchés.
La période 2007-2020 est marquée par l’ascension régulière de la Chine au statut de puissance de premier plan, par les « révolutions arabes » et la montée du terrorisme islamiste. Elle est traversée par des changements profonds dans l’ordre social de nombreux pays : la remise en cause de la domination masculine et des discriminations subies par divers groupes marginaux s’y accompagne d’une montée du racisme, des idéologies d’extrême-droite et des discours réactionnaires. L’enjeu écologique devient simultanément le problème public central de notre temps.
L’auteur, à travers ses éditoriaux de la revue Savoir/Agir, a tenu la chronique des conjonctures économiques et politiques qui ont caractérisé au fil des jours cette période de bouleversements, dont il propose une lecture à la fois sociologique et engagée.
Frédéric Lebaron est professeur de sociologie à l’École normale supérieure Paris-Saclay (université Paris-Saclay). Il co-anime la revue Savoir/Agir depuis 2007. Il a été président de l’Association française de sociologie entre 2015 et 2017.
Noël 1920. 285 délégués sont réunis pour le XVIIIe Congrès du Parti : ce sont les représentants de la France laborieuse, qui vient d’émerger du cauchemar de la guerre. Durant cinq jours, ils vont s’exprimer pour ou contre l’adhésion de leur parti à la IIIe, provoquant la scission de leur formation : les majoritaires fonderont la SFIC, c’est-à-dire le Parti communiste, alors que les minoritaires se replieront sur la « vieille maison » socialiste. Le Congrès de Tours a introduit le soupçon et la défiance, et celui, mégalomaniaque, inhérent au pouvoir personnel. Peut-on survivre à ces fléaux sans un recours au vaccin de la souveraineté populaire ? Un jour peut-être, « la liberté enfin s’éveille(ra) au souffle de la vie ».
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, est agrégé d’histoire.
Noël 1920. Dans la salle du Manège à Tours, 285 délégués de 89 fédérations de la SFIO sont réunis pour le XVIIIe Congrès du Parti : ce sont les représentants de la France laborieuse, qui vient d’émerger du cauchemar de la guerre. Durant cinq jours, ils vont s’exprimer pour ou contre l’adhésion de leur parti à la IIIe Internationale récemment créée à Moscou, provoquant ainsi la scission de leur formation en deux entités différentes (adversaires ?) : les majoritaires fonderont la SFIC, c’est-à-dire le Parti communiste, alors que les minoritaires se replieront sur la « vieille maison » socialiste.
L’événement a certes fait l’objet d’une historiographie savante et pertinente mais il gagne à être revisité aujourd’hui, à l’occasion du centenaire, dans le contexte de la longue durée, notamment dans le sillage de la Commune de Paris et des idées qu’elle a pu semer au cours de ses 72 journées « immortelles ». En effet, quelles furent les raisons profondes de cette scission ? Pourquoi après toutes les révolutions du 19e siècle cette grande division du mouvement des classes laborieuses, entravant toutes les luttes sociales et remettant toujours au lendemain l’espoir de « changer la vie » ?
Comment ce grand sabordage de l’émancipation prolétarienne a-t-il perduré en paralysant le combat anti-capitaliste et en fragmentant aujourd’hui encore les forces de gauche qui sont réduites désormais à l’impuissance contre l’autocratie républicaine bourgeoise ?
Le Congrès de Tours a introduit, avec le virus bolchévique du soupçon et de la défiance, et celui, mégalomaniaque, inhérent au pouvoir personnel, le poison de la division dans la doxa politique de la gauche : peut-on survivre à ces fléaux sans un recours au vaccin de la souveraineté populaire ? Un jour peut-être, « la liberté enfin s’éveille(ra) au souffle de la vie ».
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.
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Affaiblis par les politiques libérales, les services publics ne sont pas sans défauts ; mais ils réduisent les inégalités et renforcent le potentiel productif. Pourquoi alors vouloir les restreindre voire les supprimer, alors que leur amélioration figure parmi les premières préoccupations des citoyens ? Pour interdire le vrai débat !
Les libéraux tendent un piège et affirment que « si vous voulez payer moins d’impôts, il faut nous dire quels services publics supprimer ».
Ce livre a pour but de démonter ce piège et d’illustrer qu’il est possible de développer des services publics de qualité.
Leur promotion est nécessaire pour faire face à la hausse des inégalités, au réchauffement climatique et pour engager un nouveau mode de développement qui respecte l’environnement et les êtres humains.
