

Ce livre retrace, sans prétendre à l’exhaustivité, la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Chéllif, région inhospitalière à la chaleur torride en été et au froid glacial en hiver, à 1961, date de son départ précipité d’Alger, ville en proie au terrorisme urbain. Dans l’intervalle, Pierre Bourdieu a été affecté au Gouvernement général, à Alger, comme attaché militaire dont la mission était de rédiger des notes et divers documents nécessaires à l’administration coloniale. Après sa libération du service militaire, il entame une carrière d’enseignant à la faculté d’Alger et de chercheur à l’Ardess (Association de recherche). Cet autre lieu, l’université, lieu de « science » et de « connaissance », lui offrira la possibilité d’étudier les structures sociales et les pratiques culturelles qui fondent la société algérienne alors dans le collimateur d’une armée coloniale obsédée par sa déstructuration.
Table des matières
Présentation
C 'était en Algérie pendant les années de guerre... Ils ont connu Pierre Bourdieu, soldat et apprenti chercheur
Que signifie : débarquer à Alger ?
Un soldat apprenti chercheur
Enseignant et éveilleur de conscience par la recherche
Inventer un mode nouveau de travailler et de résister
Les libéraux étaient des gens qui estimaient que les guerres coloniales étaient hors de saison
Entretien avec André Nouschi
« On n’avait jamais vu “Le Monde” ; nous étions une petite frange de gauche entre les communistes et les socialistes »
Entretien avec Lucien Bianco
« Depuis, je n’ai jamais pensé que la sociologie doive servir à autre chose »
Entretien avec Alain Accardo
« Il se sentait bien avec nous… Cela signifiait qu’il était de notre bord »
Jean Sprecher
C’était un esprit curieux
Père Henri Sanson
C'était en 1957… Sous la lumière d’Alger que j’ai rencontré un des hommes les plus géniaux et les plus attachants
Bernard Mazaud
« Il était UN parmi les dix ». Autour de l’enquête sur les camps de regroupement dans Le Déracinement
Salah Bouhedja
Retour sur l'Algérie au temps des camps de regroupement. Souvenirs d’un étudiant enquêteur dans l’équipe Bourdieu-Sayad
Jacques Budin
L’autre Bourdieu
Entretien réalisé par Hafid Adnani et Tassadit Yacine
Chronologie des événements historiques (1954-1962)
Lettres à André Nouschi
Documents inédits
Les travaux de Bourdieu sur l’Algérie
Index
Ce livre retrace, sans prétendre à l’exhaustivité, la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Chéllif, région inhospitalière à la chaleur torride en été et au froid glacial en hiver, à 1961, date de son départ précipité d’Alger, ville en proie au terrorisme urbain. Dans l’intervalle, Pierre Bourdieu a été affecté au Gouvernement général, à Alger, comme attaché militaire dont la mission était de rédiger des notes et divers documents nécessaires à l’administration coloniale. Après sa libération du service militaire, il entame une carrière d’enseignant à la faculté d’Alger et de chercheur à l’Ardess (Association de recherche). Cet autre lieu, l’université, lieu de « science » et de « connaissance », lui offrira la possibilité d’étudier les structures sociales et les pratiques culturelles qui fondent la société algérienne alors dans le collimateur d’une armée coloniale obsédée par sa déstructuration.
Ce livre vise à éclairer le lecteur, fût-ce partiellement, sur ce parcours exceptionnel, à partir de témoignages oraux, véritables archives vivantes, émanant de collègues et d’étudiants qui ont côtoyé le chercheur en herbe et partagé avec lui moult angoisses, espoirs et désespoirs dans un climat de tensions politiques dans une guerre de libération, qui avait alors gagné tant le monde rural que le monde urbain, comme l’a illustré la bataille d’Alger en 1957.
Directrice d’études à l’EHESS et chercheure au Laboratoire d’anthropologie sociale (LAS), directrice de la revue AWAL, Tassadit Yacine a consacré de nombreux travaux à la compréhension des mécanismes de domination dans les sociétés anciennement colonisées d’Afrique du Nord.
Ce livre retrace, sans prétendre à l’exhaustivité, la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Chéllif, région inhospitalière à la chaleur torride en été et au froid glacial en hiver, à 1961, date de son départ précipité d’Alger, ville en proie au terrorisme urbain. Dans l’intervalle, Pierre Bourdieu a été affecté au Gouvernement général, à Alger, comme attaché militaire dont la mission était de rédiger des notes et divers documents nécessaires à l’administration coloniale. Après sa libération du service militaire, il entame une carrière d’enseignant à la faculté d’Alger et de chercheur à l’Ardess (Association de recherche). Cet autre lieu, l’université, lieu de « science » et de « connaissance », lui offrira la possibilité d’étudier les structures sociales et les pratiques culturelles qui fondent la société algérienne alors dans le collimateur d’une armée coloniale obsédée par sa déstructuration.
Table des matières
Présentation
C 'était en Algérie pendant les années de guerre... Ils ont connu Pierre Bourdieu, soldat et apprenti chercheur
Que signifie : débarquer à Alger ?
Un soldat apprenti chercheur
Enseignant et éveilleur de conscience par la recherche
Inventer un mode nouveau de travailler et de résister
Les libéraux étaient des gens qui estimaient que les guerres coloniales étaient hors de saison
Entretien avec André Nouschi
« On n’avait jamais vu “Le Monde” ; nous étions une petite frange de gauche entre les communistes et les socialistes »
Entretien avec Lucien Bianco
« Depuis, je n’ai jamais pensé que la sociologie doive servir à autre chose »
Entretien avec Alain Accardo
« Il se sentait bien avec nous… Cela signifiait qu’il était de notre bord »
Jean Sprecher
C’était un esprit curieux
Père Henri Sanson
C'était en 1957… Sous la lumière d’Alger que j’ai rencontré un des hommes les plus géniaux et les plus attachants
Bernard Mazaud
« Il était UN parmi les dix ». Autour de l’enquête sur les camps de regroupement dans Le Déracinement
Salah Bouhedja
Retour sur l'Algérie au temps des camps de regroupement. Souvenirs d’un étudiant enquêteur dans l’équipe Bourdieu-Sayad
Jacques Budin
L’autre Bourdieu
Entretien réalisé par Hafid Adnani et Tassadit Yacine
Chronologie des événements historiques (1954-1962)
Lettres à André Nouschi
Documents inédits
Les travaux de Bourdieu sur l’Algérie
Index
Ce livre retrace, sans prétendre à l’exhaustivité, la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Chéllif, région inhospitalière à la chaleur torride en été et au froid glacial en hiver, à 1961, date de son départ précipité d’Alger, ville en proie au terrorisme urbain. Dans l’intervalle, Pierre Bourdieu a été affecté au Gouvernement général, à Alger, comme attaché militaire dont la mission était de rédiger des notes et divers documents nécessaires à l’administration coloniale. Après sa libération du service militaire, il entame une carrière d’enseignant à la faculté d’Alger et de chercheur à l’Ardess (Association de recherche). Cet autre lieu, l’université, lieu de « science » et de « connaissance », lui offrira la possibilité d’étudier les structures sociales et les pratiques culturelles qui fondent la société algérienne alors dans le collimateur d’une armée coloniale obsédée par sa déstructuration.
Ce livre vise à éclairer le lecteur, fût-ce partiellement, sur ce parcours exceptionnel, à partir de témoignages oraux, véritables archives vivantes, émanant de collègues et d’étudiants qui ont côtoyé le chercheur en herbe et partagé avec lui moult angoisses, espoirs et désespoirs dans un climat de tensions politiques dans une guerre de libération, qui avait alors gagné tant le monde rural que le monde urbain, comme l’a illustré la bataille d’Alger en 1957.
Directrice d’études à l’EHESS et chercheure au Laboratoire d’anthropologie sociale (LAS), directrice de la revue AWAL, Tassadit Yacine a consacré de nombreux travaux à la compréhension des mécanismes de domination dans les sociétés anciennement colonisées d’Afrique du Nord.
Les raisons qui rendent un terrain plus « sensible » ou difficile lorsqu’on le compare à d’autres sont autant d’ordre pratique que contextuel. Quelles sont les limites qui définissent un terrain dit difficile ?
Qu’est-ce qui conduit à distinguer entre les tracas et les imprévus potentiels des recherches de terrain en général et ce qui particularise les recherches sur des thèmes sensibles ou des terrains difficiles ? Comment les disciplines des sciences sociales et les théories répondent-elles aux terrains dit dangereux et/ou sensibles ?
Les contributions rassemblées dans cet ouvrage tentent de répondre à ces questions en s’appuyant sur des terrains du Mahreb et sur des sujets liés au Moyen Orient. La difficulté et la sensibilité y sont appréhendées tantôt comme un impensé théorique ou empirique, tantôt comme une répression policière, tantôt comme un silence signifiant ou un interdit moral.
