

Née dans la fête, noyée dans le sang, la Commune de Paris a surgi telle une fleur du cerisier de Jean-Baptiste Clément, à la fin d’un hiver effroyable rendu insupportable par le siège des Prussiens et la trahison d’un gouvernement dit « de défense nationale »…
Par sa brève fulgurance (72 jours et 72 nuits), elle reste un objet historique mal identifié, honni par les « honnêtes gens » et victime d’un hold-up mémoriel par le lénino-stalinisme.
C’est pourquoi le présent volume propose un éphéméride de la vie parisienne, du 18 mars au 28 mai 1871, fruit d’un travail heuristique tous azimuts sur les archives écrites ainsi que toutes les traces accessibles (météo, témoignages publics et privés, favorables ou haineux, journaux ou notes familiales, prix des denrées alimentaires, cours de bourse, poésies et chansons, rengaines et comptines, graffitis, photos, dessins)… le tout étant coloré par des pépites vraisemblables trouvées dans la fiction d’inspiration communeuse.
Un autre volume, intitulé « l’ordre libertaire » tentera de décoder, d’analyser et de commenter cet éphéméride ainsi que le messianisme communeux. Car cette révolution pacifique est une « illumination » pour le désir d’émancipation des opprimés, des exploités et des exclus du monde entier, pour tous ceux qui rêvent d’une société fraternelle.
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.
Née dans la fête, noyée dans le sang, la Commune de Paris a surgi telle une fleur du cerisier de Jean-Baptiste Clément, à la fin d’un hiver effroyable rendu insupportable par le siège des Prussiens et la trahison d’un gouvernement dit « de défense nationale »…
Par sa brève fulgurance (72 jours et 72 nuits), elle reste un objet historique mal identifié, honni par les « honnêtes gens » et victime d’un hold-up mémoriel par le lénino-stalinisme.
C’est pourquoi le présent volume propose un éphéméride de la vie parisienne, du 18 mars au 28 mai 1871, fruit d’un travail heuristique tous azimuts sur les archives écrites ainsi que toutes les traces accessibles (météo, témoignages publics et privés, favorables ou haineux, journaux ou notes familiales, prix des denrées alimentaires, cours de bourse, poésies et chansons, rengaines et comptines, graffitis, photos, dessins)… le tout étant coloré par des pépites vraisemblables trouvées dans la fiction d’inspiration communeuse.
Un autre volume, intitulé « l’ordre libertaire » tentera de décoder, d’analyser et de commenter cet éphéméride ainsi que le messianisme communeux. Car cette révolution pacifique est une « illumination » pour le désir d’émancipation des opprimés, des exploités et des exclus du monde entier, pour tous ceux qui rêvent d’une société fraternelle.
Jean A. Chérasse, cinéaste documentariste, agrégé d’histoire, titulaire du blog « Vingtras » sur Mediapart.
Le livre de Raphaël Desanti se présente comme un récit de vie jalonné d’expériences marquantes et ordonné en séquences chronologiques qui l’ont conduit du Lycée d’Enseignement Professionnel (LEP) à l’usine, de l’autodidaxie à l’université, d’emplois précaires au travail social, de la lecture acharnée de l’œuvre de Pierre Bourdieu à l’animation de la « liste Champs » qui était consacrée au sociologue.
Échos dans la presse
Mais, c’est surtout une question souvent posée et restée sans réponse que soulève ce livre : quels sont les effets de la lecture sur le lecteur ? Dans le cas présent, quels sont les effets qu’a eus sur Desanti la lecture, a priori improbable, de Bourdieu ?
« Pour moi, écrivait Bourdieu, la sociologie a joué le rôle d’une socio-analyse qui m’a aidé à comprendre et à supporter des choses (à commencer par moi-même) que je trouvais insupportable auparavant ». Elle permet, en effet, de déplacer les causes d’un malheur que tout incite à s’attribuer à soi-même vers des causes sociales occultées.
La compréhension sociologique a permis à l’auteur de se dédouaner de la responsabilité personnelle de son échec scolaire initial. Elle l’a aidé aussi à faire face au « mal être » qu’engendrent les situations de déclassement. C’est de ce cheminement très personnel que ce livre rend compte.
À l’heure où se multiplient les témoignages de salariés en souffrance et s’accumulent les études faisant état d’une dégradation des conditions de travail, les organisations syndicales sont plus que jamais attendues sur le terrain de la prévention des risques professionnels.
Comment s’emparent-elles de ce sujet, longtemps resté dans l’ombre des revendications sur l’emploi et la rémunération ? Dans quelle mesure parviennent-elles à s’extraire des raisonnements hygiénistes et individualisants qui rendent les salariés responsables des maux dont ils souffrent ? En quoi sont-elles amenées à renouveler leurs pratiques ou, au contraire, à réinvestir des questions déjà posées dans les années 60-70, au moment où certaines d’entre elles critiquaient le taylorisme, militaient pour le droit d’expression des salariés et luttaient contre les cadences infernales ? En somme, quelles revendications portent-elles aujourd’hui sur le travail, son organisation et ses finalités ?
Cet ouvrage réunit des contributions d’universitaires, de syndicalistes et d’experts CHSCT traitant de ces questions. Il s’adresse aussi bien aux chercheurs en sciences sociales qu’aux acteurs de la prévention des risques professionnels – syndicalistes, formateurs, ergonomes, médecins, inspecteurs du travail, etc. – souhaitant s’emparer de cette thématique pour redynamiser le conflit social et penser de nouvelles voies d’émancipation des travailleurs.
Lucie Goussard et Guillaume Tiffon sont sociologues, maîtres de conférence à l’université d’Évry-Paris-Saclay et chercheurs au Centre Pierre Naville.
