

Depuis quelques années, la laïcité fait régulièrement l’objet de controverses publiques. Les travailleurs immigrés maghrébins d’après-guerre, appartenant à la classe ouvrière bon marché, pratiquaient sur leur lieu de travail avec l’accord des directions d’entreprises et les encouragements du personnel politique.
Alor, qu'y a-t-il de véritablement de nouveau dans la situation actuelle ? Mais, plus fondamentalement encore, il faut revenir sur la thèse de la compatibilité ou non de -certains modes de vies - religieux - avec le travail. Là aussi, à la lumière des réalités économiques et sociales du 21e siècle, qu’en est-il réellement ?
Hicham Benaissa est sociologue praticien, délégué général de l’Observatoire des populations immigrées africaines et leurs descendants (OPIAD).
Depuis quelques années, la laïcité fait régulièrement l’objet de controverses publiques. Elle serait mise en cause dans différents -secteurs du monde du travail par la présence « nouvelle » d’un islam expressif. Sauf que les travailleurs immigrés maghrébins d’après-guerre, -appartenant à la classe ouvrière bon marché, pratiquaient sur leur lieu de travail avec l’accord des directions d’entreprises et les encouragements du personnel politique. Des entreprises de renom ont même construit des salles de prières pour leurs salariés -musulmans, sans que cela ne suscite d’émois particuliers. Alors, interrogeons-nous : qu’y a-t-il de véritablement « nouveau » dans la situation actuelle ? Mais, plus -fondamentalement -encore, il faut revenir sur l’incontournable thèse de la compatibilité ou non de -certains modes de vies -religieux avec le travail. -Paradigme qui -continue -d’organiser notre -manière de hiérarchiser les « religions » à l’ère moderne. Là aussi, à la lumière des -réalités économiques et sociales du 21e siècle, qu’en est-il réellement ?
Hicham Benaissa, sociologue praticien, rattaché au GSRL (CNRS-EPHE). Co-fondateur et délégué général de l’Observatoire des populations immigrées africaines et leurs descendants (OPIAD). Si ses travaux portent sur l’islam au travail, il s’intéresse, plus -globalement, aux implications théoriques et pratiques provoquées par l’implantation durable de l’islam en Europe.
Depuis quelques années, la laïcité fait régulièrement l’objet de controverses publiques. Les travailleurs immigrés maghrébins d’après-guerre, appartenant à la classe ouvrière bon marché, pratiquaient sur leur lieu de travail avec l’accord des directions d’entreprises et les encouragements du personnel politique.
Alor, qu'y a-t-il de véritablement de nouveau dans la situation actuelle ? Mais, plus fondamentalement encore, il faut revenir sur la thèse de la compatibilité ou non de -certains modes de vies - religieux - avec le travail. Là aussi, à la lumière des réalités économiques et sociales du 21e siècle, qu’en est-il réellement ?
Hicham Benaissa est sociologue praticien, délégué général de l’Observatoire des populations immigrées africaines et leurs descendants (OPIAD).
Depuis quelques années, la laïcité fait régulièrement l’objet de controverses publiques. Elle serait mise en cause dans différents -secteurs du monde du travail par la présence « nouvelle » d’un islam expressif. Sauf que les travailleurs immigrés maghrébins d’après-guerre, -appartenant à la classe ouvrière bon marché, pratiquaient sur leur lieu de travail avec l’accord des directions d’entreprises et les encouragements du personnel politique. Des entreprises de renom ont même construit des salles de prières pour leurs salariés -musulmans, sans que cela ne suscite d’émois particuliers. Alors, interrogeons-nous : qu’y a-t-il de véritablement « nouveau » dans la situation actuelle ? Mais, plus -fondamentalement -encore, il faut revenir sur l’incontournable thèse de la compatibilité ou non de -certains modes de vies -religieux avec le travail. -Paradigme qui -continue -d’organiser notre -manière de hiérarchiser les « religions » à l’ère moderne. Là aussi, à la lumière des -réalités économiques et sociales du 21e siècle, qu’en est-il réellement ?
Hicham Benaissa, sociologue praticien, rattaché au GSRL (CNRS-EPHE). Co-fondateur et délégué général de l’Observatoire des populations immigrées africaines et leurs descendants (OPIAD). Si ses travaux portent sur l’islam au travail, il s’intéresse, plus -globalement, aux implications théoriques et pratiques provoquées par l’implantation durable de l’islam en Europe.
La crise de l’Union européenne (UE) est à multiples facettes et s’est approfondie durant l’année passée. Le référendum britannique sur l’appartenance à l’UE et le vote en faveur du Brexit ont été les symptômes les plus visibles des tendances actuelles à la désintégration.
Le fossé entre le centre et la périphérie dans la zone euro demeure. L’arrivée d’un grand nombre de réfugiés a suscité des conflits à propos de la question : qui doit s’en occuper ? Enfin, l’adoption de l’Accord économique et commercial global (CETA) avec le Canada a montré un grand mépris à l’égard des objections des instances démocratiquement élues.
