

Le système de formation professionnelle s’est progressivement éloigné de l’esprit émancipateur que visait la loi fondatrice de 1971. Près de 50 ans plus tard, alors que la crise économique et l’urgence climatique nécessiteraient un effort considérable d’élévation des qualifications des actifs, la loi de 2018 abusivement intitulée « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », apparait comme l’aboutissement d’un processus d’adaptation de la main-d’œuvre aux seules exigences des employeurs.
Cet ouvrage analyse les effets délétères de la doxa libérale sur la formation des salariés.
Par son analyse historique approfondie et son éclairage militant, il constitue sans doute un outil utile aux praticiens de la formation professionnelle, comme aux syndicalistes.
Le livre est disponible !
Recensions
Table des matières
Introduction 7
Chapitre 1 : Formation professionnelle et changements économiques
De l’entreprise traditionnelle à l’entreprise mondialisée 13
Baisse relative de la dépense de formation 20
L’influence des cycles économiques 23
Inégalités d’accès à l’éducation et à la formation 26
Une école parmi les plus inégalitaires 26
Des inégalités qui persistent en formation continue 32
Quels effets de la formation professionnelle ? 41
Chapitre 2 : Vers une conception toujours plus utilitariste de la formation
1971 : La formation professionnelle dans le cadre de l’éducation permanente 47
La loi fondatrice de 1971 dans le sillage de Mai 1968 52
L’obligation de financement 58
1978 - 2009 : Des réformes qui s’écartent de l’esprit de la loi de 1971 60
1978 - 1990 : de l’obligation nationale de formation à « l’incitation » des personnes à se former 61
1991 : Apparition de la « démarche compétences » 65
1993 : Une nouvelle étape de décentralisation de la formation professionnelle 69
La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 : une nouvelle voie d’accès à la certification 71
2004 : une réforme aux équilibres porteurs de dangers 73
2009 : Une politique paritaire nationale : une ambition avortée 87
Chapitre 3 : 2014 -2018, deux lois, une cohérence d’ensemble
2014 : Sécuriser l’emploi ou affaiblir les droits de salariés ? 95
2018 : une réforme libérale de la formation professionnelle et de l’apprentissage 109
L’aboutissement d’une logique d’individualisation et de marchandisation 109
Réforme de l’apprentissage : un nouveau pas vers la marginalisation de la formation professionnelle initiale sous statut scolaire 132
L’État reprend en main la gouvernance de la formation 140
Réformes de la formation initiale et continue : des logiques convergentes 144
Une logique de dérégulation 145
Un accroissement de la marchandisation 149
Chapitre 4 : Quelques propositions en guise de conclusion
Améliorer l’existant ou refonder le modèle ? 155
Engager un effort exceptionnel de qualification des travailleurs 161
Repenser l’apprentissage dans le cadre d’un service public de la formation professionnelle initiale 162
Instaurer de nouveaux droits pour les salariés 164
Pour un service public national de la formation professionnelle 172
Doter les salariés d’un réel pouvoir de décision en entreprise 173
Glossaire des principaux sigles 177
Le système de formation professionnelle s’est progressivement éloigné de l’esprit émancipateur que visait la loi fondatrice de 1971. Près de 50 ans plus tard, alors que la crise économique et l’urgence climatique nécessiteraient un effort considérable d’élévation des qualifications des actifs, la loi de 2018 abusivement intitulée « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », apparait comme l’aboutissement d’un processus d’adaptation de la main-d’œuvre aux seules exigences des employeurs.
Cet ouvrage analyse les effets délétères de la doxa libérale sur la formation des salariés. Il montre en quoi, loin de compenser les inégalités sociales constatées dans l’enseignement initial, la marchandisation accrue de la formation professionnelle ne fait que les accentuer. Il pointe comment les dernières mesures adoptées, sous couvert « d’autonomie » des personnes, réduisent les droits collectifs des salariés. Les auteurs proposent enfin des pistes de réflexion s’inscrivant dans la perspective d’une refonte du système de formation professionnelle en France.
Par son analyse historique approfondie et son éclairage militant, cet ouvrage constitue sans doute un outil utile aux praticiens de la formation professionnelle, comme aux syndicalistes.
Djamal Teskouk a été conseiller confédéral CGT en charge de la formation professionnelle et membre du Conseil économique, social et environnemental.
Didier Gelot est économiste et auteur de divers ouvrages sur la formation professionnelle et les politiques d’emploi.
Le système de formation professionnelle s’est progressivement éloigné de l’esprit émancipateur que visait la loi fondatrice de 1971. Près de 50 ans plus tard, alors que la crise économique et l’urgence climatique nécessiteraient un effort considérable d’élévation des qualifications des actifs, la loi de 2018 abusivement intitulée « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », apparait comme l’aboutissement d’un processus d’adaptation de la main-d’œuvre aux seules exigences des employeurs.
Cet ouvrage analyse les effets délétères de la doxa libérale sur la formation des salariés.
Par son analyse historique approfondie et son éclairage militant, il constitue sans doute un outil utile aux praticiens de la formation professionnelle, comme aux syndicalistes.