Avec les contributions de : Yves Baunay, Éric Beynel, Paul Bouffartigue, Emilie Counil, Jean-Pierre Durand, Sabine Fortino, Tony Fraquelli, Stéphanie Gallioz, Lucie Goussard, Sonia Granaux, Emmanuel Henry, Danièle Linhart, Marc Loriol, Emmanuel Martin, Christophe Massot, Arnaud Mias, Jean-François Naton, Nicolas Spire, Tessa Tcham, Annie Thébaud Mony, Laurence Théry, Guillaume Tiffon, Laurent Vogel.
N’avons-nous pas le sentiment que nous n’en finissons pas de reproduire l’économie que nous croyons combattre ? Que notre créativité, nos audaces, nos sacrifices ne cessent paradoxalement de redonner vigueur et jeunesse à cette économie qui nous domine ?
Qu’elle nous enferme dans des luttes sans fin et des inégalités de plus en plus blessantes ? Comment éviter que sa domination en vienne à se perpétuer aussi grâce à « nos alternatives » ? Quelle transition engager vers une tout autre économie et comment la mener ?
Les auteurs décortiquent d’abord les logiques et pratiques qui nous épuisent dans le « non-changement ». Ensuite ils prennent position : seules les luttes concrètes qui s’attaquent délibérément aux fondements de l’économie dominante échappent à la dérision et ouvrent véritablement une nouvelle ère. Ce faisant, ils explorent la perspective d’une économie qui vise l’utilité pour la société et généralise la « prévenance ». Ils remettent ainsi l’économie au cœur du champ politique.
L’ouvrage ne propose ni recette ni modèle ni prophétie et s’émancipe du clivage gauche-droite. Il met à la portée de tous des questions concrètes, directes et claires qui font le pari de l’intelligence collective.
Philippe De Leener est professeur d’économie politique à l’Université Catholique de Louvain (UCL) et co-président d’une fédération belge d’entreprises d’économie sociale (SAW-B). Marc Totté, géographe, est depuis plus de 10 ans consultant-chercheur au sein d’Inter-Mondes Belgique, une association spécialisée dans l’accompagnement de processus de transformation des sociétés contemporaines.
La masse de déchets nucléaires ne cesse d’augmenter. Que faire avec ces déchets ?
Pour la filière nucléaire en France et beaucoup d’autres acteurs, son enfouissement à 500 mètres de profondeur à Bure est la meilleure solution. Personne ne nie la nécessité de traiter les déchets nucléaires. Ce projet rationnellement mené depuis plus de vingt ans n’est cependant pas consensuel. Bien au contraire, il a créé de la part des opposants à ce projet des affinités électives contre le projet entre des acteurs très différents : de l’agriculteur aux ZADistes en passant par l’Église catholique. Le projet avance (difficilement) et la critique des opposants s’est transformée en une véritable indignation contre le projet et ses promoteurs. Cette indignation est-elle condamnée à s’essouffler ou peut-elle se transformer en un projet de société ?
Conséquence directe de la barbarie de la première guerre mondiale, la révolution d’Octobre est une réponse pour en finir avec le conflit et ne plus revivre une crise aussi dévastatrice.
Surtout, Octobre va rendre crédible le fait révolutionnaire pour changer le monde.
Son onde de choc va aussi influencer pour les décennies à suivre, la géopolitique mondiale, les forces politiques progressistes ou réactionnaires d’ailleurs.
Il s’agira donc de comprendre sans concession les événements de l’année 1917 jusqu’à la bureaucratisation du pays au milieu des années 1920.
C’est donc un petit manuel, une boîte à outils avec des points théoriques et historiques, des fenêtres thématiques et des pistes de réflexion pour y voir plus clair à la lumière des questions de notre temps. Pour la révolution citoyenne.
L’auteur est professeur des écoles et directeur bénévole d’une importante association d’éducation artistique. Conseiller régional de la région Occitanie, il a été co-fondateur du Parti de gauche et est aujourd’hui impliqué dans le mouvement de la France Insoumise.
Table des matières
Préface : Connaître le passé, écrire une poésie de l’avenir, par Alexis Corbière
Introduction
1. Repères historiques
2. Panorama des protagonistes de la Révolution russe
3. Qu’est-ce qu’une révolution ?
4. 1917, une année de révolution permanente
1905 : la première révolution russe et la « répétition générale
Les femmes en première ligne de la Révolution de février 1917
Extraits du texte « Le wagon plombé » de Stefan Zweig
Retour de Lénine, les thèses d’avril : « Tout le pouvoir aux Soviets ! »
L’impatience révolutionnaire à son comble : les journées de juillet
La contre-révolution s’organise : le putsch de Kornilov
Septembre-octobre : comment et quand prendre le pouvoir ?
L’insurrection : les dix jours qui ébranlent le monde
5. Le nouveau pouvoir : prise du palais d’Hiver et deuxième congrès panrusse des soviets
6. Le premier conseil des commissaires du peuple
7. Les premiers acquis d’Octobre
Les droits des femmes
Le développement de l’instruction, de la culture et des sciences
8. Le conseil des commissaires du peuple affronte de nouveaux périls
La paix de Brest-Litovsk
Début de la guerre civile
Échec de la révolution allemande
La troisième internationale est proclamée
La guerre civile continue en Russie
L’Armée rouge et la victoire
9. Points de vue critique. Rosa Luxemburg
10. Mesures d’exceptions, tournants successifs, entraves à la démocratie
11. De la Révolution au changement de régime, en passant par Thermidor
La bureaucratisation
Le bonapartisme
Le stalinisme ou la dictature de la bureaucratie
12. Conclusion ou quelles leçons en tirer ?
Oui, la Révolution est possible
Les bolcheviks ont gagné
Du parti et du mouvement
Alors, parti ou mouvement organique ?
