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Un intellectuel communiste ­illégitime  Roger GARAUDY

18,96 €

Avant même d’être condamné pour « contestation de crime contre l’humanité » au tournant du siècle, Roger GARAUDY était déjà marginalisé dans les champs intellectuel et politique français. Après avoir incarné la résistance au néostalinisme dans le Parti communiste, le philosophe qui fut longtemps l’interlocuteur privilégié de Jean-Paul Sartre au sein du PCF en fut spectaculairement exclu en 1970 pour s’être opposé aux Soviétiques qui venaient d’écraser le Printemps de Prague.

Son combat pour rénover le communisme français et son goût précoce pour l’écologie et le dialogue des civilisations en firent quelque temps une figure respectée du progressisme français, mais celui qui répétait que le Socialisme était condamné s’il refusait de s’ouvrir à la « transcendance » vit son étoile pâlir après 1970 au point qu’il devint un intellectuel illégitime, celui que l’on condamne sans l’avoir lu. 

Ce livre explique ce parcours singulier et les raisons de cette « descente aux enfers » de l’ancien philosophe du Bureau politique, avant sa condamnation ultime.

Quantité

Table des matières

Préface 7

AVANT-PROPOS. UNE DISQUALIFICATION SYMBOLIQUE 13

Le cas Garaudy 15

Une mort symbolique 19

Une délégitimation inexorable 21

INTRODUCTION  25

Un singulier philosophe de parti 25

Une autonomisation qui s’inscrit dans une crise globale de la foi communiste 28

Le PCF dans les années 1960 : un aggiornamento raté ? 29

Roger Garaudy, philosophe communiste illégitime 30

Une trajectoire à expliquer 34

La dégradation de l’image de Roger Garaudy à travers la presse 38

Roger Garaudy dans la presse avant son exclusion 39

L’exclusion 42

L’après PCF : une dérive progressive et inexorable 45

L’Islam : la rupture 46

Questions de méthode 48

Les textes 49

Les entretiens 55

Problématique et plan 56

CHAPITRE I. LA MÉCONNAISSANCE SAVANTE DE L’APPORT DE ROGER GARAUDY, MILITANT DU PCF 61

Roger Garaudy selon David CAUTE : un clerc de parti classique, pas un « hyper-stalinien » 63

Le polémiste de guerre froide 64

Le PCF des années 1960 : un « aggiornamento » impersonnel 65

Annie Kriegel : un regard critique mais sérieux 70

Annie Kriegel solidaire du Parti communiste contre Garaudy 71

Un réformé réformateur 72

Roger Garaudy pour Philippe Robrieux : un thorézien assez naïf 74

Un thorézien en rupture de ban 75

Un intellectuel affable utile au Parti 75

Jeannine Verdès-Leroux : un portrait à charge décisif 78

Le « problème Garaudy » selon J. Verdès-Leroux 79

Un contre-exemple à la thèse de Jeannine Verdès-Leroux 85

L’année 1968 de Garaudy selon J. Verdès-Leroux 87

Bilan sur Roger Garaudy par Jeannine Verdès-Leroux 91

Michel Dreyfus : une certaine reconnaissance du rôle d’innovateur théorique de Roger Garaudy 94

Roger Garaudy selon Bernard Pudal : un « prophète au petit pied » 98

Le CERM : un orphelin de père 100

La « première critique » de Staline au PCF 101

Roger GARAUDY selon Frédérique MATONTI : l’intellectuel illégitime par excellence 103

La vision de Roger Garaudy dans Intellectuels communistes 104

Garaudy, homme de pouvoir 104

Le débat sur l’humanisme marxiste 107

Une référence négative : un faire-valoir d’Althusser. 108

Un intellectuel « prolétaroïde »  110

Bilan sur la perception académique de Roger Garaudy : un travail d’invisibilisation progressif 113

