

Ce livre avance une thèse contre-intuitive : les atteintes modernes à l’équilibre écologique global découlent exclusivement de processus de domination sociale. Il en suit la proposition converse : la lutte écologique pour la préservation et la restauration de la nature n’est rien d’autre que la lutte sociale pour l’émancipation.
Si l’on peut démontrer qu’il en est effectivement ainsi, une conclusion s’impose : pour ouvrir un chemin au milieu du désastre, on ne peut compter sur rien d’autre que sur la convergence universelle des forces engagées pour une extinction des dominations de classe, de nation ou de genre. C’est en ces termes que s’énonce la politique écologique du « commun du peuple » du monde.
Jacques Bidet est philosophe, professeur honoraire à l’université de Paris Nanterre.
Recensions
Dans L'Humanité du 3 février 2022
Table des matières
Introduction
Que faire à l’ère du désastre ? 5
Préambule : le « tournant métastructurel » 9
Première partie
Le capitalisme et l’État, le Système-monde et l’État-monde de classe 23
Chapitre 1
La structure écologique moderne de classe 25
1.1. Le capital comme fait social-écologique 26
§111. L’exploitation capitaliste comme fait social 27
§112. L’exploitation capitaliste comme fait écologique 33
§113. Le capitalisme, improductif et surpuissant 37
1.2. La compétence comme fait social-écologique 39
§121. Gramsci éclairé par Foucault et Bourdieu 40
§122. La domination compétente 43
§123. L’exploitation compétente 51
1.3. La classe fondamentale ou populaire : celle du « commun du peuple » 56
§131. Le tournant métastructurel en analyse de classe 57
§132. La double division au sein du peuple : en fractions et en strates 59
§133. Le clivage Peuple A/Peuple B 62
§134. Le triptyque des dominations : classe-nation/genre 63
Chapitre 2
Violence de classe et violence de nation 73
2.1. L’État-nation et ses régimes d’hégémonie 75
§211. L’État et l’Appareil d’État, le public et le privé 75
§212. Comment la métastructure définit une « droite » et une « gauche » 81
§213. Une théorie de l’hégémonie en termes de duel triangulaire 84
2.2. De la nation au Système des nations 87
§221. Le chaînon ontologique manquant de l’ analyse marxienne 89
§222. Historicité du cours de l’histoire et historicité de l’instant 92
§223. Le miracle innocent de la nation-tueuse 97
§224. Le Système des nations et la « colonialité » de la nation 101
2.3. L’entrelacement politique classe-colonie/genre 104
§231. Les partis au croisement structure/système 105
§232. L’historicité structurelle-systémique de la modernité 110
§233. Une théorie unitaire ? Le genre dans « classe-colonie/genre » 115
Les rapports de genre dans la métastructure 118
Historicité métastructurelle du rapport moderne de genre 120
Chapitre 3
Système-monde, État-monde, Nation-monde 125
3.1. L’État-nation au sein du Système-monde 126
§311. Les expériences premières de la modernité politiques 127
§312. L’ arraisonnement des peuples et le Système-monde moderne 134
§313. Que faire des nations ? 137
3.2. Au-delà du Système-monde : l’État-monde 139
§321 Les concepts d’« ultimodernité » et d’« État-monde » 140
§322. Qu’en est-il d’un « Appareil d’État » à l’échelle monde ? 143
§323. Comment s’entrelacent le Système-monde et l’État-monde ? 146
§324. Existe-t-il une classe dominante mondiale ? 149
§325. Existe-t-il une classe populaire mondiale ? 153
3.3. Vers la Nation-monde ? 160
§331. Le parti de l’écologie 161
§332. Le projet du « commun » 165
Deuxième partie
Citoyens d’une Nation-monde et hôtes de la planète 173
Chapitre 4
Seules les dominations sociales détruisent la planète
175
4.1. La configuration du champ de bataille 176
§411. Comment le néolibéralisme produit le désastre 177