En présentant quelques cas de terrains difficiles ou sensibles, cet ouvrage offre aux chercheurs « quelques ficelles » ou entrées dans les sociétés maghrébines. Ils trouveront en filigrane des analyses fines sur des sujets qui importent et qui sont parmi les enjeux les plus vitaux de ces sociétés.
Ratiba Hadj-Moussa est professeure au département de sociologie à York University, Toronto ( Canada).
Table des matières
Fragilité de la recherche : Morale, tabous, police et politique. Recherches et contrôles politiques, par Ratiba Hadj-Moussa
Enquêter sur les migrants subsahariens en Algérie : De la juste distance sur un terrain dangereux, par Jeanne Bureau
À la frontière de deux espaces : Les paradoxes d’une chercheure-militante du mouvement BDS, par Rana Sukarieh
Les mères célibataires à Casablanca : Les apports d’une nouvelle approche, par Amal Bousbaa
L’homosexualité en Tunisie. Retour sur un terrain sensible, par Monia Lachheb
Les catégories d’analyse à l’épreuve des événements : « déminer » le terrain dans le contexte de la révolution tunisienne, par Mathilde Fautras
Dire la violence au Maroc. Silences, réconciliation et témoignages, par Zakaria Rhani
Le passage par l’ordinaire : objectiver un terrain en conflit. Le Mzab (Algérie), par Ratiba Hadj-Moussa
Index
Claude et Jean, tous deux appelés de la guerre d’Algérie, ne s’étaient pas revus depuis leur démobilisation en 1958 ; ils avaient compris en Algérie qu’ils ne partageaient pas les mêmes valeurs.
Claude prit l’initiative d’aller le revoir encouragé par Vincent de Gaulejac, président de son jury de thèse ; il souhaitait comprendre pourquoi Jean avait basculé dans la violence en Algérie, et quelles en avaient été les conséquences sur sa vie. Bien qu’étonné de cette reprise de contact, Jean l’a accueilli à son domicile en juillet 2013.
Cet ouvrage est le récit de ces retrouvailles, complété d’une analyse du rapport de Jean aux violences commises, afin de mieux saisir la complexité du basculement dans la violence.
Claude Juin est né en 1935, ancien sous-officier du contingent en Algérie en 1957 /58. Docteur en sociologie EHESS. Diplômé du CNAM en psychologie du travail et en ergonomie. A été DRH dans des entreprises et dans la fonction publique. Ex-professeur associé à l’université de Poitiers. Ex-maire de Bessines (communauté d’agglo de Niort). Actuellement militant actif pour le soutien aux immigrés et au peuple palestinien.
Muriel Montagut actuellement coordinatrice de Centre de soins et de ressources Frantz Fanon à Montpellier (qui vise à améliorer l’accès aux soins psychiques des personnes exilées), est psychologue clinicienne, docteure en sociologie clinique, chercheure associée au Laboratoire de Changement Social et Politique de l’université Paris Diderot.
Dans cet ouvrage Tassadit Yacine s’attache à dévoiler les rapports de domination entre les genres dans des lieux situés socialement et historiquement (Algérie des années 1960 - 1990) et en France dans des groupes de la « haute » culture, au sein d’univers modernes et contemporains.
Malgré toutes les formes de domination qu’elles subissent, les femmes du Sud de la Méditerranée ont su se préserver grâce à la création « littéraire » orale et grâce à une transgression réglée qui leur permet d’exprimer les affects et ainsi d’opposer une résistance (fût-elle symbolique) à leurs dominants. En revanche, les femmes lettrées, au Nord de la Méditerranée, ayant acquis une place plus importante dans l’espace public grâce à des lois visant à l’égalité des droits entre les genres, peuvent subir toujours et encore de plein fouet la domination symbolique, parce que celle-ci est incorporée, invisible et euphémisée. Dans ce livre on peut trouver des analyses théoriques, des entretiens, des enquêtes dans lesquelles l’auteure redonne la parole aux femmes pour expliquer « avec leurs propres mots » les effets de la domination sur leurs corps et sur leurs existences.
Tassadit Yacine-Titouh est directrice d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, Paris ; elle est membre du Laboratoire d’anthropologie sociale de l’EHESS, du CNRS et du Collège de France. Spécialiste du monde berbère, on lui doit de nombreux ouvrages : L’Izli ou l’amour chanté en kabyle, préface de Pierre Bourdieu, Paris, Maison des sciences de l’homme, 1988 ; Chacal ou la ruse des dominés, aux origines du malaise des intellectuels algériens, Paris, La Découverte, 2001 ; Si tu m’aimes guéris, Préface de Françoise Héritier, Paris, Maison des sciences de l’homme, 2006. Elle a édité de nombreux ouvrages autour de l’œuvre de Jean Amrouche, Un Algérien s’adresse aux Français, Paris, L’Harmattan, 1994, Journal, 2008, de Pierre Bourdieu, Esquisses algériennes, Paris, Édition Le Seuil, 2008. Elle est également directrice de la revue AWAL, fondée par Mouloud Mammeri et soutenue par Pierre Bourdieu, et d’une collection d’ouvrages « Méditerranée-Sud », à la Maison des Sciences de l’Homme.
La condition des femmes d’origine maghrébine est rarement (presque jamais) évoquée en dehors de l’hétérosexualité. Aborder la question des lesbiennes d’origine maghrébine nous permet de rendre dans toute sa diversité une catégorie souvent réduite à un schéma classique de soumission et domination masculine et hétérosexuelle.
La condition des femmes d’origine maghrébine est rarement (presque jamais) évoquée en dehors de l’hétérosexualité. Aborder la question des lesbiennes d’origine maghrébine nous permet de rendre dans toute sa diversité une catégorie souvent réduite à un schéma classique de soumission et domination masculine et hétérosexuelle. L'auteure veut dépasser les analyses fondées sur des confrontations binaires et proposer une réflexion basée sur la complexité des relations sociales de genre, notamment dans le contexte de l’immigration maghrébine. À travers les nombreux extraits d’entretiens, elle laisse une grande place aux propos de ces femmes, loin de tout fantasme.
Du processus de construction de parcours lesbiens avec les expériences du coming-out, de couple et de maternité, aux relations qu’entretiennent les lesbiennes d’origine maghrébine à leurs familles et à la religion, cet ouvrage constitue la première recherche approfondie sur l’homosexualité féminine dans l’immigration maghrébine.
Les « carrières lesbiennes » de ces enquêtées sont jalonnées d’obstacles qu’elles essaient de contourner au quotidien pour tenir l'équilibre entre vies privées de lesbiennes et attaches familiales. Au-delà des normes de « la modernité sexuelle » et des normes hétéro-familiales, les lesbiennes de l’immigration sont-elles en train de réinventer de nouvelles façons d’être des lesbiennes post-migrantes ?
Salima Amari est docteure en sociologie à l’université Paris 8. Elle est membre du Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris (CRESPPA-GTM) et chargée d’enseignement à l’université de Lausanne en Suisse.
Dès les premiers jours de l’insurrection algérienne, en novembre 1954, des arrestations visent toute personne soupçonnée d’actes portant atteinte à la sûreté de l’État. Des hommes et des femmes remplissent rapidement les prisons. Des suspects s’entassent dans des camps. En quelques mois, ces détenus se comptent par milliers.
Conformément à ses statuts, le CICR envisage rapidement de contrôler leurs conditions de détention. Parallèlement, l’institution tente de vérifier celles des soldats français qui seraient aux mains du FLN. À partir du début de l’année 1961, ces contrôles s’élargissent au bénéfice des Européens pro-Algérie française arrêtés.
Pour la première fois, un ouvrage se penche principalement sur l’application du droit humanitaire dans cette guerre qui ne dit pas son nom, ce qui permettait de passer outre à la Convention de Genève relative aux prisonniers de guerre.
Comment les délégués du CICR ont-ils procédé pour mener à bien leurs missions alors que le sort des prisonniers figure rapidement au cœur des stratégies du mouvement de libération nationale que les gouvernements français successifs tentent de contrecarrer ? Le CICR, à son corps défendant, a dû mener son action dans le cadre de cet affrontement.
En 10 missions, près de 500 visites de contrôle sont effectuées par ses délégués. Leurs observations consignées dans des rapports nous donnent une idée assez précise du quotidien vécu par les différentes catégories de prisonniers : surpopulation dans les prisons et les camps, des internés mangeant dans des boîtes de conserve, traces de tortures… mais également, des régimes de détention plus acceptables grâce à l’attitude humaine de certains responsables de camps.
Cet ouvrage développe également les diverses actions du CICR au bénéfice des populations réfugiées au Maroc ou en Tunisie et des personnes reléguées par l’armée française dans des camps de regroupement en Algérie.