CHAPITRE II LES CLÉS D’UN PARCOURS : LA SOCIALISATION INITIALE 115

L’habitus intellectuel : chrétien et philosophe 115

La construction du besoin de Dieu  116

La vocation philosophique 119

La « Reine des matières » 122

Un miraculé de la sursélection 123

Un prophète exemplaire : Maurice Blondel 124

Un fils du peuple au service de sa classe 127

L’engagement communiste 127

La construction d’une éthique militante ouvrière exacerbée (1933-1945) 132

Les exigences de l’institution : anticléricalisme et ouvriérisme 133

Les effets du statut de chrétien et d’intellectuel dans le PCF 136

Originalité et exemplarité d’un militant peu commun 137

Une conciliation impossible 138

Une rencontre providentielle 140

Un anticarriérisme militant 142

Une pierre de touche de l’éthique ouvriériste 142

Vers la reconnaissance : un dévouement oblatif sans faille 143

CHAPITRE III. LA VOCATION DE L’INTELLECTUEL DE PARTI 147

Le secteur intellectuel dans le PCF : une hétéronomie de principe 148

Les effets de l’ouvriérisme : la subordination du secteur intellectuel 148

La complexité de « l’effet-titre » dans le PCF 152

Un stalinien sincère 155

Le contexte : de la libération à la guerre froide 156

Roger Garaudy devant Staline 159

« Stalinien de la tête aux pieds » 161

Le travail d’un intellectuel stalinien 166

Un travail de mobilisation 167

Un travail de dénonciation : « Le néo-blanquisme de contrebande et les positions antiléninistes d’André Marty » 170

Un théologien de parti 173

Un travail polémique 174

Une leçon d’orthodoxie militante : « une littérature de fossoyeurs » (1947) 175

Une parole de prophète 179

Un travail théorique 180

 Théorie matérialiste de la connaissance : une victoire politique… 181

…Et un coup de semonce 183

CHAPITRE IV. VOCATION DE L’INTELLECTUEL DE PARTI 189

La place de Roger Garaudy dans la cour de la société communiste 190

La cour de la société communiste autour de Maurice Thorez 191

La Direction 191

«L'étiquette» 193

Le «roi» Thorez 197

La place de Roger Garaudy dans la cour du roi Thorez en 1956 201

La fracture de 1956 et le recours à Roger Garaudy 203

Le choc du XXe Congrès 203

a) Le déni de Thorez et la crise du parti 206

Roger Garaudy et le rapport secret : le traumatisme du croyant 209

Le recours de Maurice Thorez à Roger Garaudy 211

La formule de l’intellectuel thorézien 214

Roger Garaudy et Maurice Thorez : un couple singulier 214

La gestion thorézienne d’un intellectuel original 214

Une liberté sous contrôle et protégée 217

Roger Garaudy pour Maurice Thorez : un intellectuel idéal 220

La redéfinition de l’excellence cléricale  222

La réorientation de l’éthique militante 222

L’intellectuel thorézien : du suivisme à l’initiative 224

L’homme du dialogue 225

« Déghettoïser » le parti communiste 226

Une stratégie d’ouverture 228

CHAPITRE V. NAISSANCE D’UN INTELLECTUEL 233

Un aggiornamento nécessaire et impossible 233

Crise de croyance et besoin de philosophie : l’aggiornamento théorique nécessaire 234

Quel « aggiornamento » ? une déstalinisation inaboutie 236

La critique des « erreurs » de Staline : les limites de la déstalinisation 237

Une autonomisation théorique plus ou moins tolérée : du lector à l’auctor 243

La « déjdanovisation » : une déstalinisation du pauvre 244

Une lueur venue de l’Est 244

L’alliance Aragon/Garaudy : un rapprochement stratégique 246

Un instrument stratégique : le Centre d'Études et de Recherche Marxiste 249

La création du CERM, indice d’une configuration nouvelle 249

Le dialogue au service du Parti : les Semaines de la pensée marxiste 251

Un succès indéniable 252

Le déclin des années 1970 254

Roger Garaudy fondateur du CERM - une paternité occultée  255

Le « garaudysme » : un néo-marxisme controversé 261

Un idéalisme rémanent 263

Le retour au fondamental 264

Subjectivité, transcendance et création 265

Une hérésie théorique : De l’anathème au dialogue (1965) 268

Conception du monde et attitude dans le monde : la question philosophique 268

Un problème historique et politique 270

Permanences et résurgences 271

La réaction des jeunes philosophes : contre le « révisionnisme » garaudyen  272

Le champ intellectuel communiste en 1960 273

La contestation de Roger Garaudy par les jeunes philosophes  277

CHAPITRE VI. DE L’AUTONOMIE À L'HÉRÉSIE 285

Garaudy conseiller du prince : apogée et déclin 286

Une autocritique risquée : la note à Waldeck Rochet  286

Pour une autocritique collective 287

La réaction de Thorez 293

La réaction du parti : la délégitimation secrète de Garaudy par l’appareil  296

Un contrôleur occulte des productions théoriques : Georges Cogniot 296

La note de Georges Cogniot à Waldeck Rochet 299

Un serviteur efficace de la bureaucratie sacerdotale 302

La tangente hérétique : du débat sur l’humanisme au Comité central d’Argenteuil 304