Au sommaire de cette édition 2017 de l’EuroMemo :
1. Politiques macroéconomiques et de développement pour combattre l’austérité et le développement inégal.
2. Les politiques monétaires et financières de l’UE : la fin de l’argent facile ?
3. Les migrations et la solidarité dans l’UE.
4. Les nationalisme de droite et économique dans l’UE : origines, programmes et réponses.
5. Les relations extérieures de l’UE.
Les auteurs sont membres du groupe des économistes européens pour une politique économique alternative en Europe.
L’édition de cette année paraît dans un contexte où les incertitudes sont grandes.
En France, la menace Marine Le Pen, la victoire de Fillon aux primaires de la droite, celle de Trump aux États-Unis, le Brexit en Grande-Bretagne, la progression importante de l’extrême droite dans une grande partie de l’Europe, de la Hongrie à Allemagne en passant par l’Autriche, la Pologne, le Danemark ou la Suède… sont sources d’inquiétudes et mettent la gauche face à de grandes responsabilités.
Le xxe siècle est né de la Grande Guerre et de la révolution d’octobre 1917. Cent ans après le déclenchement de celle-ci, les passions qu’elle suscite ne sont pas complètement retombées.
Il faut dire qu’il y a de quoi. Octobre 17 fut une grande espérance, mais qui déboucha sur un système de pente totalitaire et, pour un temps, sur une sanglante terreur. Cette évolution était-elle fatale ? Staline est-il déjà contenu tout entier dans Lénine ? Le système soviétique était-il un totalitarisme ? Était-il réformable ? Pouvait-il s’adapter, s’humaniser, se moderniser, se démocratiser ?
Par ailleurs, les effets de cette révolution ont été universels. Qu’en reste-t-il en 2017 ? Si l’effondrement de l’URSS a refermé une parenthèse, était-ce celle du soviétisme, de la forme de communisme dominante au xxe siècle, du communisme en général, de l’anticapitalisme, de la culture de l’alternative ?
Toutes ces questions ont agité les consciences, depuis 1917. Elles n’ont pas fini de stimuler la réflexion, pour qui en tout cas ne veut pas se résoudre à l’idée que le capitalisme est la « fin de l’Histoire ».
Voici la bibliographie :
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Les ménages modestes du périurbain sont devenus, au fil des succès électoraux du FN, une figure centrale des commentaires médiatiques. Voir une recension de Lectures-Lien socio et dans Territoires contemporains.
Peu d’enquêtes sérieuses se sont pourtant intéressées à leurs conditions de travail, à leurs parcours résidentiels et aux devenirs de leurs enfants. Basé sur un travail de terrain de longue durée, ce livre restitue les trajectoires des salarié-e-s d’un parc d’activités comme il en existe beaucoup à la périphérie des grandes villes. À partir d’extraits d’entretiens et d’observations, il revient sur les transformations qui affectent depuis plusieurs décennies les fractions stables des milieux populaires : restructurations dans l’industrie et les services, durcissement des conditions d’accès à la propriété et évolution du système de formation. Même si leurs pratiques électorales s’avèrent plus diversifiées qu’on ne le pense, le FN attire une part de ces ménages du périurbain, qui sont pourtant loin de tous figurer parmi les plus démunis. Au-delà des explications convenues, notamment celles du déclassement, l’ouvrage offre ainsi des clés de compréhension des processus de radicalisation politique. Il montre enfin comment des élus municipaux, sans être encartés au FN, s’emploient très concrètement à empêcher la venue de familles issues de l’immigration et de ménages en situation précaire, contribuant par là à banaliser le rejet de ces catégories sociales stigmatisées. Dans un contexte de hausse de l’abstention et de défiance envers les responsables politiques, ce livre éclaire les aspirations et les tensions vécues par nombre de ménages populaires.
Table des matières
Introduction
Chapitre 1 : Assurer la « paix sociale ». Le projet des classes dirigeantes pour l’industrie de la vallée
Chapitre 2 : Qui sont les salarié-e-s modestes du périurbain ? Établis et précaires, deux pôles des mondes ouvriers et employés
Chapitre 3 : S’installer dans le périurbain : des promotions résidentielles sous contraintes
Chapitre 4 : Des familles établies en quête de respectabilité .
Chapitre 5. Quels espoirs pour les enfants ? Parcours de formation, modèles de réussite sociale et rapports à l’avenir
Chapitre 6 : Un peuplement au-dessus de tout soupçon ? Les stratégies municipales de préservation d’un entre soi blanc
Chapitre 7 : Quels rapports au politique ? Socialisations professionnelles, respectabilité et distance(s) vis-à-vis de la gauche
Chapitre 8 : Une radicalisation en acte : deux élus municipaux sans étiquette devenus électeurs du FN
Conclusion
Femmes en burkini suscitant des bagarres, cafés noyautés par des musulmans et « interdits aux femmes », viols effectués par cinquante individus musulmans à Francfort... Depuis quelques années, des informations inventées de toutes pièces ont pris de l’ampleur dans les grands médias, dans le but d’entretenir la peur d’un ennemi supposé menacer la nation et ses valeurs.