Table des matières
Introduction 7
Chapitre 1 : Formation professionnelle et changements économiques
De l’entreprise traditionnelle à l’entreprise mondialisée 13
Baisse relative de la dépense de formation 20
L’influence des cycles économiques 23
Inégalités d’accès à l’éducation et à la formation 26
Une école parmi les plus inégalitaires 26
Des inégalités qui persistent en formation continue 32
Quels effets de la formation professionnelle ? 41
Chapitre 2 : Vers une conception toujours plus utilitariste de la formation
1971 : La formation professionnelle dans le cadre de l’éducation permanente 47
La loi fondatrice de 1971 dans le sillage de Mai 1968 52
L’obligation de financement 58
1978 - 2009 : Des réformes qui s’écartent de l’esprit de la loi de 1971 60
1978 - 1990 : de l’obligation nationale de formation à « l’incitation » des personnes à se former 61
1991 : Apparition de la « démarche compétences » 65
1993 : Une nouvelle étape de décentralisation de la formation professionnelle 69
La loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002 : une nouvelle voie d’accès à la certification 71
2004 : une réforme aux équilibres porteurs de dangers 73
2009 : Une politique paritaire nationale : une ambition avortée 87
Chapitre 3 : 2014 -2018, deux lois, une cohérence d’ensemble
2014 : Sécuriser l’emploi ou affaiblir les droits de salariés ? 95
2018 : une réforme libérale de la formation professionnelle et de l’apprentissage 109
L’aboutissement d’une logique d’individualisation et de marchandisation 109
Réforme de l’apprentissage : un nouveau pas vers la marginalisation de la formation professionnelle initiale sous statut scolaire 132
L’État reprend en main la gouvernance de la formation 140
Réformes de la formation initiale et continue : des logiques convergentes 144
Une logique de dérégulation 145
Un accroissement de la marchandisation 149
Chapitre 4 : Quelques propositions en guise de conclusion
Améliorer l’existant ou refonder le modèle ? 155
Engager un effort exceptionnel de qualification des travailleurs 161
Repenser l’apprentissage dans le cadre d’un service public de la formation professionnelle initiale 162
Instaurer de nouveaux droits pour les salariés 164
Pour un service public national de la formation professionnelle 172
Doter les salariés d’un réel pouvoir de décision en entreprise 173
Glossaire des principaux sigles 177
Le système de formation professionnelle s’est progressivement éloigné de l’esprit émancipateur que visait la loi fondatrice de 1971. Près de 50 ans plus tard, alors que la crise économique et l’urgence climatique nécessiteraient un effort considérable d’élévation des qualifications des actifs, la loi de 2018 abusivement intitulée « Pour la liberté de choisir son avenir professionnel », apparait comme l’aboutissement d’un processus d’adaptation de la main-d’œuvre aux seules exigences des employeurs.
Cet ouvrage analyse les effets délétères de la doxa libérale sur la formation des salariés. Il montre en quoi, loin de compenser les inégalités sociales constatées dans l’enseignement initial, la marchandisation accrue de la formation professionnelle ne fait que les accentuer. Il pointe comment les dernières mesures adoptées, sous couvert « d’autonomie » des personnes, réduisent les droits collectifs des salariés. Les auteurs proposent enfin des pistes de réflexion s’inscrivant dans la perspective d’une refonte du système de formation professionnelle en France.
Par son analyse historique approfondie et son éclairage militant, cet ouvrage constitue sans doute un outil utile aux praticiens de la formation professionnelle, comme aux syndicalistes.
Djamal Teskouk a été conseiller confédéral CGT en charge de la formation professionnelle et membre du Conseil économique, social et environnemental.
Didier Gelot est économiste et auteur de divers ouvrages sur la formation professionnelle et les politiques d’emploi.
Armes et bagages propose une perspective compréhensive sur les phénomènes dits terroristes. L’ouvrage apporte un éclairage nouveau sur les mouvements révolutionnaires et antisystème contemporains, en France, en Italie, en Allemagne et au Pays basque.
Les organisations clandestines étudiées dans ces quatre pays déploient une critique du système en place, une interprétation de la violence de ce dernier et de la façon dont elle est vécue. Or cette critique porte des représentations convoquées dans l’action illégale voire violente d’autres groupes.
L’étude des représentations et des répertoires de légitimation, émanant des acteurs rencontrés lors d’une enquête sociologique de terrain, autorise une lecture critique de la thèse faisant de la violence politique le fruit de la frustration relative. Elle renouvelle ainsi les conclusions des travaux journalistiques ou s’appuyant sur des sources judiciaires. L’élargissement des répertoires de l’action collective à la violence politique ne signifie ni la suspension du questionnement sur les normes ou les valeurs, contrairement à nombre de préjugés. À travers la prise en compte du temps long, l’ouvrage contribue à pluraliser les répertoires de légitimation de la violence politique et à montrer que les acteurs sont moins animés par une « éthique de la conviction » que par une « éthique de la responsabilité » (Weber), prenant à rebours bien des affirmations proposées à partir de sources extérieures aux mouvements illégaux.
Caroline Guibet Lafaye est directrice de recherche au CNRS (Centre Émile Durkheim – Université de Bordeaux – Sciences Po). Agrégée et docteure en philosophie de l’Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne, elle consacre ses recherches en sociologie et en philosophie politique à l’analyse des représentations et des croyances relatives à la justice sociale et aux processus de radicalisation.
La prise d’Alger a levé le voile sur les soubassements des relations internationales de cette période-clé de l’histoire et plus précisément la complexité des rivalités franco-britanniques au début du XIXème siècle.
Le gouvernement Wellington était opposé à la conquête et a demandé à maintes reprises l’évacuation de l’armée d’Afrique. Les tergiversations, volte-face et autre « Double-Talk » qui vont suivre, expriment, au-delà de la simple rhétorique diplomatique, les vicissitudes de la relation franco-britannique. La politique de la canonnière n’était plus de mise entre nations « civilisées » ou presque. Le pragmatisme et la Realpolitik constitue désormais les nouveaux combustibles de la dynamique néo-impériale et coloniale qui depuis la prise d’Alger allait sceller de nouvelles alliances et dessiner les contours d’une nouvelle géopolitique de l’espace méditerranéen au xixE siècle.
Professeur d’anglais et docteur en lettres et civilisations des pays anglophones. Mohand OUALI s’intéresse à la colonisation de l’Algérie d’un point de vue des pays anglo-saxons.
L’actualité le montre : les recompositions géopolitiques à la faveur de la mondialisation et de la médiatisation des échanges, mais aussi de la crise du système néolibéral, suscitent un regain des aspirations identitaires. Si, en négatif, celles-ci se traduisent par des nationalismes xénophobes voire guerriers, les formes démocratiques et progressistes, notamment sur le terrain régional, sont, elles aussi, bien réelles.
Recension par Éducavox, le média des acteurs de l'école
Esprit de vérité, conscience des normes et diversité culturelle par Martine BOUDET (CICUR, le 12 avril 2023). Ici et ici
Le panorama est ainsi éclairé par des fulgurances, marquées par une logique d’ensemble, à en juger par l’actualité écossaise, catalane, corse, camerounaise anglophone, néo-calédonienne, kurde… Des aspirations linguistico-culturelles et territoriales, enfouies jusqu’ici sous la gestion d’appareils d’État et de marchés, renaissent au grand jour. Les citoyen·ne·s sont incité·e·s à se réenraciner dans une culture plus profonde, dont les fondamentaux sont d’ordre anthropologique.