Chercheure-docteure en histoire, a dirigé le numéro 666 de la revue Les Temps Modernes, consacré aux harkis sous le titre « Harkis - 1962-2012, les mythes et les faits », membre du Conseil scientifique du Mémorial du camp de Rivesaltes (66) et de la Maison d’Histoire et de Mémoire d’Ongles (04), Prix Seligmann contre le racisme.
Cet ouvrage est le résultat d’une enquête de terrain et s’inscrit dans une anthropologie des sexualités, de la domination et des résistances.
Plus précisément, cette enquête repose sur une ethnographie réalisée entre 2009 et 2011 auprès de 41 jeunes hommes homosexuels âgés de 16 à 28 ans. L’objectif était d’appréhender la manière dont se construisent les identités homosexuelles au travers d’espaces divers : les réseaux sociaux numériques, les espaces publics, les lieux associatifs. L'auteur a choisi d’interroger l’exploration individuelle et collective d’expériences liées à la découverte pratique et identitaire des homosexualités au travers du recueil de discours sur les relations sexuelles, amicales, amoureuses. Ce travail est également une réflexion sur le poids des nouvelles technologies dans la matérialisation de cette marginalité qu’est l’homosexualité. Cette matérialisation est visible à travers la volonté de relier sexualité, émotion et sentiment afin de construire des sociabilités nouvelles. En revanche, si les revendications politiques à l’égard de l’homosexualité ne sont pas au cœur des préoccupations de tous, les expériences recueillies encouragent à penser que vivre au quotidien son identité homosexuelle est politique. C’est de cet élan qu' il est question tout au long de ce travail.
Marien Gouyon est anthropologue et a travaillé sur les homosexualités masculines au Maroc dans le cadre de sa formation doctorale. Aujourd’hui post-doctorant à l’université d’Angers, il oriente ses travaux autour des migrations dans les Émirats Arabes Unis et des sexualités.
Cet ouvrage porte sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
Lire la recension dans Politis
Dans la Revue culturelle de l’Association Coup de soleil
Sigles et abréviations
Introduction
L’historien et ses témoins : une relation particulière
Des lettrés au discours maîtrisé
Des précautions brident la parole…
…La confiance la libère
Chapitre I : La crise entre discours et histoire
Manipulation de l’histoire et discours politiques
De Hamdani à Kaddache : la prédominance du discours
De Harbi à Carlier : de nouveaux outils et un nouveau regard sur la crise
Du bon usage des archives coloniales
Scission « berbériste » ou crise politique ?
Ses acteurs : « des nationalistes convaincus »
Chapitre II : Sociologie des acteurs : les « intellectuels militants » du « groupe de Ben-Aknoun »
Leur origine sociale et régionale
Le contexte de l’émergence de ces militants
Leur propulsion dans la scène politique
Leurs lectures : de Salluste à Renan, de Boulifa à Tawfiq al-madani
Les chants nationalistes kabyles entre indépendance nationale et exaltation de l’amazigh
Chapitre III : Le discours militant : manipulation et réappropriation du discours colonial
Le « berbérisme » : idéologie de division ou stratégie de manipulation ?
Les berbéristes coloniaux : arabophobie, discours contre l’islam, valorisation de « soi »
Les ‘Ulama et le berbérisme
Chapitre IV : Les prémices de la crise
Tentatives de réunification des deux Kabylie : appréhension du « syndrome kabyle » ?
La réunion d’Arous de juillet 1948 : un moment fondateur
Divergences des chefs kabyles avec leur direction
Arrestations de chefs de la Kabylie: hasard ou dénonciation ?
Mésentente et luttes politiques au sein de la Fédération de France du MTLD
Chapitre V : Une crise multidimensionnelle
Une crise longue et étendue
Mobilisation et propagande des acteurs
Chapitre VI : Comment la crise de 1949 devient la crise « berbériste » : manipulation et violence
Lutte pour le contrôle du parti et naissance d’un discours anti-berbériste (de mars à juin 1949)
La crise de 1949 en Algérie
La violence, comme mode de gestion de la crise (juillet à mars 1950)
L'Algérie libre vivra, une contribution à l'élucidation de la nation algérienne
Chapitre VII : Rupture et continuité dans la contestation jusqu’en 1951
En Algérie : alignement, défection et transfert de militants
En France : redéploiement des militants dans trois directions
Conclusion
Chapitre VIII : La crise, de 1949 au « printemps berbère » de 1980 : instrumentalisations politiques et quête de vérité
La crise de 1949 racontée par les « vainqueurs » : condamnation et politisation de la mémoire
La crise et les militants berbéristes après 1962 : « une défaite fondatrice »
La version des victimes : une mémoire discrète
Conclusion
Chapitre I : Réaffirmation et montée des militants kabyles (1954 à 1956)
L'organisation du parti en Kabylie à la veille du 1er novembre 1954
Les cadres de la Kabylie de 1949 à 1954 : d’Ouali Bennaï à Krim-Ouamrane
Chapitre II : La guerre d’indépendance et l’ascension des chefs de la zone/wilaya 3
La fédération de France un enjeu majeur entre les chefs du FLN
« L'affaire Mouzarine » une deuxième crise « berbériste » ?
Le rôle de la zone /wilaya 3 dans l’enracinement du fln/aln
Chapitre III : De Krim à Abane : des chefs kabyles à la tête de la guerre
Le congrès de la Soummam et l’affirmation de la wilaya 3 dans la guerre d'indépendance 375
Amirouche dans les Aurès : un chef kabyle en wilaya 1
Amar Ouamrane et l’intronisation du CCE en Tunisie
Belkacem Krim s’affirme leader national de la guerre
Chapitre IV : Retour des exclus de 1949 : soupçons, stigmatisation et liquidations physiques
Les exclus de 1949 et les chefs des maquis de Kabylie
Les partisans d’Ouali Bennaï et la crise du PPA/MTLD (1953-1954
Le déclenchement de novembre 1954 : retour des exclus de 1949
Liquidations physiques et lutte de pouvoir
Chapitre V : Baisse de l’influence des chefs de la wilaya 3 (1959-1962)
Lutte des clans et échec de Krim
Échecs militaires et perte d’emprise de la wilaya 3 et de Belkacem Krim
La Kabylie en 1962 : des maquisards exsangues et des leaders sans pouvoir
Conclusion
Fiches biographiques
Annexes
Bibliographie
Index
Cet ouvrage porte notamment sur deux aspects et deux moments de la lutte des nationalistes algériens pour l’indépendance de leur pays. L’un, longtemps ignoré, se rapporte à la crise dite « berbériste » de 1949, au sein du Parti du Peuple Algérien (PPA), suscitée par la définition même de la nation algérienne. L’autre, connu mais sous- analysé, sinon mal compris, à la montée en puissance de la Wilaya 3 et de son chef, Belkacem Krim, au sein du FLN et de l’ALN, pendant la guerre d’indépendance. L’étude n’oublie pas pour autant la période intermédiaire (1950- 1954), carrément négligée jusqu’ici et qui en conditionne pourtant la préparation, avec ses conséquences à l’échelle de la nation tout entière. Mais au-delà de cet objet direct, qui se suffit à lui-même, ce travail apporte une contribution importante à la compréhension de deux questions plus larges : celle de l’émergence d’un mouvement identitaire amazigh, y inclus sa dimension kabyle ; celle de la gestion de « l’ethnicité » par le nationalisme radical algérien, en deça et au-delà de la guerre d’indépendance.
L’auteur met au jour et en perspective de multiples faits ignorés, souvent incompris, tant des services de renseignement civils et militaires, que des acteurs en conflit, et des historiens eux-mêmes.
Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi ce livre ouvre de nouveaux débats. Il constitue une contribution originale à l’histoire politique de l’Algérie, notamment par l’attention portée aux questions régionales dans l’ensemble algérien.
Ali Guenoun est docteur en histoire de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur l’histoire de l’Algérie contemporaine. Il a notamment publié Chronologie du mouvement berbère. Un combat et des hommes (Alger, éditions Casbah, 1999).
Le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 (opération Torch), qui réussit grâce à la neutralisation des forces de Vichy par l’action de la Résistance française en Afrique du Nord, représente un tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale, avec la bataille de Guadalcanal dans le Pacifique et celle de Stalingrad. Près de quatre-vingts ans après, il paraît important de revenir sur cet événement qui reste peu étudié en France. Comme la France métropolitaine, l’Afrique du Nord est prise en tenaille entre collaboration et vichysme d’un côté, et Résistance de l’autre. Le contexte est essentiel pour les orientations que prendra plus tard le mouvement national algérien.
Le but de cet ouvrage est d’éclairer le déroulement du 8 novembre 1942, afin de mieux en comprendre les développements historiques et politiques ainsi que les représentations socio-culturelles et artistiques du moment.