Ces paniques identitaires ne sont pas de simples rumeurs : elles apparaissent dans un contexte de défiance démocratique et sont relayées par des journalistes et des politiques, avant de s’évanouir du jour au lendemain. Mettant en scène le corps pur de la nation à protéger contre les Roms, les musulmans mais aussi l’héritage de Mai 68, la diversité, la « théorie du genre » et le communautarisme, ces récits révèlent en creux les formes actuelles de la domination et de la stigmatisation. Dans ce livre, une dizaine de spécialistes en sciences sociales (histoire, sociologie, anthropologie, science politique) montrent en quoi ces paniques identitaires viennent nourrir le renouveau du nationalisme français, en train de se reformuler et d’occuper presque tout l’espace médiatique.
Sommaire
Introduction, par Laurence De Cock et Régis Meyran
« Malaise identitaire » contre « affirmation identitaire » : les usages du mot « identité », par Régis Meyran
1968 ou le début de la fin. Catastrophisme anticontestataire et contre-sens identitaire, par Ludivine Bantigny
Le roman national au cœur des paniques identitaires, par Laurence de Cock
Le discours du « communautarisme », une logique de la guerre identitaire, par Fabrice Dhume
Le bon genre de l’identité nationale, par Fanny Gallot
L’insécurité culturelle : usages et ambivalences. Notes critiques à propos du livre de Laurent Bouvet, par Klaus-Gerd Giesen
Paniques identitaires, paniques territoriales : une spatialisation des crispations identitaires, par Cécile Gintrac
La diversité « à la française » ou la tentation d’une égalité sous conditions de performance identitaire pour les « non-frères », par Réjane Sénac
Panique sécuritaire et panique identitaire : quelques usages de « l’insécurité »,
par Laurent Mucchielli
L’ Algérie à Cologne, par Jocelyne Dakhlia
L’éducation populaire a pour ambition de former des jeunes et des citoyens éclairés, capables de faire vivre la démocratie et de transformer le monde. De nombreuses associations s’y sont consacrées depuis près de deux siècles.
Leur reconnaissance par l’État est apparue comme un progrès. Mais n’est-ce pas au détriment des vertus émancipatrices de l’éducation populaire ? Les associations n’ont-elles pas été « instrumentalisées » dans ce processus, au point que leur projet originel et global aurait « disparu » au profit d’actions segmentées et professionnalisées ?
Qu’en est-il aujourd’hui, dans un contexte de désengagement de l’État ? À partir de travaux récents de recherche en sciences sociales et de comptes rendus de pratiques militantes, les 17 chapitres de cet ouvrage invitent à approfondir l’examen et à mieux comprendre le renouveau de l’éducation populaire depuis les années 2000. Loin d’être devenue une ingénierie sociale dépolitisée, elle reste marquée par une tension constante entre engagement et professionnalisation, instrumentalisation et autonomie. Certes, tous ses projets ne sont pas politisés et contestataires, ils visent néanmoins une libération culturelle, politique ou sociale. De plus, les bénévoles, les volontaires et les salariés qui les mettent en œuvre considèrent que leur travail, sous-tendu par des valeurs, est davantage qu’un emploi ordinaire.
En examinant les rapports entre savoir, pouvoir et émancipation, cet ouvrage invite à penser autrement le peuple, les classes populaires et la politique, à travers une action éducative qui repose sur la culture et les loisirs.
Francis Lebon est maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris Est Créteil et membre du Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche sur les Transformations des pratiques Educatives et des pratiques Sociales (LIRTES).
Emmanuel de Lescure est maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, et membre du Centre de Recherche sur les Liens Sociaux (CERLIS-UMR 8070).
Cet ouvrage analyse la construction européenne dans le cadre de la généralisation de la production marchande à grande échelle et de la forme organisationnelle qu’elle a prise, à savoir les grandes entreprises.
Cela veut dire que les principaux acteurs politiques de cette construction sont les grandes firmes et les élites managériales qui en détiennent le contrôle. Au moyen d’une approche interdisciplinaire et en se concentrant sur la période allant de l’Acte Unique à la crise de la zone euro, l’ouvrage examine la façon dont les stratégies et préférences, souvent hétérogènes, des grandes firmes françaises ont façonné le processus d’intégration dans ses diverses manifestations : constitution d’une corporate elite européenne, centralisation des politiques microéconomiques et macroéconomiques et construction d’un système financier paneuropéen.
Louis Marie Bosredon ? Un caricaturiste, un graveur, un ouvrier, un catholique, un marchand de tableaux, un photographe... Engagé dans le Paris de 1848, ce touche-à-tout a oeuvré pour une autre représentation graphique et politique. Par des lithographies, des calotypes, des décors imprimés, bref par des images mécanisées, lancées toutes à l'assaut de la hiérarchie des arts.