Leurs « armes cordiales » sont les sciences humaines et sociales, la littérature et les arts, l’éducation scolaire et populaire, les médias, le tourisme… L’objectif est une démocratisation culturelle et un développement durable, cosmopolite certes, mais aussi auto-centré dans le cas des cultures dominées.
L’avenir dira qui, des forces de régression nationalistes et xénophobes ou des forces de paix et d’inclusion, l’emportera. Dans ce livre, les auteur·e·s font le pari d’une évolution plus harmonieuse et apportent leur expertise et leurs expériences à cet égard. En cette année déclarée « année des langues autochtones » par l’Unesco, voilà un enjeu altermondialiste majeur.
Les auteur·e·s sont universitaires, spécialistes des langues ou des cultures, pédagogues praticiens, français ou d’autres origines et nationalités : arménienne, belge, brésilienne, italienne, ivoirienne, marocaine, suisse, togolaise, yéménite.
Giovanni Agresti, Fares Al Ameri, Saïd Benjelloun, Philippe Blanchet, Martine Boudet, Claude Calame, Joëlle Cordesse, Gilbert Dalgalian, Gaid Evenou, Camille Gourdeau, Sílvia Maria Manfredi, Kako Nubukpo, Pierre Jérémie Piolat, Giovanni Poggeschi, Caroline Roussy, Claude Sicre, Christian Tremblay, Jean-Philippe Zouogbo.
Avec la participation de la Délégation de la langue française et des langues de France/DGLFLF (ministère de la Culture) et du Carrefour Culturel Arnaud Bernard de Toulouse.
Table des matières
Introduction. La promotion des langues-cultures, un nouveau paradigme, Martine Boudet9
Première partie. Un système géo-socio-institutionnel en crise
Chapitre 1. Langues et démocratie : un lien imprescriptible, Gilbert Dalgalian
Chapitre 2. Anglophonie-francophonie : l’ écueil de l’ hégémonie économique ou stratégique, Christian Tremblay
Chapitre 3. L’ enseignement des langues dites « régionales » en France : un contexte problématique, Philippe Blanchet
Chapitre 4. Enseigner l’ arabe en France, vers de nouvelles perspectives, Saïd Benjelloun
Chapitre 5. Impossibilité et possibilité de la rencontre épistémique « multiverselle », Pierre Jérémie Piolat
Chapitre 6. Parler le français : une obligation ou un droit pour les étranger·ère·s « primo-arrivants » ?, Camille Gourdeau
Chapitre 7. Les pays de l’ Union européenne et la réglementation linguistique, Giovanni Poggeschi
Deuxième partie. Facteurs académiques, citoyens et institutionnels d’une évolution qualitative
Chapitre 8. Retrouver l’ intelligence des langues, Joëlle Cordesse
Chapitre 9. L’ interculturel : une approche pour favoriser la paix civile dans les sociétés actuelles, Fares Al Ameri
Chapitre 10. Pour une anthropologie culturelle altermondialiste : communication et relations avec les autres en régime néolibéral, Claude Calame
Chapitre 11. Pistes pour l’ ouverture et la revivification du français et des lettres, Martine Boudet
Chapitre 12. Historique, principes et objectifs du forum associatif des langues, Claude Sicre
La Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) : ses missions et réalisations
Troisième partie. Les langues-cultures au service d’un modèle de développement émancipateur
Chapitre 14. Pour une éducation et une démocratie inclusives : le paradigme de l’ anthropoglossophilie, Sílvia Maria Manfredi, Joëlle Cordesse
Chapitre 15. La linguistique du développement social. De la théorie au terrain et retour, Giovanni Agresti
Chapitre 16. Mieux communiquer pour une plus grande efficacité de l’ aide au développement en Afrique subsaharienne francophone, Jean-Philippe Zouogbo
Chapitre 17. Pour une Francophonie de l’ action : une vision, un projet programmatique, Kako Nubukpo et Caroline Roussy
Chapitre 18. Face à la glottophobie, une politique de droits linguistiques, Philippe Blanchet
Mise à part la sempiternelle question de l'heure d'été, le système horaire qui organise notre quotidien n'est plus remis en cause. Qui conteste encore la division du jour en vingt-quatre heures et de l'heure en soixante minutes ?
Qui s'oppose à ce que le jour commence à minuit ? Qui regrette la fin des heures locales et l'imposition d'une heure unique dans toute la France ? Ou encore le fait qu'il est six heures à New York quand il est midi à Paris ? Aucune de ces règles ne s'est pourtant imposée sans difficultés. Ce livre interroge l'histoire mouvementée du système horaire français, du milieu du xviiie siècle au milieu du xxe siècle.
Durant cette période, le pouvoir politique se montre particulièrement sensible au militantisme des scientifiques en faveur d'un système horaire standardisé. Car ce dernier permet de fixer des horaires et donc de réguler de nombreuses activités sociales comme les marchés, le trafic ferroviaire ou encore le travail. La standardisation nourrit aussi les espoirs et les craintes d'une société dont la marche vers le progrès s'accélère. Parce qu'il faut s'adapter à son nouveau tempo au risque d'être marginalisé, la maîtrise de son temps, la ponctualité et la discipline horaire deviennent des conditions de la réussite sociale.
Doctorant en science politique, Côme Souchier étudie la standardisation horaire et le gouvernement par le système horaire, en France, du milieu du xviiie siècle au milieu du xxe siècle.
Paris, 1837. Louis Daguerre parvient à capturer le visage d’un homme. Là, dans les salles voûtées du Muséum d’histoire naturelle, il fixe une image effrayante de détails.
Produit par la chambre noire, ce dessin photogénique est une empreinte d’un réalisme désarçonnant. Il ne sera redécouvert qu’en 1998. C’est l’année où le daguerréotype représentant M. Huet fut présenté à la presse internationale. Un collectionneur l’avait acquis dix ans plus tôt au marché aux puces de la porte de Vanves à Paris.