Pour une citoyenneté active
Pour un mouvement constituant, pour une assemblée constituante
Pour l’Écosocialisme, pour un nouvel humanisme
La révolution citoyenne est une nécessité
Petit lexique politique
Le rétroviseur pour faciliter la conduite. À propos de la Grande révolution française, par Léon Trotsky (1903)
Références
Ils sont 40 comme les voleurs d’Ali-Baba, mais qui sont-ils ? Quel Sésame faudrait-il formuler pour pénétrer certains de leurs mystères, découvrir les fortunes amassées, les richesses détournées, les privilèges cachés, les droits et pouvoirs confiscatoires accaparés ?
Ce livre a l’ambition d’entraîner le lecteur dans un voyage initiatique, documenté mais aussi pédagogique, souvent humoristique. Il l’invite à le suivre dans certaines des coulisses des 40 plus grands groupes de notre économie, celles que l’auteur a pu personnellement parcourir au cours de sa carrière, celles de BNP Paribas, Bolloré, Orange, L’Oréal, Saint-Gobain, Peugeot, Renault, LVMH…, de sociétés qui résonnent dans notre quotidien et contribuent à faire la France actuelle.
Ce sont là des corridors de l’ombre découverts à l’occasion de rencontres, d’entretiens parfois avec leurs dirigeants, avec certains de leurs actionnaires, de leurs administrateurs ou de leurs présidents, d’enquêtes aussi, d’analyses des déclarations, des documents publiés ou, mieux, des décisions prises par les uns et les autres, impactant la vie d’un pays, de continents même et de leurs populations. À l’occasion de ses activités de journaliste ou d’expert auprès des comités d’entreprise et de groupe, l’auteur a ainsi eu l’opportunité d’apprécier la gestion de ces entreprises. De découvrir leurs pratiques.
L’écho de la révolution de 1848 a été suffisamment fort dans le département de l’Yonne pour que ces événements pèsent de tout leur poids sur la séquence électorale ouverte par les élections à l’Assemblée constituante les 23 et 24 avril.
L’histoire de ce département sous la Seconde République n’est pas uniquement une histoire locale frappée du sceau de l’anecdote. Le lecteur curieux y rencontrera, à la suite de l’auteur, des personnages célèbres, comme Louis-Napoléon Bonaparte, Cormenin ou Friedrich Engels, mais aussi des quasi-anonymes dont nous ne conservons que le nom orthographié à grand peine sur un bulletin de vote. Si pour certains d’entre eux l’élection a été un enjeu personnel, pour d’autres elle fut un moyen d’affirmer leur citoyenneté et de peser sur une destinée collective. L’issue de cette séquence peut apparaître inquiétante à la lumière de ce qui adviendra ultérieurement – le triomphe électoral de Louis-Napoléon Bonaparte précédant et annonçant par certains aspects le coup d’État du 2 décembre 1851 – elle est aussi une leçon pour tous ceux qui considèrent que la souveraineté populaire n’est pas qu’une chimère.
Les récentes élections ont montré que s’il y avait des gauches irréconciliables, il en était de même des écologies. Entre l’écologie libérale, qui mise tout sur une économie de marché, et l’écologie de transformation, l’espace représenté historiquement par les Verts s’est réduit comme une peau de chagrin.
Le capitalisme de redistribution des Trente Glorieuses a vécu. S’est substitué à lui un capitalisme de la destruction, Aujourd’hui le productivisme expulse les paysans de leur terre, les habitants de leurs maisons, les salariés de leur travail. Il n’y a plus de « grain à moudre » comme on le disait jadis car le profit immédiat est le seul moteur de cette économie barbare.
Dés lors, les écolos libéraux et les écolos sociaux ne peuvent plus coexister dans un seul parti. Le mythe de l’écologie politique unie au dessus des clivages sociaux a cessé d’exister. Les partisans d’une écologie populaire de transformation se regroupent pour proposer une offre politique originale. Émiettés dans la France Insoumise, EELV, Ensemble, décroissants ou associatifs, zadistes ou écoféministes, les militant(e)s d’une écologie de rupture ne pèsent pas en effet comme force politique. Si dans les ZAD comme à Nuit Debout, dans les luttes sociales écologistes ou le mouvement citoyenniste, leurs thèses s’imposent de manière naturelle, il n’en est pas de même dans le débat politique national.
La Coopérative Politique Écologie Sociale veut remédier à cela. Elle plaide pour une écologie de libération, qui lutte contre toutes les dominations et veut réconcilier la société et la nature. Elle veut créer un espace de dialogue, d’initiatives et d’éducation populaire pour construire une écologie par en bas, une écologie anticapitaliste, sociale et libertaire. C’est ce que les textes rassemblés dans ce livre proposent au lecteur : une méthode, une stratégie et un projet pour refonder l’écologie politique.
Appuyant leur propos sur plusieurs enquêtes auprès de pratiquants et d’agents de développement des « Sports de nature », les auteurs de ce livre se proposent de décrire la diversité des usages sportifs de la nature et les formes de différenciations sociales qui y sont engagées, pour ensuite interroger les enjeux et fonctions de cette catégorie de l’action politique.
Souvent décrits comme symptomatiques d’une « demande » croissante des Français en matière d’activités physiques, les « Sports de nature » font l’objet de multiples enquêtes, études, publications ayant pour finalité d’en identifier les effets sur les territoires. Qu’il s’agisse de faire valoir leur contribution à la valorisation des territoires en termes d’attractivité touristique, de potentialités économiques, de sensibilisation à la protection de l’environnement, les usages sportifs de la nature sont en outre l’objet d’une mobilisation publique qui vise explicitement à en favoriser le « développement maîtrisé ». Impulsée au niveau national, cette politique est censée être relayée au niveau local et décentralisé.