§412. L’ordre structurel-systémique de la lutte sociale-écologique 181
4.2. Les impensés du productivisme et du consumérisme 187
§421 « Produire pour le profit » et « produire pour produire » 188
§422 Productivisme et consumérisme 196
4.3. Du bon usage et du juste usage de la planète 201
§431 Philosophie du désir et théorie des besoins, Lordon et Heller 201
§432 Les principes politiques du commun du peuple 216
§433. Qui sont les acteurs de la lutte contre la menace écologique ? 223
Chapitre 5 227
Seules les luttes d’émancipation protègent la 227
planète 227
5.1. Les luttes de classe comme luttes écologiques 231
§511. Le retour du commun du peuple à l’heure du désastre écologique 232
§512. « S’organiser » contre le destructivisme du capital 236
§513. « S’ associer » contre le productivisme des compétents 243
5.2. Les luttes du Sud et du Genre comme luttes écologiques 248
§521. Le « Sud global » en première ligne écologique 248
§522. « L’impulsion écologique » de la lutte des femmes 256
Chapitre 6
La Nation-monde, communauté écologique ultime 265
6.1. La nation, figure ultime du commun 266
§611. Le « commun » contre le Capital et l’État (Dardot et Laval) 269
§612. Le commun national (Coriat et Rodotà) 277
§613. La reconstruction métastructurelle du commun 280
6.2. L’humanité, nation ultime ? 288
§621. Que nous apprend la pandémie ? 289
§622. La Nation-monde contre l’État-monde ? 292
§623. La Nation-monde contre le Système-monde 298
6.3. Une politique nationale de l’humanité 301
§631. L’utopie avec la théorie 302
§632. Quelle organisation politique ? 304
§633. Les concepts et les affects de la Nation-monde, commun global 310
6.4. Épilogue : une communauté des vivants ? 314
§641. Le droit et la morale au-delà des humains ? 315
§642. Quel « tournant ontologique » ? 317
Auteurs cités 322
Ce livre avance une thèse contre-intuitive : les atteintes modernes à l’équilibre écologique global découlent exclusivement de processus de domination sociale. Il en suit la proposition converse : la lutte écologique pour la préservation et la restauration de la nature n’est rien d’autre que la lutte sociale pour l’émancipation.
Si l’on peut démontrer qu’il en est effectivement ainsi, une conclusion s’impose : pour ouvrir un chemin au milieu du désastre, on ne peut compter sur rien d’autre que sur la convergence universelle des forces engagées pour une extinction des dominations de classe, de nation ou de genre. C’est en ces termes que s’énonce la politique écologique du « commun du peuple » du monde.
Jacques Bidet est philosophe, professeur honoraire à l’université de Paris Nanterre, directeur honoraire de la revue Actuel Marx, qu’il a fondée en 1986. Il associe un engagement social et politique (ATTAC, Copernic, Ensemble !) et un travail théorique, poursuivi sur quatre décennies, visant à élargir le marxisme pour l’interprétation du monde contemporain.
Ce livre avance une thèse contre-intuitive : les atteintes modernes à l’équilibre écologique global découlent exclusivement de processus de domination sociale. Il en suit la proposition converse : la lutte écologique pour la préservation et la restauration de la nature n’est rien d’autre que la lutte sociale pour l’émancipation.
Si l’on peut démontrer qu’il en est effectivement ainsi, une conclusion s’impose : pour ouvrir un chemin au milieu du désastre, on ne peut compter sur rien d’autre que sur la convergence universelle des forces engagées pour une extinction des dominations de classe, de nation ou de genre. C’est en ces termes que s’énonce la politique écologique du « commun du peuple » du monde.
Jacques Bidet est philosophe, professeur honoraire à l’université de Paris Nanterre.