Le débat sur l’humanisme : le conflit Althusser/Garaudy 304

La querelle de l’humanisme  305

Une controverse philosophique et politique 308

Un débat théorique  310

« L’humanisme marxiste » selon Garaudy 312

Un débat théoriquement indécidable 315

Une victoire en trompe-l’œil : Argenteuil 316

Le « compromis d’Argenteuil » 316

Une mise à l’écart discrète 318

De l’autonomisation intellectuelle à l’intervention politique assumée 321

Vers l’ hérésie assumée : de Marxisme du XXe siècle au Problème chinois 322

Une tentative de reconquête du leadership intellectuel : Marxisme du XX° siècle 322

Un appel public à la critique du stalinisme 324

Le problème chinois  327

1968 : émancipation intellectuelle assumée et dissidence ouverte 330

La rupture : 1968 331

Une stratégie d’auteur contestataire 333

Contestation assumée et rupture 336

Le livre de trop : Le Grand tournant du socialisme (1969) 336

Une ligne rouge : la critique du centralisme démocratique 340

CHAPITRE VII. LE PROPHÈTE DÉCALÉ 345

Le retour du refoulé religieux 345

Un facteur déterminant : l’exclusion de la communauté 346

L’exclusion du PCF  346

Prophétisme politique et exclusion 347

L’habitus militant, composant de la posture prophétique 350

De la perte de la communauté au retour à Dieu 353

Le prophétisme garaudyen 356

Un « prophète exemplaire » 356

Le prophétisme : une tentation philosophique 357

À l’avant-garde d’un nouveau projet révolutionnaire  359

De la prophétie politique au « retour au fondamental »  362

L’héraldique des temps nouveaux 363

L’apogée de la vocation prophétique : l’Appel aux vivants 365

Un problème « religieux » ?  368

Le défi prophétique global : vers la radicalisation 371

La transcendance comme condition de la « mutation » du monde 371

Aux sources de l’aliénation contemporaine : le « positivisme scientiste » 375

Les apories d’une posture : le prophète décalé 378

Posture prophétique et critique de la science : un anachronisme au XX° siècle 378

Effet de champ et radicalisation  382

Le champ intellectuel français des années 1970-80 : Garaudy au prisme d’Althusser 384

Une logique de réseaux : l’isolement de l’intelligentsia légitime 388

L’ultime rupture : la conversion à l’Islam 392

Une conversion disqualifiante 393

De la critique de l’islamisme à la fatwa saoudienne  395

CONCLUSION 399

La stratégie de production de la cohérence 402

Une « arrogance » proverbiale 404

Roger Garaudy était-il un provocateur ? 405

Un mystique décalé 406

Lettres 409

Avant même d’être condamné pour « contestation de crime contre l’humanité » au tournant du siècle, Roger GARAUDY était déjà marginalisé dans les champs intellectuel et politique français. Après avoir incarné la résistance au néostalinisme dans le Parti communiste, le philosophe qui fut longtemps l’interlocuteur privilégié de Jean-Paul Sartre au sein du PCF en fut spectaculairement exclu en 1970 pour s’être opposé aux Soviétiques qui venaient d’écraser le Printemps de Prague.

Celui que l’historiographie du communisme retient plus volontiers comme le « stalinien modèle », qu’il fut en effet dans l’après-guerre, était pourtant devenu, malgré sa proximité avec Thorez, un critique de plus en plus affirmé du stalinisme après les révélations du XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS) en 1956 et un acteur majeur de l’aggiornamento du PCF. 

Son combat pour rénover le communisme français et son goût précoce pour l’écologie et le dialogue des civilisations en firent quelque temps une figure respectée du progressisme français, mais celui qui répétait que le Socialisme était condamné s’il refusait de s’ouvrir à la « transcendance » vit son étoile pâlir après 1970 au point qu’il devint un intellectuel illégitime, celui que l’on condamne sans l’avoir lu. 

Ce livre explique ce parcours singulier et les raisons de cette « descente aux enfers » de l’ancien philosophe du Bureau politique, avant sa condamnation ultime.

Didier Jean-Félix GAUVIN est professeur agrégé de sciences sociales et docteur en sciences politiques. Politiste de formation, il partage sa vie entre La Réunion, Paris et New York. 