Soulever la pierre qui condamnait l'accès à cette vie, c'est sans doute commettre l'irréparable. Car Bosredon cherchait délibérément à rester inconnu. L’obscurité qui s’attache à ses oeuvres, il l’a recherchée. Et pour une raison simple. Il fut aussi un faussaire. Avec
pour exploit d’avoir exposé, sous un nom d’emprunt, un portrait de Napoléon Ier, âgé de 16 ans. C’était au musée du Louvre. Oui mais voilà. À l'heure où le concept de gouvernement représentatif semble s'épuiser, comment continuer à taire l'intérêt qu'offrent ses dessins et ses convictions ?
D'où ce livre qui invite, au terme d'une incroyable enquête, à interroger les fondements mêmes d'une forme de démocratie qui est aussi le creuset d'une culture visuelle. La trajectoire de ce quarantehuitard ? Elle n’est donc pas une biographie au sens classique du terme mais une véritable histoire sociale et politique. Celle d'un individu collectif qui fait découvrir les rêves ensevelis d'une République démocratique et sociale.
Peut-on avoir confiance dans la qualité des repas servis dans les cantines scolaires, les restaurants d’entreprise ou les maisons de retraite ? Que deviennent les savoir-faire des cuisiniers dans un contexte d’industrialisation croissante ?
Les dirigeants des très grandes entreprises dominant le secteur de la restauration collective ont découvert de nouvelles recettes pour tirer profit d'un service considéré en partie encore comme social.
Ces transformations sont vécues différemment par les salariés (employés de service, cuisiniers, dans leur majorité) qui y voient une menace pour la reconnaissance de leurs compétences et de leurs qualifications et les cadres, qui se heurtent aux limites de leur pouvoir d'action.
Au-delà de la restauration collective, s'esquisse une « économie des usages », signe d'un changement de régime pour le capitalisme ?
Christèle Dondeyne est maître de conférence en sociologie à l'université de Bretagne occidentale (UBO, Brest)
La transition énergétique, question urgente s'il en est, est au carrefour de multiples enjeux. Tout d'abord celui du changement climatique, que ce livre éclaire d'une lumière nouvelle, à distance des présentations politiques et médiatiques habituelles. Les auteurs mettent l'accent sur des questions comme les droits sociaux, les conflits géopolitiques ou la souveraineté énergétique. Celle de la démocratie aussi, qui sert de fil conducteur à l'ouvrage.
La transition énergétique, question urgente s'il en est, est au carrefour de multiples enjeux. Tout d'abord celui du changement climatique, que ce livre éclaire d'une lumière nouvelle, à distance des présentations politiques et médiatiques habituelles. Les auteurs mettent l'accent sur des questions comme les droits sociaux, les conflits géopolitiques ou la souveraineté énergétique. Celle de la démocratie aussi, qui sert de fil conducteur à l'ouvrage.
Au delà de la seule transition énergétique, ce livre présente une approche concrète et pragmatique des rapports humains, de la société, de l'Europe et de l'humanité, en rupture avec le modèle du capitalisme néolibéral et avec une série d'archaïsmes, comme les incarne la conception actuelle de l'Europe, incapable d'apporter une réponse efficace aux défis du vingt-et-unième siècle.
Alors que les mutations actuelles apparaissent comme complexes et souvent chaotiques, l'humanité fourmille pourtant d'expériences porteuses d'espoirs, ferments d'une nouvelle ère historique.
Cet ouvrage a été coordonné par Marc Delepouve.
Anne Frédérique Paul-Antoine, biologiste, et Marc Delepouve, agrégé de mathématiques, sont membres du laboratoire HT2S du Conservatoire national des Arts et Métiers. Ils enseignent à Lille 1.
Jean-Claude Simon est historien spécialisé en économie politique et en histoire sociale.
Maxime Benatouil participe à l'animation du réseau européen Transform! et d'Espaces Marx.
Droites populistes en Europe. Les raisons d'un succès
Les élections de ces dernières années ont été marquées dans la plupart des pays européens par l'apparition et/ou la montée de partis populistes de droite. En Grande-Bretagne avec le parti pour l'indépendance du Royaume-Uni, en Allemagne avec l'Alternative pour l'Allemagne, en France avec le Front national, en Italie avec la Ligue du Nord et le mouvement Cinq étoiles de Beppe Grillo, aux Pays-bas et dans les pays scandinaves, en Finlande avec le mouvement des Vrais Finlandais, etc., ces partis ont ébranlé les systèmes politiques anciens.
Ce livre écrit à trois mains présente ces évolutions. Si chacun de ces divers partis a des traits qui lui sont propres, il existe aussi un fond commun : le rejet de l'Union européenne, de ses politiques et notamment de l'euro ; l'exclusion, sur fond de xénophobie et de racisme, des migrants et des réfugiés du bénéfice des prestations sociales, la fermeture des frontières, etc.