Sous la direction de Nicole Cohen-Addad, Aïssa Kadri et Tramor Quemeneur
Table des matières
Remerciements
Présentation du colloque et de ses actes, Tramor Quemeneur
Avant-propos, Nicole Cohen-Addad
Introduction. Du débarquement aux prodromes de la décolonisation, Tramor Quemeneur
PREMIÈRE PARTIE. Le contexte maghrébin dans la Seconde Guerre mondiale
L’ Afrique du Nord dans la guerre 1939-1945, Christine Levisse-Touzé
Le décret Crémieux et son abrogation : Implications pour les participants au 8 Novembre 1942, Ethan Katz
Les chemins variés de la Résistance vers le 8 Novembre 1942 : Juifs et Musulmans, Ethan Katz
DEUXIÈME PARTIE. L’organisation de la Résistance
Analyse sociohistorique des acteurs du 8 novembre 1942, Nicole Cohen-Addad et Tramor Quemeneur
La police à Alger, 8 novembre 1942 : Les oubliés de la « victoire oubliée », Luc Rudolph
Les services polonais de renseignements en Afrique du Nord, Jean Medrala
Les acteurs du débarquement de 1942 en Afrique du Nord dans les archives orales du Service historique de la Défense, Romain Choron
TROISIÈME PARTIE. Les camps d’internement et de travaux forcés
Les camps d’internement en Afrique du Nord et au Sahara (1941-1944), Jacob Oliel
Panorama de l’internement des communistes en Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale, Tramor Quemeneur
L’internement en Algérie (1939-1943) : témoignages de républicains espagnols, Bernard Sicot
Les « Pionniers Israélites », tout un programme, Nicole Cohen-Addad
QUATRIÈME PARTIE. Le débarquement et ses répercussions
« Le plus dangereux des intangibles » : Le point de vue américain sur l’ Afrique du Nord française novembre 1942, Douglas Porch
Les Britanniques entre Washington, Vichy et de Gaulle, Robert Gildea
Le débarquement allié en Algérie Perspectives algériennes, les années 1940, Aïssa Kadri
La France combattante au cœur du maelström, Guillaume Piketty
Le débarquement allié du 8 novembre 1942 dans la presse clandestine de la Résistance française en métropole, Guy Krivopissko
CINQUIÈME PARTIE. La vie intellectuelle et le 8 Novembre 1942
La vie culturelle en Algérie dans les années 1940, Yahia Belaskri
La guerre, moment fort des éditions Charlot, Guy Basset
Albert Camus et ses camarades militants du PCA : d’un Front-populisme de combat au pacifisme et à la Résistance, Christian Phéline 241
Fontaine en 1942, François Vignale
Les artistes à Alger durant la Seconde Guerre mondiale, Jean-Pierre Bénisti
L’École d’ Alger, Françoise Assus Juttner
Marguerite Caminat en son temps ou la « découverte » de Baya, Anissa Bouayed,
Conclusions
Écrivains et artistes dans la vie culturelle en Algérie autour de la Seconde Guerre mondiale, Anissa Bouayed
Lectures d’hier, chantiers de demain, Robert Gildea
Postface, Aïssa Kadri
Cahier-couleurs
Liste des contributeurs
Le débarquement allié en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 (opération Torch), qui réussit grâce à la neutralisation des forces de Vichy par l’action de la Résistance française en Afrique du Nord, représente un tournant majeur de la Seconde Guerre mondiale, avec la bataille de Guadalcanal dans le Pacifique et celle de Stalingrad. Près de quatre-vingts ans après, il paraît important de revenir sur cet événement qui reste peu étudié en France. Le débarquement se déroule sur un territoire qui est alors français : l’Algérie est constituée de départements, le Maroc et la Tunisie sont des protectorats. Comme la France métropolitaine, l’Afrique du Nord est prise en tenaille entre collaboration et vichysme d’un côté, et Résistance de l’autre. Des singularités marquent les modes et les formes de résistance en Afrique du Nord, entre autres la diversité politique des acteurs du débarquement du 8 novembre 1942. Si la Résistance et la collaboration ont leurs formes propres sous les colonies, les mémoires sont aussi différentes. Le contexte est essentiel pour les orientations que prendra plus tard le mouvement national algérien.
Le but de ces contributions est d’éclairer le déroulement des événe- ments autour du débarquement allié du 8 novembre 1942, afin de mieux en comprendre les développements historiques et politiques ainsi que les représentations socio-culturelles et artistiques du moment.
C’est ainsi que des chercheurs français, anglais, américains et algériens se sont retrouvés aux Invalides à Paris autour de cet événement majeur de la Seconde Guerre mondiale.
Sous la direction de :
Nicole Cohen-Addad : réalisatrice d’archives orales, présidente de l’association Les Compagnons du 8 Novembre 1942 - Actes de Résistance - Mémoire et Recherche
Aïssa Kadri : professeur émérite des universités à l’université Paris 8, associé au CNAM - Centre National des Arts et Métiers
Tramor Quemeneur : docteur en histoire. Enseignant à l’université Paris 8 et à CY Cergy Paris Université, membre du Musée national de l’histoire de l’immigration.
Il y a plus de cinquante ans, au lendemain de la guerre d’Algérie, de jeunes Algériens se sont engagés, enthousiastes mais sans beaucoup d’expérience, dans le développement de leur pays. Ils avaient effectué des études supérieures dans les conditions difficiles de la guerre d’Indépendance, et souvent milité pour la libération de leur peuple.
Des Français de leur âge fraîchement diplômés de l’enseignement supérieur, et quelques autres, plus expérimentés, se sont joints à eux. Ils avaient des sentiments tiers-mondistes affirmés, ou avaient milité contre le colonialisme et pour la paix en Algérie.
La Société nationale de sidérurgie (SNS), où ces hommes se sont retrouvés, a été le lieu d’une aventure technique et humaine remarquable : l’édification en moins de vingt ans (de 1964 ‡ 1982), d’un secteur sidérurgique qui devait assurer le développement d’un pays déstructuré, affaibli par la guerre, et sans passé industriel : on y coulait de l’acier, fabriquait des tubes, étamait des tôles fines, couvrait le marché intérieur de produits sidérurgiques, et… formait des dizaines de milliers de cadres et de travailleurs qualifiés.
Table des matières
Préface : une aventure politique, économique et humaine
Avant propos
Chapitre 1 : une mise en perspective historique de la sidérurgie en Algérie
De la période coloniale à l’Indépendance
La politique industrielle de l’Algérie indépendante
Le développement de la sidérurgie et de la métallurgie par la SNS (1964 à 1982)
Chapitre 2 : l'aventure humaine de la SNS racontée par ceux qui y ont participé
Un collectif jeune et ouvert pour encadrer la SNS
Des équipes soudées par la passion du travail à réaliser
Une politique de formation ambitieuse
L’évolution des rapports avec le syndicat et du statut des personnels
Chapitre 3 : l'aventure industrielle de la SNS vue par des acteurs de l'entreprise
Le choix volontariste de l’industrie sidérurgique
Des solutions pour faire face aux défis technologiques et acquérir du savoir-faire
Une exploitation répondant à un rythme d’investissements élevé
L’extension du champ d’activité et la mise à niveau de l’organisation interne
Les contraintes d’un environnement difficile
Chapitre 4 : une aventure industrielle et humaine qui valait la peine d'être vécue
Les conditions de l’aventure
Le bilan de l’aventure
Des paroles d’acteurs
Épilogue : l'évolution de la sidérurgie en Algérie de 1983 à aujourd'hui (2020) 269
Les parcours des acteurs
L’environnement politique et économique
Les évolutions et héritages de la SNS
Les évolutions récentes : de nouveaux investisseurs privés étrangers
Annexes
Annexe 1 : Sigles et acronymes
Annexe 2 : Termes techniques relatifs aux procédés et productions de la sidérurgie
Annexe 3 : Chronologie résumée du développement d’El Hadjar
Annexe 4 : Implantations des unités GSE de la SNS et de dépôts commerciaux
Annexe 5 : Parcours à la SNS des cadres interviewés
Annexe 6 : Ouvrages et documents consultés 310
Il y a plus de cinquante ans, au lendemain de la guerre d’Algérie, de jeunes Algériens se sont engagés, enthousiastes mais sans beaucoup d’expérience, dans le développement de leur pays. Ils avaient effectué des études supérieures dans les conditions difficiles de la guerre d’Indépendance, et souvent milité pour la libération de leur peuple.
Des Français de leur âge fraîchement diplômés de l’enseignement supérieur, et quelques autres, plus expérimentés, se sont joints à eux. Ils avaient des sentiments tiers-mondistes affirmés, ou avaient milité contre le colonialisme et pour la paix en Algérie.