Ce visage est le plus ancien exemple connu de portrait photographique. Une minuscule plaque de métal poli qui fut aussitôt accusée de tourmenter l’histoire de l’art. Ne venait-elle pas réveiller de vieilles querelles ? Comme celle de savoir qui, de la France ou de la Grande-Bretagne, a inventé ce mode de représentation ou qui, de Paris ou de Philadelphie, a mis au point le premier portrait purement mécanique. La chronologie des premiers pas de la photographie tombait en désuétude.
Au terme d’une incroyable enquête, ce livre vient révéler l’identité de ce « M. Huet ». Une façon de lui redonner un prénom et une biographie. Une manière aussi de faire revivre un monde oublié, le monde des graveurs et lithographes parisiens lancés dans l’aventure de l’industrialisation des images. Ce récit, campé à hauteur d’épaules, en restitue les rêves et les soubresauts. Désormais, l’appareil photographique ouvrait un nouveau rapport au temps. Le portrait de M. Huet fut bien un moment décisif. Celui de la naissance d’une culture visuelle qui est toujours la nôtre.
Olivier Ihl est professeur de sociologie historique à Sciences Po Grenoble. Après plusieurs ouvrages sur les rituels politiques (dont La fête républicaine, Paris, Gallimard, 1996 ou Le mérite et la République, Paris Gallimard, 2007), il s'est consacré ces dernières années à l'histoire de la représentation. Cet ouvrage fait suite à La barricade renversée. Histoire d'une photographie, Paris 1848 et à Louis Marie Bosredon et le Paris de 1848, tous deux publiés aux éditions du Croquant. Pour une présentation plus complète de ses recherches : www.olivierihl.fr.
Auxerre, Paris, Mauthausen et Prague, telles sont les grandes étapes dans la traversée du « court xxe siècle » de Robert Simon, instituteur de l’Yonne.
À travers le témoignage de cet homme à la trajectoire très singulière, impliqué dans les combats du xxe siècle, l’auteur propose une compréhension du siècle sous un nouvel éclairage, opère une mise à plat des réécritures de la Résistance et du mouvement communiste, procède à un examen détaillé des aléas des « gauches » françaises au regard des deux grandes guerres. Il met en lumière une expérience individuelle de résistance, de refus de l’entre-soi provincial et corporatiste, une recherche d’enrichissement intellectuel par la politique et l’écriture.
Recensions
Auxerre, Paris, Mauthausen et Prague, telles sont les grandes étapes dans la traversée du « court xxE siècle » de Robert Simon, instituteur de l’Yonne. Orphelin de guerre, socialiste à la SFIO puis au PSOP pivertiste, pacifiste, il est l’un des responsables dans l’Yonne des Comités antifascistes des années 1930. En septembre 1939, il déserte puis participe brièvement à Paris en 1940 au regroupement d’anciens socialistes et trotskistes du Mouvement National Révolutionnaire. Il rejoint le réseau gaulliste « Dastard » en septembre 1941, adhère au PCF en janvier 1942 et participe à la résistance armée avec le « Détachement Valmy » de l’Organisation spéciale et des FTP. Arrêté par la police de Vichy en octobre 1942, torturé, livré aux Allemands, il est déporté à Mauthausen (Nuit et Brouillard) du 28 mars 1943 jusqu’au 6 mai 1945 où il est un membre actif de la résistance communiste dans le camp.
À son retour dans l’Yonne, il devient permanent du PCF en charge du journal Le Travailleur de l’Yonne. Affecté à Paris et àPrague de 1949 à 1953 pour travailler au Conseil Mondial de la Paix, il s’occupe de la revue Défense de la Paix. Réintégré comme instituteur dans l’Yonne en 1953, il s’implique dans la défense des droits des déportés au sein de la FNDIRP et de l’Amicale de Mauthausen. À partir de 1959, Robert Simon participe à l’opposition interne au sein du PCF avec le groupe « Unir » jusqu’à son exclusion en 1970 à la suite de son soutien au « Printemps de Prague ».
À travers le témoignage de cet homme à la trajectoire très singulière, impliqué dans les combats du xxE siècle, l’auteur propose une compréhension du siècle sous un nouvel éclairage, opère une mise à plat des réécritures de la Résistance et du mouvement communiste, procède à un examen détaillé des aléas des « gauches » françaises au regard des deux grandes guerres. Il met en lumière une expérience individuelle de résistance, de refus de l’entre-soi provincial et corporatiste, une recherche d’enrichissement intellectuel par la politique et l’écriture.
Jean-Yves Boursier est professeur honoraire des universités. Ses recherches portent sur la politique communiste dans la guerre, la Résistance, la construction du récit historique et la patrimonialisation.
Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ?
En France comme en Allemagne, ce livre révèle le rôle décisif des organisations étudiantes dans ce processus. Instances de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants un groupe aux caractéristiques communes.
En articulant rapport à l’État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation ou encore alliances nationales et conflits locaux, l’auteur retrace la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation.
Antonin Dubois est docteur en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Université de Heidelberg. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine des étudiants et des universités en France, en Allemagne et plus largement en Europe.
Recensions
Dans les Cahiers du Germe (n° 33, novembre 2021)
Table des matières
Introduction
Du statut bureaucratique au groupe social
L’espace des organisations étudiantes
Sur les traces du groupe
Genèse, socialisation et politisation
Partie I. Espace des organisations et groupe social : genèses croisées
Chapitre 1. Genèses de l’espace des organisations étudiantes en Allemagne et en France
