

Ce numéro de Zilsel est le dixième.
Si le contenu, toujours varié, ne le distingue pas des précédents, notons toutefois qu’il distille distraitement une certaine idée des études sociales des sciences et techniques. Son sommaire se distribue en une série d’enquêtes historiques et sociologiques originales, et un dossier consacré au travail du sociologue Anselm Strauss, ainsi que des études exploratoires.
On trouvera également, loin des dissertations dispersées sur l’histoire de nos spécialités, un riche entretien avec l’historienne des sciences Ilana Löwy.
Les comptes-rendus critiques maintiennent l’esprit de dispute scientifique et œuvrent, sans dissimulation, à la discussion collective. L’éditorial invité, ayant pour cible une tentative récente d’arraisonner la science par un catholicisme aussi réactionnaire que scientifiquement contestable, l’atteste d’emblée : prendre position sur ces terrains disruptifs n’est pas une sinécure.
Avec les contributions de
David Aubin, Tangi Audinet, Joséphine Bastard, Isabelle Baszanger, Pierre Benz, Jean-François Bert, Florian Charvolin, Mary Jo Deegan, Stéphane Dufoix, Johan Giry, Clémentine Gozlan, Jérôme Lamy, Marie Leclainche-Piel, Sébastien Lemerle, Ilana Löwy, Alexandre Métraux, Adrien Miqueu, Claude Rosental, Thierry Rossier, Arnaud Saint-Martin, Émilien Schultz, Arthur S. Stinchcombe, Anselm Strauss, Cyprien Tasset, Thibaud Trochu, Sébastien Urbanski.
La formule se stabilise (toujours) dans l’improvisation et l’urgence, et ce numéro 6 d’ajouter à ces tâtonnements. Le sommaire comporte des enquêtes sur l’histoire sociologique de l’économie agraire en Roumanie, la saisie d’une dispute épistémologique entre Jean-Claude Gardin et Jean-Claude Passeron, l’étude de la structuration des réseaux de « Normale Sup’ ».
Chaque livraison de Zilsel est l’occasion de nouveaux tests et ajustements critiques. Télécharger la table des matières et l'éditorial
Une synthèse bibliographique sur les ingénieries de l’environnement en Afrique complète ces tentatives d’épuisement.
Le dossier fait le point sur l’émergence du problème de l’intégrité scientifique, à partir d’un cas particulièrement retentissant ces dernières années
– ce que divers médias ont construit comme « l’affaire Olivier Voinnet ».
Pour envisager cette question dans tous ses aspects, y compris les plus controversés, la revue risque un positionnement scientifique et politique sur la crête, notamment en intégrant une contribution réflexive du premier intéressé.
Ce double registre de l’analyse scientifique et de l’intervention politique sur le devenir des sciences anime également l’éditorial invité, qui porte sur les menaces que fait peser le capitalisme sur le travail des femmes et hommes de science.
En plus de ces articles, ce numéro intègre des « Libres échanges » avec le sociologue Nicolas Dodier, qui sont l’occasion de reconstituer les fils d’une carrière et de contributions importantes au domaine STS.
On trouvera également un texte inédit en français de Ludwik Fleck, pionnier des études sociales des sciences et techniques, « À propos de la crise de la “réalité” » (1929), ainsi que des critiques d’ouvrages portant sur des sujets aussi variés que les ondes gravitationnelles, la cybernétique en France,
le gouvernement de la pollution industrielle, les soi-disant racines philosophiques du « macronisme », l’eugénisme et le racisme pop d’un « expert médiatique » qui s’est essayé au roman de science fiction, l’ethnographie ethnographiée par la police politique secrète sous l’ère communiste en Roumanie.
On l’aura compris, ce Zilsel 6 n’est pas résumable, il part dans de multiples sens, et c’est pourquoi la rédaction est particulièrement heureuse de le mettre en circulation.
Un 6 soit-il.
Avec les contributions de
Virginie Althaus, Pierre Bataille, Michel Dubois, Ludwik Fleck, Catherine Guaspare, Morgan Jouvenet, Jérôme Lamy, Julien Larregue, Gaïa Lassaube, Thibault Le Texier, Sébastien Plutniak, Antoine Roger, Arnaud Saint-Martin, Oliver Schlaudt, Émilien Schultz, Johanna Siméant-Germanos, Mathieu Triclot, Olivier Voinnet.
Nous n’y avons pas coupé : cette cinquième livraison de Zilsel envisage la question pressante de l’Intelligence Artificielle.