Livre
9782365122825

Fiche technique

Nombre de pages
428
Auteur
Didier J-F Gauvin
Collection
Hors collection

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Avant même d’être condamné pour « contestation de crime contre l’humanité » au tournant du siècle, Roger GARAUDY était déjà marginalisé dans les champs intellectuel et politique français. Après avoir incarné la résistance au néostalinisme dans le Parti communiste, le philosophe qui fut longtemps l’interlocuteur privilégié de Jean-Paul Sartre au sein du PCF en fut spectaculairement exclu en 1970 pour s’être opposé aux Soviétiques qui venaient d’écraser le Printemps de Prague.

Son combat pour rénover le communisme français et son goût précoce pour l’écologie et le dialogue des civilisations en firent quelque temps une figure respectée du progressisme français, mais celui qui répétait que le Socialisme était condamné s’il refusait de s’ouvrir à la « transcendance » vit son étoile pâlir après 1970 au point qu’il devint un intellectuel illégitime, celui que l’on condamne sans l’avoir lu. 

Ce livre explique ce parcours singulier et les raisons de cette « descente aux enfers » de l’ancien philosophe du Bureau politique, avant sa condamnation ultime.

Table des matières

Préface 7

AVANT-PROPOS. UNE DISQUALIFICATION SYMBOLIQUE 13

Le cas Garaudy 15

Une mort symbolique 19

Une délégitimation inexorable 21

INTRODUCTION  25

Un singulier philosophe de parti 25

Une autonomisation qui s’inscrit dans une crise globale de la foi communiste 28

Le PCF dans les années 1960 : un aggiornamento raté ? 29

Roger Garaudy, philosophe communiste illégitime 30

Une trajectoire à expliquer 34

La dégradation de l’image de Roger Garaudy à travers la presse 38

Roger Garaudy dans la presse avant son exclusion 39

L’exclusion 42

L’après PCF : une dérive progressive et inexorable 45

L’Islam : la rupture 46

Questions de méthode 48

Les textes 49

Les entretiens 55

Problématique et plan 56

CHAPITRE I. LA MÉCONNAISSANCE SAVANTE DE L’APPORT DE ROGER GARAUDY, MILITANT DU PCF 61

Roger Garaudy selon David CAUTE : un clerc de parti classique, pas un « hyper-stalinien » 63

Le polémiste de guerre froide 64

Le PCF des années 1960 : un « aggiornamento » impersonnel 65

Annie Kriegel : un regard critique mais sérieux 70

Annie Kriegel solidaire du Parti communiste contre Garaudy 71

Un réformé réformateur 72

Roger Garaudy pour Philippe Robrieux : un thorézien assez naïf 74

Un thorézien en rupture de ban 75

Un intellectuel affable utile au Parti 75

Jeannine Verdès-Leroux : un portrait à charge décisif 78

Le « problème Garaudy » selon J. Verdès-Leroux 79

Un contre-exemple à la thèse de Jeannine Verdès-Leroux 85

L’année 1968 de Garaudy selon J. Verdès-Leroux 87

Bilan sur Roger Garaudy par Jeannine Verdès-Leroux 91

Michel Dreyfus : une certaine reconnaissance du rôle d’innovateur théorique de Roger Garaudy 94

Roger Garaudy selon Bernard Pudal : un « prophète au petit pied » 98

Le CERM : un orphelin de père 100

La « première critique » de Staline au PCF 101

Roger GARAUDY selon Frédérique MATONTI : l’intellectuel illégitime par excellence 103

La vision de Roger Garaudy dans Intellectuels communistes 104

Garaudy, homme de pouvoir 104

Le débat sur l’humanisme marxiste 107

Une référence négative : un faire-valoir d’Althusser. 108

Un intellectuel « prolétaroïde »  110

Bilan sur la perception académique de Roger Garaudy : un travail d’invisibilisation progressif 113