La Société nationale de sidérurgie (SNS), où ces hommes se sont retrouvés, a été le lieu d’une aventure technique et humaine remarquable : l’édification en moins de vingt ans (de 1964 ‡ 1982), d’un secteur sidérurgique qui devait assurer le développement d’un pays déstructuré, affaibli par la guerre, et sans passé industriel : on y coulait de l’acier, fabriquait des tubes, étamait des tôles fines, couvrait le marché intérieur de produits sidérurgiques, et… formait des dizaines de milliers de cadres et de travailleurs qualifiés.
L’association « Mémoires SNS », qui signe cet ouvrage, a été constituée par quelques anciens cadres de la SNS qui ont ressenti l’envie de raviver cette expérience en réunissant et mettant en forme leurs témoignages et ceux d’une quarantaine de leurs anciens collègues.
La nature de l’islam, la place des musulmans, deux thèmes qui taraudent – et souvent enflamment – les débats de la société française depuis plusieurs décennies. L’ambition de cet essai est de tenter de mettre en lumière l’ancienneté des regards français – car c’est évidemment au pluriel qu’il faut s’exprimer – sur cette religion et sur cette communauté. Quatorze auteur-e-s, spécialistes de périodes et d’aires géographiques différentes, ont cherché à historiciser cette question. Et l’on découvrira, ou l’on aura confirmation, dans ces pages, que bien des jugements et attitudes d’aujourd’hui ont des racines multiséculaires, parfois venues du grand choc que furent les Croisades. Au fil des siècles, intérêt, adhésion et hostilité se croiseront. L’étude couvre la totalité de la période coloniale et s’achève donc à la guerre d’Algérie. Au lecteur du début du XXIE siècle de tirer des enseignements sur l’état actuel du débat sur ces questions.
Recensions
Sommaire
Comment les nommer ? Les hésitations du vocabulaire français face à l’I/islam et aux Musulmans
Roland Laffitte & Alain Ruscio
Images de Mohammed /Mahomet au fil des siècles
Roland Laffitte & Alain Ruscio
Mise au point historico-sémantique : le mot et les maux de l’islamophobie
Roland Laffitte & Alain Ruscio
L’hostilité à l’I/islam et aux musulmans, phénomène multiséculaire
Roland Laffitte & Alain Ruscio
Intérêt paradoxal pour l’I/islam, l’autre tradition française
Roland Laffitte & Alain Ruscio
Poitiers 732, Roncevaux 778 : vraies batailles, fausses histoires
Alain Ruscio
Les sciences arabo-islamiques vues de France (XIXe-XXe siècles)
Simone Mazauric
L’Islam en France sous l’Ancien Régime et la Révolution : attraction et répulsion
Faruk Bilici
Le prophète de l’Islam au prisme de la raison « calme et réfléchie » : la vie de Mahomet par Henri-François Turpin (1773-1779)
Sébastien Jahan
Le sort des mosquées en Algérie française, de la conquête au début du XXe siècle
Alain Ruscio
État et islam dans l’Algérie coloniale. Séparation contrariée, laïcité empêchée.
Hocine Zeghbib
Regards français sur le hajj, de l’expédition d’Égypte à la Grande Guerre
Luc Chantre
Les autorités coloniales, les écoles coraniques et la langue arabe en Algérie
Aïssa Kadri
Les conversions d’Européens à l’islam durant la période coloniale
Roland Laffitte, Naïma Iffkir-Laffitte, Ophélie Léonard, Laurence Montel, Jacques Poirier & Alain Ruscio
Les «Reniés» du Protectorat français au Maroc
Gérard Chalaye
Regards français sur le voile islamique, XIXe -XXe siècles
Alain Ruscio
Comment l’incompréhension coloniale facilita l’expansion de l’islam en Afrique de l’ouest francophone
Catherine Coquery-Vidrovitch
Les auteurs
La nature de l’islam, la place des musulmans, deux thèmes qui taraudent – et souvent enflamment – les débats de la société française depuis plusieurs décennies. L’ambition de cet essai est de tenter de mettre en lumière l’ancienneté des regards français – car c’est évidemment au pluriel qu’il faut s’exprimer – sur cette religion et sur cette communauté. Quatorze auteur-e-s, spécialistes de périodes et d’aires géographiques différentes, ont cherché à historiciser cette question. Et l’on découvrira, ou l’on aura confirmation, dans ces pages, que bien des jugements et attitudes d’aujourd’hui ont des racines multiséculaires, parfois venues du grand choc que furent les Croisades. Au fil des siècles, intérêt, adhésion et hostilité se croiseront. L’étude couvre la totalité de la période coloniale et s’achève donc à la guerre d’Algérie. Au lecteur du début du XXIE siècle de tirer des enseignements sur l’état actuel du débat sur ces questions.
Ce livre retrace, sans prétendre à l’exhaustivité, la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Chéllif, région inhospitalière à la chaleur torride en été et au froid glacial en hiver, à 1961, date de son départ précipité d’Alger, ville en proie au terrorisme urbain. Dans l’intervalle, Pierre Bourdieu a été affecté au Gouvernement général, à Alger, comme attaché militaire dont la mission était de rédiger des notes et divers documents nécessaires à l’administration coloniale. Après sa libération du service militaire, il entame une carrière d’enseignant à la faculté d’Alger et de chercheur à l’Ardess (Association de recherche). Cet autre lieu, l’université, lieu de « science » et de « connaissance », lui offrira la possibilité d’étudier les structures sociales et les pratiques culturelles qui fondent la société algérienne alors dans le collimateur d’une armée coloniale obsédée par sa déstructuration.
Table des matières
Présentation
C 'était en Algérie pendant les années de guerre... Ils ont connu Pierre Bourdieu, soldat et apprenti chercheur
Que signifie : débarquer à Alger ?
Un soldat apprenti chercheur
Enseignant et éveilleur de conscience par la recherche
Inventer un mode nouveau de travailler et de résister
Les libéraux étaient des gens qui estimaient que les guerres coloniales étaient hors de saison
Entretien avec André Nouschi
« On n’avait jamais vu “Le Monde” ; nous étions une petite frange de gauche entre les communistes et les socialistes »
Entretien avec Lucien Bianco
« Depuis, je n’ai jamais pensé que la sociologie doive servir à autre chose »
Entretien avec Alain Accardo
« Il se sentait bien avec nous… Cela signifiait qu’il était de notre bord »
Jean Sprecher
C’était un esprit curieux
Père Henri Sanson
C'était en 1957… Sous la lumière d’Alger que j’ai rencontré un des hommes les plus géniaux et les plus attachants
Bernard Mazaud
« Il était UN parmi les dix ». Autour de l’enquête sur les camps de regroupement dans Le Déracinement
Salah Bouhedja
Retour sur l'Algérie au temps des camps de regroupement. Souvenirs d’un étudiant enquêteur dans l’équipe Bourdieu-Sayad
Jacques Budin
L’autre Bourdieu
Entretien réalisé par Hafid Adnani et Tassadit Yacine
Chronologie des événements historiques (1954-1962)
Lettres à André Nouschi
Documents inédits
Les travaux de Bourdieu sur l’Algérie
Index
Ce livre retrace, sans prétendre à l’exhaustivité, la période algérienne de Pierre Bourdieu : celle qui va de 1956, date de son arrivée dans le Chéllif, région inhospitalière à la chaleur torride en été et au froid glacial en hiver, à 1961, date de son départ précipité d’Alger, ville en proie au terrorisme urbain. Dans l’intervalle, Pierre Bourdieu a été affecté au Gouvernement général, à Alger, comme attaché militaire dont la mission était de rédiger des notes et divers documents nécessaires à l’administration coloniale. Après sa libération du service militaire, il entame une carrière d’enseignant à la faculté d’Alger et de chercheur à l’Ardess (Association de recherche). Cet autre lieu, l’université, lieu de « science » et de « connaissance », lui offrira la possibilité d’étudier les structures sociales et les pratiques culturelles qui fondent la société algérienne alors dans le collimateur d’une armée coloniale obsédée par sa déstructuration.
Ce livre vise à éclairer le lecteur, fût-ce partiellement, sur ce parcours exceptionnel, à partir de témoignages oraux, véritables archives vivantes, émanant de collègues et d’étudiants qui ont côtoyé le chercheur en herbe et partagé avec lui moult angoisses, espoirs et désespoirs dans un climat de tensions politiques dans une guerre de libération, qui avait alors gagné tant le monde rural que le monde urbain, comme l’a illustré la bataille d’Alger en 1957.
Directrice d’études à l’EHESS et chercheure au Laboratoire d’anthropologie sociale (LAS), directrice de la revue AWAL, Tassadit Yacine a consacré de nombreux travaux à la compréhension des mécanismes de domination dans les sociétés anciennement colonisées d’Afrique du Nord.
1980, en Kabylie, des manifestations étudiantes éclatent et revendiquent la reconnaissance de la culture berbère niée par le régime. Les populations kabyles rejoignent le mouvement.