Comment expliquer l'ascension de ces partis, favorisée partout par l'abstention électorale ? Comment y faire face, notamment par d'autres politiques économiques ? Ce sont les questions auxquelles les auteurs s'efforcent de répondre, à partir de leurs expériences respectives.
Élisabeth Gauthier est directrice d'Espaces Marx en France ;
Joachim Bischoff et Bernhard Müller font partie de la rédaction du mensuel allemand Sozialismus, publié à Hambourg.
L’alternance au pouvoir est devenue un phénomène politique courant, au point que son traitement médiatique comme académique s’est lui-même banalisé au gré des épisodes électoraux.
L’alternance au pouvoir est devenue un phénomène politique courant, au point que son traitement médiatique comme académique s’est lui-même banalisé au gré des épisodes électoraux. Par contraste avec les analyses centrées sur l’explication du verdict électoral, ce livre collectif tente de réveiller la curiosité des observateurs et des chercheurs en interrogeant la pluralité des contextes politiques et des situations de concurrence, les reliquats d’incertitude et les calculs prospectifs qui traversent les sociétés quand le pouvoir est sur le point de changer de main. Voir un compte-rendu sur le site lectures.revues, ainsi que dans la Revue française de science politique.
Les contributions réunies dans cet ouvrage replacent l’alternance dans une temporalité longue pour interroger les divers anticipations et investissements qui accompagnent les processus de changement de pouvoir, en amont comme en aval. En privilégiant une démarche empirique sur l’alternance, elles traitent de cas nationaux et locaux, démocratiques ou non, et revisitent notamment le paradigmatique “Mai-81” français. Ensemble, elles permettent de comprendre comment la notion d’alternance est devenue une catégorie usuelle de l’entendement du changement politique.
Les coordinateurs :
Philippe Aldrin, Lucie Bargel, Nicolas Bué, Christine Pina
Présentation : Brigitte Gaïti
Contributeurs-trices
Valentin Behr, doctorant en science politique, SAGE, université de Strasbourg.
Michel Camau, professeur émérite de science politique, CHERPA, Sciences Po Aix.
Éric Cheynis, maître de conférences en sociologie, SAGE, université de Haute-Alsace.
Marine De Lassalle, professeur de sociologie politique, SAGE, Sciences Po Strasbourg.
Audrey Freyermuth, maîtresse de conférences en science politique, CHERPA, Sciences Po Aix.
Renaud Gay, doctorant en science politique, PACTE, Sciences Po Grenoble.
Marie-Ange Grégory, docteure en science politique, CHERPA et ERMES, Sciences Po Aix.
Nicolas Hubé, maître de conférences en science politique, CESSP, université Paris 1.
Nicolas Kaciaf, maître de conférences en science politique, CERAPS, Sciences Po Lille.
Rémi Lefebvre, professeur de science politique, CERAPS, université Lille 2.
Thomas Marty, docteur en science politique, GAP, université Paris X Nanterre.
Alice Mazeaud, maîtresse de conférences en science politique, CEJEP, université de La Rochelle.
Sébastien Michon, chargé de recherche au CNRS, SAGE Strasbourg.
Toru Yoshida, professeur en science politique, université d’Hokkaïdo, chercheur associé à l’EHESS.
Karel Yon, chargé de recherche au CNRS, CERAPS, université de Lille 2.
Cet ouvrage éclaire l’évolution des rapports entre culture et politique depuis le début des années 1960. Il retrace pour ce faire les changements intervenus dans les systèmes de relation constitutifs des politiques locales de la culture.
Cet ouvrage éclaire l’évolution des rapports entre culture et politique depuis le début des années 1960. Il retrace pour ce faire les changements intervenus dans les systèmes de relation constitutifs des politiques locales de la culture. Les collaborations entre agents des champs politique, bureaucra-tique et culturel pour la promotion de l’intervention culturelle publique ont doté cette politique de structures et de logiques spécifiques qui l’ont progressivement rendue autonome par rapport aux investissements politiques qui en étaient à l’origine. Au fur et à mesure de cette institutionnalisation, un partage des rôles s’est tant bien que mal instauré, confiant la définition des grandes orientations aux élus et réservant celle des programmes aux acteurs culturels. Dans le même mouve-ment, la mise en avant de finalités proprement culturelles (et notamment la sempiternelle « démocratisation de la culture ») a permis de formuler sinon des objectifs clairs, au moins des compromis relativement stables. Ce double modus vivendi a été remis en cause depuis le milieu des années 1990. Les contraintes budgétaires ont notamment réduit l’initiative des acteurs culturels et, parfois, déplacé le centre de gravité des arbitrages culturels du côté des élus. Il est peu à peu devenu pensable que les politiques de la culture poursuivent d’autres fins que principalement culturelles, et soient mises au service du développement économique. L’histoire retracée dans cet ouvrage à l’échelon local révèle ainsi une évolution beaucoup plus générale : la remise en cause concomitante des spécificités des politiques culturelles et de l’autonomie du champ culturel.