Pour autant, le présupposé de l’existence d’une unité sociale des « Sports de nature » et d’une relative homogénéité de pratiques sous-tendues par cette catégorisation générique n’est en soi pas interrogé. La typologie « Sports de nature » est effectivement censée orienter les stratégies et actions politiques locales en direction d’une population dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle est géographiquement et sociologiquement dispersée : à titre de liste non exhaustive, pêcheurs, grimpeurs, kitesurfeurs, randonneurs, triathlètes, motocyclistes se retrouvent avec d’autres regroupés dans une catégorie qui ne dissocie pas plus, pour chacune de ces disciplines, les pratiquants les uns des autres. Se présentant sous la forme d’un travail de déconstruction sociologique du langage politique ordinaire, cet ouvrage vise aussi à rappeler que, lorsqu’il s’agit d’une catégorisation officielle, ce sont aussi les intérêts spécifiques (en particulier la légitimation professionnelle d’une partie des agents de l’État) à s’en servir qui doivent aussi être intégrés à l’analyse.
Les auteurs
Laetitia Audinet est géographe, membre associée au GRANEM (Groupe de Recherche Angevin en Économie et Management, UMR-MA n°49) de l’université d’Angers et chercheuse sur les questions liées au tourisme et au développement des territoires.
Christophe Guibert est maître de conférences en sociologie à l’UFR ESTHUA Tourisme et Culture de l’université d’Angers. Il est membre du laboratoire Espaces et Sociétés (ESO, UMR CNRS 6590).
Arnaud Sébileau est enseignant-chercheur à l’IFEPSA-UCO (Institution de Formation à l’Éducation Physique et en Sport d’Angers-Université Catholique de l’Ouest) et chercheur titulaire au Centre Nantais de Sociologie (CENS, UMR CNRS 6025).
De la Guerre d'Algérie aux crises liées à la mondialisation et aux dégâts de la croisance capitaliste, le récit autobiographique de Jean-Louis Moynot prend avec le temps une dimension historique. Recensions : Les Echos, 8 décembre 2017, Le Monde, 27 décembre 2017, L'OURS, février 2018
La grève de mai 68 a été pour lui l'événement fondateur qui a structuré les enchaînements qu'il a vécus avant, pendant et après. En mai 2018, nous célèbrerons les 50 ans de cet immense mouvement de luttes, de conquêtes et de tentatives d'émancipation. Le témoignage du jeune dirigeant syndical (il avait 30 ans) est d'autant plus précieux qu'après le décès de Georges Séguy, Jean-Louis est le dernier vivant du Bureau confédéral élu en 1967 et de la délégation de la CGT à la conférence et négociation de Grenelle. Le mai de la CGT, vécu dans le sillage de Georges Séguy et Benoît Frachon a ancré en lui des convictions que les conflits d'orientation ultérieurs n'ont jamais pu effacer.
La quête du sens de sa vie tournée vers la justice sociale et l'émancipation dans le travail a commencé bien avant dans l'engagement anticolonialiste, dans l'activité syndicale, et s'est poursuivie jusqu'à présent dans un large éventail d'engagements militants et d'activités professionnelles dont il raconte sans prétention les tenants et les aboutissants.
Depuis la crise de 2007-2008, chacun a pu mesurer l’influence que les banques, les salles de marchés, les banques centrales exercent sur la situation des entreprises, les politiques économiques, et finalement sur l’emploi, les retraites et la situation de chacun.
« Prendre le pouvoir sur l’argent » pour contribuer à sécuriser tous les moments de la vie et à jeter les bases d’une nouvelle civilisation, à partir des contradictions du capitalisme financiarisé en crise ?
Ce petit ouvrage propose sept leviers concrets pour agir dans ce sens : donner aux citoyens un accès aux informations détaillées sur l’activité des banques, renforcer le pouvoir des représentants des salariés sur les stratégies des entreprises et leur financement, réorienter les crédits bancaires avec des fonds régionaux pour l’emploi et la formation, constituer un pôle financier public, retourner contre les marchés financiers le pouvoir de la Banque centrale européenne, mobiliser son pouvoir de création monétaire pour financer le développement des services publics, remplacer l’hégémonie du dollar par une monnaie commune mondiale pour le développement de tous les habitants de la planète.
Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et de l’université de Paris I, ancien directeur adjoint à la Banque de France, où il a aussi exercé la responsabilité de secrétaire général du syndicat CGT, Denis Durand est aujourd’hui codirecteur de la revue Économie et politique.
Le travail change. C’est ce que nous répètent réformateurs, modernisateurs et libéraux de tous poils, trop heureux de ce « changement ». Le travail change, c’est vrai : il n’est plus aujourd’hui ce qu’il était il y a trente ans. Mais il ne change pas tout seul, par l’effet de quelque magie sociale, ou d’une révolution technologique anonyme.
S’il change, c’est qu’on le change. Depuis des années, le salariat est attaqué, précarisé, ubérisé. Les travailleurs sont dépossédés et soumis à de nouvelles disciplines, plus insidieuses, mais pas moins violentes. Le Code du travail est démantelé, les syndicats affaiblis, le patronat conforté. Radiée des mémoires, méprisée par les médias, ignorée par les artistes, reléguée aux confins du monde, la figure même du travailleur tend à s’effacer.
Alors que le nouveau président promet, pour cet été, une nouvelle loi Travail, plus brutale encore que la précédente, L’Intérêt général a voulu faire le point. Avec l’aide de chercheurs et de militants, ce numéro tente d’éclairer les réalités du travail aujourd’hui. Pour faire pièce à la propagande que les prochains mois nous réservent. Mais aussi pour aider à concevoir l’alternative. Car résister aux attaques des néolibéraux ne suffit pas : le travail a besoin de nouvelles conquêtes sociales.
Au fil de son installation désormais patente dans l’espace politique français, le Front national est devenu un exceptionnel donneur de leçons de morale républicaine à ses adversaires politiques de droite et de gauche.