C’est la naissance du Printemps berbère, fêté le 20 avril et commémoré, depuis, dans toute l’Afrique du Nord. Dix ans plus tard, 1991, des scénarios de films dialogués en kabyle sont enfin autorisés. Les tournages commencent dans l’euphorie et la mobilisation populaires.
Le présent livre raconte la naissance des premiers films kabyles : leurs thèmes, leurs esthétiques, leurs décors, les utopies des réalisateurs et, aussi, la formidable adhésion populaire qui les a accompagnés.
Ces films dévoilent une culture où les rôles des femmes acquièrent des perspectives inédites, la terre et le territoire des compréhensions nouvelles tandis que la langue découvre les dialogues de films. Ils sont un fragment de mémoire, ancrée dans l’histoire telles les racines d’un arbre mythique, qui remonte vers le monde du visible à travers le cinéma.
Latéfa Lafer est maîtresse de conférences en anthropologie à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (Algérie)
Table des matières
Introduction
Chapitre I : Un contexte historique improbable
L’affirmation identitaire dans le cinéma algérien
Chapitre II : Le fait cinématographique
Cinéma amazigh, cinéma algérien : une équation indéterminée
Cinéma amazigh : résistances conceptuelles
Chapitre I : La Colline oubliée
Une société hors-temps entraînée dans la guerre des puissances
Division des espaces et du temps
Chapitre II : La Montagne de Baya
Tragédie de la terre confisquée et résurgence des mythes fondateurs
Représentation mythologique et souffle épique
Résurgence des mythes
Retour au réel historique
Chapitre III : Machaho
L’archaïsme : ogre occulte dans la trame du conte
Machaho, par-delà les lieux et le temps
L’archaïsme campe un personnage occulte
Chapitre I : Du style au discours
Trois démarches distinctes
Chapitre II
De nouvelles articulations dans le cinéma algérien
La langue, la terre et les femmes
Les femmes entre stéréotypes et réalité
Bibliographie
Annexes
1980, en Kabylie, des manifestations étudiantes éclatent et revendiquent la reconnaissance de la culture berbère niée par le régime. Les populations kabyles rejoignent le mouvement.
C’est la naissance du Printemps berbère, fêté le 20 avril et commémoré, depuis, dans toute l’Afrique du Nord. Dix ans plus tard, 1991, des scénarios de films dialogués en kabyle sont enfin autorisés. Les tournages commencent dans l’euphorie et la mobilisation populaires.
Le présent livre raconte la naissance des premiers films kabyles : leurs thèmes, leurs esthétiques, leurs décors, les utopies des réalisateurs et, aussi, la formidable adhésion populaire qui les a accompagnés. Trois fictions : La Colline oubliée, élan militant et représentation sociologique de la Kabylie par Abderrahmane Bouguermouh ; La Montagne de Baya, déploiement des rites cosmogoniques ancestraux par Azzedine Meddour ; Machaho, vision anthropologique de l’archaïsme de la vendetta par Belkacem Hadjadj, émergent tour à tour sur le terrain de l’identité entre 1994 et 1997. Ces films dévoilent une culture où les rôles des femmes acquièrent des perspectives inédites, la terre et le territoire des compréhensions nouvelles tandis que la langue découvre les dialogues de films. Ils sont un fragment de mémoire, ancrée dans l’histoire telles les racines d’un arbre mythique, qui remonte vers le monde du visible à travers le cinéma.
Latéfa Lafer est maîtresse de conférences en anthropologie à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (Algérie). Après des études en géologie marine, elle a travaillé quelques années à la Cinémathèque algérienne et s’est passionnée pour le cinéma. Sa thèse de doctorat, soutenue en 2015 à l’université Paris 8, porte sur le cinéma algérien et berbère.
Le présent ouvrage entend éclairer les origines et les fondements du hirak echaâbi (mouvement populaire) algérien de février 2019. Ce mouvement n’est pas né ex nihilo. À partir de luttes, fragmentées et contraintes, a émergé, dans la diversité des revendications et des lieux, une pluralité de demandes qui se sont retrouvées dans le creuset qu’a constitué le mouvement du 22 février.
Ce mouvement est apparu ainsi comme un catalyseur de tous ces apports et transformations au carrefour d’un basculement générationnel, entendu ici comme espace-temps défini par une globalisation en œuvre. Cependant, ce mouvement marque une transformation par rapport aux formes de contestations et mouvements sociaux et politiques, depuis l’indépendance. Pour cela, l’ouvrage opère un retour sur la décennie 2010 qui en a vu la gestation. Il s’appuie sur des recherches empiriques, nourries d’une connaissance au plus près du terrain algérien, qui donnent à voir les étapes et les éléments constitutifs qui ont permis son déploiement loin de toute immédiateté et précipitation analytique, voire politique. Il ouvre sur des points de vue qui permettent d’éclairer les enjeux et soubassements sociaux et politiques de ce moment de l’histoire algérienne.
Aissa Kadri : Enseignant-chercheur, associé UMR-LISE/CNAM/CNRS. Ses travaux portent sur une analyse comparée des systèmes d’enseignement, sur la question des intellectuels et intelligentsias, les mouvements sociaux et de droits au Maghreb et en immigration, et la sociologie des migrations.
Table des matières
Remerciements
Introduction
Première partie : Fondements et enjeux des contestations
Violence politique et démocratie : une union forcée et tragique, Sonia Dayan-Herzbrun, Laboratoire du Changement Social et Politique (LCSP), université Paris Diderot-Paris 7.
Dignité, citoyenneté et post-démocratie. Regards croisés autour de la même Mer, Giovanna Campani, université de Florence.
Nouvelles circulations et créativité des femmes maghrébines en « déplacement », Gérard Prévost, Institut Maghreb Europe, université Paris 8, Saint-Denis.
Justice transitionnelle et réconciliation en Tunisie : réflexions introductives, Nada Ben Amor, doctorante en psychologie, université de Tunis
Deuxième partie : perspective générationnelle, État et acteurs sociaux
Révoltes arabes : la fausse exception algérienne, Aissa Kadri, université de Paris 8, Saint-Denis.
État et société civile en Algérie à la veille des « printemps arabes », Hocine Zeghbib, Maître de conférences de droit public université Montpellier III CREAM – Montpellier I.
Les bases sociales de l’État en Algérie, Salim Chena, chercheur associé à LAM (Sciences Po Bordeaux/CNRS), éditeur de la Revue en ligne Dynamiques Internationales.
Les élites militaires algériennes face aux recompositions de la société algérienne (1999-2019), Emmanuel Alcaraz, docteur en histoire, chercheur associé à l’IRMC et à l’ISP de l’université de Nanterre
Les émeutes de janvier 2011 en Algérie et la réaction de pouvoir politique, Abdelghani Issaadi, docteur en sociologie Paris 8, Saint-Denis.
Les protestations populaires au Mzab : Les heurts intercommunautaires au miroir de la génération politique, Ratiba Hadj-Moussa, département de sociologie, York University, Toronto185
Troisième partie : des pratiques contestataires en mutation
Islam politique, néo-fondamentalisme et « printemps arabe » en Égypte et en Algérie. De la complexité du rapport entre État et religion, Meriem Khelifi, docteure en sociologie, université de Paris 8, Saint-Denis.
Les réformes politiques du printemps arabe : verrouillage et atomisation de l’espace public, Rachid Tlemçani, professeur, université d’Alger 3.
Les réseaux sociaux et l’opinion publique algérienne lors de l’élection présidentielle 2014, Samir Ghezlaoui , doctorant en communication à l’université Rennes 2.
Les usages de la téléphonie mobile en Algérie : de la révolution culturelle à la révolution politique, Hazi Hanane, doctorante, université de Paris 8, Saint-Denis.
« Bezzzef ! » : Archéologie culturelle d’un mouvement contestataire Nazim Layadi, université de Paris 8, Saint-Denis.
Des mouvements inscrits dans la longue durée, la résilience du pouvoir autoritaire. Quelle sortie du « despotisme plébéien » ?,Aissa Kadri et Salim Chena
En guise de postface : les luttes continuent, l’Algérie à la croisée des chemins, Aissa Kadri
Conclusion, Aissa Kadri et Salim Chena
Après trois guerres en l’espace de dix ans, les habitants de la Bande de Gaza survivent dans une précarité socio-économique aggravée par le blocus qui empêche le mouvement des personnes et des biens.