CHAPITRE II LES CLÉS D’UN PARCOURS : LA SOCIALISATION INITIALE 115

L’habitus intellectuel : chrétien et philosophe 115

La construction du besoin de Dieu  116

La vocation philosophique 119

La « Reine des matières » 122

Un miraculé de la sursélection 123

Un prophète exemplaire : Maurice Blondel 124

Un fils du peuple au service de sa classe 127

L’engagement communiste 127

La construction d’une éthique militante ouvrière exacerbée (1933-1945) 132

Les exigences de l’institution : anticléricalisme et ouvriérisme 133

Les effets du statut de chrétien et d’intellectuel dans le PCF 136

Originalité et exemplarité d’un militant peu commun 137

Une conciliation impossible 138

Une rencontre providentielle 140

Un anticarriérisme militant 142

Une pierre de touche de l’éthique ouvriériste 142

Vers la reconnaissance : un dévouement oblatif sans faille 143

CHAPITRE III. LA VOCATION DE L’INTELLECTUEL DE PARTI 147

Le secteur intellectuel dans le PCF : une hétéronomie de principe 148

Les effets de l’ouvriérisme : la subordination du secteur intellectuel 148

La complexité de « l’effet-titre » dans le PCF 152

Un stalinien sincère 155

Le contexte : de la libération à la guerre froide 156

Roger Garaudy devant Staline 159

« Stalinien de la tête aux pieds » 161

Le travail d’un intellectuel stalinien 166

Un travail de mobilisation 167

Un travail de dénonciation : « Le néo-blanquisme de contrebande et les positions antiléninistes d’André Marty » 170

Un théologien de parti 173

Un travail polémique 174

Une leçon d’orthodoxie militante : « une littérature de fossoyeurs » (1947) 175

Une parole de prophète 179

Un travail théorique 180

 Théorie matérialiste de la connaissance : une victoire politique… 181

…Et un coup de semonce 183

CHAPITRE IV. VOCATION DE L’INTELLECTUEL DE PARTI 189

La place de Roger Garaudy dans la cour de la société communiste 190

La cour de la société communiste autour de Maurice Thorez 191

La Direction 191

«L'étiquette» 193

Le «roi» Thorez 197

La place de Roger Garaudy dans la cour du roi Thorez en 1956 201

La fracture de 1956 et le recours à Roger Garaudy 203

Le choc du XXe Congrès 203

a) Le déni de Thorez et la crise du parti 206

Roger Garaudy et le rapport secret : le traumatisme du croyant 209

Le recours de Maurice Thorez à Roger Garaudy 211

La formule de l’intellectuel thorézien 214

Roger Garaudy et Maurice Thorez : un couple singulier 214

La gestion thorézienne d’un intellectuel original 214

Une liberté sous contrôle et protégée 217

Roger Garaudy pour Maurice Thorez : un intellectuel idéal 220

La redéfinition de l’excellence cléricale  222

La réorientation de l’éthique militante 222

L’intellectuel thorézien : du suivisme à l’initiative 224

L’homme du dialogue 225

« Déghettoïser » le parti communiste 226

Une stratégie d’ouverture 228

CHAPITRE V. NAISSANCE D’UN INTELLECTUEL 233

Un aggiornamento nécessaire et impossible 233

Crise de croyance et besoin de philosophie : l’aggiornamento théorique nécessaire 234

Quel « aggiornamento » ? une déstalinisation inaboutie 236

La critique des « erreurs » de Staline : les limites de la déstalinisation 237

Une autonomisation théorique plus ou moins tolérée : du lector à l’auctor 243

La « déjdanovisation » : une déstalinisation du pauvre 244

Une lueur venue de l’Est 244

L’alliance Aragon/Garaudy : un rapprochement stratégique 246

Un instrument stratégique : le Centre d'Études et de Recherche Marxiste 249

La création du CERM, indice d’une configuration nouvelle 249

Le dialogue au service du Parti : les Semaines de la pensée marxiste 251

Un succès indéniable 252

Le déclin des années 1970 254

Roger Garaudy fondateur du CERM - une paternité occultée  255

Le « garaudysme » : un néo-marxisme controversé 261

Un idéalisme rémanent 263

Le retour au fondamental 264

Subjectivité, transcendance et création 265

Une hérésie théorique : De l’anathème au dialogue (1965) 268

Conception du monde et attitude dans le monde : la question philosophique 268

Un problème historique et politique 270

Permanences et résurgences 271

La réaction des jeunes philosophes : contre le « révisionnisme » garaudyen  272

Le champ intellectuel communiste en 1960 273

La contestation de Roger Garaudy par les jeunes philosophes  277

CHAPITRE VI. DE L’AUTONOMIE À L'HÉRÉSIE 285

Garaudy conseiller du prince : apogée et déclin 286

Une autocritique risquée : la note à Waldeck Rochet  286

Pour une autocritique collective 287

La réaction de Thorez 293

La réaction du parti : la délégitimation secrète de Garaudy par l’appareil  296

Un contrôleur occulte des productions théoriques : Georges Cogniot 296

La note de Georges Cogniot à Waldeck Rochet 299

Un serviteur efficace de la bureaucratie sacerdotale 302

La tangente hérétique : du débat sur l’humanisme au Comité central d’Argenteuil 304