Depuis plusieurs décennies, Jean-Marie, Marine, Marion-Maréchal le Pen et leurs équipes respectives ont multiplié les sermons édifiants, les anathèmes accusateurs et les appropriations autoproclamées, sur le thème de la République.
Au soir des élections présidentielles du 7 mai 2017, Marine le Pen invoquait hautement cette République pour s’opposer au projet du nouveau président élu Emmanuel Macron.
Pourtant, à partir d’une lecture précise de ses différents supports médiatiques internes (journaux, revues, magazines, ouvrages, sites web, etc.), ce livre montre toute l’identité antirépublicaine de ce parti politique.
Cette identité antirépublicaine, le FN la décline de trois façons. Par le panthéon qui est le sien : les grandes figures intellectuelles historiques qui fondent son idéologie. Par les hommages qu’il rend à ses grands disparus : les défunts par lesquels il honore ses héros. Par son vivier relationnel : les activistes, militants et sympathisants qui gravitent en son sein en affinités idéologiques.
Dans ce magma se croisent et s’entrecroisent des contre-révolutionnaires de toujours, des monarchistes éternels, des pétainistes nostalgiques, des collaborationnistes attitrés, des antisémites assumés, des racistes attestés, des anciens de la Waffen SS, des négationnistes militants, des fascistes et néofascistes fiers d’eux-mêmes, des Grecistes cultivés mais réactionnaires, des Gudars ultra violents, des identitaires aussi haineux qu’exaltés. Tous ont bafoué ou bafouent encore la Démocratie, la République, l’Égalité.
Nul autre parti politique que le FN ne cumule en son sein un tel fatras de personnalités politiques, d’idéologues, de groupuscules, de symboles, de slogans et d’injures qui nient ou attaquent la République dans ses fondements.
Cet ouvrage finit en disant que donner des leçons de morale républicaine à partir d’un tel fond antirépublicain relève d’un réel culot politique. Le Front national proclame souvent être le premier parti de France. Mais au regard de son identité réelle, il devrait être redéfini en premier parti antirépublicain de France.
Sommaire
Introduction
Identité proclamée, identité réelle
L’ identité d’ un identitaire
I – Leçons de morale républicaine
Le père : « La République des menteurs et des tricheurs
La fille : « Nous avons ramassé le drapeau tricolore que la classe politique a laissé traîner dans le caniveau, nous relèverons les valeurs traditionnelles de la République française ; les véritables défenseurs de la République, c’ est nous !
La petite fille : « Vous répétez à l’ envi les mots de République, de laïcité, de démocratie pour parler de l’ école, mais ce sont sur ses résultats qu’ on la juge. Or, si jadis elle intégrait et émancipait, désormais, elle n’ est plus qu’ une machine à exacerber les particularismes, un laboratoire pour pédagogisme et une usine à chômeurs
II – Panthéon
Louis de Bonald, Rivarol, Joseph de Maistre : « Les nègres, dans les colonies, et les domestiques dans nos maisons, peuvent, La déclaration des droits à la main, nous chasser de nos héritages
Charles Maurras : « La démocratie, c’ est le mal, la démocratie c’ est la mort
Gustave Thibon : « La fièvre égalitaire est un des maux les plus profonds et les plus graves de notre époque
Alexis Carrel : « Au lieu de“Liberté, Égalité, Fraternité”, c’ est “Science, Autorité, Ordre”
ou bien “Science, Ordre, Justice” qu’ il faut adopter
III – Hommages
François Duprat : « Le néo-fascisme est la solution de la victoire nationaliste
Maurice Bardèche : « Je suis un écrivain fasciste
Dominique Venner : « La démocratie est le nouvel opium des peuples »
Jean Madiran : « Nous sommes à droite de l’ extrême-droite »
IV – Vivier
Les monarchistes : « La République est une prostituée
Les Waffen SS : « Le SS avec son uniforme, c’ est un peu le prêtre avec sa soutane »
Les Grécistes : « Seules seront à l’ abri du danger totalitaire les sociétés qui, fondant leur vue-du-monde sur la diversité, répudieront une fois pour toutes les illusions égalitaires…106
Les gudars : « Aimer les immigrés est un vice de bourgeois
Les identitaires : « Dans notre monde et notre époque qui cultivent l’ égalitarisme comme masque de la médiocrité
Conclusion
Le culot en politique
Le Front national : premier parti de France de l’ identité antirépublica
Bibliographie
Sous l’étendard de l’émancipation se retrouvent tous ceux qui aspirent à un monde plus juste, respectueux de l’égalité entre les sexes, les peuples, les cultures ou les religions, un monde qui s’inventerait hors des formes historiques de domination.
Aussi mobilisatrice soit-elle, la notion d’émancipation gagne à être travaillée dans une perspective de recherche. C’est le projet du présent ouvrage qui propose une construction de l’objet en le soumettant à des éclairages théoriques complémentaires. Des dispositifs de recherche alternatifs sont ainsi présentés. Les choix qu’ils défendent sont caractérisés et mis en regard avec ceux priorisés dans des recherches doctorales qui investissent l’émancipation. Les questions épistémologiques, théoriques et méthodologiques qu’un tel objet pose à la discipline des Sciences de l’éducation, sont abordées. Si elles constituent des enjeux sociaux et scientifiques importants, elles révèlent aussi de puissantes dynamiques de développement.
Cette mise au travail de la notion d’émancipation, cohérente et structurée, s’adresse aussi bien aux chercheurs et étudiants qu’à l’ensemble des acteurs sociaux qui la mettent en œuvre dans le quotidien de leurs engagements et de leurs luttes.
Difficile d’échapper aux discours d’emballement sur l’innovation technologique. Les promesses des entrepreneurs starifiés de la Silicon Valley, l’unanimité des responsables politiques autour du « numérique » facteur de croissance, les dépenses publiques conséquentes en faveur de la R&D privée sont autant d’expressions d’un consensus idéologique.