Recensions
En dépit des conséquences dramatiques de cette situation, l’enquête que nous avons menée entre 2008 et 2018 auprès d’une centaine de familles montre que les habitants de Gaza, les Gaziotes, continuent à faire société et même à faire preuve de dynamisme économique. Le conflit s’éternise et la résistance tient dans le concept de résilience qui maintient la vie sociale. Gaza enfermée est l’objet d’une volonté délibérée de séparer, d’enfermer, de punir. Une géographie politique, sous prétexte de sécurité, est fondée sur le principe d’un isolement brutal, systématique. Comprendre l’origine de cette résistance que l’on peut aussi qualifier de résilience sociale est l’objet de ce travail. Question d’autant plus importante que depuis peu, des signes inquiétants se manifestent : usage accru de la drogue, augmentation des violences familiales, vague de suicides, projets de départ des jeunes, et font craindre un basculement. Cela conduit à s’interroger sur les épreuves que vivent les Gaziotes : le manque de travail, l’enfermement, l’exposition au danger, ainsi que sur les ressources sociales et culturelles qu’ils peuvent mobiliser pour y faire face : la solidarité familiale, l’islam du quotidien, l’histoire commune, le sens de l’honneur…
Titulaire d’un master en anthropologie de l’université Temple de Philadelphie, Elena Qleibo-Kogan est docteur en sociologie de l’université Bourgogne-Franche-Comté. Elle est associée de recherche à l’Institut Français du Proche-Orient d’Amman (Jordanie)
Table des matières
Remerciements
Préface
Avant-propos
Pourquoi Gaza ?
Introduction
Le choix de l’objet
Une méthodologie qualitative
Le plan du livre
Chapitre I
La bande de Gaza : histoire et mémoire
L’arrivée des réfugiés palestiniens à Gaza et l’Unrwa : 1947-1949
L’administration égyptienne : 1949-1967
Les Israéliens à Gaza : vingt ans d’occupation et une économie d’intégration 1967-1987
Une économie d’intégration
La guerre de 1973
La première Intifada : fin 1987
Les Accords d’Oslo et la création de l’Autorité palestinienne : 1994
Le blocus comme politique de punition
L’établissement du blocus : 2006
Les trois «guerres»
La « guerre » de décembre 2008 à janvier 2009
La « guerre » de novembre 2012
La « guerre » de juillet 2014 à août 2014
Le blocus et ses conséquences à long terme
La fabrique de l’histoire : du récit au mythe
Chapitre II
Famille et religion
Une société de familles
Un islam du quotidien
Chapitre III
Faire face aux épreuves
III.1 L’épreuve du manque de travail
Les Gaziotes qui ont perdu leur travail à temps plein
Haidar
Mahdi et Hanan
Maher
Abed et Nivine
Salim
Amr
Les Gaziotes dont l’activité s’est réduite
Mo’otaz et Soumaya
Mounir
Wajdi
Ali
Les Gaziotes qui ne travaillent plus, mais conservent leur rémunération
Antar et Suhad
Akram et Abeer
Les Gaziotes qui travaillent, mais doivent partager leurs ressources
Ahmed et Férial
Les Gaziotes qui n’ont jamais connu un emploi stable
Mahran
Mahmud
Khalil
Bara’a
Conclusion
III.2 L’épreuve de l’enfermement
et de l’exposition au danger
La bande de Gaza :
une prison à deux portes (Erez et Rafah)
Le passage d’Erez : la sortie vers Israël
Le passage de Rafah : la sortie vers l’Égypte
Kerem Abu Salem : le seul passage commercial
Des expériences différentes
selon les statuts des personnes
Nahed
Zahra
Ali Sha’arawi
Anis
Nasser
Nazek
Ibrahim
Munira
Samira
Nemer
Conclusion
Conclusion
S’en sortir sans sortir
Bibliographie
Cet ouvrage est l’aboutissement de longues années de travail par le chercheur Nourredine Abdi. Après son décès, à l’initiative de son épouse, son texte, écrit à des périodes diverses, a été relu et harmonisé.
Pour ce livre, on s’est efforcé de servir au mieux le propos, le style et le ton particulier adoptés par l’auteur dans son écriture afin de faire exister cet ouvrage d’une façon qui, on l’espère, lui aurait convenu.
Ce livre, œuvre posthume par conséquent, tenait particulièrement à cœur à Nourredine Abdi car il traite d’un sujet au centre de sa réflexion et de ses recherches, la Méditerranée occidentale.
Il a été enrichi par un récit autobiographique sur l’engagement politique et syndical de l’auteur.
Au regard de l’actualité concernant l’Algérie et de la complexe relation qui lie ce pays à la France, cet ouvrage offre un éclairage érudit et personnel que le lecteur trouvera grand plaisir à découvrir.
Sommaire
Préface
Introduction
I. L'effet de la longue durée dans le cadre d'une aire régionale
II. Réalité et permanence de la Mediterranée occidentale
III. Cadre social, historique, économique
IV. Le Maghreb en quête de mer
V. Méditerranées plurielles
VI. Le Maghreb en conflit
VII. La nouvelle zone des tempêtes
VIII. Dirigisme politique, nationalisations, nationalisme
IX. Le Maghreb écartelé
X. La voie de l'intégration
XI. En quête d'un Maghreb
XII. Perspectives
XII. Récit autobiographique
Postface
Bibliographie
Assassiné le 1er décembre 1916 alors qu’une insurrection de grande ampleur avait soulevé la majeure partie des populations du Sahara et du Sahel contre l’occupant français, Charles de Foucauld a inspiré dès avant sa mort les fabricants de littérature hagiographique. Quelques procureurs leur ont fait face, et ni les uns ni les autres ne se sont beaucoup souciés des faits.
Cet homme dont l’œuvre linguistique est utilisée aujourd’hui encore par tous les spécialistes aura été une figure majeure des études berbères.
C’est à cet aspect de la vie de Foucauld que le présent ouvrage s’intéresse. Les auteurs entendent souligner que l’apport scientifique de l’homme n’est en rien caduc, au point qu’on doit déplorer qu’il soit à ce point ignoré, ou minimisé par toutes les biographies qui paraissent encore.
L’étude historique du « cas » Foucauld doit se poursuivre, et le présent ouvrage veut être une contribution à cette tâche. En historiens que nous essayons d’être, notre rôle n’est pas de déboulonner des statues, ni, du reste, d’en édifier. Et l’image parfois floue que nous avons essayé de recomposer n’est ni tout à fait noire, ni tout à fait blanche.
Table des matières
Contributeurs
Introduction
I. Le voyage au Maroc
Le voyage de Charles de Foucauld au Maroc (1883-1884) : une expérience fondatrice
Foucauld et Mardochée en reconnaissance au Maroc
Le désert vu par Charles de Foucauld Un dessinateur d’une grande finesse
II. Charles de Foucauld dans l'Ahaggar
Foucauld et la société des Touaregs Kel-Ahaggar
L’Assekrem et la station météorologique du Père de Foucauld
Le voyage de Foucauld et Ouksem en France (1913), par Paul Pandolfi
Charles de Foucauld et Paul Embarek, esclave, servant, serviteur (1902-1916), par Jean-Louis Marçot
Foucauld vu par Meynier (1914), par Paul Pandolfi
III. L'oeuvre scientifique
Charles de Foucauld linguiste ou le savant malgré lui, par Antoine Chatelard
Sur les Poésies touarègues de Charles de Foucauld, par Dominique Casajus
La présence des travaux de Charles de Foucauld dans la recherche actuelle, par Dominique Casajus
IV. Actualité de Foucauld
Charles de Foucauld (1858-1916) peut-il être un lieu de mémoire de la nation algérienne ?, par Emmanuel Alcaraz
Charles de Foucauld a-t-il été un pionnier du dialogue islamo-chrétien? par Dominique Casajus
Bibliographie
Assassiné le 1er décembre 1916 alors qu’une insurrection de grande ampleur avait soulevé la majeure partie des populations du Sahara et du Sahel contre l’occupant français, Charles de Foucauld a inspiré dès avant sa mort les fabricants de littérature hagiographique. Quelques procureurs leur ont fait face, et ni les uns ni les autres ne se sont beaucoup souciés des faits.
L’ermite de Tamanrasset avait pourtant suscité quelques authentiques travaux d’historiens, qui depuis deux ou trois décennies ont répandu de lui une image plus humaine que l’icône assez plate accréditée jusque-là par les tâcherons de l’hagiographie, plus complexe que la caricature griffonnée par les procureurs. De portées et d’inspirations très diverses, tous ces travaux s’accordent au moins à reconnaître que, quels que soient par ailleurs ses titres à l’admiration et même à la ferveur, quelles que soient également les réserves qu’il puisse susciter aujourd’hui, cet homme dont l’œuvre linguistique est utilisée aujourd’hui encore par tous les spécialistes aura été une figure majeure des études berbères.
C’est à cet aspect de la vie de Foucauld que le présent ouvrage s’intéresse. les auteurs n’ignorent pas les ambiguïtés du personnage ni son adhésion à des idéaux aujourd’hui caducs. Mais ils entendent souligner que l’apport scientifique de l’homme n’est en rien caduc, au point qu’on doit déplorer qu’il soit à ce point ignoré, ou minimisé par toutes les biographies qui paraissent encore.