Le débat sur l’humanisme : le conflit Althusser/Garaudy 304

La querelle de l’humanisme  305

Une controverse philosophique et politique 308

Un débat théorique  310

« L’humanisme marxiste » selon Garaudy 312

Un débat théoriquement indécidable 315

Une victoire en trompe-l’œil : Argenteuil 316

Le « compromis d’Argenteuil » 316

Une mise à l’écart discrète 318

De l’autonomisation intellectuelle à l’intervention politique assumée 321

Vers l’ hérésie assumée : de Marxisme du XXe siècle au Problème chinois 322

Une tentative de reconquête du leadership intellectuel : Marxisme du XX° siècle 322

Un appel public à la critique du stalinisme 324

Le problème chinois  327

1968 : émancipation intellectuelle assumée et dissidence ouverte 330

La rupture : 1968 331

Une stratégie d’auteur contestataire 333

Contestation assumée et rupture 336

Le livre de trop : Le Grand tournant du socialisme (1969) 336

Une ligne rouge : la critique du centralisme démocratique 340

CHAPITRE VII. LE PROPHÈTE DÉCALÉ 345

Le retour du refoulé religieux 345

Un facteur déterminant : l’exclusion de la communauté 346

L’exclusion du PCF  346

Prophétisme politique et exclusion 347

L’habitus militant, composant de la posture prophétique 350

De la perte de la communauté au retour à Dieu 353

Le prophétisme garaudyen 356

Un « prophète exemplaire » 356

Le prophétisme : une tentation philosophique 357

À l’avant-garde d’un nouveau projet révolutionnaire  359

De la prophétie politique au « retour au fondamental »  362

L’héraldique des temps nouveaux 363

L’apogée de la vocation prophétique : l’Appel aux vivants 365

Un problème « religieux » ?  368

Le défi prophétique global : vers la radicalisation 371

La transcendance comme condition de la « mutation » du monde 371

Aux sources de l’aliénation contemporaine : le « positivisme scientiste » 375

Les apories d’une posture : le prophète décalé 378

Posture prophétique et critique de la science : un anachronisme au XX° siècle 378

Effet de champ et radicalisation  382

Le champ intellectuel français des années 1970-80 : Garaudy au prisme d’Althusser 384

Une logique de réseaux : l’isolement de l’intelligentsia légitime 388

L’ultime rupture : la conversion à l’Islam 392

Une conversion disqualifiante 393

De la critique de l’islamisme à la fatwa saoudienne  395

CONCLUSION 399

La stratégie de production de la cohérence 402

Une « arrogance » proverbiale 404

Roger Garaudy était-il un provocateur ? 405

Un mystique décalé 406

Lettres 409

Avant même d’être condamné pour « contestation de crime contre l’humanité » au tournant du siècle, Roger GARAUDY était déjà marginalisé dans les champs intellectuel et politique français. Après avoir incarné la résistance au néostalinisme dans le Parti communiste, le philosophe qui fut longtemps l’interlocuteur privilégié de Jean-Paul Sartre au sein du PCF en fut spectaculairement exclu en 1970 pour s’être opposé aux Soviétiques qui venaient d’écraser le Printemps de Prague.

Celui que l’historiographie du communisme retient plus volontiers comme le « stalinien modèle », qu’il fut en effet dans l’après-guerre, était pourtant devenu, malgré sa proximité avec Thorez, un critique de plus en plus affirmé du stalinisme après les révélations du XXe Congrès du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS) en 1956 et un acteur majeur de l’aggiornamento du PCF. 

Son combat pour rénover le communisme français et son goût précoce pour l’écologie et le dialogue des civilisations en firent quelque temps une figure respectée du progressisme français, mais celui qui répétait que le Socialisme était condamné s’il refusait de s’ouvrir à la « transcendance » vit son étoile pâlir après 1970 au point qu’il devint un intellectuel illégitime, celui que l’on condamne sans l’avoir lu. 

Ce livre explique ce parcours singulier et les raisons de cette « descente aux enfers » de l’ancien philosophe du Bureau politique, avant sa condamnation ultime.

Didier Jean-Félix GAUVIN est professeur agrégé de sciences sociales et docteur en sciences politiques. Politiste de formation, il partage sa vie entre La Réunion, Paris et New York. 

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