Vincent Dubois est professeur à l’université de Strasbourg et membre de l’Institut universitaire de France. Il a notamment publié La politique culturelle (Belin, 1999) et Les mondes de l’harmonie (La Dispute, 2009, avec J.-M. Méon et E. Pierru). Clément Bastien est doctorant, et travaille sur le mécénat d’entre prise. Audrey Freyermuth est docteure en science politique, elle étudie le traitement politique des questions de sécurité et l’inter communalité culturelle. Kévin Matz, doctorant, analyse l’essor du développement économique comme credo des politiques de la culture. Tous sont chercheurs au GSPE-PRISME (UMR CNRS 7012) de l’université de Strasbourg.
Ce livre revient sur une lutte urbaine mythique des années 1970-1980 pour montrer que le remède face aux inégalités, à la xénophobie ou au conservatisme n’est pas moins mais davantage de démocratie.
Ce livre revient sur une lutte urbaine mythique des années 1970-1980 pour montrer que le remède face aux inégalités, à la xénophobie ou au conservatisme n’est pas moins mais davantage de démocratie. Dans un quartier pauvre de Roubaix, l’Alma-Gare, la mobilisation des habitants contre la destruction de leurs logements est un succès : ils redessinent les plans et donnent forme à un quartier conforme à leurs aspirations. Des expérimentations d’autogestion sont alors lancées pour organiser la vie sociale différemment. Cette histoire illustre dès lors un réel pouvoir d’agir des classes populaires. Mais à mesure que la dynamique s’étiole, le quartier devient peu à peu une zone de relégation sociale. Cet ouvrage montre comment les quartiers populaires peuvent se mobiliser, mais aussi pourquoi ils sont souvent devenus des espaces ségrégés. En analysant les réussites comme les difficultés de l’Alma-Gare, les auteurs donnent des clefs pour l’avènement d’une démocratie participative exigeante qui ne soit pas un nouvel outil de domination des plus faibles. Ce livre s’adresse à tous les citoyens soucieux d’un approfondissement de la démocratie et qui cherchent des alternatives face à la marginalisation des classes populaires.
Paula Cossart est maître de conférences en sociologie au Centre de recherche « Individus, Épreuves, Sociétés » (CeRIES), université Lille III, et membre de l’Institut universitaire de France.
Julien Talpin est chargé de recherches en science politique au CNRS (CERAPS/UMR 8026 - université de Lille).
En Grèce se joue aujourd'hui une bataille politique cruciale pour l'avenir de l'Europe. Depuis la victoire électorale de Syriza le 25 janvier 2015 a lieu une tentative inédite pour rompre avec la politique économique néolibérale de l'Union européenne et sortir du carcan mortifère de l'austérité.
En Grèce se joue aujourd'hui une bataille politique cruciale pour l'avenir de l'Europe. Depuis la victoire électorale de Syriza le 25 janvier 2015 a lieu une tentative inédite pour rompre avec la politique économique néolibérale de l'Union européenne et sortir du carcan mortifère de l'austérité. Les négociations avec l'Eurogroupe et le bras de fer avec la Troïka ont conduit cet été à deux événements politique majeurs : la victoire du non au référendum en Grèce, puis la signature par le gouvernement grec, sous la pression économique et politique des institutions européennes, d'un troisième Mémorandum. Les réussites et les échecs de cette expérience grecque, ses enseignements pour la gauche de transformation sociale, les nouvelles perspectives internationalistes qu'elles rendent possibles, sont désormais en discussion dans tous les pays européens et particulièrement en France.
Les auteurs, Étienne Balibar, Frédéric Boccara, Thomas Coutrot, Alexis Cukier, Cedric Durand, Michel Husson, Pierre Khalfa, Sandro Mezzadra, Catherine Samary et Frieder Otto agissent à des titres et en des lieux divers pour soutenir le peuple grec
L'écologie d'aujourd'hui est plurielle. Mais quels sont les véritables clivages qui se cachent derrière la valse des étiquettes, entre décroissance, écosocialisme, buen vivir, croissance verte ou développement humain durable ?
L'écologie, combien de divisions ?
L'écologie d'aujourd'hui est plurielle. Mais quels sont les véritables clivages qui se cachent derrière la valse des étiquettes, entre décroissance, écosocialisme, buen vivir, croissance verte ou développement humain durable ?
Face à ces différentes approches, les enjeux liés à l'urgence écologique sont toutefois les mêmes : réchauffement climatique, épuisement des énergies fossiles, risque nucléaire, stérilisation des sols, pollutions et impacts sur la santé, réduction de la biodiversité, accroissement des inégalités.
Les divergences d'analyse entre les grands acteurs de l'écologie politique sont-elles un obstacle à la sortie de crise ? Des facteurs de division stérile ou au contraire des vecteurs de démocratie féconds ? En quoi dessinent-elles les contours de différents modèles de « transition écologique » ?