La contribution, en marge mais pionnière et conséquente, des Science and Technology Studies à cette question fait l’objet du dossier central, augmenté d’articles exploratoires sur le machine learning ou la fabrication des algorithmes. Par contraste avec l’emballement contemporain autour des promesses de l’IA, la stratégie consiste ici à baisser d’un ton, à mettre en perspective le phénomène sur le temps long et à explorer de près – y compris dans l’élaboration directe de techniques apparentées à l’IA.
Les enquêtes qui ouvrent le numéro traitent de thèmes aussi disputés que l’évaluation des critères de scientificité des revues de sciences humaines et sociales, l’émergence de la biocriminologie, l’avènement multi-situé de la sociologie mondiale ou l’oblitération de la psychologie sociale du baron Gustavo Tosti, pensée au tournant de 1900, ou encore l’histoire sociale et intellectuelle de la revue Genèses.
Une longue conversation avec Liliane Hilaire-Pérez offre des aperçus précieux sur son oeuvre féconde et, au passage, sur les développements de l’histoire des techniques, à distance des STS.
Ce numéro comprend en outre la traduction d’un article classique de Dorothy Stimson, paru en 1935, portant sur les relations entre le puritanisme et l’essor de la science dans l’Angleterre du 17e siècle. Des essais critiques font le point sur des publications récentes et bouclent cette nouvelle boucle. À recevoir cinq sur cinq.
Avec les contributions de Jean-François Bert, Mathilde Bourrier, Guillaume Carnino, Francis Chateauraynaud, Harry Collins, Cynthia Colmellere, Stéphane Dufoix, Clémentine Gozlan, Vincent Heimendinger, Liliane Hilaire-Pérez, Florian Jaton, Marc Joly, Morgan Jouvenet, Olessia Kirtchik, Jérôme Lamy, Julien Larregue, Éric Macé, Jean-Christophe Marcel, Fabian Muniesa, Andrew Pickering, Arnaud Saint-Martin, Dorothy Stimson.
La rédaction de Zilsel s’est mise en quatre pour faire émerger cette nouvelle livraison. Qu’il s’agisse d’enquêtes, d’analyses à chaud, de mises en perspective critiques ou de restitutions d’expériences de lecture plus ou moins heureuses, la stratégie consiste à maintenir la cadence, à se laisser surprendre et à provoquer la surprise s’il le faut.
« Mise en finance » de l’assurance des catastrophes naturelles, relations compliquées entre les conceptions épistémologiques et la politique dans les sciences humaines et sociales, poids des images dans les Actes de la recherche en sciences sociales, épistémologie juridique : l’espace des études possibles s’étend à mesure que nous progressons. Y compris dans les marges réputées peu fréquentables de l’academia globalisée, où prolifèrent les « revues prédatrices » et les pirates de la junk science.
Un entretien avec l’historienne Marie-Noëlle Bourguet nous fait voyager ensuite aux quatre coins d’un monde de l’enseignement et de la recherche autrement plus désirable. S’y ajoutent deux textes inédits de Robert K. Merton et de Pierre Bourdieu, et, enfin, une série de notes et de prises de position critiques sur divers fronts de recherche.
Ce quatrième numéro entend donc ouvrir des perspectives et donner des idées pour les prospections à venir. Ce qu’aucune quatrième ne saurait couvrir...
Explorer les fronts les plus « chauds » de la recherche sur les sciences et les techniques, confronter les analyses contradictoires, parfois à front renversé, revisiter des contributions importantes et volontiers frondeuses : ce nouveau numéro de la revue Zilsel ne manque pas de matière.
Qu’il s’agisse de l’ethnographie des datacenters ou de l’évaluation des prétentions mirobolantes du « neurodroit », la stratégie consiste à dégonfler les baudruches, d’aller y voir de plus près : d’enquêter. Un dossier entier est consacré au néolibéralisme, sur la base d’un long texte de l’historien des sciences économiques Philip Mirowski, qui a le chic pour prendre le contrepied d’à peu près toutes les opinions du moment.
Parmi les pièces à verser à l’histoire vive des sciences humaines et sociales, le sommaire comprend également une traduction d’un texte classique d’Edgar Zilsel, dans lequel l’auteur propose une approche neuve et documentée de l’essor de la science moderne. C’est à lire, en plus de relectures fouillées des œuvres de Pierre Bourdieu et de Michel Foucault. L’un comme l’autre – mais selon des modalités particulières – ont été marqués par le regard anthropologique. Une série de notes critiques, tour à tour favorables ou sceptiques, clôt l’ensemble. On l’aura compris, la revue est désormais lancée, elle navigue à plein régime. Et le voyage ne fait que commencer. Contre vents et marées.
La revue Zilsel poursuit ses incursions sur les territoires scientifiques et techniques dans cette nouvelle livraison.