1. Quand les organisations étudiantes étaient un danger pour l’État
2. La fabrique impériale de l’espace allemand des organisations étudiantes
3. La naissance républicaine de l’associationnisme étudiant français
Conclusion
Chapitre 2. La catégorisation bureaucratique du groupe
1. Définitions savantes et identification bureaucratique
2. Mettre les étudiants en chiffres
3. L’occultation des origines sociales
Conclusion
Chapitre 3. L’affirmation du groupe : conflits de représentation
1. Deux modèles de représentation des étudiants
2. Concurrences pour la représentation du groupe et restructuration de l’espace
3. Concurrences et représentation : une nouvelle articulation du local et du national
Conclusion
Partie II. Des organisations socialisatrices
Chapitre 4. Socialisation et insertion dans les structures de pouvoir
1. S’engager dans l’organisation, s’engager pour l’organisation
2. S’engager à vie. Les anciens des corporations allemandes
3. Tisser des liens pour s’implanter. Les associations françaises et leurs membres honoraires
Conclusion
Chapitre 5. Des mobilisations socialisatrices
1. Le politique, l’État, la nation
2. Encombrement et discrimination : la « question des étrangers
3. Des hommes au service de la nation
Conclusion
Partie III. La formation d’un espace politique étudiant
Chapitre 6. La mobilisation politique des étudiants
1. Un nouvel étudiant politisé ?
2. Créer des frontières pour mieux les transgresser ? Anticatholicisme, antisocialisme et Parteipolitik 290
3. Étudiants et Camelots en République
Conclusion
Chapitre 7. De nouvelles mobilisations pour de nouvelles revendications
1. Un nouvel investissement des étudiants allemands dans l’université et la société
2. Mouvement corporatif et lutte politique en France
Conclusion
Conclusion
La cohésion d’un ensemble composite
Permanences et dissolutions du groupe social étudiant
Remerciements
Comment les étudiants sont-ils devenus un groupe social, organisé et reconnu comme tel ?
L’analyse socio-historique et comparée de la France et de l’Allemagne développée dans ce livre révèle le rôle décisif des organisations étudiantes dans ce processus. Par leur double rôle de représentation et de socialisation, elles ont contribué à faire des étudiants autre chose qu’une collection d’individus : les membres d’un groupe aux caractéristiques, revendications, besoins et intérêts communs.
En articulant rapport à l’État et sociabilité associative, formes de socialisation et manifestations politiques, négociations avec les pouvoirs publics et catégorisation bureaucratique ou encore création d’alliances nationales et conflits locaux, l’auteur retrace à la fois la formation des étudiants comme groupe entre 1880 et 1914 et les origines des formes actuelles de leur organisation, de leur action et de leur représentation collectives. Il éclaire ce faisant l’importance du travail de mobilisation dans la formation et la reproduction d’un groupe social.
Antonin Dubois est docteur en histoire de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et de l’Université de Heidelberg. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine des étudiants et des universités en France, en Allemagne et plus largement en Europe.
Louise Michel (1830-1905) est aujourd’hui devenue une figure historique importante : elle est une image de lutte et de révolte, admirée comme une icône de femme libre. Elle a donné son nom à de nombreuses rues et écoles, et elle a même été proposée pour entrer au Panthéon. Mais comment cette combattante de la Commune de Paris, propagandiste anarchiste, déportée et emprisonnée par les gouvernements de la IIIe République, a-t-elle été intégrée dans la mémoire collective nationale ? C’est cette énigme que le livre entend résoudre. De la Commune de Paris à nos jours, il dévoile ce qui a fait de Louise Michel une femme célèbre et analyse sa trajectoire dans les mémoires des XXe et XXIe siècles. Loin d’un processus linéaire, cette figure a fait l’objet d’appropriations multiplesqui coexistent encore aujourd’hui.
Sidonie Verhaeghe est politiste, maîtresse de conférences à l’Université de Lille et chercheuse au CERAPS.
Introduction
Corpus et sources utilisées
Partie 1. Devenir figure révolutionnaire
Chapitre 1. Faire l’épreuve des armes. La reconnaissance d’un mérite révolutionnaire
1871 et le procès de la Commune : Louise Michel, actrice de son il mage
L’intégration de Louise Michel dans l’espace de la cause révolutionnaire
1880 : le retour de Nouvelle-Calédonie et la consécration socialiste
1883-1886 : la manifestation de l’Esplanade des Invalides et l’affaire Louise Michel
Chapitre 2. L’exemple et le symbole : de quoi Louise Michel devient-elle le nom ?
Incarner la Commune
Illustrer le dévouement révolutionnaire
Représenter l’alternative politique
Partie 2. Devenir figure repoussoir
Chapitre 3. Un objet de curiosité
Iconographies
Interviews
Placards, rumeurs et chansons
Chapitre 4. Les motifs de l’héroïsation négative
Communarde donc monstrueuse
Révolutionnaire donc folle
Féministe donc hystérique
Célibataire donc déviante : les origines du surnom de Vierge rouge
Chapitre 5. Pourquoi Louise Michel ? Quand la République s’affirme libérale et modérée
L’AIT et la Commune, ou la République contre la révolution
Les lois scélérates, ou la République contre les anarchistes
La tentative d’assassinat contre Louise Michel, ou la République face à la liberté d’expression
Illustrations
Partie 3. Commémorer Louise Michel
Chapitre 6. L’enterrement (1905)
Les nécrologies ou la convergence des récits
L’enterrement ou la divergence des mémoires
Chapitre 7. La statue (1906-1920)
Histoire d’une statue
Les résistances anarchistes au projet de statufication
Chapitre 8. Les anniversaires de la mort (1921-1948)
Comment Louise Michel est devenue une figure communiste
Les célébrations communistes de Louise Michel
L’opposition des anarchistes à l’appropriation mémorielle communiste
Partie 4. Canoniser Louise Michel
Chapitre 9. L’intégration de Louise Michel au roman national
La pacification d’une mémoire officielle de la Commune de Paris
De la sphère militante à la sphère académique : le tournant historiographique
Chapitre 10. L’intégration de Louise Michel dans l’histoire des femmes
Parité historique et parité politique : l’hommage comme politique d’égalité
Comment Louise Michel est devenue une figure républicaine
Chapitre 11. L’intégration de Louise Michel au patrimoine commun
Manuels scolaires
Toponymie urbaine
Chapitre 12. Louise Michel est toujours une figure anarchiste
Louise Michel dans le répertoire référentiel commun de l’extrême-gauche
La mémoire anarchiste de Louise Michel : une opposition aux appropriations dominantes
Comment Louise Michel est devenue hétérosexuelle : une critique queer et anarchiste
Conclusion
Remerciements
Louise Michel (1830-1905) est aujourd’hui devenue une figure historique importante : elle est une image de lutte et de révolte, admirée comme une icône de femme libre. Elle a donné son nom à de nombreuses rues et écoles, et elle a même été proposée pour entrer au Panthéon. Mais comment cette combattante de la Commune de Paris, propagandiste anarchiste, déportée et emprisonnée par les gouvernements de la IIIe République, a-t-elle été intégrée dans la mémoire collective nationale ? C’est cette énigme que le livre entend résoudre. De la Commune de Paris à nos jours, il dévoile ce qui a fait de Louise Michel une femme célèbre et analyse sa trajectoire dans les mémoires des XXe et XXIe siècles. Loin d’un processus linéaire, cette figure a fait l’objet d’appropriations multiples, conflictuelles et concurrentielles, qui coexistent encore aujourd’hui.