Les auteurs de cet ouvrage confrontent les points de vue existants et reviennent sur les grandes questions qui traversent l'écologie politique aujourd'hui : le rapport au marché et au secteur privé, les questions d'emploi et d'activité, l'approche par la consommation ou la production, la place de la science, et enfin l'articulation entre Europe, État et décentralisation.
Après le coup de force orchestré en 2015 par les institutions et les dirigeants européens contre le choix démocratique exprimé du peuple grec, l’Europe nous apparaît de plus en plus comme un véritable casse-tête. Que peut-on apprendre des événements qui ont secoué l’Europe dans la dernière période ? Quelles stratégies adopter ? Quels types de programmes, quelles propositions concrètes la gauche radicale d’Europe peut-elle avancer ?
Le casse-tête européen
Après le coup de force orchestré en 2015 par les institutions et les dirigeants européens contre le choix démocratique exprimé du peuple grec, l’Europe nous apparaît de plus en plus comme un véritable casse-tête. Que peut-on apprendre des événements qui ont secoué l’Europe dans la dernière période ? Quelles stratégies adopter ? Quels types de programmes, quelles propositions concrètes la gauche radicale d’Europe peut-elle avancer ?
La crise économique et financière a mis l’importance de l’industrie et de l’emploi au cœur des débats politiques. Comment penser la renaissance d’une politique industrielle à l’échelle européenne avec une reconstruction « productive » soutenable, respectueuse des êtres humains, de l’environnement et de l’avenir de la planète ? Comment modifier les rapports de force à l’échelle européenne, construire à travers la diversité des pays, un mouvement porteur d’une autre Europe ? Le casse-tête européen est la version française d’un ouvrage édité en plusieurs langues par le réseau européen de fondations et d’instituts de recherche politique transform! Europe.
Transform! Europe est un réseau de 28 organisations de 19 pays européens qui joue le rôle de fondation au Parti de la Gauche Européenne.
Paris, juin 1848. La révolution gronde dans les rues de la capitale. Partout, des barricades sont dressées. L’une d’elle, rue du Faubourg-du-Temple, va accompagner l’avènement du photo-journalisme. Dans l’éveil d’un petit matin parisien, trois forteresses obstruent une rue presque déserte. Une image aussi célèbre que méconnue. Due à un certain Thibault, elle montre une insurrection en acte. Qui en est l’auteur ? Et d’où vient ce mystérieux daguerréotype ?
Paris, juin 1848. La révolution gronde dans les rues de la capitale. Partout, des barricades sont dressées. L’une d’elle, rue du Faubourg-du-Temple, va accompagner l’avènement du photo-journalisme. Dans l’éveil d’un petit matin parisien, trois forteresses obstruent une rue presque déserte. Une image aussi célèbre que méconnue. Due à un certain Thibault, elle montre une insurrection en acte. Qui en est l’auteur ? Et d’où vient ce mystérieux daguerréotype ?
Cette enquête inédite nous plonge en fait dans la petite histoire d’un homme, là, dans la grande histoire de la République. Suffrage universel, soulèvements populaires, industrialisation de la presse et de l’art : en revenant sur les pas de cet étrange reportage, ce livre nous fait découvrir la naissance d’une culture visuelle. Celle dont dépend notre conception même de la représentation politique.
sous la direction de Nathalie Ethuin et Karel Yon.
sous la direction de Nathalie Ethuin et Karel Yon.
Cette enquête, menée pendant les élections municipales de 2008 dans deux arrondissements parisiens volontairement contrastés (le xvie bourgeois et le xe bobo), propose une sociologie politique et une ethnographie d’une campagne examinée au concret, à travers de multiples lieux d’observation : meetings, tractages, réunions d’appartement, etc.
À l’heure où la réforme de l’Université française est grosse de nombreuses menaces, on est en droit de s’interroger sur le type d’Université qui est aujourd’hui proposé, ou plutôt imposé, à marche forcée, à la communauté universitaire.
Plus d'informations
Depuis le début des années 1980, les démocraties et les organisations internationales ont modifié leur approche des populations défavorisées, revenant sur plus de deux siècles de développement et de mise en œuvre des idées progressistes de promotion sociale et d’accès à la citoyenneté. La notion de vulnérabilité est la pierre angulaire de ce changement. Désormais la guerre est déclarée non plus à la pauvreté mais aux pauvres, enrôlés dans ce combat contre eux-mêmes. Ils font l’objet de la vigilance des savants, de la sollicitude des experts et d’une surveillance continue des acteurs publics et ne sont plus traités comme des citoyens malheureux ou mal intégrés mais comme des incapables.
Depuis le début des années 1980, les démocraties et les organisations internationales ont modifié leur approche des populations défavorisées, revenant sur plus de deux siècles de développement et de mise en œuvre des idées progressistes de promotion sociale et d’accès à la citoyenneté. La notion de vulnérabilité est la pierre angulaire de ce changement. Désormais la guerre est déclarée non plus à la pauvreté mais aux pauvres, enrôlés dans ce combat contre eux-mêmes. Ils font l’objet de la vigilance des savants, de la sollicitude des experts et d’une surveillance continue des acteurs publics et ne sont plus traités comme des citoyens malheureux ou mal intégrés mais comme des incapables.