Elle est composé d’articles de fond sur des sujets aussi variés que la contribution à l’histoire des sciences de Norbert Elias, l’ethnographie des data-centers, l’invention de l’« hypothèse Gaïa », la formation des ingénieurs ou les tourism studies. Un dossier est consacré à l’injonction méthodologique, fonda-trice des science studies, à étudier les sciences en train de se faire et de se défaire par le jeu des controverses. Après des décennies de tests et de tournants théoriques, il était temps de faire le point et de réfléchir collectivement sur les marges de progrès en la matière. Ce numéro de Zilsel comprend éga-lement un texte important et inédit de Pierre Bourdieu, consa-cré à la sociologie du champ scientifique, en plus d’un long entretien avec Diane Vaughan, sociologue étasunienne dont l’enquête sur le crash de la navette Challenger est désormais un classique de la sociologie des échecs organisationnels. Une série de notes critiques complète l’ensemble. Volontiers éclectique et résolument enthousiaste, ce numéro s’efforce donc de maintenir le cap.
Cette première livraison donne le ton. Elle est composée d’analyses originales basées sur des enquêtes et des réflexions amples, d’essais critiques sur la philosophie d’Alain Badiou, de rééditions de textes classiques, d’un entretien avec l’historien Roger Chartier sur les transformations contemporaines du livre et de l’écrit et, enfin, d’une série de notes critiques d’ouvrages récents. Ces contributions sont documentées, critiques, engageantes et, pour certaines, clivantes. Chacune à sa manière, elles partagent une même ambition, qui est de faire bouger les lignes et les fronts de recherche, d’instiller le doute contre toutes les formes de dogmatisme et d’ouvrir des brèches, pas seulement dans les limites aujourd’hui rognées des mondes universitaires et de la recherche.
Avec des contributions de Boris Attencourt, Anouk Barberousse, Vincent-Arnaud Chappe, Roger Chartier, Baptiste Coulmont, Renaud Debailly, Christopher Donohue, Pascal Engel, Jean Frances, Yann Giraud, Nathalie Heinich, Philippe Huneman, Marc Joly, Jérôme Lamy, Stéphane Le Lay, Mathieu Quet, Claude Rosental, Arnaud Saint-Martin, Pierre Schapira.
Cette nouvelle livraison est composée, comme les précédentes, d’enquêtes portant sur les sciences et les techniques en société. Composé entre un mouvement social affectant notamment la recherche et l’enseignement supérieur en France et une pandémie meurtrière planétaire, ce numéro témoigne des tensions et des débats qui animent et parfois fragmentent les milieux académiques. Dans ces conditions particulières qui ont affecté la réalisation d’un numéro finalement annuel, la diversité des enquêtes et des interventions reste un aiguillon autant qu’une exigence.
Ce numéro propose une variété de recherches portant sur les sciences et les techniques du point de vue des sciences humaines et sociales.
Elle comprend un dossier sur les « savoirs pratiques », non directement classées dans la rubrique de la science la plus « pure », mais pas moins intéressants en ce qu’ils construisent et équipent des façons de s’arrimer au monde (gantiers-parfumeurs, pédagogie antiautoritaire, pratique abortive militante, boxe thaï).
Le sommaire compte également une correspondance inédite entre Norbert Elias
et Pierre Bourdieu, qui permettra de découvrir les coulisses d’une relation scientifique et amicale entre deux géants des sciences humaines et sociales.
Un entretien avec le mathématicien et économiste E. Roy Weintraub permet d’aborder l’histoire de la pensée économique et ses rapports avec les études sociales des sciences et techniques.
Une série d’études critiques clôt ce numéro 9, alternant entre l’exercice de la restitution et la disputatio.
Des études du commerce des aviations de chasse, les expéditions d’observation des passages de la planète Vénus au 18e siècle, ou la formation du jeune Bourdieu. Un dossier, coordonné par Jérôme Lamy et Sébastien Plutniak, fait le point sur les relations entre la science et l’anarchie. La rédaction poursuit également son travail d’exploration des archives en dépoussiérant un texte du philosophe belge Léo Apostel, particulièrement dense et publié en 1977. Un autre texte important de Jacques Bouveresse paru en 1985 interroge les fondements de l’intelligence artificielle. Un entretien avec l’historien Christophe Charle, au titre volontiers provocateur (« Les débats épistémologiques en histoire, c’est toujours un peu du théâtre »), met en lumière les séquences et progrès d’une longue et fructueuse carrière. Des notes critiques complètent le sommaire, qu’introduit un éditorial invité d’Arnaud Fossier sur les conditions de production de la vérité en histoire.