Les nouvelles technologies facilitent la tâche, à condition de changer notre conception de l’activité économique et de la libérer de la contrainte du taux de profit et de l’asservissement à l’univers de la marchandisation.
De par leur caractère non marchand, les services publics ont toute leur place dans cette construction. C’est pourquoi les développer est un combat d’avant-garde.
Nasser Mansouri Guilani est docteur en économie et membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Il a dirigé le secteur économique de la CGT et enseigné à l’université de Paris-Est-Marne-La-Vallée. Il a été membre du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), du Conseil national de l’industrie (CNI) et du Conseil scientifique de l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES)
Une rencension dans L'Humanité-Dimanche des 23-27 avril 2020
Cette première livraison donne le ton. Elle est composée d’analyses originales basées sur des enquêtes et des réflexions amples, d’essais critiques sur la philosophie d’Alain Badiou, de rééditions de textes classiques, d’un entretien avec l’historien Roger Chartier sur les transformations contemporaines du livre et de l’écrit et, enfin, d’une série de notes critiques d’ouvrages récents. Ces contributions sont documentées, critiques, engageantes et, pour certaines, clivantes. Chacune à sa manière, elles partagent une même ambition, qui est de faire bouger les lignes et les fronts de recherche, d’instiller le doute contre toutes les formes de dogmatisme et d’ouvrir des brèches, pas seulement dans les limites aujourd’hui rognées des mondes universitaires et de la recherche.
Avec des contributions de Boris Attencourt, Anouk Barberousse, Vincent-Arnaud Chappe, Roger Chartier, Baptiste Coulmont, Renaud Debailly, Christopher Donohue, Pascal Engel, Jean Frances, Yann Giraud, Nathalie Heinich, Philippe Huneman, Marc Joly, Jérôme Lamy, Stéphane Le Lay, Mathieu Quet, Claude Rosental, Arnaud Saint-Martin, Pierre Schapira.
Le travail change. C’est ce que nous répètent réformateurs, modernisateurs et libéraux de tous poils, trop heureux de ce « changement ». Le travail change, c’est vrai : il n’est plus aujourd’hui ce qu’il était il y a trente ans. Mais il ne change pas tout seul, par l’effet de quelque magie sociale, ou d’une révolution technologique anonyme.
S’il change, c’est qu’on le change. Depuis des années, le salariat est attaqué, précarisé, ubérisé. Les travailleurs sont dépossédés et soumis à de nouvelles disciplines, plus insidieuses, mais pas moins violentes. Le Code du travail est démantelé, les syndicats affaiblis, le patronat conforté. Radiée des mémoires, méprisée par les médias, ignorée par les artistes, reléguée aux confins du monde, la figure même du travailleur tend à s’effacer.
Alors que le nouveau président promet, pour cet été, une nouvelle loi Travail, plus brutale encore que la précédente, L’Intérêt général a voulu faire le point. Avec l’aide de chercheurs et de militants, ce numéro tente d’éclairer les réalités du travail aujourd’hui. Pour faire pièce à la propagande que les prochains mois nous réservent. Mais aussi pour aider à concevoir l’alternative. Car résister aux attaques des néolibéraux ne suffit pas : le travail a besoin de nouvelles conquêtes sociales.
Les Gilets Jaunes ! Un symbole de ralliement, d’abord destiné à protester contre la taxe des carburants, s’est transformé en mouvement inédit de contestation d’un gouvernement et du président de la République.
Un bouillonnement d’actions de désobéissance civile, d’expériences de démocraties directes, et de propositions pour en finir avec la misère, la précarité et le mépris de classe d’une oligarchie déconnectée.
Né sur les parkings, les péages, les villages, les villes moyennes, ce mouvement a rendu visible et audible une France des « perdants » de la mondialisation, celle des travailleurs pauvres, des retraités, des mères de familles monoparentales. La libération de la parole a produit une pensée originale et digne, celle de nouveaux sans culottes, qui aura sa traduction politique dans les prochaines années : la finalité de ce livre n'est pas de proposer une analyse fondée sur une enquête de longue durée mais d’en fixer la mémoire, principalement à travers la reprise de textes d'origines diverses.
Pétitions, appels, cahiers de doléances, chansons, témoignages spontanés, articles et autres documents issus des Gilets Jaunes sont ainsi rassemblés et présentés. Ils témoignent de cette insurrection citoyenne, mais aussi de la richesse et de la profondeur d’un mouvement qui, quelle qu’en soit son issue, s’inscrit déjà dans la mémoire collective du combat séculaire pour l’émancipation.