Sidonie Verhaeghe est politiste, maîtresse de conférences à l’Université de Lille et chercheuse au CERAPS. Spécialiste de l’histoire sociale des idées anarchistes et féministes, elle travaille sur Louise Michel et, plus largement, sur les théories et les pratiques des femmes anarchistes. Elle s’intéresse également aux politiques de mémoire et aux constructions historiques des gauches en France.
L’actuelle politique du Sport-Santé réalise une fusion inattendue entre le sport et la santé du citoyen ordinaire. Un sport longtemps associé au dopage et au surentraînement peu favorable à la santé, et un secteur de la santé publique qui n’accordait guère d’attention à l’exercice physique depuis les années 1960. Toutefois, dans le passé, la santé publique a déjà fait appel à une forme d’activité physique, médicalement définie et contrôlée.
Avant d’analyser les conditions de possibilité de la campagne du Sport-Santé, nous étudions trois épisodes plus anciens de mobilisation en faveur d’exercices physiques. Comment les discours critiques de la vie quotidienne se médicalisent, comment la santé publique se saisit de l’argument, comment sont désignés les intervenants légitimes pour faire bouger une population, enfin que fait et que pense la population qui est incitée à s’exercer (faire du sport).
Coordonné par Jacques Defrance, El Boujjoufi Taieb et Hoibian Olivier
Table des matières
Introduction. Activité physique et santé
Partie I. Critiques des modes de vie et politiques de re-dynamisation de la vie quotidienne,
1885-fin des années 1920
Chapitre 1. Une campagne sanitaire appelant à l’activité physique : de la fatigue et du « surmenage » des écoliers, 1885-1890
Étude de cas n° 1. Les « caravanes scolaires » du Club alpin français (1874–1902)
Chapitre 2. Biologisation des questions de santé publique par l’eugénisme et appel à une éducation corporelle vigoureuse
Étude de cas n° 2. Un Comité de propagande et d’organisation sanitaire et sportive, 1918-1920
Conclusion de la première partie : des mobilisations sanitaires au sein des élites, débouchant sur des réformes politiques
Partie II. L’Hygiène sociale et l’exercice en plein-air, 1900-1960 : un pôle de santé publique face à la médecine clinique encore impuissante
Chapitre 3. L’activité physique prophylactique et l’institutionnalisation de l’hygiène sociale, années 1910 – années 1950
Étude de cas n° 3. Une Ligue de promotion de l’activité physique pour la santé : la Ligue girondine d’éducation physique du Dr Tissié, 1888-1935
Étude de cas n° 4. Une offre privée de santé-bien-être par l’exercice : le marché de la culture physique, 1900-1939
Conclusions des parties I et II. Les dynamiques sanitaires de la IIIe à la IVe République et la question des usages de l’activité physique 291
Partie III. Critiques de la sédentarité des modes de vie et prise en charge individuelle de la santé, 1970-2020
Introduction
Chapitre 4. Éclipse et renaissance d’un idéal de mode de vie « sain ». Épidémiologie et santé publique.
Chapitre 5. Le problème de la sédentarité et la promotion des pratiques corporelles dans deux campagnes d’éducation pour la santé (1980 et 2001)
Étude de cas n° 5. Cardiologie et promotion de la santé par l’activité physique : approche sociologique d’une contribution fondatrice (1973-1986)
Chapitre 6. Éducation physique scolaire et relance de l’éducation à la santé à l’école (1980-2010). De l’effet dispersant d’une campagne unitaire
Chapitre 7. Le « sport santé », ou la transfiguration du sport en bien de salut... La santé au secours du sport
Étude de cas n° 6. Le dispositif « sport sur ordonnance » de la Ville de Strasbourg : un outil de lutte contre les inégalités sociales de santé par le sport.
Conclusion de la troisième partie. Le développement d’une politique reposant sur l’institutionnalisation progressive de la santé publique
Pour conclure l’ensemble... Le sport au secours de la santé
L’actuelle politique du Sport-Santé réalise une fusion inattendue entre le sport, jusque-là tourné vers les performances de jeunes talents, et la santé du citoyen ordinaire. Un sport longtemps associé au dopage et au surentraînement peu favorable à la santé, et un secteur de la santé publique qui n’accordait plus guère d’attention à l’exercice physique depuis les années 1960 et les succès de la thérapeutique. Toutefois, dans le passé, la santé publique a déjà fait appel à une forme d’activité physique, médicalement définie et contrôlée.
Avant d’analyser les conditions de possibilité de la campagne du Sport-Santé – compréhension des effets de l’activité physique sur la santé, organisation de la campagne d’information sur les dangers de la sédentarité, mobilisation d’agents compétents pour faire faire de l’activité physique, montage de la politique publique – nous étudions trois épisodes plus anciens de mobilisation en faveur d’exercices physiques visant à contrer les effets délétères de l’inactivité. Comment les discours critiques de la vie quotidienne se médicalisent, comment la santé publique se saisit de l’argument, monte une campagne d’information, puis des interventions, comment sont désignés les intervenants légitimes pour faire bouger une population, enfin que fait et que pense la population qui est incitée à s’exercer (faire du sport).
