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Un compromis salarial en crise. Que reste-t-il à négocier dans les entreprises ?

18,96 €

Depuis vingt ans, la négociation d’entreprise est promue comme le nouveau levier de construction du compromis salarial. Avec les transformations du capitalisme, des règles de la négociation et l’affaiblissement des syndicats, le dialogue social en entreprise n’a pourtant sans doute jamais été aussi déséquilibré. De fait, en combinant analyse statistique et enquêtes de terrain, cet ouvrage donne à voir la manière dont les salariés et leurs représentants ont été partout mis sous pression dans leur capacité à négocier les conditions de leur engagement dans le travail. Il met cependant aussi évidence comment varient en fonction des contextes d’entreprise et de la présence syndicale, les formes de la domination patronale, de la représentation du personnel et la nature des compromis qui y sont négociés. En analysant la crise du compromis salarial, cet ouvrage s’attache en particulier à penser ensemble les métamorphoses du syndicalisme, du capitalisme et de ses modes de régulation.

Ce livre sera disponible an août 2023

Quantité

Au terme d’une trentaine d’années de réformes ininterrompues des règles du dialogue social, parachevées par les ordonnances Travail de 2017, la négociation collective d’entreprise s’est imposée comme le nouveau pilier du système des relations professionnelles. Elle est pensée comme le moyen de concilier de façon plus équilibrée et efficace les impératifs de compétitivité des entreprises avec la défense des intérêts des salariés. L’institutionnalisation accrue du dialogue social en entreprise comme son éloge politique apparaissent pourtant en fort décalage avec la fragilisation importante de la capacité effective des salariés et de leurs représentants à peser sur la répartition de la valeur et les règles du rapport salarial. Les syndicats ont en effet beaucoup perdu de leur ancrage militant dans un système productif profondément bouleversé, marqué par la précarisation de la condition salariale et le « despotisme du marché » qu’impose la financiarisation de l’économie. Le tissu productif français n’en reste pas moins composé de modèles socio-productifs distincts, tant du point de vue des types de marché des entreprises, du profil de leur main d’œuvre, des modalités de leur encadrement que de la présence syndicale. Combinant analyse statistique et enquêtes de terrain, cet ouvrage collectif montre comment s’articulent dans ces différents contextes socio-productifs les formes de la domination patronale, de conflictualité au travail et de pratiques du dialogue social. Ce faisant, il donne à voir selon quelles modalités différentes se reconfigurent, sous l’effet des transformations du capitalisme et des réformes néo-libérales, les usages des dispositifs du dialogue social en entreprise, les logiques de construction du compromis salarial et la capacité des salariés et de leurs représentants à le négocier.

Table des matières

sommaire 5

introduction. Le dialogue social en entreprise à l’épreuve des transformations du capitalisme 7

Du compromis fordiste au nouvel ordre néo-
libéral 10

Extension et inversion des règles de la négociation collective : un nouvel instrument d’ajustement aux logiques du marché ? 14

Entre dominations patronales et résistances salariales : comment se construisent les compromis salariaux ? 18

chapitre 1. La reconfiguration des contextes et des pratiques de la négociation collective en entreprise 25

L’érosion du pouvoir d’agir syndical dans les
négociations
29

Des négociations contraintes par les limites de l’implantation syndicale 30

Des modes de reconfiguration ambivalents de la représentation du personnel en entreprise 31

Un ancrage syndical toujours fragile 35

Des accords mais encore ? Des compromis sous contrainte et de faible intensité 39

Les dynamiques et les effets contrastés du renouvellement des enjeux de négociation 40

Des négociations plus à distance de salariés moins
mobilisés 45





Des formes de dialogue social façonnées par la reconfiguration des modèles socio-productifs
52

Diriger sans syndicat ni compromis négocié ? 54

Les « petites entreprises paternalistes » : un dialogue social inexistant 55

Les « PME innovantes et dynamiques » : des négociations rares articulées à un rapport salarial plus équilibré ? 57

Des négociations plus formalisées mais des syndicats contraints dans leur rôle 61

Les établissements « néo-tayloriens des services » : des négociations sous tutelle institutionnelle 63

Les « entreprises néo-fordiste en tension » : la pression actionnariale a-t-elle eu raison du compromis salarial ? 67

Conclusion. Vers une approche configurationnelle des conditions de production du compromis salarial 72

chapitre 2. Hégémonies patronales, arrangements et résistances dans les « PME familiales » 79

Des modes de domination « néo-paternaliste » en tension 84

Un rapport salarial personnalisé, entre système de faveurs et domination rapprochée 84

Des instruments de fidélisation : avantages salariaux et mobilité interne 85

Récompenser et sanctionner pour discipliner une main-d’œuvre volatile 90

Un régime de production soumis à la contrainte croissante du marché 98

Un compromis salarial mis sous pression par les exigences du donneur d’ordre 98

Stratégie de croissance, normalisation réglementaire et bureaucratisation de la domination patronale 101

Le consentement limité des salariés à un travail contraint 104

Une légitimité patronale fragilisée par l’érosion des contreparties offertes 104

Des résistances diffuses au despotisme patronal 106

Les entreprises « dynamiques et innovantes » : travailler en harmonie ? 109

Une domination patronale moins coercitive, un compromis salarial plus favorable 110

Primes à la performance et travail en autonomie contrôlée sur fond d’affinités sociales 111