Patrick Farbiaz est un militant écologiste et altermondialiste. Il a écrit une dizaine de livres consacrés à l’écologie, aux médias et aux mouvements sociaux (dont un sur Nuit Debout).
Européiste s’il en est, Jacques Delors a un jour qualifié l’Union européenne d’Opni – « Objet politique non identifié ». Une fois n’est pas coutume, il faut donner raison à l’ancien président de la Commission : l’Europe est un sujet assez obscur, malcommode ; il est réputé technique ; souvent, les repères manquent pour l’appréhender.
Européiste s’il en est, Jacques Delors a un jour qualifié l’Union européenne d’Opni – « Objet politique non identifié ». Une fois n’est pas coutume, il faut donner raison à l’ancien président de la Commission : l’Europe est un sujet assez obscur, malcommode ; il est réputé technique ; souvent, les repères manquent pour l’appréhender.
Cela, à vrai dire, n’est pas fortuit. Si l’UE est, pour beaucoup, une terra incognita, c’est d’abord parce que ses promoteurs ont fait, très tôt, le choix de la discrétion, qu’ils ont préféré bâtir l’édifice européen à l’écart de la scène politique, et qu’ils ne l’ont exposé que le moins possible au regard (et au jugement) des peuples. C’est ensuite parce que les libéraux europhiles qui, aujourd’hui, mènent la danse chez nous, s’efforcent de verrouiller le débat européen, réduisant toute position critique à un nationalisme hors d’âge. C’est enfin parce que – pourquoi le dissimuler ? – la question européenne a longtemps embarrassé et divisé à gauche.
C’est pour dépasser ces blocages multiples (qui sont autant de faiblesses pour notre camp) que L’Intérêt général, saisissant l’occasion des prochaines élections, a composé le présent numéro. Une fois de plus, chercheurs, journalistes, élus et militants ont bien voulu apporter leur contribution. Non pour prêcher la bonne parole europhile ou pour réciter des mantras europhobes. Mais dans un seul but : faire de l’UE un Objet politique mieux identifié.
Le xxe siècle est né de la Grande Guerre et de la révolution d’octobre 1917. Cent ans après le déclenchement de celle-ci, les passions qu’elle suscite ne sont pas complètement retombées.
Il faut dire qu’il y a de quoi. Octobre 17 fut une grande espérance, mais qui déboucha sur un système de pente totalitaire et, pour un temps, sur une sanglante terreur. Cette évolution était-elle fatale ? Staline est-il déjà contenu tout entier dans Lénine ? Le système soviétique était-il un totalitarisme ? Était-il réformable ? Pouvait-il s’adapter, s’humaniser, se moderniser, se démocratiser ?
Par ailleurs, les effets de cette révolution ont été universels. Qu’en reste-t-il en 2017 ? Si l’effondrement de l’URSS a refermé une parenthèse, était-ce celle du soviétisme, de la forme de communisme dominante au xxe siècle, du communisme en général, de l’anticapitalisme, de la culture de l’alternative ?
Toutes ces questions ont agité les consciences, depuis 1917. Elles n’ont pas fini de stimuler la réflexion, pour qui en tout cas ne veut pas se résoudre à l’idée que le capitalisme est la « fin de l’Histoire ».
Voici la bibliographie :
Bibliographie
Aldo Agosti, Bandiere rosse. Un profilo storico dei communisti europei, Editori Riuniti, 1999.
Oskar Anweiller, Les Soviets en Russie (1905-1921), Gallimard, 1972.
Anne Applebaum, Goulag. Une histoire, Gallimard, 2005.
Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme, Harcourt Brace & Co, 1951 (rééd. fr., Gallimard, 2002)
Raymond Aron, Démocratie et totalitarisme, Gallimard, 1965.
Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Christian Ingrao, Henry Rousso (ed.), La Violence de guerre, 1914-1945, Complexe, 2002.
Daniel Bensaïd, « Communisme contre stalinisme. Une réponse au Livre noir du communisme », Rouge, n°1755, 1997 (http : //danielbensaid.org/IMG/pdf/-26.pdf)
Denis Berger et alii, Révolution, les impensés d’un héritage, La Dispute, 2009
Giuseppe Boffa, Storia dell’Unione sovietica, Arnoldo Mondadori, vol. 1 et 2, 1976 et 1979
Pierre Broué, Histoire de l’Internationale communiste 1919-1943, Fayard, 1997.