Jacques Defrance est professeur émérite de l'Université de Paris-Nanterre, chercheur membre de l’Institut des Sciences sociales du Politique Paris Nanterre (UMR 7220), et du CESSP Paris Panthéon Sorbonne (UMR 8209). Chercheur vacataire à l'INSERM et à l’Institut National de la Recherche Pédagogique, sa carrière universitaire s'est spécialisée dans les sciences sociales et le sport. Il est l'auteur de L’Excellence corporelle, PUR, 1987 et Sociologie du Sport (6e éd.), La Découverte, 2011.
El Boujjoufi Taieb est maître de conférences à l'Université de Paris-Est Créteil, rattaché au Centre Lillois d’Études et de Recherches Sociologiques et Economiques (CLERSE, UMR CNRS 8019). Il est l'auteur d'une thèse sur l’investissement médical en éducation physique entre 1880 et 1950 soutenue à Paris X Nanterre en 2005 et de l'article « Le pouvoir d’interdire. L’invention du certificat médical d’aptitude aux sports », Actes de la recherche en Sciences Sociales, n° 209, 2015.
Hoibian Olivier est maître de conférences HDR à l'Université de Toulouse III, rattaché au laboratoire FRAMESPA (UMR 5136 CNRS) Toulouse II Le Mirail. Il est l'auteur de Les alpinistes en France. 1870-1950. Une histoire culturelle, Paris : L'Harmattan, 2000, et a dirigé L’invention de l’alpinisme. La montagne et l’affirmation de la bourgeoisie cultivée, 1786-1914, 2008. ainsi que Le Mai 68 des sportifs et des éducateurs physiques, PUR (à paraître).
Entreprise emblématique depuis 1777, l’empire Japy s’éteint progressivement après 1955. Imprégné de récits familiaux sur le travail dans ces usines, l’auteur interroge en sociologue cette mémoire ouvrière. Outre les archives du musée Japy, une cinquantaine de témoignages d’anciens salariés éclairent le rapport au travail, les parcours, les liens entre conditions de travail et perceptions de l’activité. L’ouvrage compare, grâce à des témoignages de première main, ces usines avec des entreprises de la région (Peugeot, Alsthom, Lip, etc.), afin de souligner ce qui est spécifique à Beaucourt et ce qui peut être généralisé à d’autres expériences ouvrières. Il ne s’agit donc pas seulement de l’étude d’une entreprise qui a su se spécialiser tout au long de son histoire sur des technologies et des productions de pointe. Mais aussi d’une analyse, menée du point de vue des ouvriers, techniciens et ingénieurs, de l’innovation, des savoir-faire et du gâchis de la désindustrialisation.
Table des matières
D’une histoire familiale à une recherche socio-historique
Introduction générale
Chapitre 1 : Une brève histoire des usines Japy à Beaucourt
1. De Frédéric Japy à Japy Frères (1777-1928)
2. Déclin et fin de Japy Frères (1928-1955)
2.1 Le traumatisme de l’occupation
2.2 L’immédiat après-guerre
2.3 Les usines Japy à Beaucourt en 1955
3. Le destin hétérogène des usines après la fin de Japy Frères (1955-2020)
3.1 La Société Belfortaine de mécanographie (SBM)
3.2 Les moteurs électriques (Sobemo, Unelec et CEB)
3.2.1 Beaucourt, centre d’innovation
3.2.2 La gestion contre l’innovation ?
Conclusion
Chapitre 2 : Trajectoires et parcours ouvriers
1. Les carrières d’ouvriers professionnels et de cadres 892. Le parcours des ouvriers professionnels devenus techniciens ou agents de maitrise
3. Des parcours avec une reconnaissance professionnelle plus difficile
4. Deux parcours d’ouvriers syndicalistes, contrariés mais épanouissants
5. Les grands facteurs structurants des trajectoires professionnelles
5.1 Travail de femmes, travail d’hommes ?
5.2 Vivre et travailler à Beaucourt, un cocon protecteur ou un piège ?
Conclusion du chapitre
Chapitre 3 : Le travail et son organisation
1. Une rapide description du travail
1.1 La pendulerie
1.2 Les machines à écrire
1.3 Les moteurs électriques
2. Le travail au rendement
3. La fierté du beau travail
4. La distinction OS – ouvrier professionnel, une construction sociale ?
4.1 Ce que professionnel et OS signifient
4.2 Les bobineuses ne se laissent plus embobiner
5. Les conditions de travail et les risques pour la santé
5.1 La charge physique de travail
5.2 Exposition à des produits chimiques, des poussières
5.3 Les accidents du travail
5.4 Usure, fatigue et stress
Conclusion du chapitre
Chapitre 4 : Les relations humaines et sociales
1. Les relations avec les patrons et les réminiscences du paternalisme
1.1 La place des Japy dans les mémoires ouvrières
1.2 La continuation des institutions paternalistes après 1945
1.3 Un maternalisme médical ?
1.4 Bons chefs et dirigeants appréciés, prolongements du paternalisme ?
2. Les relations avec les chefs et l’encadrement
2.1 Les chefs, c’étaient plus des copains, les meilleurs professionnels
2.2 De la difficulté d’être chef
2.3 Les « petits chefs », des mauvais chefs ?
2.4 Des techniciens et ingénieurs moins proches des ateliers ?
3. À la recherche de la bonne ambiance perdue
3.1 Le temps des copains : souvenirs, souvenirs…
3.2 Une individualisation des expériences ouvrières ?
3.3 Les anciens et les jeunes
4. Relations professionnelles, actions syndicales et conflits sociaux
4.1 À propos de quelques grèves à Beaucourt : les conflictuelles années 1950, mai 68 et la défense de l’emploi en 1978-81
4.1.1 La conflictualité des années 1950
4.1.2 Un mai 68 timide et festif à Beaucourt
4.1.3 Le temps des grèves défensives pour l’emploi
4.2 L’exemple du combat pour la santé au travail
4.3 Le harcèlement antisyndical
Conclusion du chapitre
Conclusion générale
Remerciements
Liste des sigles
Marc Loriol, directeur de recherche au CNRS (Université Paris 1), a étudié le rapport au travail, les relations humaines, la fatigue, le stress dans différents milieux professionnels (usine, police, hôpital, transports publics, salles de spectacle, ambassades, marine marchande, etc.). Petit-fils et neveu d’anciens ouvriers des usines Japy de Beaucourt, il a voulu mettre son expérience de sociologue à l’épreuve de l’histoire sociale du travail ouvrier tel que sa famille l’a connu.