Table des matières
Introduction
Que faire à l’ère du désastre ? 5
Préambule : le « tournant métastructurel » 9
Première partie
Le capitalisme et l’État, le Système-monde et l’État-monde de classe 23
Chapitre 1
La structure écologique moderne de classe 25
1.1. Le capital comme fait social-écologique 26
§111. L’exploitation capitaliste comme fait social 27
§112. L’exploitation capitaliste comme fait écologique 33
§113. Le capitalisme, improductif et surpuissant 37
1.2. La compétence comme fait social-écologique 39
§121. Gramsci éclairé par Foucault et Bourdieu 40
§122. La domination compétente 43
§123. L’exploitation compétente 51
1.3. La classe fondamentale ou populaire : celle du « commun du peuple » 56
§131. Le tournant métastructurel en analyse de classe 57
§132. La double division au sein du peuple : en fractions et en strates 59
§133. Le clivage Peuple A/Peuple B 62
§134. Le triptyque des dominations : classe-nation/genre 63
Chapitre 2
Violence de classe et violence de nation 73
2.1. L’État-nation et ses régimes d’hégémonie 75
§211. L’État et l’Appareil d’État, le public et le privé 75
§212. Comment la métastructure définit une « droite » et une « gauche » 81
§213. Une théorie de l’hégémonie en termes de duel triangulaire 84
2.2. De la nation au Système des nations 87
§221. Le chaînon ontologique manquant de l’ analyse marxienne 89
§222. Historicité du cours de l’histoire et historicité de l’instant 92
§223. Le miracle innocent de la nation-tueuse 97
§224. Le Système des nations et la « colonialité » de la nation 101
2.3. L’entrelacement politique classe-colonie/genre 104
§231. Les partis au croisement structure/système 105
§232. L’historicité structurelle-systémique de la modernité 110
§233. Une théorie unitaire ? Le genre dans « classe-colonie/genre » 115
Les rapports de genre dans la métastructure 118
Historicité métastructurelle du rapport moderne de genre 120
Chapitre 3
Système-monde, État-monde, Nation-monde 125
3.1. L’État-nation au sein du Système-monde 126
§311. Les expériences premières de la modernité politiques 127
§312. L’ arraisonnement des peuples et le Système-monde moderne 134
§313. Que faire des nations ? 137
3.2. Au-delà du Système-monde : l’État-monde 139
§321 Les concepts d’« ultimodernité » et d’« État-monde » 140
§322. Qu’en est-il d’un « Appareil d’État » à l’échelle monde ? 143
§323. Comment s’entrelacent le Système-monde et l’État-monde ? 146
§324. Existe-t-il une classe dominante mondiale ? 149
§325. Existe-t-il une classe populaire mondiale ? 153
3.3. Vers la Nation-monde ? 160
§331. Le parti de l’écologie 161
§332. Le projet du « commun » 165
Deuxième partie
Citoyens d’une Nation-monde et hôtes de la planète 173
Chapitre 4
Seules les dominations sociales détruisent la planète
175
4.1. La configuration du champ de bataille 176
§411. Comment le néolibéralisme produit le désastre 177
§412. L’ordre structurel-systémique de la lutte sociale-écologique 181
4.2. Les impensés du productivisme et du consumérisme 187
§421 « Produire pour le profit » et « produire pour produire » 188
§422 Productivisme et consumérisme 196
4.3. Du bon usage et du juste usage de la planète 201
§431 Philosophie du désir et théorie des besoins, Lordon et Heller 201
§432 Les principes politiques du commun du peuple 216
§433. Qui sont les acteurs de la lutte contre la menace écologique ? 223
Chapitre 5 227
Seules les luttes d’émancipation protègent la 227
planète 227
5.1. Les luttes de classe comme luttes écologiques 231
§511. Le retour du commun du peuple à l’heure du désastre écologique 232
§512. « S’organiser » contre le destructivisme du capital 236
§513. « S’ associer » contre le productivisme des compétents 243
5.2. Les luttes du Sud et du Genre comme luttes écologiques 248
§521. Le « Sud global » en première ligne écologique 248
§522. « L’impulsion écologique » de la lutte des femmes 256
Chapitre 6
La Nation-monde, communauté écologique ultime 265
6.1. La nation, figure ultime du commun 266
§611. Le « commun » contre le Capital et l’État (Dardot et Laval) 269
§612. Le commun national (Coriat et Rodotà) 277
§613. La reconstruction métastructurelle du commun 280
6.2. L’humanité, nation ultime ? 288
§621. Que nous apprend la pandémie ? 289
§622. La Nation-monde contre l’État-monde ? 292
§623. La Nation-monde contre le Système-monde 298
6.3. Une politique nationale de l’humanité 301
§631. L’utopie avec la théorie 302
§632. Quelle organisation politique ? 304
§633. Les concepts et les affects de la Nation-monde, commun global 310
6.4. Épilogue : une communauté des vivants ? 314
§641. Le droit et la morale au-delà des humains ? 315
§642. Quel « tournant ontologique » ? 317
Auteurs cités 322
Ce livre avance une thèse contre-intuitive : les atteintes modernes à l’équilibre écologique global découlent exclusivement de processus de domination sociale. Il en suit la proposition converse : la lutte écologique pour la préservation et la restauration de la nature n’est rien d’autre que la lutte sociale pour l’émancipation.
Si l’on peut démontrer qu’il en est effectivement ainsi, une conclusion s’impose : pour ouvrir un chemin au milieu du désastre, on ne peut compter sur rien d’autre que sur la convergence universelle des forces engagées pour une extinction des dominations de classe, de nation ou de genre. C’est en ces termes que s’énonce la politique écologique du « commun du peuple » du monde.