Pierre Broué, Le Parti bolchevique. Histoire du PC de l’URSS, Minuit, 1972.
Peter Cain, Anthony G. Hopkins, British Imperialism, Vol. 1 et 2, Longman, 1993
Edward H. Carr, La Révolution bolchevique, 1917-1923, 3 vol., Minuit, 1969-1974
François Chatelet, Evelyne Pisier-Kouchner, Les conceptions politiques du XXe siècle, PUF, 1981
Monique Chemillier-Gendreau, De la guerre à la communauté universelle, Fayard, 2013.
Michael Christofferson, Les intellectuels contre la gauche. L’idéologie antiautoritaire en France (1968-1981), Agone, 2014.
Sophie Coeuré, La grande lueur à l’Est. Les Français et l’Union soviétique, 1917-1939, Seuil, 1999.
Richard Cobb, Terreur et subsistances 1793-1795, Librairie Clavreuil, 1965.
Stephen Cohen, Nicolas Boukharine : la vie d’un bolchevik (1888-1938), Maspero, 1979 (éd. originale : New York, 1973).
Stephen Cohen, Rethinking the Soviet Experience : Politics and History since 1917, Oxford UP, 1985.
Patrice Cohen-Seat, Peuple ! Les luttes de classes au XXIe siècle, Démopolis, 2015.
Robert Conquest, « In Defense of Kremlinology », in Leopold Labetz et Walter Laqueur (ed.), The State of Soviet Studies, Cambridge, MIT Press, 1965.
Robert Conquest, La Grande Terreur : les purges staliniennes des années 30, New York, 1968 (Paris, 1970 et 2011).
Stéphane Courtois et alii, Le Livre noir du communisme. Crimes, terreur, répression, Robert Laffont, 1997.
Stéphane Courtois (dir.), Le Jour se lève. L’héritage du totalitarisme en Europe, 1953-2005, Éditions du Rocher, 2006.
Birgit Daiber, Cornelia Hildebrandt, Anna Stiethorst (dir.), From revolution to coalition. Radical left parties in Europe, Manuskripte, Berlin, Rosa Luxemburg Stiftung, 2012.
Pierre Dardot et Christian Laval, Commun. Essai sur la révolution du XXIe siècle, La Découverte, 2014.
Pascal Delwit, Les gauches radicales en Europe. XIXe – XXIe siècles, Éditions de l’Université libre de Bruxelles, 2016
Alain Deneault, Gouvernance. Le Management totalitaire, Lux, 2013.
Renzo de Felice, et alii, « Communisme et fascisme au XXe siècle », Le Débat, n° 89, mars-avril 1996.
Jean-Paul Depretto, Pour une histoire sociale du régime soviétique (1918-1936), L’Harmattan, 2001.
M. Dreyfus, B. Groppo, C. Ingerflom, R. Lew, C. Pennetier, B. Pudal, S. Wolikow (dir.), Le siècle des communismes, Éditions sde l’Atelier, 2000.
Jean-Michel De Waele, Mathieu Vieira, « La famille de la gauche anticapitaliste en Europe occidentale. Une approche comparative (1989-2009) » dans Jean-Michel De Waele, Daniel-Louis Seiler, Les partis de la gauche anticapitaliste en Europe, Economica, 2012
Jean-Numa Ducange, Philippe Marlière, Louis Weber, La gauche radicale en Europe, Éditions du Croquant, 2013
Fabien Escalona, Mathieu Vieira, « La gauche radicale en Europe ou l’émergence d’une famille de partis », Note de la Fondation Jean-Jaurès, n° 2, novembre 2013
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Merle Fainsod, Jerry Hough, How the Soviet Union is Governed, Harvard UP, 1979.
Roger Faligot, Tricontinentale, La Découverte, 2013.
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Marc Ferro, La Révolution de 1917. La chute du tsarisme et les origines d’Octobre ; Octobre : naissance d’une société, Aubier, 2 vol., 1967.
Orlando Figes, La Révolution russe, Éditions Denoël, 2007.
Sheila Fitzpatrick, « New Perspectives on Stalinism », The Russian Review, octobre 1986.
Sheila Fitzpatrick, Le Stalinisme au quotidien. La Russie soviétique dans les années 30, Flammarion, 2002.
Sheila Fitzpatrick, Michael Geyer (ed.), Beyond Totalitarisme, Stalinism and Nazism compared, Cambridge UP, 2009.
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