L’étude historique du « cas » Foucauld doit se poursuivre, et le présent ouvrage veut être une contribution à cette tâche. En historiens que nous essayons d’être, notre rôle n’est pas de déboulonner des statues, ni, du reste, d’en édifier. Et l’image parfois floue que nous avons essayé de recomposer n’est ni tout à fait noire, ni tout à fait blanche.
Que signifie être serveuse de café dans un quartier populaire à Casablanca ? Au Maroc, la clientèle des cafés situés dans les quartiers populaires est quasi exclusivement masculine et le service à table est réservé aux hommes. L'apparition des femmes serveuses perturbe les normes longtemps admises et respectées tout à la fois au café et dans le quartier dans lequel il se trouve, ce qui impose des négociations au quotidien afin que cette présence soit acceptée.
Au-delà des vulnérabilités derrière la décision des serveuses de s'engager dans un espace d'hommes et dans une activité subalterne, informelle et sous-rémunérée, il existe des logiques, des récits et des vécus que l'autrice a recueillis par le biais d'une ethnographie longitudinale, d'une ethnographie des liens secondaires dans les cafés des quartiers populaires de Casablanca. En adoptant le point de vue des serveuses, elle décrit leurs expériences quotidiennes et ce que signifie pour elles le fait de réaliser un travail d'hommes, dans un univers d'hommes.
Cet ouvrage sera disponible à la mi-février 2023. Il peut être commandé dès maintenant
Table des matières
Préfaces
Introduction
Autour du café et des Cafés
La grande histoire du café
La fonction sociale du café
Les Cafés dans la ville de Casablanca
Femmes, espace public et métier de service
Le métier de serveur/ serveuse de table
À la découverte des Cafés des quartiers populaires
Trois Cafés
Frontières sociales et frontières symboliques
Proximité, réciprocité, coopération, défi et concurrence
La temporalité du Café
« Que fait cette femme dans le Café ? », question de genre
Les serveuses : des mobilités sociales multiples
Le changement social : de la redéfinition des liens sociaux à la création de nouvelles formes de sociabilité
La serveuse du Café : qui demande et qui s’oppose ?
De la fille qui « traîne » à la serveuse qui travaille
Les serveuses et le nouveau rapport à l’argent
Les serveuses : une catégorie sociale émergente
L’Être et le paraître des serveuses
Les serveuses : des profils, des quotidiens et des aspirations
Conclusion
Glossaire
Que signifie être serveuse de café dans un quartier populaire à Casablanca ? Au Maroc, la clientèle des cafés situés dans les quartiers populaires est quasi exclusivement masculine et le service à table est réservé aux hommes. L'apparition des femmes serveuses perturbe les normes longtemps admises et respectées tout à la fois au café et dans le quartier dans lequel il se trouve, ce qui impose des négociations au quotidien afin que cette présence soit acceptée.
Loin de consister en une description du travail des serveuses au moment de sa réalisation, cet ouvrage propose une immersion dans l'univers du café populaire pour appréhender les interactions entre les gens et entre les genres. Il vise à saisir les frontières à partir desquelles les interactions deviennent parfois évitement et la limite où « faire le service » devient le « bien faire », clé d'une relation personnalisée.
Au-delà des différentes vulnérabilités derrière la décision des serveuses de s'engager dans un espace d'hommes et dans une activité subalterne, informelle et sous-rémunérée, il existe des logiques, des récits et des vécus que l'autrice a recueillis par le biais d'une ethnographie longitudinale, d'une ethnographie des liens secondaires dans les cafés des quartiers populaires de Casablanca. En adoptant le point de vue des serveuses, elle décrit leurs expériences quotidiennes et ce que signifie pour elles le fait de réaliser un travail d'hommes, dans un univers d'hommes.
Sana Benbelli est socio-anthropologue spécialisée dans les études de genre ainsi que les études des marges et des marginalités urbaines. Elle est professeure de sociologie au département de sociologie de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Aïn-Chock, Université Hassan II de Casablanca et attachée au Laboratoire de différenciation socio-anthropologiques et des identités sociales (LADSIS)
Monsieur K survit dans une ville méditerranéenne. Une cité trempée dans le formol. Il est jeune. Il n’est pas spécialement heureux. Il n’est pas malheureux non plus. De toute façon, il n’a pas d’ambition particulière. Il est absent à lui-même. Il observe et attend puisque la vie est déconseillée sous ces latitudes.
Dans un taxi, il a une sorte de révélation. Il doit émigrer. Il va alors entreprendre un périple en quinze stations comme autant de chapitres, chacun portant le titre d’un roman ou d’une nouvelle du maître Franz Kafka.
Il découvrira la solidarité autant que la violence, l’amour et la vanité aussi, l’indifférence beaucoup, mais surtout un vaste champ où chacun doit fournir un effort surhumain pour se déplacer d’une seule case car il faut bien le dire, toutes les cases sont déjà occupées et personne ne vous attend jamais nulle part.
Cette épopée de la migration chez les jeunes des pays du Sud est une véritable comédie humaine où le temps ne s’écoule pas comme ailleurs. Monsieur K va accomplir son parcours mais aussi le raconter. Il manie avec brio une analyse cynique pour ne pas sombrer dans la folie du désespoir
Mohamed Sadoun a été enseignant et directeur d’école. Il est aujourd’hui haut-fonctionnaire. En 2017, il a publié Débâcle (éditions Casbah Alger), prix du roman Mohamed Dib 2018. Il est également l’auteur de Algérie la Nation entravée, un essai analysant le hirak algérien, publié aux éditions de l’Aube en 2019.
Un beau dimanche de l’été algérois...
Ce matin-là, quelque quinze mille participants se rassemblent au Stade municipal, à Belcourt, où le Congrès musulman algérien, formé deux mois plus tôt, rend compte de ses entretiens avec le gouvernement de Front populaire.
Messali Hadj, venu par surprise de Paris où il dirige l’Étoile nord-africaine, dénonce la perspective de « rattachement à la France » prônée par le Congrès et reçoit un triomphe lorsqu’il proclame : « Cette terre n’est pas à vendre ! ».
Au même moment, dans la Basse Casbah, le muphti d’Alger est poignardé en pleine rue, crime dont l’administration s’empresse d’imputer l’initiative au cheikh El-Okbi, figure algéroise du réformisme musulman
Le meeting. Le discours. Le meurtre. Nourrie de nombre d’archives et témoignages inédits, cette enquête restitue au plus près le déroulement, d’un bout à l’autre de la ville, de cette matinée décisive.
Christian Phéline a publié récemment Un Guadeloupéen à Alger. Me Maurice L’Admiral (1864-1955) et Des avocats «indigènes» dans l’Alger coloniale (Riveneuve, 2014 et 2016) ainsi que Aurès 1935. Photographies de Thérèse Rivière et Germaine Tillion (Hazan, 2018), codirigé le recueil Défis démocratiques et Affirmation nationale. Algérie 1900-1962 (Chihab, 2016) et coécrit avec Agnès Spiquel Camus communiste. Alger 1935-1937 (Gallimard, 2017) et Alger sur les pas de Camus et ses amis (Arak, 2019).
Deux mois après la prise de pouvoir armée du colonel Houari Boumédiène, le numéro 134 de Révolution africaine est saisi à l’imprimerie et, en quelques heures, recomposé sous l’œil de la Sécurité avant d’être, sans que rien n’en paraisse, distribué dans les kiosques.
L’enquête très attentive conduite sur un épisode de censure aussi audacieux qu’occulte donne l’occasion de revenir sur le rôle joué par l’hebdomadaire internationaliste dans les premières années de l’indépendance pour ceux qui se voulaient « la gauche du FLN », et sur les modalités de sa reprise en main par étapes entre 1964 et 1966.
Elle interroge non moins vivement la place si contradictoire que le programme adopté à l’été 1956 continue à occuper dans l’imaginaire politique algérien, qu’il ait été controversé dans ses principes mêmes ou soit toujours invoqué tant par un pouvoir en mal de légitimité, que par ceux qui y cherchent, à raison ou à tort, la base d’une refondation démocratique.
Elle met aussi en lumière de quelles multiples manières s’est perpétuée jusqu’à nos jours la tentation pour les autorités de substituer leur propre parole à la libre expression des journalistes
Christian Phéline a notamment publié L’Aube d’une Révolution (Margueritte, Algérie, 26 avril 1901) (2012), Un Guadelopéen à Alger, Me Maurice L’Admiral (1864-1955) (2015), Les avocats « indigènes » dans l’Alger coloniale (2017), Aurès 1935, photographies de Thérèse Rivière et Germaine Tillion (2018), La Terre, l’Étoile, le Couteau. Le 2 août 1936 à Alger (2021). il a co-dirigé l’ouvrage franco-algérien Défis démocratiques et affirmation nationale, Algérie 1900-1962 (2016) et co-écrit avec Agnès Spiquel, Camus, militant communiste. Alger 1935-1937 (2017).