Cet ouvrage revient d’abord sur les fondements de cette révolution conceptuelle. Une archéologie des termes permet de comprendre comment ils se sont généralisés dans les discours publics depuis la fin du dernier millénaire. Puis il étudie les instruments de ce nouveau gouvernement des pauvres qui les coupe de l’exercice de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales. Comment ce remplacement de l’_égalité_ par l’_équité_, de la liberté par la dignité, de la fraternité par la responsabilité s’est-il opéré ? Sur quels principes juridiques fondamentaux et politiques contradictoires, néanmoins conciliés dans une nouvelle théorie sociale, s’appuie-t-il ? Enfin le livre met en lumière les effets de ces dispositifs d’urgence permanente sur l’existence des vulnérables assignés au rôle de victimes. Leur traitement qui combine protection rapprochée et contrôle à distance repose sur l’individualisation et la psychologisation de leur condition et en fait tantôt des martyrs médiatisés tantôt des cibles discrètes d’interventions bienfaisantes condamnées à la désubjectivation et au silence.
Quel lien entre les Gilets jaunes, la contestation sociale au Chili, la mobilisation soignante face à la pandémie ou le Hirak en Algérie ? Le retour de la spontanéité sociale. Il devient difficile de prétendre qu’un mouvement social n’a de sens que s’il est le fruit d’une intentionnalité, d’une expertise militante et d’une planification collective, sans penser sa part d’improvisation. Sous la forme de notices brèves ce livre propose un examen de cet objet instable qu’est la lutte spontanée. Il invite pour cela à mieux accepter la part d’ombre des organisations politiques, syndicales ou associatives, dont les buts et les moyens existent en partie indépendamment des mouvements qu’ils côtoient et qu’ils n’hésitent pas, le cas échéant, à freiner.
Cette nouvelle livraison est composée, comme les précédentes, d’enquêtes portant sur les sciences et les techniques en société. Composé entre un mouvement social affectant notamment la recherche et l’enseignement supérieur en France et une pandémie meurtrière planétaire, ce numéro témoigne des tensions et des débats qui animent et parfois fragmentent les milieux académiques. Dans ces conditions particulières qui ont affecté la réalisation d’un numéro finalement annuel, la diversité des enquêtes et des interventions reste un aiguillon autant qu’une exigence.
Les conceptions de la critique et de l’émancipation d’Adorno servent à l’auteur de base pour mieux comprendre la situation sociale contemporaine, surtout en France, et ses avenirs possibles, sans se perdre dans une exégèse des théories de Theodor W. Adorno,.
Le potentiel pour s’émanciper de cette société qui fait souffrir beaucoup de sujets existe mais l’émancipation n’est pas inéluctable. La prolongation de la situation actuelle grâce à quelques réformes est également possible. Les avenirs possibles ne se réduisent pas à l’alternative « s’adapter à l’avenir imposé par le marché » ou « attendre des lendemains qui chantent ». Les arguments d’Adorno et ceux d’autres critiques servent de fil rouge à ce livre.
Les conceptions de la critique et de l’émancipation d’Adorno servent à l’auteur de base pour mieux comprendre la situation sociale contemporaine, surtout en France, et ses avenirs possibles, sans se perdre dans une exégèse des théories de Theodor W. Adorno,.
La situation sociale est très tendue et contradictoire ; les sujets en souffrent. On est à la fois en présence de nombreux mouvements qui émettent des critiques publiques nombreuses et souvent radicales, mais aussi d’un fatalisme profond et de beaucoup d’efforts pour s’intégrer dans la société.
Le potentiel pour s’émanciper de cette société qui fait souffrir beaucoup de sujets existe mais l’émancipation n’est pas inéluctable. La prolongation de la situation actuelle grâce à quelques réformes est également possible. Les avenirs possibles ne se réduisent pas à l’alternative « s’adapter à l’avenir imposé par le marché » ou « attendre des lendemains qui chantent ». Les arguments d’Adorno et ceux d’autres critiques servent de fil rouge non seulement pour comprendre le potentiel de dépassement de cette situation, mais également ce qui l’empêche.
Jan Spurk est professeur de sociologie à l’Université Paris Descartes, Faculté SHS – Sorbonne, et auteur de nombreux ouvrages dont Contre l’industrie culturelle. Les enjeux de la libération, Le Bord de l’Eau, Lormont, 2016 ; Au-delà de la crise ?, Éditions du Croquant, Vulaines-sur-Seine, 2016 ; Les limites de l’indignation ou la révolution commence-t-elle à Bure ?, Éditions du Croquant, Vulaines-sur-Seine, 2017 ; Sociologues dans la cité, Éditions du Croquant, Vulaines-sur-Seine, 2018.