Jacques Bidet est philosophe, professeur honoraire à l’université de Paris Nanterre, directeur honoraire de la revue Actuel Marx, qu’il a fondée en 1986. Il associe un engagement social et politique (ATTAC, Copernic, Ensemble !) et un travail théorique, poursuivi sur quatre décennies, visant à élargir le marxisme pour l’interprétation du monde contemporain.
De la mobilisation des gilets jaunes à la pandémie, de la réforme des retraites aux polémiques sur le séparatisme, de l’incendie de Notre-Dame à la mort de Johnny Halliday, de l’assaut du Capitole à la crise ukrainienne, Denis Sieffert a décrypté semaine après semaine les événements, tous chargés de sens, qui ont marqué la présidence Macron. Au fil de l’actualité, il interroge la personnalité et la fonction historique de ce président né à la politique sur la dépouille du parti socialiste, et qui rêve de pousser jusqu’au bout la logique libérale. À l’écart de l’écume médiatique, l’auteur propose une grille de lecture engagée, délibérément sociale, pour mieux comprendre les ressorts d’une époque inquiétante, avec ses inégalités abyssales, ses violences, une extrême droite conquérante, des tensions internationales et, par dessus tout, une terrible perte de confiance dans la parole publique. Il n’épargne pas non plus la gauche dont la crise est devenue l’arme principale de Macron et de ses semblables.
Table des matières
Introduction
La crise grecque ou la gauche interdite
Cette présidentielle qui dévore tout
Une jacquerie par les urnes
États-Unis : une campagne obscène
Monde d’hier et de demain
La gauche et la victoire de Trump
Rastignac à l’Élysée
En marche… arrière
Johnny, quand même…
Gaza, un désastre moral
Macron, ou l’ art du double langage
Leçons italiennes
Uniformité contre égalité
Variations abusives sur le thème de la paix
Un sondage inquiétant
Un moment d’ivresse
Mélenchon et nous
La stratégie du pourrissement
Une société malade
Le temps de toutes les confusions
Quand l’Histoire brûle
Indépendants et engagés
Ces ventes d’ armes scandaleuses
Un besoin d’espoir
La conscience et la loi
Inventaire à la Prévert
Deux affaires révélatrices
Le pari russe de Macron
Mémoire et oubli
L’ autre face de la radicalisation
Violences sociales et déni de réalité
Un message positif
Cinéma à l’Elysée
Une crise globale
Le système et ses zélateurs
Faux rebelle, vrai démagogue
Politique à l’envers et verticalité du pouvoir
De Minneapolis à Bondy
Quand Macron décrète la fin de l’Histoire
Un mauvais débat au mauvais moment
Trump et le délire complotiste
Le crime et le rituel
Silence dans les rangs
Les leçons de Donald Trump
De la crise de la police à la crise politique
Légion de déshonneur
Trump et ses fachos
L’effet Navalny
Apartheid vaccinal
Ce que dit le débat sur l’islamo-gauchisme
Le mauvais procès fait à l’Unef
Un système opaque
Devoir de vigilance
Cette guerre coloniale qu’il faut nommer
Traiter les vraies causes du conflit
Les ambiguïtés de Mélenchon
La tragédie de Mila
Petites et grandes causes de l’ abstention
Les déboires judiciaires de la macronie
Ce que révèle l’ affaire des sous-marins
De quoi « Nanard » a été le nom
17 octobre 1961 : un acte de guerre
Le nucléaire, énergie du passé
Le périlleux voyage de Macron à Moscou
De la mobilisation des gilets jaunes à la pandémie, de la réforme des retraites aux polémiques sur le séparatisme, de l’incendie de Notre-Dame à la mort de Johnny Halliday, de l’assaut du Capitole à la crise ukrainienne, Denis Sieffert a décrypté semaine après semaine les événements, tous chargés de sens, qui ont marqué la présidence Macron. Au fil de l’actualité, il interroge la personnalité et la fonction historique de ce président né à la politique sur la dépouille du parti socialiste, et qui rêve de pousser jusqu’au bout la logique libérale. À l’écart de l’écume médiatique, l’auteur propose une grille de lecture engagée, délibérément sociale, pour mieux comprendre les ressorts d’une époque inquiétante, avec ses inégalités abyssales, ses violences, une extrême droite conquérante, des tensions internationales et, par dessus tout, une terrible perte de confiance dans la parole publique. Il n’épargne pas non plus la gauche dont la crise est devenue l’arme principale de Macron et de ses semblables.