Entreprise emblématique depuis 1777, l’empire Japy s’éteint progressivement après 1955. Si la production de machines à écrire s’achève en 1971, des moteurs électriques très spécialisés sont toujours produits à Beaucourt. Imprégné de récits familiaux sur le travail dans ces usines, l’auteur interroge en sociologue cette mémoire ouvrière. Outre les archives du musée Japy, une cinquantaine de témoignages d’anciens salariés éclairent le rapport au travail, les parcours, les liens entre conditions de travail et perceptions de l’activité. Cette histoire à hauteur d’hommes et de femmes est sensible aux inégalités qui traversent le groupe ouvrier. Ouvriers spécialisés, ouvriers professionnels, techniciens, ne subissent pas les mêmes contraintes, n’ont pas les mêmes opportunités ni les mêmes relations avec les collègues ou la maîtrise. Changer de catégorie, notamment pour les femmes OS, est un combat à la fois individuel et collectif. L’ouvrage compare, grâce à des témoignages de première main, ces usines avec des entreprises de la région (Peugeot, Alsthom, Lip, etc.) ou ayant des activités ou des conditions de travail similaires, afin de souligner ce qui est spécifique à Beaucourt et ce qui peut être généralisé à d’autres expériences ouvrières. Il ne s’agit donc pas seulement de l’étude d’une entreprise qui a su se spécialiser tout au long de son histoire sur des technologies et des productions de pointe. Mais aussi d’une analyse, menée du point de vue des ouvriers, techniciens et ingénieurs, de l’innovation, des savoir-faire et du gâchis de la désindustrialisation.
Assassiné le 1er décembre 1916 alors qu’une insurrection de grande ampleur avait soulevé la majeure partie des populations du Sahara et du Sahel contre l’occupant français, Charles de Foucauld a inspiré dès avant sa mort les fabricants de littérature hagiographique. Quelques procureurs leur ont fait face, et ni les uns ni les autres ne se sont beaucoup souciés des faits.
Cet homme dont l’œuvre linguistique est utilisée aujourd’hui encore par tous les spécialistes aura été une figure majeure des études berbères.
C’est à cet aspect de la vie de Foucauld que le présent ouvrage s’intéresse. Les auteurs entendent souligner que l’apport scientifique de l’homme n’est en rien caduc, au point qu’on doit déplorer qu’il soit à ce point ignoré, ou minimisé par toutes les biographies qui paraissent encore.
L’étude historique du « cas » Foucauld doit se poursuivre, et le présent ouvrage veut être une contribution à cette tâche. En historiens que nous essayons d’être, notre rôle n’est pas de déboulonner des statues, ni, du reste, d’en édifier. Et l’image parfois floue que nous avons essayé de recomposer n’est ni tout à fait noire, ni tout à fait blanche.
Table des matières
Contributeurs
Introduction
I. Le voyage au Maroc
Le voyage de Charles de Foucauld au Maroc (1883-1884) : une expérience fondatrice
Foucauld et Mardochée en reconnaissance au Maroc
Le désert vu par Charles de Foucauld Un dessinateur d’une grande finesse
II. Charles de Foucauld dans l'Ahaggar
Foucauld et la société des Touaregs Kel-Ahaggar
L’Assekrem et la station météorologique du Père de Foucauld
Le voyage de Foucauld et Ouksem en France (1913), par Paul Pandolfi
Charles de Foucauld et Paul Embarek, esclave, servant, serviteur (1902-1916), par Jean-Louis Marçot
Foucauld vu par Meynier (1914), par Paul Pandolfi
III. L'oeuvre scientifique
Charles de Foucauld linguiste ou le savant malgré lui, par Antoine Chatelard
Sur les Poésies touarègues de Charles de Foucauld, par Dominique Casajus
La présence des travaux de Charles de Foucauld dans la recherche actuelle, par Dominique Casajus
IV. Actualité de Foucauld
Charles de Foucauld (1858-1916) peut-il être un lieu de mémoire de la nation algérienne ?, par Emmanuel Alcaraz
Charles de Foucauld a-t-il été un pionnier du dialogue islamo-chrétien? par Dominique Casajus
Bibliographie
Assassiné le 1er décembre 1916 alors qu’une insurrection de grande ampleur avait soulevé la majeure partie des populations du Sahara et du Sahel contre l’occupant français, Charles de Foucauld a inspiré dès avant sa mort les fabricants de littérature hagiographique. Quelques procureurs leur ont fait face, et ni les uns ni les autres ne se sont beaucoup souciés des faits.
L’ermite de Tamanrasset avait pourtant suscité quelques authentiques travaux d’historiens, qui depuis deux ou trois décennies ont répandu de lui une image plus humaine que l’icône assez plate accréditée jusque-là par les tâcherons de l’hagiographie, plus complexe que la caricature griffonnée par les procureurs. De portées et d’inspirations très diverses, tous ces travaux s’accordent au moins à reconnaître que, quels que soient par ailleurs ses titres à l’admiration et même à la ferveur, quelles que soient également les réserves qu’il puisse susciter aujourd’hui, cet homme dont l’œuvre linguistique est utilisée aujourd’hui encore par tous les spécialistes aura été une figure majeure des études berbères.
C’est à cet aspect de la vie de Foucauld que le présent ouvrage s’intéresse. les auteurs n’ignorent pas les ambiguïtés du personnage ni son adhésion à des idéaux aujourd’hui caducs. Mais ils entendent souligner que l’apport scientifique de l’homme n’est en rien caduc, au point qu’on doit déplorer qu’il soit à ce point ignoré, ou minimisé par toutes les biographies qui paraissent encore.
L’étude historique du « cas » Foucauld doit se poursuivre, et le présent ouvrage veut être une contribution à cette tâche. En historiens que nous essayons d’être, notre rôle n’est pas de déboulonner des statues, ni, du reste, d’en édifier. Et l’image parfois floue que nous avons essayé de recomposer n’est ni tout à fait noire, ni tout à fait blanche.