Cet ouvrage propose d’interroger ce lieu commun et les enjeux qu’il recouvre. Naviguant dans les eaux troubles de l’innovation, il alterne analyses critiques et approches « embarquées » de pratiques innovantes, interdisciplinaires et high-tech. Les différentes études de cas rassemblées explorent chacune des situations peu connues, elles suggèrent aussi de nouvelles pistes de recherche, en même temps qu’elles s’appuient sur une littérature toujours plus abondante. Il en résulte un panorama à la fois critique et suggestif, informé et pédagogique, à même de nourrir les réflexions générales sur la question à tiroirs de l’innovation scientifique et technique.
Cet essai paraît dans une période électorale où la récupération des questions identitaires est monnaie courante. En temps de crise du système néo-libéral et au motif de la « guerre contre le terrorisme», les politiques nationalistes et sécuritaires gagnent du terrain.
Les auteurs : Nils Andersson- Farid Bennaï – Adda Bekkouche- Saïd Bouamama – Martine Boudet (coordination)- Monique Crinon – Christian Delarue – Bernard Dreano- Mireille Fanon Mendés-France- Patrick Farbiaz- Augustin Grosdoy- Gilles Manceron – Gus Massiah- Paul Mensah- Evelyne Perrin-Alice Picard- Louis-Georges Tin- Aminata Traoré (préface)
L'affaire Adama Traoré, l’affaire Théo… autant de marqueurs d’une actualité ambivalente, qui questionne le racisme institutionnel et met à l’ordre du jour la fin de la colonialité des savoirs et des pouvoirs, base des xénophobies.
Il s'agit, pour ce faire, d'ancrer les mobilisations antiracistes en France dans leur environnement international. L’« intersectionnalité » des dominations d’origine, de genre, liées au statut social… rend nécessaire par ailleurs de relier les luttes émancipatrices des catégories concernées.
Ce livre est à l’initiative de représentant(e)s d'associations antiracistes et altermondialistes, originaires ou non de l'immigration, des outre-mer et d’Afrique. L’objectif est de faire front dans ce secteur (du débat public) et d’apporter des réponses claires sur le terrain de l’altermondialisme et d’une démocratie inclusive.
Ce livre est publié avec le soutien des associations et réseaux : Attac France - Attac Togo/CADTM - Cedetim/IPAM - Collectif des femmes pour l'égalité - CRAN - Fondation Frantz Fanon - FUIQP - MRAP - Reprenons l’initiative - Sang pour Sans - Sortir du colonialisme
Table des matières
Préface. Face à l’ ordre et au chaos, construisons un autre monde, par Aminata Traoré
Introduction. Un contexte (inter)national bouleversé et source de conflits démultipliés
Première partie - État des lieux historique et géopolitique
Le profit et le chaos, géopolitique d’ un XXIe siècle commençant, par Bernard Dreano
La nécessaire désaliénation du colonisateur, par Nils Andersson
L’ urgence de la démocratisation des relations Afrique-France-monde, par Paul Mensah
Une géopolitique du chaos : l’ espace arabophone entre mouvements d’ émancipation, autoritarisme étatique, islamisme radical et nouvelles formes d’ impérialismes, par Adda Bekkouche
Migrations : « crise de l’ accueil », entre hypocrisie et irresponsabilité, par Augustin Grosdoy
Deuxième partie. Xénophobie d’ État et mobilisations antiracistes
Esclavage et traite négrière : du devoir de mémoire au devoir de réparation, par Louis-Georges Tin
La décennie internationale de l’ ONU pour les personnes d’ ascendance africaine, un défi mondial, par Mireille Fanon Mendes France
La lutte contre le racisme anti-Arabe, anti-maghrébin et l’ islamophobie: un impératif égalitaire, par Alice Picard
Altermondialisme et laïcité, des recours face à l’ islamisme radical et aux populismes, par Christian Delarue
Boucs émissaires commodes, les Roms ont des droits. Leur mise en oeuvre est la seule voie d’ avenir, par Évelyne Perrin
Antisémitisme, antisionisme et défense des droits des Palestiniens, par Gilles Manceron
Le féminisme face au défi du racisme et du sexisme, par Monique Crinon
Jeunes des quartiers populaires en quête d’avenir, par Évelyne Perrin
Troisième partie. L’ antiracisme en débat
Le racisme aujourd’ hui et ses différentes formes, par Augustin Grosdoy
Reprendre l’ initiative contre les politiques de racialisation, par Farid Benna
La nécessaire politisation de l’ antiracisme, par Saïd Bouamama
Pour le cosmopolitisme insurgé, un antiracisme et un anticolonialisme du XXIème siècle, par Patrick Farbiaz
Quatrième partie. Programme antiraciste et en faveur d’ une démocratie inclusive. L’ École doit contribuer à apaiser les conflits inter-communautaires et favoriser le dialogue des cultures, par Martine Boudet
Éléments de programme d’ une démocratie inclusive. Chapitre inter-associatif
Promotion de la paix et de la démocratie dans le monde, par Adda Bekkouche
Conclusion. L’ antiracisme vecteur essentiel de l’ émancipation, par Gustave Massiah
Cette introduction à l'histoire de l'art marxiste a pour ambition d'être tm livre de référence.
Elle est le résultat de discussions approfondies au cours desquelles tous les aspects de cet essai ont été passés en revue. On lui a reproché de ne pas être marxiste, et, en effet, il ne l'est pas : un texte scientifique n'est pas tm pamphlet politique; il doit s' en tenir aux faits, de façon à ce que des lecteurs ayant des points de vues très différents puissent y avoir accès.