L’ascension d’Éric Zemmour sur la scène politico-médiatique repose sur le mythe d’un homme érudit et du côté du « peuple ». Il serait « cultivé », contre les « élites », « républicain », et pourrait restaurer la « grandeur perdue » de la France. Cet essai prend le parti de réduire à néant toutes ces affirmations, et bien d’autres, par une analyse intégrale de l’œuvre du polémiste.
L’exercice est inédit. La vérité d’un « intellectuel » ne se trouve pas dans ce qui se dit de lui, il faut donc passer au crible ses essais et ses romans pour cerner sa pensée et ne pas tomber dans le piège de la « petite phrase ».
Est-il cultivé ? Charly Salkazanov dévoile l’imposture ! Inventeur du « populisme lettré », Éric Zemmour tourne comme un poisson dans un bocal en usant toujours des mêmes citations d’un ouvrage à un autre, quand il ne recycle tout simplement pas ses bonnes pages.
Cet homme pourrait être notre prochain Président…
Recensions
Introduction
Chapitre 1. Le tombeau d’un héraut
Chapitre 2. Sa vision de la société : des théories sur le genre « mâle » inspirées
Chapitre 3. Sa vision de l’étranger : « diviser pour régner »
Chapitre 4. Sa méthode pour conquérir le pouvoir
Chapitre 5. Une vision du monde déconnectée du réel : le rejet pour programme
Conclusion
L’ascension d’Éric Zemmour sur la scène politico-médiatique repose sur le mythe d’un homme érudit et du côté du « peuple ». Il serait « cultivé », contre les « élites », « républicain », et pourrait restaurer la « grandeur perdue » de la France. Cet essai prend le parti de réduire à néant toutes ces affirmations, et bien d’autres, par une analyse intégrale de l’œuvre du polémiste.
L’exercice est inédit. La vérité d’un « intellectuel » ne se trouve pas dans ce qui se dit de lui, il faut donc passer au crible ses essais et ses romans pour cerner sa pensée et ne pas tomber dans le piège de la « petite phrase ». Zemmour méprise le « peuple », prône une justice de classes, exclut du « peuple » une grande partie de la population (« bobos », salariés « cosmopolites », enfants d’immigrés, musulmans), a tenu des propos antisémites pires que ceux concernant le maréchal Pétain, qui sont passés inaperçus.
Est-il cultivé ? Charly Salkazanov dévoile l’imposture ! Inventeur du « populisme lettré », Éric Zemmour tourne comme un poisson dans un bocal en usant toujours des mêmes citations d’un ouvrage à un autre, quand il ne recycle tout simplement pas ses bonnes pages.
Cet homme pourrait être notre prochain Président…
Faire ressurgir tout un pan de l’histoire du féminisme, tel est l’enjeu de ce livre publié par le Réseau Féministe « Ruptures » qui, à l’occasion des 40 ans de Mai 68, avait organisé trois tables rondes. À travers la diversité des parcours se dégage une idée clé : Mai 68 est la brèche, le creuset d’où naîtra le mouvement de libération des femmes. Très vite, en effet, ces jeunes femmes, actrices et témoins de cet « évènement », éprouvent un malaise : aucune évocation de l’oppression des femmes. Quelle place peuvent-elles trouver dans le langage dogmatique des gauchistes ? Aucune. Il est donc urgent de « se libérer des libérateurs ». Héritières rebelles de Mai 68, elles vont opérer une « révolution dans la révolution ». Les témoignages recueillis dessinent des itinéraires variés, mais au fond l’un des principes fondateurs du MLF, c’est le passage d’une révolte personnelle à la prise de conscience d’une oppression collective. Par la suite, le féminisme irriguera la société. Surgissent alors d’autres questions : quels rapports avec les syndicats, les partis politiques ? Quelle solidarité avec les femmes immigrées et exilées ? …
Monique Dental et Marie-Josée Salmon partagent une trajectoire militante, un engagement fort au sein du mouvement féministe. Le Réseau Féministe « Ruptures », qu’elles animent depuis près de quarante ans, repose sur les valeurs du féminisme universaliste, de la laïcité et de la parité. Il a pour objectif de substituer à la société patriarcale une société fondée sur une égalité réelle entre les femmes et les hommes dans le domaine économique, social, politique et culturel.