La qualification professionnelle comme ressource ouvrière pour négocier l’organisation du travail 116

Défections et résistances face au durcissement du pouvoir patronal 121

Monnayer son départ quand la situation se dégrade 121

La rationalisation du travail, enjeu de tensions et de compromis 124

Conclusion. Reconfigurations et variété des capitalismes familiaux : des conflits et des compromis de classe à l’ombre de la finance 129

chapitre 3. Quel dialogue social sans les syndicats ? Les usages des dispositifs de la représentation du personnel dans les PME familiales 133

Des institutions du dialogue social sous contrôle
patronal
136

Un investissement patronal limité dans la gestion des relations sociales 137

« C’est Monsieur Crépin qui décide, on n’ose pas le contredire » : des instances de représentation du personnel soumises à un style de management autocratique 138

Un mode de gestion formel et peu professionnalisé des instances de représentation du personnel 140

Les conditions de production de représentants loyaux à l’écart des syndicats 145

La promotion de salariés de confiance par la direction 146

Des vocations d’élus aux ressorts sociaux et militants pluriels 153

Des représentants disposés et contraints à se conformer à des pratiques collaboratives 160

Des dispositifs de représentation détournés et contournés dans leur rôle 164

Des élus en relais de la domination patronale dans les petites entreprises paternalistes 165

Un instrument managérial de mobilisation et de contrôle des salariés 165

Des négociations rares, unilatérales et de concession 170

L’autonomisation très limitée des représentants du personnel dans les PME innovantes et dynamiques 174

Des tentatives de réinvestissement plus offensif de leur rôle par les élus 174

Des élus isolés confrontés à la résistance patronale 180

Conclusion. De l’évitement des représentants du personnel à leur domestication 187

chapitre 4. Un compromis salarial empêché par l’État néo-libéral. Les relations professionnelles sur le marché réglementé du secteur sanitaire et social 191

Des organisations sous pression budgétaire et institutionnelle 195

Rationaliser les coûts et l’organisation du travail 196

Une politique managériale « sous contrainte publique » 196

Une mise sous pression du travail 199


Des dispositifs « participatifs » pour faire adhérer les salariés aux changements organisationnels 203

Des réorganisations sources d’une conflictualité
souterraine
207

Des établissements en déficit d’attractivité 207

Une intensification des tensions avec l’encadrement intermédiaire 210

Des conflits de normes professionnelles 213

Dialoguer plus pour négocier moins : des syndicats désarmés ? 217

Des politiques managériales inégalement négociées en fonction de l’ancrage syndical 218

La force de la ressource syndicale pour des salariées des classes populaires précarisées 218

Une représentation syndicale fortement professionnalisée dans le secteur médical 223

Des négociations subordonnées à la logique de rationalisation des coûts 227

Des délégués syndicaux enrôlés dans les processus de réorganisation 227

Des compromis salariaux entravés par les contraintes budgétaires 230

Des politiques d’organisation du travail peu négociées 235

Des représentants syndicaux fragilisés par la mise en place du CSE 240

Des militantes rendues plus vulnérables face à l’employeur 241

Vers des professionnels du dialogue social sans pouvoir ? 243

Conclusion. Un dialogue social administré et verrouillé par l’État néo-libéral 246



chapitre 5
. Le compromis salarial à l’épreuve du capitalisme financier 251

Les conditions d’un compromis salarial renouvelé 256

Les recompositions des contextes sociaux et organisationnels d’un syndicalisme solidement ancré 257

La « success story » d’une industrie électronique de pointe indépendante 258

Une plateforme d’ampleur stratégique dans un groupe mondial 262

Une CGT dominante dans un paysage syndical socialement divisé 265

Au fondement de la capacité d’action syndicale 269

Une capacité de mobilisation articulée à un travail d’expertise 269

Des négociations salariales activement préparées 272

Des conflits révélateurs de l’adaptation des syndicats aux logiques de valorisation financière ? 276

Les ressorts d’un scandale financier 277

Une période d’instabilité à l’origine d’un changement de direction 277

Un dispositif financier pour fidéliser les hauts dirigeants 279

Une alliance de classe à la base d’un conflit inédit 282

La délimitation du groupe des bénéficiaires comme enjeu de la mobilisation 283

Le choix raisonné du répertoire d’action collective 285

Un compromis temporaire concédé par le Conseil d’Administration 287

Les politiques d’intéressement comme enjeu de tension syndicale 290




Des syndicats contraints à négocier l’individualisation des politiques salariales
293

Un dialogue social pris dans des logiques managériales 294

Un affaiblissement des solidarités collectives 297

Une contestation syndicale impossible ? L’ambiguïté face aux dispositifs d’évaluation et d’individualisation des rémunérations 298

Composer avec le morcellement des négociations : division des revendications et dé-politisation des enjeux 300

Conclusion. Les métamorphoses du compromis salarial comme enjeu de lutte dans les entreprises financiarisées 305

conclusion générale. De l’intérêt de repenser ensemble les recompositions des relations professionnelles et des contextes socio-économiques du rapport salarial 309

Quels compromis salariaux possibles dans un capitalisme en mutation ? 311

Pour une sociologie des structures sociales et économiques des relations professionnelles 316

À quoi peuvent encore servir les syndicats ? 322

Livre
97823651124041

Fiche technique

Nombre de pages
336
Auteur
Giraud Baptiste & Camille Signoretto
Collection
Dynamique socio-économique

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