Un second malentendu a concerné la nature de ce texte, qui se veut aussi un manuel. Il traite de la relation qu'entretient le marxisme classique avec l'histoire de l'art
Au fil des discussions, l'auteur a pris conscience de la multiplicité des courants marxistes contemporains, qui diffèrent entre eux mais aussi selon les pays. La majorité de ces courants ne sont pas issus du mouvement ouvrier du XIX' siècle. Aujourd'hui, les différentes orientations inspirées du marxisme semblent n'avoir plus guère de références communes. r: auteur a néanmoins tenté d'établir une brève bibliographie internationale en ne retenant que quelques noms. Cette liste donne un aperçu de l'évolution du marxisme dans le domaine de l'histoire de l'art jusqu'à la fin du XX' siècle. Elle offre le plus petit dénominateur commun rendu possible par une perspective internationale.
Ce manuel n'aborde qu'un nombre limité de sujets, ce qui a permis à l'auteur de les traiter de façon claire et cohérente.
Ce livre a été écrit en réaction à tous ceux qui réclament la fin des 35 heures.
Certains socialistes ont fait le choix de tourner le dos à ce qui fait l’identité de la gauche. On rappellera que celle-ci s’est construite dans les luttes sociales pour les augmentations de salaire, la réduction du temps et l’amélioration des conditions de travail. Le livre est construit autour d’une relecture du pamphlet Le droit à la paresse [1883] qu’on peut considérer comme une utopie. On y trouve une forme de foi naïve dans le progrès technique dont un des effets bénéfiques pourrait être de ne travailler que 3 heures par jour et de profiter de la vie. L’auteur, Paul Lafargue [1842-1911], est un des fondateurs du Parti Ouvrier, l’ancêtre du Parti communiste. Il a rédigé son livre dans un contexte de lutte à l’échelle mondiale pour la limitation de la journée de travail à 8 heures par jour, alors qu’elle était souvent de 10 à 12 heures, sans jour de repos. Ces revendications des débuts du vingtième siècle nous interpellent encore. Réduire le temps de travail, c’est faire baisser le chômage. Une offre de travail plus rare favorise les hausses de salaire et, par conséquent, la demande dont nos économies ont besoin.
Le droit à la paresse est aussi un livre à charge contre les comportements pouvant nourrir l’exploitation : les heures supplémentaire tuent l’emploi et sont sources de détérioration des conditions de travail. Paul Lafargue traque l’emprise du travail jusque dans les têtes. Il dénonce une morale bourgeoise qui glorifie le goût de l’effort, la valeur travail et qui a des prolongements dans les partis de gauche lorsqu’ils cherchent des solutions aux problèmes en créant toujours plus d’emplois. Le lendemain de la révolution, il propose au contraire de réapprendre à vivre et donc de faire autre chose que travailler !
Thierry Suchère est maître de conférences en économie à l’université du Havre. Il est membre de l’Équipe d’Économie Le Havre Normandie (EDEHN). Spécialiste de l’histoire de la pensée et de l’anthropologie économique, il se revendique de la tradition de l’économie politique. Dans ses écrits, il aime à conjuguer théorie critique et ancrage citoyen à gauche de la gauche.
La vacuité du langage contemporain, c’est-à-dire ce faux-semblant qui porte le masque du « parler vrai » (« le pays va mal ; le pays va mieux », etc.), la création d’euphémismes (« le transfert de compétences » pour « l’abandon de souveraineté »…), la falsification du sens des mots (on veut nous faire passer toute « réforme » pour « progrès » quand il ne s’ agit que de « régression »…), la vassalité à la novlangue européenne (« gouvernance », « rationalité », « efforts », « compétitivité », « sérieux budgétaire »…) ne sont pas acceptables. « Si vous cédez sur les mots, disait Freud, vous cédez sur les choses ».
La vacuité du langage contemporain, c’est-à-dire ce faux-semblant qui porte le masque du « parler vrai » (« le pays va mal ; le pays va mieux », etc.), la création d’euphémismes (« le transfert de compétences » pour « l’abandon de souveraineté »…), la falsification du sens des mots (on veut nous faire passer toute « réforme » pour « progrès » quand il ne s’ agit que de « régression »…), la vassalité à la novlangue européenne (« gouvernance », « rationalité », « efforts », « compétitivité », « sérieux budgétaire »…) ne sont pas acceptables. « Si vous cédez sur les mots, disait Freud, vous cédez sur les choses ».
L’ abécédaire de quinze mots choisis par les auteurs, afin de dénoncer cette désaffection du langage, est emblématique des enjeux des batailles idéologiques qu’ils recouvrent :
citoyen, croissance, égalité, gauche, gouvernance, impôt/contribution, intérêt général, laïcité, lutte des classes, nation, parti socialiste, populisme, social/sociétal, service public, social-démocratie.
Francis Daspe est responsable de la Commission « Éducation » du Parti de gauche et secrétaire général de l’ AGAUREPS-Prométhée (Association pour la gauche républicaine et sociale – Prométhée). Il enseigne l’histoire et la géographie à Perpignan.
Céline Piot est docteur en histoire contemporaine et professeur d’histoire et de géographie à l’ESPE d’Aquitaine. Elle est conseillère municipale (Parti de gauche) à Mont-de-Marsan.
À quelques mois des présidentielles de 2017, la gauche ne peut pas faire l’économie d’un programme. « 2017 - Programme sans candidat » est une contribution individuelle à ce débat, rédigée hors de tout cadre contraignant.
Plus que jamais, les lignes de fractures se multiplient dans la société française. Comprendre les dynamiques à l’œuvre est un préalable indispensable qui ouvre de nouvelles approches sur des enjeux majeurs : emploi, territoire, partage, rapports de force…
Ce programme sort du cadre gestionnaire des partis de gouvernement. Il change les perspectives et se décline en mesures concrètes sans laisser de côté les moyens nécessaires aux actions proposées.
Exercice d’équilibrisme entre réformes radicales, pragmatisme et réalisme, ce programme n’épuise pas tous les sujets, il ne peut répondre à des attentes parfois contradictoires, mais il n’ignore pas non plus les contraintes du réel. Si sa lecture contribue un tant soit peu à l’investissement des citoyens dans ce débat, alors, son objectif sera atteint.
Cinq ans après l’engagement du candidat Hollande à consacrer à l’école les moyens qui lui avaient été retirés par Nicolas Sarkozy, cet ouvrage se propose de dresser l’inventaire des renoncements d’un quinquennat inauguré par le mensonge fondateur des « 60 000 créations de postes ».
Alors qu’il annonçait un « changement », le gouvernement a inscrit sa politique éducative dans la continuité de celle de la droite. Depuis 2012, à rebours d’un héritage progressiste, son action, avec la mise en place des rythmes scolaires ou la contre-réforme du collège, conduit à la remise en cause de l’organisation républicaine du service public d’éducation et à la multiplication des atteintes à la gratuité, à l’égalité, à la laïcité. Sous l’effet d’une politique d’austérité, les inégalités se sont creusées, les conditions d’apprentissage des élèves comme de travail des enseignants se sont dégradées. Les ministres socialistes ont choisi une école au rabais.
À un an de l’élection présidentielle vient l’heure de la formulation d’un tout autre projet pour l’école. Les auteurs le présentent dans cet ouvrage. C’est le projet d’une école républicaine et laïque contre l’école des territoires en passe de s’instituer. Celui d’une école des savoirs et des qualifications à l’opposé de celle des compétences promue par le Medef et l’Union européenne. Une école de la citoyenneté qui, loin des déterminismes scolaires et sociaux, vise l’émancipation de toutes et de tous. Une école où les enseignants voient leur métier reconnu et protégé.
Ce manifeste s’adresse à celles et ceux pour qui l’école demeure l’un des enjeux fondateurs d’un projet politique émancipateur et qui aspirent ainsi à jeter les bases d’une nouvelle école dans une république nouvelle.
Enseignant, formateur, chercheur, parent, cadre de l’éducation, militant, élu, journaliste, quel acteur ou observateur du monde scolaire n’a pas entendu parler du Programme international de suivi des acquis des élèves (PISA) ?
Enseignant, formateur, chercheur, parent, cadre de l’éducation, militant, élu, journaliste, quel acteur ou observateur du monde scolaire n’a pas entendu parler du Programme international de suivi des acquis des élèves (PISA) ? Depuis son lancement en 2000 par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il bénéficie en effet d’un important prestige mondial : en témoignent les abondantes citations qui en sont faites dans le monde médiatique, politique ou universitaire. Pourtant, un aspect de ce programme semble peu discuté : le fonctionnement insensé de son discours, qui ne peut manquer de surprendre tout lecteur attentif des textes du PISA. C’est à cette lecture étonnée qu’est consacré ce court essai, qui vise à faire découvrir les curiosités, contradictions et bizarreries émaillant le discours du PISA.
De nos jours, la communication remplace l’information, les « petites phrases » l’analyse.
De nos jours, la communication remplace l’information, les « petites phrases » l’analyse.
Les pouvoirs – pas seulement politique – rivalisent dans l’émotion pour se désengager de leurs responsabilités évidentes dans ce qu'est devenu l'état du monde. Ils ne craignent pas d’utiliser la peur, l’angoisse des attentats, du terrorisme pour affaiblir les réactions nécessaires, citoyennes, pour réfléchir à un autre monde.
Il faut retourner à la théorie. Elle sert à expliquer le monde.
Dans ce livre, qui prend la suite du Petit manuel de la crise financière et des autres dont la problématique n’a pas vieilli et de Marx, le capitalisme et les crises, Nicolas Béniès se propose de revenir sur les causes profondes de la crise ouverte en août 2007, crise financière qui se transmua en crise économique avec une profondeur semblable à celle de 1929, soit, pour employer le langage des économistes, une crise systémique. Une défense et illustration du raisonnement pour appréhender le monde tel qu’il est contre toutes les représentations étriquées et dénuées de tout lien avec la réalité et qui passent par les modèles mathématiques. Ces modèles ont pris le pas sur la réalité elle-même. Une sorte de coup d’État théorique, que l'auteur conteste radicalement, sans refuser pour autant l'apport possible de ces modèles mais en les liassnt à leur place.
Avec la dérèglementation du capitalisme, l’économie, le social et l’environnement ont été progressivement relégués au rang d’auxiliaires du système financier. La cupidité et la recherche du profit ont pris le pas sur le désir de satisfaire les besoins humains, pourtant toujours aussi nombreux à l’échelle de la planète.
Avec la dérèglementation du capitalisme, l’économie, le social et l’environnement ont été progressivement relégués au rang d’auxiliaires du système financier. La cupidité et la recherche du profit ont pris le pas sur le désir de satisfaire les besoins humains, pourtant toujours aussi nombreux à l’échelle de la planète.
L’objet de la finance solidaire est de prévenir les dégâts ainsi générés à travers de nouvelles relations non lucratives entre les personnes, les banques, les entreprises, les associations et l’administration.
L’auteur montre que la généralisation d’une autre finance ne pourra cependant pas se réaliser pleinement au sein du capitalisme actuel. Elle suppose en effet la refondation complète de ses principales institutions : banques, entreprises, marchés et droits issus de la propriété. À défaut de cette refondation, les rapports sociaux propres à la domination de la finance se reconstitueront en permanence dans la vie économique et sociale, et parasiteront toute tentative de « financer, produire et consommer autrement ».
Daniel Bachet a été directeur du département « Entreprise » au Centre d’études des systèmes et des technologies avancées (CESTA), puis chargé de mission au Commissariat général du plan. Il est aujourd’hui professeur de sociologie à l’université d’Évry et chercheur au Centre Pierre Naville. Il est l’auteur de nombreux articles et de plusieurs ouvrages sur l’entreprise et le travail.